@tonimarus45
Votre extrait du Monde parle d’un défilé du 16 mars à Riga, où « quelques vétérans SS » et une foule brandissent des drapeaux lettons. Précisons, car vous semblez aimer les ellipses : ces « vétérans » sont, pour la plupart, d’anciens conscrits des 15e et 19e divisions SS lettones, enrôlés de force par les nazis après l’occupation soviétique de 1940. Les archives du Musée de l’Occupation de Riga, que vous citez à moitié, montrent que ces divisions, créées en 1943, comptaient des milliers de Lettons qui n’avaient ni l’idéologie ni la liberté de choix des SS allemands. La bataille de la Velikaïa, en 1944, était un combat contre l’Armée rouge, perçue par beaucoup comme l’oppresseur de 1940, responsable de 15 000 déportations lettones. Dire qu’ils « célébraient le nazisme » en déposant des fleurs, c’est comme dire que les poilus de Verdun glorifiaient l’Empire allemand. Un peu court, non ?
Quant au Musée de l’Occupation, vous l’accusez de « célébrer » la Légion lettonne et d’occulter ses crimes. Faux, et un rapide coup d’œil aux expositions du musée le prouve. Les panneaux et documents, accessibles en ligne, détaillent les atrocités nazies, y compris celles du Kommando Arajs, une unité collaborationniste lettone responsable de massacres. Le musée contextualise la Légion comme une réponse à l’occupation soviétique, sans nier les crimes de guerre de certains membres.
Votre source, probablement un communiqué bien orienté, oublie de mentionner que le musée consacre aussi des salles entières aux déportations staliniennes. Curieux, ce trou de mémoire, quand on sait que le FSB adore pointer du doigt les Baltes tout en effaçant Katyn de ses manuels.