***Fort heureusement, disent les sages, le propre de l’homme est aussi de raisonner. Certes, mais il raisonne à partir de ses croyances ; ce qui devrait – logiquement – lui permettre de les remettre en cause. Or, si les dialogues de Socrate ont eu le mérite de mettre en lumière la dichotomie entre la raison et les émotions, ils n’ont pas réussi pour autant à sortir l’humanité de la caverne aux illusions. Chaque tentative pour y parvenir ne fait que nous projeter dans un nouveau nymphée, non moins peuplé d’ombres et de reflets, rien d’autre que de nouvelles hallucinations.***
Un jour, une vieille dame amie, vivant en principe seule à Paris, commence à me raconter que depuis peu elle a un jeune ami qui, chaque fois qu’il vient chez elle, fait surgir des phénomères étranges, lustre qui bouge, porte de placard qui claque, apparition de texte sur son écran « Bonsoir MarieThérèse, ses maman » (fautes incluses )
Après des mois de ce manège, je viens chez elle un soir qu’elle est seule et tous ces pohénomènes se produisent
« Mon dieu, Easy, vous aussi, vous êtes médium entre maman et moi, c’est merveilleux ! »
Je lui démontre tous mes trucages, que j’avais balancé le lustre de la SAM avant d’aller la rejoindre dans la cuisine etc.
Je l’ai vue déconfite
J’ai stoppé mon entreprise et je suis rentré chez moi honteux
D’avoir été si bête
D’avoir fait ce qu’avait fait Platon avec sa caverne
On peut voir ce quon veut dans la caverne et longtemps j’y ai vu une super démonstration qu’on est con de croire ce qu’on voit
Puis j’y ai vu une puissante machine à briser les gens
Si je vois des gens manger des bidules en croyant que ce sont des trucs et que je n’y vois pas de danger éminent, vraiment éminent, je ne dis rien
Si j’y vois un danger éminent que je peux démontrer sur le champ de façon formelle, je le démontre. Si je ne peux pas le démontrer, je me tais.
Puisque nous sommes tous dans des illusions, je ne vois aucun intérêt (sinon le vital flagrant) à déménader les gens d’une illusion pour les amener vers une autre
Ils fument, je sais que le tabac cépabien, je les laisse fumer puisque je suis incapable de leur prouver que c’est archi mortel
Il y a plus grave que de fumer une illusion
Il y a l’inquiétude
C’est cela que la caverne finit par produire
Dans un premier temps, on est externe à ces bougres enchaînés dans des conditions délirantes (faut être givré pour concevoir cette hypothèse de départ d’une démonstration). parce qu’on est dans de bien meilleures conditions que ces bougres (alors que les disciples de Pythagore vivaient vraiment dans une grotte) nous acceptons facilement cette image qui nous place très au-dessus d’eux. A son époque, plus proche de Pythagore, Platon la revendait moins facilement sa caverne (car il l’avait achetée cette allégorie)
Bien calés dans nos confortables fauteuils nous acceptons facilement cette hypothèses de crétins enchâinés et ne croyant qu’en leurs ombres
Une fois ce concept accepté en nous, c’est lentement que nous le reconsidérons pour notre propre compte. Le virus est en nous, il nous travaille.
Alors que nous étions heureux de nos illusions (en sachant que ce sont des illusions) nous voilà complexés de nous satisfaire de ces illusions. Complexés de ne pas les refuser pour réclamer d’autres possibles
C’est le début de la sape morale
Si globalement, la masse des gens de la rue ne caverne pas pour un oui ou un non, nous restons naturellement contents de nos illusions
Il peut se passer des millénaires pendant lesquels ce virus ne sape pas trop
Mais à partir de 1882, tous les enfants l’apprennent
En 2000 tout le monde balance de la caverne en veux-tu en voilà
« Quoi, tu crois la thèse officielle ? Pov con, lis donc la caverne »
« Quoi ? Tu crois tes parents ? Pov idiot, tu ne connais pas la caverne »
Chacun est interdit de croire en quoi que ce soit à part peut-être 1+1 = 2
Et encore
Il arrivera toujours un type pour te dire que ce n’est vrai que dans une certaine grotte. Que si l’on change de matrice, ce n’est plus vrai
Là on est mal
Sur une machine, sur une cocotte minute, il y a un mécanisme indispensable : un régulateur, une soupape, afin d’éviter l’emballement (peu de gens ont donc vu un moteur s’emballer)
Dans cette machine intellectuelle, il n’y a aucun dispositif anti emballement
S’il ne tenait qu’à chacun de l’activer, ce ne serait pas emballant.
Hélas la caverne est une machine infligée par un tiers opérateur, un Platon, un psy, un docteur, un maître, un gourou, en tous cas un type qui fait subir sans subir lui-même,un type qui parle.
Dans le genre caverne, il y avait pendant la guerre du Vietminh puis du Vietcong, contre les Français puis contre les Américains, l’allégorie de l’oeuf
Le Viet rebelle fait le tour des villages, rassemble les gens et leur dit
« Regardez, dans l’oeuf, il y a le blanc qui enserre le jaune. Il enserre, il enserre et... » Paf, il écrase l’oeuf dans sa paume. Le blanc s’écoule entre ses doigts, il ouvre sa main et il y reste le jaune, mal en point mais il est là.
Les Français et Ricains n’imaginent pas ce que leur défaite doit à cette allégorie de l’oeuf
Pour une raison que j’ignore, en France, je connais peu d’astuces dans le genre alors que d’autres pays en font large usage
Ici, la caverne me semble être la seule du genre (je laisse de côté les allégories avec les animaux du genre cigale fourmi). Il est donc logique qu’elle fascine alors que les Français n’y voient pas un procédé
Ils voient dans la caverne une lumière qui les éclaire de manipulations et ne voient pas que c’est un procédé qui les manipule pour les détourner des contingences habituelles dont ils vivent
Ils y voient une bouée alors que c’est un collet
La caverne c’est valable dans une dictature où les gens n’osent pas penser différemment. Ça aide à cristalliser la révolte, ainsi que l’oeuf
La caverne est une catastrophe dans une démocratie où tout le monde a le droit de donner son avis et où chacun reproche déjà aux autres de croire à ce qu’ils croient
Voilà mon avis sur cette chose
Quand on pose une idée inédite, on doit tout détailler. C’est fastidieux mais il faut le faire car les autres se retrouvent en terrain inconnu
Vous ne m’aviez pas fait cette réflexion à la suite de ma première intervention
J’avais donc réussi à être suffisamment synthétique
Ensuite, vos réponses, celles des autres, vos fleurs, m’ont entraîné à dire pas mal de choses autour. C’est logique non ?
Et encore me suis-je retenu de répondre sur votre poisson empoisonné.
Je vous ai néanmoins prévu une synthèse en éliminant les détails parasites.
Elle est en bas
Quand vous voulez, interrogez-moi et je vous répondrai
****Le titre de mon billet aurait pu se formuler ainsi : croire savoir, c’est toujours croire.****
Ça me fait penser à « Je suis celui qui est »
A partir de quoi, tu peux toujours courir pour démontrer qu’il n’est pas
Il arrive qu’on dise « Je crois savoir que ... »
Là on pose qu’on a un doute, pour x raisons
Mais il arrive aussi qu’on dise « Je sais que le météore frôlera la Terre sans la toucher »
Loup, lorsque vous choisissez de ne considérer que « croire savoir » pour le comparer à « croire » alors que vous auriez pu considérer « savoir », vous sophistiquez
Sinon, en contrepoint de ce que des intervenants ont dit :
Je pense que la religion, d’ici ou d’ailleurs, n’a jamais eu des prétentions prédictives sur des histoires de baignoires et de robinets, sur des histoires de chute de pomme, même pas sur des histoires de météores. Elles vont plus à interpréter des choses bizarres qui se produisent qu’a en prédire
C’est surtout en matière d’énoncé de genèse que les religions ont chargé la barque
Chargé aussi en matière d’histoire plus proche, Moïsienne (cités, mer qui s’ouvre, exodes, batailles, victoires..)
Parfois aussi en cosmogonie mais dans les grandes lignes, sans aller très loin et en laissant l’astronomie aux astronomes
Parfois aussi en prédiction mais de manière massive et souvent eschatologique « On va tous mourir ! »
Une des prédiction préférées des religions étant du genre « Il adviendra un éclaireur »
Il y a aussi sur l’Au-delà qu’elles ont souvent chargé la barque
Enfin, il y a le sujet des tabous du genre « Surtout ne mange pas ça, tu vas crever »
Il me semble que c’est à peu près tout
En somme, à part sur le sujet de la Genèse et l’histoire proche, donc sur le sujet global du passé dont elle ne se doutait pas qu’un jour on allait pouvoir le retracer, la religion a toujours su qu’elle était talonnée par la science et s’en est écartée sans entrer en compétition contre elle.
Il y a toujours eu des scientifiques dans les plus dures des plus grandes religions (quasiment premier téléscope dans le Vatican. Premières dissections autorisées par l’Eglise)
Oui elles ont souvent préconisé les prières aux malades mais crois-moi quand le curé était malade, il buvait toutes les élixirs qu’on lui vendait. Le jeu étant d’attribuer la guérison aux prières.
Il n’y a pas lieu de considérer une incompatibilité essentielle entre science et religion tant elles ont évité de se marcher dessus
Très avisée, l’Eglise s’est gardée de jurer de l’authenticité du Saint suaire.
Là où la science a le plus titillé la religion abrahamiste c’est sur l’Histoire passée dont la Genèse mais ça fait déjà 3000 ans que des historiens la tracassent
Ce n’est que récemment, par l’archéologie, la géologie (science très discrète), la biologie et l’astronomie bien développée, que la science à complètement cassé la Genèse (formation de la Terre, de l’homme et des éléphants inclus)
Je trouve que ce serait se faire mousser que de prétendre que soudain la science du XIXème a flingué la Bible. Car à part la très vieille histoire, il n’y avait pas matière à démolitions scientifique. C’est d’ailleurs pour ça qu’il reste possible de croire au Christ et même aux tables de la Loi si on en a le besoin.
Ce qui ferait très mal à l’Eglise ce serait que par x moyens, peut-être en déterrant un des cent évangiles invalidés par Rome, qu’on prouve que Jésus était quelqu’un d’autre, par exemple qu’il ait convaincu Judas de se faire crucifier à sa place. Mais à part ça, la science ne peut pas grand chose contre la religion et n’a aucune intention belliqueuse contre elle, à mon sens
La science a toujours coexisté avec la religion et ce n’est que très récemment que certains l’invoquent pour crâner devant l’Eglise à genoux.
Du coup, oui Loup, il est bien possible qu’une partie des scientifiques, ceux qui ne sont en tous cas pas des ingénieurs occupés à contruire vraiment des bidules, soient en train de pratiquer une néo religion où le croire constitue l’essentiel du ciment et où ils sont des gourous.
Nobel est devenu quasiment synonyme de messie
Rosemar,
J’avais dit que je vous laissais tranquille mais il ne passe pas grand monde et deux de vos invités m’ont interpellé pendant que personne n’aura renforcé votre thèse (pourtant défendable)
Je me suis déjà amplement exprimé mais par politesse, je dois leur répondre (pis, j’avoue, j’adore ça, mais vous l’aurez compris)
Dans ma première intervention, j’avais écrit :
***Si cela pouvait nous purger du virus d’insatisfaction, nous décoloniser de l’allégorie de la caverne, de la parole d’or du dessilleur, j’irais à jeter le bébé avec l’eau du bain en jetant tout l’Ancien.***
Disons que là, face au titre de ce papier, je voulais dire une chose jamais dite : « A bas l’allégorie de la caverne »
J’aurais dû rajouter, « A bas le sophisme »
Mais comme il y a plein de choses de cette culture gréco-romaine que j’apprécie beaucoup, j’ai utilisé la métaphore du bébé et de son bain pour signaler que ça me posait un problème de jeter tout ça.
Ce n’est que devant le mal trop grave que produit le virus de la caverne ou du doute systémique que j’ai dit que si c’était la seule solution pour en finir avec lui, je consentirais à tout jeter
Les choses valables de la culture grecque, je pourrais en défendre mille et avec ma manière propre. Sans réciter.
Mais j’estime que le virus de la caverne nous fait très mal (c’est mon, avis tout à fait original, vous pouvez chercher, ya que moi pour le dire)
Une autre chose que j’ai dite, dans ma cinquième intervention, c’était que sur une machine, les ingénieurs ont été vite obligés d’ajouter un élément de régulation, quelque sorte de soupape, sinon le moteur s’emballe et explose
Vous feriez cuire quelque chose dans votre cocotte minute en bouchant le trou de soupape ?
Un régulateur c’est un mécanisme additif qui, plus il tourne (parce que le moteur tourne) plus il freine. La vitesse reste ainsi constante.
Si dans une idéologie quelconque (régime, bronzer, obéir à dieu, tuer les incroyants, chasser les requins, prendre des vitamines, travailler, vacancer, communisme, libéralisme, crédit, ) il n’est pas prévu d’emblée un dispositif de régulation qui freine quand ça s’accélère, c’est la cata assurée
Est-il vraiment besoin de vous en donner des exemples ?
Or aucune idéologie, n’a prévu, dans ses premières heures, un dispositif de régulation
La Saint Barthélémy c’est
« Il faut tous les tuer »
La Révolution c’est
« Il faut tout casser ! »
Alors on tue et on casse tout, y compris les vieilleries
Ce n’est qu’après usage ou catas que certaines idéologies conviennent d’ajouter un régulateur
(Ce n’est que récemment qu’on a lancé le mot d’ordre « l’Antibiotique c’est pas systématique »)
Il y a donc des régulateurs de doctrine qui apparaissent ici et là, quand on est allé trop loin et quand la cata se constate matériellement
Mais sur le principe de Pythagore-Socrate-Platon- Aristote selon lequel ce qu’on a devant les yeux n’est pas du tout la vérité (alors qu’ils ont placé des gens dans une caverne dans une situation délirante qu’aucun de nous n’a vécue) je n’ai vu personne proposer un régulateur
Au contraire, depuis 30 ans je n’entends que « Il faut davantage douter, davantage encore, rien de ce qu’on voit, de ce qu’on touche, de ce qu’on entend n’est vrai, la vérité est ailleurs, ailleurs, ailleurs toujours ailleurs »
Mille fois j’ai entendu vanter la caverne
Que nous serions bêtes, aveugles et manipulés sans Platon !
Je ne compte pas renverser la vision des Français sur ce sujet mais comme j’ai remarqué ce point, je trouvais opportun de l’évoquer sur ce papier où l’on pleure la perte de l’Ancien
ici, je ne puis qu’avoir allure de philosophe mais dans la vie, je suis plutôt ingénieur. Je dois constamment faire des choses qui marchent vraiment et qui comportent donc des régulateurs Si je fais un ferme-porte, je dois prévoir qu’il freine son mouvement sinon ouille. Si je fais un ascenseur, je dois prévoir des ralentissements à l’approche des destinations sinon ouille
Je vois cinq branches de la culture grecque : la branche socio-politique, la branche théiste, la branche artistique, la branche technique, et la branche philosophique.
Les branches artistiques et techniques ne nous posent pas le moindre problème. Ces branches passeraient comme une lettre à la poste partout dans le monde. Aucun danger.
Mais les autres branches peuvent être sujettes à caution
Or la branche philo pure (pas maths, pas géométrie, pas médecine, pas sciences) est la branche la moins disputée par nous bien qu’elle comporte cent voies originellement rivales à mort
En somme nous ne rejetons aucune de leurs idées philosophiques
Pourquoi accordons-nous tant de facilités à cette philo ?
Parce que les archéo chrétiens qui ne savaient pas où poser leur cul, avaient remarqué que les locuteurs Grecs (parfois du Nord de l’Afrique ou de la Sicile) qui les flinguaient avaient une manière très intéressante d’argumenter. Cette manière très intéressante, même chez les anti sophistes, c’est le sophisme
En étudiant à fond cette manière d’argumenter les chrétiens avaient des chances de convaincre de n’importe quelle théorie. Sinon, ils seraient restés petite secte à écriture hébraïque récitant une Bible sans jamais savoir argumenter
Ceux qu’on a appelé les Pères de l’Eglise ont été des chrétiens, parfois de dernière heure, qui ont su utiliser la rhétorique des Grecs pour écrire la Bible
On se retrouve avec un bouquin, bourré de « Je suis celui qui est » (je suis celui qui suis)
Tu comprends bien qu’à partir de là, tout peut être enfilé sans douleur
C’est L’Eglise qui nous a embobinés avec la rhétorique grecque et à force, nous avons nous aussi acquis cette manière d’argumenter qui fait les grandes heures de notre télé
Démocratisation, école et populisme faisant nous sommes tous devenus des néonéoplatoniciens
Dès notre enfance, par mille biais, nous apprenons cette manière de penser qui passe d’abord par le doute et qui finit par le doute
Nous doutons de tout, de nos profs de notre père, de notre mère, dès nos 8 ans
Nous avons complètement oublié de poser un régulateur de vitesse sur cette machine et elle s’est emballée
Ça ne se voyait pas trop autrefois quand seule une élite parlait et pensait mais désormais nous sommes tous élite-gueusaille et nous sommes tous à refuser ce qui est sous nos yeux pour réclamer toujours autre chose. Nous sommes forcément insatisfaits de tout ce qui arrive sous nos yeux, de tout ce que nous découvrons (Dugué disait, il y a trois jours, qu’il était perdu d’avoir trop découvert, d’avoir trop lu de livres à vraie vérité sans jamais parvenir au bout de quoi que ce soit)
Ceci n’est que mon avis. N’ayez crainte, je suis le seul à penser ça et je ne suis ni nobel ni BHL, alors vous en faites ce que vous voulez
Si vous estimez que j’ai archi tort et qu’au contraire il faut douter encore et toujours plus de ce qu’on a devant les yeux, bin continuez.
Au point où on en est...
Vous avez tout loisir de commenter mes commentaires
Bon, je vous laisse respirer
Je vous aime quand même, pas de souci de ce côté là
Bon exemple
Qui me permet de démonter le contraire
A force de nous fier aux étiquettes, aux noms qu’on donne aux bouteilles de vin, aux paquets de viande, nous ne mangeons des choses que les mots qu’on leur donne
Ce n’est pas parce qu’on voyage sur le paquebot « Concordia » que tout va se passer en condorde
Ce n’est pas parce que des gens disent guerre chirurgicale ou propre qu’elle est chirurgicale ou propre
On n’a besoin d’aucun philosophe ou penseur pour découvrir la vérité d’une guerre. Il suffit d’être vraiment dedans. Il suffit amplement de se placer dans une relation immédiate avec les choses et de refuser les relations médiates pour les connaître vraiment.
Quand je vais voir un film, je n’ai pas besoin qu’on me dise ce que je dois ressentir
On ne serait pas fait avoir avec de la viande de cheval si l’on était davantage concentré sur nos sens physiques que sur ce qu’en racontent les étiquettes posées dessus par les docteurs, marketeurs, politiques et philosophes
Un paysan de bonne expérience n’a aucun besoin de l’avis d’un philosophe ou d’un curé sur sa terre pour produire de bonnes tomates.
Ce n’est pas demain que je sentirai un parfum de fleur à travers vos narines, que je la verrai au travers de vos yeux, de vos sens vraiment à vous, Rosemar
(Ce que jaimerais beaucoup)
De la fleur, vous n’avez su m’en livrer que ça :
****Savez-vous easy que la plupart des noms de fleurs viennent du latin et du grec ? ****
Non seulement votre question de maîtresse de primaire est dépassée d’un point de vue de la connaissance scolaire mais votre réflexe à faire passer la connaissance avant les sens me dégoute (au sens où j’en suis gavé, car je n’étais pas dégouté quand j’étais gosse, j’y croyais)
Il est difficile, sur un forum virtuel, de faire passer du sens physique. Mais c’est tout de même possible en jouant de comparaison « C’est une fleur qui me fait penser au cul d’une poule des Flandres »
C’est faisable
Et au-delà des communications de sensations physiques, c’est la communication de sens purement intellectuels qui est très facile sur le Net. Facile d’un point de vue technique car l’epistole est idéale pour dire des sensations intellectuelles.
Encore faut-il les développer de manière personnelle
Dire des pensées des autres n’a aucun intérêt sinon celui de prouver qu’on a appris par coeur, qu’on est bon élève, qu’on a le mérite d’avoir fait des efforts de formatage et qu’on est bien dans le rang.
Luchini, en ce qu’il récite, je lui attribue zéro de cervelle propre (Je lui en accorde mais dans le champ privé, quand il ne fait pas son numéro de scène)
*** Si les moeurs et les coutumes ne sont pas culturelles, je veux bien me faire moine. Vous ne voyez donc pas cet énooorme paradoxe qui vous fait vous réjouir de la mort de la « culture classique » dans les pratiques de la société réelle, tout en pondant des lamentations sur la mort des arts qui décrivent ces pratiques ( et donc qui en dépendent ) ? Vous êtes déprimante. « Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes », ça marche aussi pour les femmes. ***
Oui, il y a énorme paradoxe
Il provient, il me semble, du fait que vous, Rosemar, ne pouvez jouer que le tout ou rien de chaque grande chose.
Et la culture est une énorme chose
Vous ne savez pas trier dedans
Ou, quand vous triez, car obligatoirement on trie puisqu’on n’a jamais la parole assez vaste pour dire la culture en bloc, vous ne savez pas défendre les éléments ainsi séparés
En réalité, dans cet énorme tas qu’est la culture, chacune de ses moindre miettes pourrait être défendue ou démolie en n’argumentant que d’elle ; ou d’elle augmentée des miettes qui lui sont en relation proche
Il est possible, Rosemar, de défendre à fond les jardins à la française sans s’adosser en rien ni sur la Culture totale, ni sur celle de Versailles ni sur celle de Le Nôtre
Il est possible de défendre mordicus un vin sans jamais dire un seul mot de son origine, de son prix, de son château, de son nom, de son année.
C’est possible mais ça demande de connaître vraiment ce vin, non sa seule réputation, non ses déjà étiquettes, non ce qu’on en a déjà entendu dire
Vous avez défendu ici un tas d’oeuvres réputées.
Pour en dire ce qui s’est déjà dit mille fois
Vous n’avez jamais prouvé votre capacité à défendre une oeuvre inconnue (ou même connue) sans rien dire d’autre que ce que votre oeil (d’original si possible) de cette oeuvre
Mais, ainsi que je vous l’ai déjà dit, je ne vous reproche pas votre incapacité. Les gens ont à prendre comme ils sont.
Je suis intervenu dans votre discussion avec Famine uniquement pour dire qu’en effet, il n’est pas possible de discuter en entrant dans les détails avec vous parce que vous vous protégez toujours derrière une réputation, une facilité, un courant majoritaire.
Vous ne savez pas défendre la beauté ou l’utilité d’une fleur sans faire appel à la culture. J’y vois misère intellectuelle, psittacisme
Vous croyez vraiment qu’une fleur doit être racontée par le biais de la culture grecque ?
Quand vous la regardez, vous voyez ses formes, ses couleurs ou le cul d’Apollon ?
Est-ce parce qu’Aristote a daigné nommer une fleur, qu’elle a de la valeur à vos yeux ?
Est-ce que les fleurs non dites par Socrate, non gréco-latinisées existent à vos yeux ?
Faut-il que le Soleil ait un nom pour que vous le voyiez ?
Concernant le mariage pour tous qui me semble être dans le filigrane de notre diatribe avec Famine et que vous auriez défendu, vous auriez, sur ce sujet, été un peu plus audacieuse que d’habitude. M’enfin, cette cause du « pour tous » est déjà très largement défendue par environ la moitié des Français
Je doute vous voir un jour défendre une idée ou une chose rarement défendue
Mais si ça se produisait, j’espère tomber dessus et je vous dirais toute mon admiration pour l’effort
Apprendre par coeur, réciter, nécessite un effort
Je n’aime pas cet effort là
Je lui préfère l’effort de l’inédit
Je garde néanmoins à l’esprit que logiquement chacun n’écrit ici que pour s’entraîner à dire à terme une audace. La progression, l’encouragement, peut être rapide pour certains, très lente pour d’autres
Je ne crois pas que quiconque écrive avec l’arrière-pensée de ne pondre que des banalités. Je crois que chacun attend, cherche, vise, son bon moment pour déballer un truc vraiment à lui.
****Michel Maugis le stalinien(au moins 10 pseudos) , Allain Julles l’islamiste (pareil, au moins 10), des adeptes de Collon, les gens roulant pour FN.... , tous utilisant les techniques décrites dans ce manuel. ****
Ils sont tous moi
Vérifiez-mieux, vous verrez que nous ne sommes que vous et moi ici
Nabum,
Votre réponse donne raison à JL
Ici, vous faites partie des rares à jouer, presque chaque jour, un triangle à trois personnages
Nous
Vous
Vos élèves
Ce triangle karpmanien ne peut s’exploiter facilement que si un des trois protagonistes est certes vivant mais muet dans l’espace où ce triangle est joué (ce qui débouche sur ce qu’on appelle, au niveau des familles de divorcés, à de l’aliénation parentale)
Vos élèves sont vivants et remuants, ça ne fait pas un doute en mon esprit.
Vous leur parlez et ils vous parlent
Mais ils sont muets ici
Ils ne voient même pas ce que vous dites d’eux.
Ici, ils n’existent qu’à travers vos dires
Ici, vous pouvez, tel un metteur en scène, leur faire dire ce que vous voulez
Ici, vous pouvez vous réclamer soit d’une relation avec eux désastreuse soit d’une relation avec eux excellente, à votre guise
Simplifions le cas :
Prenons celui d’une mère qui déboule sur un forum et qui ne fait rien d’autre que danser de sa relation avec son gamin
Un jour elle s’en plaint, un jour elle l’adore
Que doivent faire les spectateurs ?
Rien, sinon regarder
Quoi qu’ils puissent dire de cette relation, si ça déplaît à cette mère hystérique, elle saura dire que tout va très bien ou très mal, comme elle voudra selon comment ça l’arrange.
Il n’y a aucun intérêt pour des tiers à se prêter à son jeu parce qu’ils ne seront jamais dans une vérité mais dans une manipulation
Dito lorsque sur un forum une femme déboule pour cirquer de sa relation avec son jules
Lorsque vous papotez de l’histoire, de la Loire, des bateaux, pas de problème, nous pouvons y participer sans subir de manipulation
Mais quand vous parlez de vos élèves, selon que qu’on vous en dit, vous répondez soit que vous n’y parvenez pas soit que vous y parvenez très bien, comme ça vous arrange.
Un coup vous vous servez d’eux en victimes, un coup en bourreaux. Sans que nous puissions vérifier quoi que ce soit de ces élèves que vous agitez constamment.
Vous pouvez nous faire marcher
Un coup boni, un coup menteur
Bon, Rosemar fait la même chose m’enfin ses élèves sont des souvenirs d’élèves. nous le savons et en tenons automatiquement compte.
Alors que vous, vous utilisez des élèves qui le sont encore et dont vous tripotez l’âme tous les jours
Les bouchers exposent des morceaux d’animaux en toute indécence
Vous exposez des morceaux de choix de vos élèves en toute indécence
Ça vous arrive d’exposer des morceaux de vous en toute indécence, là je n’ai rien à redire, je trouve ça franc. Mais je ne trouve pas normal, pas pudique, pas respectueux d’exposer vos élèves en foire sur la place publique. (Alors que ça pourrait s’entendre sur un forum entre profs)
****Qui vous oblige à réfléchir ?****
Aujourd’hui personne
Mais je crois y avoir été contraint pendant 25 ans de scolarité et très mal noté si je ne prouvais pas que je réfléchissais. Ce qui revenait, en réalité, à réciter la parole d’or de mes maîtres.
****Allez donc vous détendre en courant, en lisant de la poésie, en faisant en tour au Louvre ou en allant voir une comédie facile.****
Excellent et salutaire conseil !
Mais je ne vois pas les profs le prodiguer à leurs élèves, sinon après leur cours magistral, bien entendu.
Le formatage scolaire n’est pas à la comédie facile, il est à Phèdre
Sur le fond de ce papier
Je vais en dire une chose étrange, qui semble aller dans le sens contraire de l’enseignement
L’enseignement, surtout en manière de Pythagore-Socrate-Platon-Aristote, a conduit à l’enseignement de l’enseignement de l’enseignement
Le résultat est désastreux
Pour essayer de revenir en arrière, il faudrait, vous êtes idéalement placé pour en faire des applications, Nabum, respecter davantage ce que l’élève produit tel quel, non dénigrer ce qu’il produit pour ne vanter que ce qu’il pourrait produire.
Je serais prof, je ne renoncerais évidemment pas à enseigner aux élèves de produire ce qu’ils ne produisent pas encore. Mais vu les résultats catastrophiques de l’idéalisation de ce qui n’existe pas encore, j’aurais tendance à féliciter les élèves pour ce qu’ils produisent déjà.
Il faudrait réapprendre à être content de ce qui existe.
Il faudrait réapprendre à savourer de sucer sa sucette jusqu’au bout au lieu de la jeter à peine goûtée pour aller déjà vers autre chose.
Faites discrètement une expérience.
Félicitez des élèves pour ce qu’ils sont déjà capable de produire et demandez-leur de reproduire la même chose.
Et vérifiez si, par hasard, il ne produiraient pas un + automatique.
Je crois à l’instinct naturel du +
Je crois que cet instinct suffit amplement
Je crois que forcer cet instinct par des élévations au carré, au cube, ne peut conduire qu’à des overdoses et des situations monstrueuses.
*****Easy : naiveté ou mauvaise foi ? Parce qu’il suffit de regarder les scores sur certains fils. Et si tu ne les a pas remarqué, c’est que tu es aveugle, ce dont je doute.
Dis donc, ne serais-tu pas un double de JL ? Ah, c’est ça, je comprends beaucoup de choses, maintenant. En fait, tu es Dr. Jekyll et JL Mr. Hyde. ****
Faisons plus simple puisque tu préfères :
Sur ce site, il n’y a que toi (sous pseudo Deneb) et moi (sous tous les autres pseudos)
L’accès est impossible à d’autres
A nous deux, qu’est-ce qu’on clavarde !
**** Savez-vous easy que la plupart des noms de fleurs viennent du latin et du grec ? ****
Noooon !
Vraiment ?
Ah ban j’aurais appris quelque chose
Personne n’avait besoin de Pythagore pour piger qu’apprendre demandait un effort
Ce que Socrate, Platon, le récupérant, ont dit de plus derrière cette fadaise, c’est qu’il était indispensable de se détourner de ce que l’on voit pour accéder à la Vérité.
Or la Vérité, ils ne l’ont pas livrée.
Ils nous ont seulement détournés de ce que nous avions sous les yeux et qui nous permettait de vivre. Ils nous ont seulement incités à dénigrer de qui existe pour croire en ce qui pourrait exister
Notre situation découle de ce virus intellectuel
Dès la démocratie, dès le populisme, dès l’égalitarisme, les élèves, même les plus jeunes, se sont mis à dénigrer ce que leurs professeurs leur montraient comme choses existant ou ayant existé.
Vous vous plaignez d’une situation scolaire dont vous n’avez pas perçu l’élément viral
L’Histoire comporte des preuves de cet effet mais on ne veut pas les voir parce que chacun tient désormais à croire en ce qui pourrait exister
Une des preuves a été fournie par la colonisation
Sont arrivés en Indochine des disciples non d’Homère mais de Pythagore-Socrate-Platon-Aristote-Plotin-Prophyre-Saint Augustin
Une fois qu’ils ont enseigné aux indigènes cette culture de l’insatisfaction de l’immédiat, du rejet du présent visible, de la quête d’une autre Vérité, les colonisés ont considérés qu’il était logique de n’envisager qu’autre chose que leur présent. Ils ont donc viré leurs maîtres présents.
On ne peut pas coloniser des gens avec un drapeau portant pour devise « Toujours autre chose » sans se faire éjecter à terme.
Notre situation française hexagonale actuelle est celle de gens se considérant tout le temps trompés et rejetant systématiquement quiconque leur parle de ce qui existe d’évident et d’éfficient. A cause du décloisonnement des fonctions, chacun est trompé-trompeur. Notre situation est donc celle de gens ne croyant jamais en eux-mêmes et se rejetant eux-mêmes.
Nous nous mordons la queue à cause d’un très ancien virus à la mord-moi-le-noeud que d’abord les maîtres chrétiens ont tenu à utiliser pour détourner les gueux de leurs immédiatetés, de leurs contingences domestiques, puis que les hussards de la république ont utilisé de la même manière avec des promesses de lendemains meilleurs, plus vrais.
En ce qui me concerne, je ne doute de l’identité et de l’unicité de personne ici (à part Shawford mais il l’avait annoncé, il teste quelque chose. Il s’en lassera)
Je crois Morice unique, Deneb unique, JL unique, Nabum unique....
Il y a évidemment des changements de pseudos mais à un moment donné (à part Shaw) chacun s’affiche sous un seul pseudo
Et chacun sous son sexe dit
Quant aux + et - je ne crois pas un instant qu’il y en ait que ça intéresse de se dédoubler pour disposer de plus de munitions
Du reste, les gens utilisent rarement leur jeton. Vu le nombre de lecteurs, on devrait avoir des chiffres de + ou de - cent fois plus élevés.
Ça n’intéresse quasiment personne de se servir du jeton
Lorsqu’ Homère propose ses chants, il nous montre des personnages qui gesticulent en disant leurs motivations.
On regarde ce spectacle, on voit le sens de ces personnages et on en tire la conclusion qu’on veut. On voyage, on découvre les autres. On bénéficie d’une mise en perspective entre deux réalités matérielles. On ne ressent aucune police de notre esprit.
C’est sain.
Lorsque les philosophes Gréco-latins proposent de réfléchir, de considérer que la vérité n’est jamais celle qu’on a sous les yeux, on se met à douter de ses sens, on s’interroge, on se demande pourquoi on se demande pourquoi on se demande. On installe une inquisition dans notre esprit. Notre pensée tourne en ouroboros
C’est très malsain
Or, des Anciens, bien plus que leurs seuls spectacles sous forme poétique ou historique, nous en avons finalement surtout retenu leur virus intellectuel qui provoque en nous une insatisfaction perpétuelle.
Si cela pouvait nous purger du virus d’insatisfaction, nous décoloniser de l’allégorie de la caverne, de la parole d’or du dessilleur, j’irais à jeter le bébé avec l’eau du bain en jetant tout l’Ancien.
Mais c’est trop tard
Je ne vois pas comment nous pourrions sortir de la paranoïa selon laquelle la vérité n’étant jamais celle qu’on voit, il faille toujours dénigrer le visible et ne jurer qu’en ce qu’on n’a pas encore vu.
Je ne vais pas entrer dans les détails de votre billet.
Je vais seulement dire un mot sur
**** On pourrait même dire aujourd’hui, que l’on ne vend plus des produits pour satisfaire des besoins,....mais on crée de nouveaux besoins, pour vendre des produits ! A cette fin, on a même inventé de nouvelles techniques, dites de « marketing », pour informer les Gens des nouveaux besoins qu’ils pourraient avoir,..... sans le savoir. ****
Vous semblez, comme beaucoup, considérer que le phénomène est nouveau. Quand on proteste d’une anomie, on a besoin de s’appuyer sur un passé mieux structuré pour faire contraste. Ou alors de comparer avec des voisins.
Pour ma part, je conviens que le phénomène s’est généralisé mais cette généralisation vient de la démocratisation. Ce phénomène était plus élitiste, moins massif avant 1848 mais il existait déjà
Et il remonte à loin.
Le mythe de la caverne est célèbre par ici
Je n’ai jamais vu quiconque le repousser ou l’invalider
Ce mythe était, au moment de Platon, une simple allégorie, une simple métaphore sans prétention mythique.
Il serait déjà plus juste d’en parler en disant allégorie et non mythe
Que dit cette allégorie constamment reprise explicitement et implicitement ?
Que ce que nous voyons, ce que nous percevons directement avec nos sens, n’est pas la vérité, que la vérité est ailleurs. Ô merci, Ô bravo à celui qui nous dessille.
Quel est le résultat de l’influence considérable de cette allégorie ?
Dans le monde rural, très obligé à considérer la terre, les arbres et la pluie, elle n’a qu’une influence première. Les curès, scholastiques, ont tous pratiqué ce thème dans leur prêche afin de pousser leurs ouailles à croire utile d’écouter l’or qui va sortir de la bouche du parleur-éclaireur. Les fidèles sont sensibles à cette alerte et deviennent écoutants. Mais sortis de la messe, les gueux sont obligés d’en revenir à leurs moutons et cochons.
Dans l’élite, chacun peut davantage se détourner du réel simple et tangible qu’il a sous les yeux pour construire des châteaux de cartes sur des imaginaires. Dans la classe élitiste, à cause de cette allégorie, toute personne en train de se désintéresser du matériel immédiat pour s’intéresser à un premier objet imaginaire (par exemple le concept de terre sainte) est dénigrée par une autre personne qui va lui dire qu’il y a un autre objet imaginaire, plus loin encore, auquel il convient de s’intéresser.
Dans le milieu des gens qui ne sont pas obligés de nettoyer des porcheries pour vivre, l’allégorie de la caverne oblige à ne jamais croire valable ce que l’on voit, au premier plan, au second plan, au troisième plan ...
Chaque plan, chaque vérité qu’on voit (vraiment ou mentalement), parce qu’on la voit, ne peut être que fausse et il y a alors à découvrir un nouvel arrière-plan.
On vit face à des fleurs, un type passe, nous dit que la vérité est ailleurs, il nous tend un livre car elle est dedans. On lit le livre et passe alors un autre type qui nous dit que la vérité est dans un autre livre....De livre en livre on cherche.
Des montagnes de livres.
Moins d’arbres, plus de livres
Tant que l’élite piégée par cette course à toujours-autre-chose ne représentait numériquement pas grande masse, on n’avait pas trop l’impression que le peuple entier perdait le sens des réalités immédiates.
Mais avec la démocratie, élite et gueusaille se sont confondues.
Tout le monde a appris l’allégorie de la caverne. Tout le monde raille ceux qui croient encore à ce qu’ils voient. Plus personne ne veut être ouaille ou élève, seule oreille, chacun veut tenir le rôle de Moïse-Socrate-Platon, veut être un révélateur. Personne ne croit plus en ce qu’il a sous ses yeux, zappe l’immédiat, se retourne vers quelque chose de moins immédiat, de plus médiat et dénigre systématiquement ce que les autres voient
Cette seule course vers toujours autre chose que ce qu’on a là devant soi au motif que ce n’est pas la vérité et qu’il faut donc se retourner pour avoir une chance de la voir provoque l’anomie massive
Il ne peut plus y avoir d’ordre quand les gens ne croient en l’importance ni de ce qu’ils ont vu, ni de ce qu’ils voient mais seulement de ce qu’ils pourraient voir d’autre.
Abraham + Socrate + la démocratie font que nous sommes devenus massivement, profondément et intensément croyants de toujours autre chose.
Nous allons vers des mandats électifs d’une journée
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération