@Yvance 77
"Et, plus il y aura de musulmans plus cela ira de l’avant dans le sens du
pire. La France n’est pas un terre d’Islam et ne doit jamais le
devenir, il faut combattre cela par tous les moyens, et inverser les
flux migratoires.«
Votre distinguo, au début, entre les hommes et les idéologies, est tout à fait pertinent, et c’est ce que j’expliquais dans ma première réaction : je suis né dans une famille catholique et je déteste le christianisme. Je ne me déteste pas pour autant.
Maintenant, j’entends bien que si rien ne change, si l’intégration des populations immigrées devient de plus en plus impossible, au point que celles-ci développent à l’égard des citoyens du pays d’accueil une véritable xénophobie en tous points comparable à celle que distille depuis des années le FN à l’encontre des immigrés, on court à la catastrophe et un contrôle des flux migratoires s’imposera, hélas.
Mais la vraie solution viendrait d’une véritable prise de conscience des musulmans, lesquels sont dans une situation préoccupante à plusieurs niveaux. D’une part ils souffrent, comme tous les immigrés, de se trouver dans des situations économiques souvent précaires et désastreuses ; d’autre part ils souffrent d’une religion archaïque qui les tyrannise et les empêche de jouir des libertés du pays d’accueil. Ce que beaucoup ne comprennent pas, c’est que ce qu’on appelle »islamophobie« (et je suis bien forcé de me dire islamophobe) ce n’est pas être l’ennemi des musulmans, c’est même tout à fait le contraire. C’est être ennemi d’un système de représentation et d’organisationdu monde complètement périmé et pervers. Je ne pense pas que vous me démentirez si je pose que ce que nous souhaitons c’est que les musulmans se libèrent de cette monstrueuse emprise politico-religieuse comme les chrétiens se sont libérés de la tyrannie des papes, lesquels prétendaient encore imposer à Louis XIV de partir en croisade contre les Turcs. Déjà les principes du gallicanisme ont pu avoir raison de ces sortes de prétentions : c’était la France et non pas Rome qui devait décider de la politique française. Mais l’Islam français, même au XXIe siècle reste, si j’ose dire, »ultramontain" : il consent à être télé-manipulé par l’Iran et par l’Arabie Saoudite. Est-ce que les musulmans français finiront par comprendre où est leur véritable intérêt ? Je le souhaiterais mais je ne suis pas très optimiste .
A lire beaucoup de réactions, je vois qu’on est en pleine confusion : la question n’est pas du tout celle de l’immigration mais celle de l’intégration. Il pourrait y avoir dans le pays plus de cinquante pour cent de citoyens d’origine étrangère, cela ne poserait aucun problème pourvu qu’ils acceptassent les lois du pays qu’ils ont choisi d’habiter. Parler d’immigration, c’est de toute évidence se placer sur le terrain de la xénophobie qui est le cheval de bataille du FN. Mais du fait que l’intégration, à cause d’une réislamisation de style salafiste, ne peut plus se réaliser, on se trouve face à une communauté qui finit par se considérer comme le centre du monde en pays conquis et développe à son tour une véritable xénophobie parfaitement en contradiction avec les principes de tolérance qui sont les nôtres. Dès lors, s’il y a tolérance, elle devient univoque et il faudrait tolérer, dans un pays où l’école s’est efforcée depuis plus d’un siècle, d’éduquer les citoyens pour faire en sorte que le principe d’égalité soit admis par tous, que des zones d’obscurantisme se développent et que les femmes en particulier y soient traitées selon des principes hérités du VIIe siècle. Ce type de tolérance serait évidemment particulièrement mortifère dans une démocratie et il est devenu urgent de combattre tous les crétins angéliques qui paraissent incapables de percevoir le danger.
@Lord Franz Ferdinand Of F. In S.
Ce que vous écrivez me paraît fort juste, même si cela n’est pas très réjouissant. Nous sommes en effet dans un monde de plus en plus complexe habité par des individus qui ont de moins en moins les moyens de l’appréhender. On aurait pu penser que le développement de l’Internet et de ses techniques favoriserait un développement de la culture et c’est l’inverse qui s’est produit. Nos contemporains utilisent des gadgets électroniques de plus en plus sophistiqués mais ils n’ont aucune idée de la nature de ce qu’ils manipulent et leur rapport à ces objets demeure tout à fait magique, relevant d’une mentalité archaïque et primitive. On en a quotidiennement des exemples si on consulte AgoraVox où la plupart des réactions ont à peu près la longueur et la consistance de ces petits messages téléphoniques qu’on appelle, je crois, des SMS.
@caleb irri
Il me semble que vous
confondez deux choses : l’islam et ceux qui sont nés dans cette
religion parce que leurs ancêtres vivaient déjà sous son emprise.
On peut très bien, comme c’est mon cas, être hostile à l’Islam
sans l’être le moins du monde à ceux que vous nommez par abus les
« musulmans ». Vous devriez donc parler plutôt d’un péril « islamique » et non pas musulman.
J’ai été baptisé par un prêtre catholique à
un âge où il m’aurait été difficile de protester. Est-ce que vous
pourriez, cela étant, vous permettre de dire de moi que je suis
catholique ? Evidemment non : j’ai étudié, j’ai réfléchi, je suis
devenu athée. Je considère que les religions monothéistes sont une
abomination. S’il le fallait, je lutterais comme l’ont fait les
philosophes du XVIIIe siècle contre le christianisme. Je n’ai plus à
le faire parce que le christianisme est mort, on a fini par avoir sa
peau : il y a certes des gens qui se disent encore chrétiens, qui
font baptiser leurs enfants et se font enterrer à l’Eglise, par
habitude familiale, mais ils ne savent plus grand chose de leur
religion, ils sont tout à fait hérétiques et au XVe siècle on les
aurait envoyés au bûcher. Le catholicisme, par exemple, interdit l’avortement et
la contraception mais ça ne les empêche nullement de se faire
avorter et d’acheter des préservatifs. En tant qu’athée, je n’ai
rien à craindre des chrétiens, ils me tolèrent très bien et je
n’ai aucune raison de ridiculiser leurs croyances (je ne m’en prive quand même jamais à l’occasion) puisqu’eux-mêmes
les ont à moitié perdues.
Il ne me viendrait pas non plus à
l’idée, lorsque je rencontre des gens qui viennent d’Algérie ou
de Tunisie, de considérer ipso facto qu’ils sont « musulmans ».
Je ne demande qu’à les regarder comme des citoyens de la République
assujettis aux mêmes devoirs que moi et jouissant des mêmes droits.
Si le christianisme est une religion moribonde, il n’en va pas de même de l’Islam. Mis à part peut-être quelques abrutis d’intégristes chrétiens ultra-minoritaires, je ne vois pas des membres du clergé prétendre qu’il faut détruire les mosquées ou persécuter les musulmans. En revanche, le grand mufti d’Arabie Saoudite préconise de détruire ce qui reste d’églises chrétiennes et la seule possession d’une bible dans ce charmant pays constitue un délit. Vous n’ignorez pas ce qui est en train de se passer dans le nord du Mali, ce que sont les persécutions de la secte Boko haram au Nigéria, le sort qui est réservé aux Coptes en Egypte, et qu’il est devenu banal en Tunisie de crier « mort aux Juifs ». La Tunisie est un pays très occidentalisé, il s’y trouve pas mal d’athées, la cinéaste Nadia El Fani a eu les pires ennuis lorsqu’elle a voulu projeter un film qui reflétait sa philosophie. Récemment, deux intellectuels Tunisiens viennent d’être condamnés à plus de cinq ans de prison parce qu’ils critiquaient l’Islam.
Et je ne parle pas de la fatwa lancée contre Salman Rushdie, des caricatures du « prophète » et même des
menaces dont Rédeker a fait l’objet après ses critiques
contre l’Islam, et ça, c’est en France que ça se passait, tout comme les assassinats de Montauban et de Toulouse perpétrés au nom de l’Islam même s’il est évident qu’aucun musulman ne pourra les approuver.
La question que je vous poserai est celle-ci : y aurait-il plusieurs sortes d’Islam ? Un islam fanatique et un islam « modéré » plus tolérant, qui ne chercherait pas à s’étendre et à s’imposer au détriment des autres communautés ? Personnellement, je doute, comme Wafa Sultan, le Coran étant ce qu’il est, que l’Islam puisse être « modéré ». C’est même à un processus tout à fait inverse que nous assistons : sous l’influence des Frères musulmans et du salafisme, l’Islam français se radicalise peu à peu. Les autres religions, bon gré mal gré ont évolué avec le mouvement des idées et de la science, mais l’avenir de l’Islam paraît plus que jamais tourné, même en France, vers le VIIe siècle. Il y a pourtant bien des musulmans (ceux qui devraient manifester dimanche contre l’intégrisme) qui souhaiteraient une espèce d’aggiornamento, une lecture différente du Coran, mais je crains qu’ils ne soient minoritaires. Bref, je suis inquiet et il ne me semble pas que votre article soit lui-même bien rassurant.
Il n’y a pas que l’Internet et ses écrans, il faut tenir compte aussi de la possibilité qu’a tout individu de se représenter mentalement des scènes libidineuses, dans une sorte de rêve éveillé. C’est fréquent chez les adolescents. Avec l’âge, ça s’atténue un peu mais il reste des souvenir qu’il est toujours possible de faire remonter à la surface de la conscience.
La neurophysiologie a beaucoup progressé ; les techniques d’imagerie cérébrale permettent maintenant de faire apparaître les zones du cerveau qui sont actives lorsque la conscience est appliquée à tel ou tel objet. Il me semble qu’une solution simple serait, dès le plus jeune âge, par des techniques chirurgicales qui sont maintenant très éprouvées, de déconnecter les zones de l’encéphale qui seraient susceptibles de générer ces sortes d’activités mentales pernicieuses.
La castration ou l’ovarectomie, avant la puberté, auraient probablement aussi une influence positive sur la morale et sur les moeurs. En outre, cela ferait beaucoup de petits garçons qui conserveraient à l’âge adulte une voix de soprano. On pourrait enfin redécouvrir tout un répertoire admirable de la musique ancienne réservée aux castrats. Oui, il faut bannir le sexe et toutes ses sales horreurs ! Un peu de pureté, enfin, et de la musique avant toute chose !
@Abou Antoun
"Cela semble avoir une influence aussi sur les communautés musulmanes
vivant en France et plus généralement en Europe, qui se radicalisent au
moins dans leur mode de vie, et se replient de plus en plus«
C’est cela, effectivement, le phénomène le plus préoccupant, et qui montre bien qu’on se met le doigt dans l’oeil en parlant d’Islam »modéré". Une fois qu’on est entré dans l’islamic way of life importé en France sous la pression des Frères musulmans, il n’y a plus aucun moyen d’en sortir. C’est le jeûne du Ramadan, le foulard pour les femmes et, particulièrement dans les banlieues, l’installation d’un système de coercition tout à fait rigide où chacun, sous le regard des autres, finit par abdiquer complètement sa liberté. Dimanche prochain est prévue à Paris une manifestation des Français musulmans radicalement opposés à toute forme d’intégrisme. J’aimerais évidemment me tromper, être démenti par la réalité, mais je crains que cette manifestation n’ait pas le succès qu’on pourrait en attendre. Ca ne sera probablement pas un raz-de-marée : l’UOIF a été très bien manipulée dans le sens intégriste par le Frère Ramadan, et toute une partie de la presse et de la gauche français paraît acquise à l’islamo-fascisme made in Iran.
@Beorges Yang
"On peut être politiquement pro arabe et antisioniste sans pour autant
cautionner l’éradication de Juifs et être aussi anti islamiste au non de
la défense de la liberté«
Les choses étant ce qu’elles sont, et le mouvement palestinien étant ce qu’il est (Autorité(=0) +Hamas+Jihad) je ne vois pas qu’on puisse, étant »antisioniste", ne pas cautionner le programme de ces organisations qui est bien de condamner à l’exil ou à la dhimmitude (quand ce n’est pas à l’extermination pure et simple : conception iranienne ou septième article de la charte du Hamas) six millions de Juifs. Ou alors, il faudrait faire appel à une sublime et providentielle intervention des anges ou du bon Dieu dans la politique d’ici-bas, mais j’avoue que je ne compte pas trop la-dessus...
@Luc-Laurent Salvador
"Le complotisme est le reflet de l’activité intellectuelle la plus
fondamentale qui soit, celle qui consiste à « construire la réalité » en
cherchant la cohérence lorsqu’elle n’est pas présente.«
Lorsque la cohérence n’est pas présente, on est dans l’indécidable et je ne vois pas d’autre possibilité pour la raison que le doute, la suspension du jugement, l’ »épochè« de Sextus Empiricus. D’un strict point de vue phénoménologique, si aucune cohérence n’est perceptible, c’est comme s’il n’y avait pas de cohérence. On peut évidemment faire marcher l’imagination pour en fabriquer une, mais ce sera un artefact. Si on a un peu de génie, cela pourra devenir une fiction littéraire. Sinon, on risquera de tomber assez vite dans ce qu’on nomme communément en psychiatrie un délire.
Vous devriez méditer la phrase bien connue de Shakespeare, dans Macbeth, qui définit la vie »une histoire pleine de bruit et de fureur, racontée par un idiot, et qui n’a pas de sens". Les plus grands esprits - et Shakespeare n’est pas le premier venu - ne pensent pas que tout ait un sens, que tout s’enchaîne dans le monde à la façon des engrenages des machines d’autrefois. Les systèmes complexes comme le cerveau humain - et plus encore les sociétés résultant de l’interaction de millions de cerveaux - s’expliquent davantage par les nouveaux paradigmes de la physique du chaos que par un déterminisme laplacien désormais simpliste et dépassé. Il y a des problèmes qui resteront nécessairement sans solution ; il faudra bien s’en faire une raison. L’histoire, lorsqu’elle s’occupe des périodes lointaines et très refroidies, reste une discipline conjecturale, elle ne prétend jamais rivaliser avec les sciences dures pour rendre compte d’un déterminisme. Et lorsqu’il s’agit de réfléchir sur un hier encore tout chaud, si on croit pouvoir tout comprendre, mieux vaut se faire transporter immédiatement aux urgences de Sainte-Anne.
@Al West
« Non non et non ! »
Je vois que vous trépignez mais cela ne changera rien à l’affaire qui nous occupe.
Il y a eu beaucoup de complots dans le passé, mais les pires, souvent, n’ont été découverts que tardivement par les historiens. Ce sont alors comme des faits saillants qui émergent de la grisaille du temps et qui retiennent particulièrement l’attention des amateurs de sensationnel, mais cela n’arrive pas tous les jours et le le train-train de l’histoire est bien plus terne et banal : les politiques se contentent la plupart du temps d’expédier tant bien que mal les affaires courantes, dans la plus plate insignifiance.
Quand je vous dis que les conspirationnistes sont TOUS des paranoïaques, c’est pour vous faire mieux voir ce que valent les généralisations à l’emporte-pièce de style complotiste. Vous n’y croyez pas et vous avez raison ; quelquefois - mais quand ? - ils peuvent ne pas avoir tort, mais c’est rare. Je n’irai évidemment pas jusqu’à poser que les conspirationniste sont manipulés par le Pouvoir, bien que par la diversion qu’ils opèrent ils puissent également lui rendre quelquefois les plus grands services.
SI vous relisez seulement toutes les sottises qui se sont écrites ici à propos de l’affaire Mehra, des « manipulations » et des « récupérations » de l’information, vous serez très vite édifié, c’est de l’ordre du négationnisme : la réalité des faits étant tellement monstrueuse, on ne veut pas y croire, ça n’est pas possible et on préfère se réfugier dans les constructions mythologiques manichéennes où le Pur BIen et le Pur Mal s’étripent dans un combat épique éternel.
@Al West
TOUS les arguments des conspirationnistes relèvent de la RAISON. On est là dans un monde où le principe d’incertitude et le doute n’ont aucune place. TOUT s’explique ; y compris, en cas de besoin, par des variables cachées.
Si vous lisez les mémoires du Président Schreber, vous verrez aussi que son explication du monde et celle de son destin particulier sont sans faille. Tous les paranoïaques fonctionnent sur ce principe. Interrogez les aliénistes.
@Georges Yang
" Le terrorisme
islamiste existe bel et bien, il s’explique par le fait d’une
longue histoire d’humiliations et parce qu’il est impossible de
combattre à la loyale des gens qui ont « de grandes oereilles »
utisent des drones et des armes sophistiquées"
Je crains qu’il ne faille faire passer aussi la "longue histoire d’humiliations" dans la même trappe que vous ouvrez pour y faire tomber une certaine forme de racisme. Dans son dernier bouquin, « Le nom de trop », Jacques Tarnero écrit : "S’il est vrai que les masses, dans le monde arabe, endurent depuis des dizaines d’années une condition dégradante sur tous les plans, en réduire les ressorts à l’humiliation par l’Occident ou les Etats-Unis, c’est commettre une imposture intellectuelle quant aux mécanismes qui ont abouti à cette condition. La victimisation par les seules forces extérieures ne peut que détourner l’attention des causes internes et perpétuer la position passive qui caractérise la posture de l’humilié, en tant qu’il reste de tout son être rivé à sa propre débâcle sans échappée possible […] En ce sens, le peuple arabe est sujet de sa propre humiliation ». Tarnero est aussi sioniste que je peux l’être, mais on voit par cet extrait que cela ne l’empêche pas d’être irrité aussi par ce type particulier de racisme que vous dénoncez et qui consiste à pérenniser l’autre dans une espèce d’impuissance à laquelle il lui serait pour ainsi dire congénitalement impossible de s’arracher
J’ajouterai que ce qu’on peut voir à propos du soutien apporté dans la presse par un certain nombre d’intellectuels français à l’islamo-fascisme procède de la même dérive : ce qui se passe actuellement au nord de l’Afrique est rien moins qu’abominable : l’étau des Frères musulmans et les salafistes se resserre de jour en jour, mais on fait semblant de ne pas le voir : puisque les Arabes sont nécessairement musulmans (vu de très loin et pour des crétins, ça passe), ils auraient mauvaise grâce de se plaindre d’un mal sans doute nécessaire qui ne les éloigne de la démocratie que pour deux ou trois générations.
¨Par ailleurs, ce que vous dites du terrorisme comme dernier recours des faibles me paraît contestable, cela me rappelle des propos équivalents de Sartre, dans ses entretiens avec John Gerassi, assez récemment publiés, et qui ne sont pas à la gloire du philosophe. La vieillesse et la décrépitude ne l’excusent même pas.
Le complotiste est d’abord un esprit faible et qui se sent très vulnérable en face d’une réalité qui lui paraît opaque et sur laquelle il n’a aucune prise. Se sachant crédule, il imagine qu’en refusant systématiquement de croire ce qu’il voit et ce qu’il entend il échappera au risque d’être dupe. Et de fabriquer immédiatement des hypothèses très simples et très lumineuses, de véritables images d’Epinal qui sont exactement proportionnées à ses capacités intellectuelles. Il n’a pas lu Machiavel mais il en a vaguement entendu parler ; il croit donc que le mensonge, la dissimulation et même le crime seraient les ressorts obligés de toute politique. Derrière tout événement, il y a nécessairement autre chose que ce dont on prétend l’informer : une intention criminelle et des puissances occultes à qui le crime profite. Souvent, le complotiste a lu Orwell ; dans « 1984 », le gouvernement fait pleuvoir des bombes sur les quartiers des prolétaires pour leur faire croire que le pays est en guerre. Ce schéma ingénieux (mais romanesque !) peut aisément être plaqué sur n’importe quelle situation : les tours jumelles, un détournement d’avion, une situation insurrectionnelle. Les acteurs directs ne sont jamais les vrais acteurs, mais des marionnettes dont « on » tire d’en haut les ficelles. On, ce n’est personne : le « Pouvoir », la CIA, le Mossad ; de préférence des entités occultes aussi inaccessibles que les dieux antiques. Le complotiste, comme le Descartes de la seconde Méditation (mais chez le philosophe il ne s’agit que d’un moment transitoire et ironique), se dit qu’il y a peut-être « un je ne sais quel trompeur très puissant et très rusé qui emploie toute son industrie à [le] tromper toujours », le monde devient pour lui une vaste et angoissante illusion et il se trouverait enfermé tout seul dans une sorte de bulle solipsiste s’il ne rencontrait d’autres paranoïaques avec qui partager les mêmes fantasmes. Une illusion partagée devient aisément la réalité même. C’est de cette manière que naissent aussi les religions, les sectes et toutes les psychoses collectives génératrices de haine et de destruction.
@Luc-Laurent Salvador
Je vois que vous avez des goûts bizarres. Non seulement les mouches, mais maintenant l’extrême droite la plus calamiteuse.
Vous feriez mieux de lire Taguieff ou Tarnero, ça vous changerait de ces sortes de propagandes, et cela ne représente que quelques milliers de pages.
Au moins, quand vous serez occupé à ça, les mouches seront plus tranquilles. Pauvres bêtes !
Adieu et bon courage
@Emin
Bernar Paşa
Il y a dix ans, j’aurais peut-être pensé comme
vous, mais on est arrivé à une situation où l’immigration commence
à poser effectivement de sérieux problèmes. Non pas la présence
en France de gens qui seraient venus d’ailleurs : la France a
toujours été, et c’est très bien, une sorte de melting pot, mais
l’Islam est devenu singulièrement dangereux puisqu’il est
le premier obstacle, désormais, à une intégration réussie. Depuis quelques
années, c’est même à une dés-intégration qu’on est en train d’assister
: les musulmans convaincus deviennent de plus en plus visibles,
multiplient, par une espèce de provocation, toute sorte de signes
qui disent un refus d’adhérer au consensus républicain. Quand on
est à gauche, c’est embarrassant de
parler de la question parce qu’il y a la xénophobie du FN qui a fini
par générer une espèce de tabou : tout bien-pensant doit donc
affecter de ne s’être aperçu de rien : circulez, il n’y a rien à voir ! Or, il
est maintenant très clair qu’il existe deux xénophobies : celle du
FN et celle, aussi, des populations réislamisées à la sauce
salafiste pour qui les « Céfrans », comme ont dit dans les
banlieues, sont devenus l’ennemi . Les deux xénophobies sont tout
aussi détestables ; il faudrait être complètement masochiste pour
accepter que la tolérance soit toujours univoque et accepter de
subir cela comme une manière de punition légitime résultant du
passé colonialiste de la France.
Dimanche prochain, il y aura à
Paris une manifestation des français musulmans hostiles à
l’islamisme. J’espère qu’ils seront nombreux mais je crains tout de
même de ne pas pouvoir être aussi optimiste qu’il le faudrait. Au
congrès de l’UOIF, dimanche passé, les 40000 participants (les
hommes d’un côté, les femmes de l’autre !) ont été prêchés par
le frère Ramadan qui les a remis dans la bonne voie de l’orthodoxie
islamique made in Arabie Saoudite. C’est-à-dire que l’espèce
d’aggiornamento qui serait absolument vital pour l’Islam français
n’aura probablement pas lieu. Les religions modernes sont devenues
vaguement déistes : les chrétiens se font désormais une sorte de
cocktail spiritualiste en mélangeant toutes les croyances qui
passent à leur portée. C’était un peu le cas aussi pour les
musulmans il y a vingt ans : du jeûne du Ramadan on n’entendait
jamais parler et rien ne distinguait une immigrée d’une
européenne, dans la rue - et encore moins dans les piscines !
A côté de cela, les crétins utiles de la plupart des partis « de gauche », au nom d’un relativisme imbécile, encouragent le fanatisme autant qu’ils le peuvent : que des femmes se fassent lapider à quelques milliers de kilomètres, qu’on les oblige à se voiler sous la menace des coups, peu leur chaut pourvu que cela ne se passe pas devant leur porte : toutes les coutumes sont légitimes et se valent bien, n’est-ce pas ? Sur une autre page d’Agoravox, une intellectuelle tunisienne décrit la situation abominable dans laquelle son pays est en train de sombrer. Il se trouve des lecteurs sans doute supérieurement intelligents pour lui représenter que c’est ce que les Tunisiens ont démocratiquement voulu, qu’Ennahda est probablement un mal nécessaire, que c’était pire sous Ben Ali ou Bourguiba, etc. C’est accablant.
Finkielkraut ne dit pas autre chose que ce que je viens de vous répondre. Ca bousille un peu les illusions de la bonne conscience qu’on aimerait avoir, mais penser le réel, c’est quand même d’abord le voir tel qu’il est sans se raconter les histoires lénitives qui servent à endormir les petits enfants.
Je tiens à vous préciser, puisqu’on est constamment ramené ici à la campagne présidentielle, que je ne voterai pas pour la droite, mais pas non plus pour une gauche désormais introuvable. Mieux vaut rester chez soi que d’aller assurer la carrière politique d’un crétin.
@Luc-Laurent Salvador
Je suis d’une nature trop bienveillante pour infliger jamais aux mouches le douloureux traitement que vous décrivez. Laissons donc voltiger à leur gré ces charmants diptères.
Puisqu’il faut préciser, précisons :
On appelle aujourd’hui « réactionnaire », après le grand renversement des valeurs opéré par la « gauche » dès en 83, quiconque s’oppose à l’Ordre Nouveau et prétend conserver ce qui, de l’ordre ancien, pourrait continuer à donner satisfaction. En ce sens, vouloir conserver un système d’enseignement qui continue de permettre la promotion sociale, c’est être réactionnaire, c’est-à-dire qu’on s’oppose au nouvel ordre libéral, lequel veut qu’il y ait désormais une école pour les pauvres et une école pour les riches, ce que la « gauche » français a très bien su réaliser en vingt ans, pour la plus grande satisfaction de la droite.
La gauche française, sous couvert d’antisionisme, s’est appliquée depuis plus de dix ans, à ressusciter un très vieil antisémitisme. Le misérable torche-cul d’un Stéphane Hessel s’est vendu à plus de deux millions d’exemplaires. Et tous les crétins ignorants des réalités au Moyen-Orient de s’indigner en choeur, de faire par là le jeu du Hamas et du Jihad islamique, deux organisations extrêmement humanistes, tant par leur idéologie que par les efforts considérables qu’elles font quotidiennement pour assurer la paix dans cette région du monde. Je ne sache pas que Finkielkraut ait jamais soutenu des positions aussi infectes, qu’il ait jamais dénoncé je ne sais quel apartheid imaginaire en Israël ni glorifié de parfaits assassins, comme trop d’irresponsables acquis d’avance à l’islamo-nazisme dans la presse française.
Bref, Finkielkraut est un type qui prend le risque de penser par lui-même au lieu de répéter comme un perroquet les slogans qui, à un moment donné, enchantent une frange particulière de l’opinion. Il peut m’agacer quelquefois, il peut dire des conneries, comme vous et moi, mais il n’est pas le diable en personne. Il me semble qu’il serait tout de même grand temps de mettre un bémol au manichéisme et de substituer la réflexion et la critique aux invectives et aux injures.
@Justice larévolté
En tant que lecteur athée du Coran, je suis très bien informé du sort qui serait réservé à des gens de mon espèce dans un régime coranique.
Sourate IX, 5 : « Tuez les idolâtres partout où vous les trouverez, faites-les prisonniers, assiégez-les et guettez-les dans toute embuscade ; mais s’ils se convertissent, s’ils font la prière, s’ils font l’aumône, alors laissez-les tranquilles, car Dieu est indulgent et miséricordieux »
Les athées sont des gens debout, qui ne se prosterneraient même pas devant Dieu s’il avait le mauvais goût d’exister et de leur apparaître. Ils méprisent la trouille ignoble qu’éprouvent tous ceux qui ne sont pas capables d’affronter la pensée de leur finitude. Contrairement à ce que vous semblez vouloir vous faire croire, Il n’y aura ni jardins où coulent des rivières, ni enfer. Au reste, s’’il devait y avoir un enfer, c’est là que se retrouveraient probablement tous ceux que la « sale espérance » (le mot est de Camus) d’une récompense après la mort aurait un jour chatouillés.
Votre propos est choquant, procède du fanatisme d’un autre âge.
@Lorelei
Je ne vois pas trop où vous voulez en venir. Je disais qu’Hitler n’était pas arrivé au pouvoir par un coup d’état et de fait, aux élections de 32, son parti avait récolté plus d’un tiers des votes : le peuple allemand dans son ensemble était déjà loin de lui être hostile et il avait le soutien tout à fait déterminant d’un certain nombre de décideurs économiques. Qu’il y ait eu ensuite toute sorte de tripatouillages, c’est évident, mais sans un large soutien populaire qui n’a cessé de se développer après 33, les nazis n’auraient jamais pu se maintenir au pouvoir. La démocratie n’est jamais quelque chose de simple et il y a des approbations d’apparence démocratique (soutien massif d’une majorité du peuple) qui peuvent très bien conduire assez vite aux régimes populistes les plus abjects. Ce que nous voyons actuellement en Arique du Nord en est la preuve indiscutable. Faut-il rappeler le cas de l’Iran ? De bons esprits (ou réputés tels), Michel Foucault en particulier, s’étaient passionnés en France pour la « révolution » iranienne et le vieux crétin qui était censé l’incarner, à Neauphle-le-Château. La suite théocratique a eu un goût très amer pour les démocrates Iraniens, et c’est le moins qu’on puisse dire.
@baska
no comment.
Comme on dit dans les procès aux assises : les jurés apprécieront.
@baska
Provocation ou sottise pure ?
Et Adolf Hitler, il est arrivé au pouvoir par les armes ou par un coup d’état ? Ben non, par les urnes, comme les Islamistes un peu partout.
Après les élections tunisiennes, il y avait encore des optimistes pathologiques qui prétendaient, puisque Ben Ali avait enfin « dégagé » que, ça ne pourrait pas être pire que de son temps ; que de toute façon, il s’agirait bien évidemment d’un islamisme « modéré ». Eh bien désormais ces crétins sont forcés de se rendre à l’évidence : c’est déjà pire que sous Ben Ali. Non seulement la situation économique va encore se dégrader, c’est-à-dire que les Tunisiens vont être de plus en plus pauvres, mais par dessus le marché, s’ils ne parviennent pas se débarrasser des crapules obscurantistes, ils vont se trouver confrontés à la même situation que les Iraniens. Si l’islamo-nazisme vous convient, que faites-vous encore en France ? Emigrez donc, ça fera un peu de place pour des Tunisiens cultivés. On ne perdra pas au change.
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