@clostra
Votre exemple est particulièrement éloquent et n’a malheureusement rien d’exceptionnel. On baigne, avec cette question incongrue de l’euthanasie, dans une fausse rationalité. On voudrait, pour conjurer l’angoisse, trouver enfin une solution au problème de la mort. Mais « Le soleil ni la mort, dit La Rochefoucauld, ne se peuvent contempler fixement », et pour éviter magiquement la mort, on voudrait qu’elle devînt accueillante comme la main de la mère qui reçoit le nouveau-né. Mais si la naissance est un processus qui se fait à deux, on meurt seul et c’est l’idée de cette inévitable solitude finale, au fond, qu’on se refuse à envisager, jusqu’à préférer la solution radicale du néant à une condition humaine toujours incertaine de sa fin. « J’aurais préféré mourir entre les bras de ma nourrice », écrit Madame de Sévigné à sa fille, quand les atteintes de l’âge et les rhumatismes commencent à lui gâcher l’existence. Mais c’est dès le berceau qu’on commence à vieillir et à souffrir ! S’ils étaient conséquents, les euthanatophiles devraient préconiser le massacre systématique des nouveaux-nés, le problème serait ainsi définitivement résolu.
La question déterminante est évidemment celle du coût, et c’est ce que ne voient évidemment pas ceux qu’angoisse l’idée qu’il faut mourir et que c’est là un bien mauvais moment à passer. L’euthanasie devient dans leurs cervelle une sorte de solution magique, du moins aussi longtemps qu’ils sont bien vivants et que la question, pour eux, ne se pose pas, et qu’ils peuvent en rester à l’hypothèse plus rassurante de la mort des autres. Il est de toute façon politiquement inacceptable que des institutions de l’état (l’hôpital par exemple) puissent décider de l’élimination d’un citoyen, même s’il ne risque plus guère de voter un jour.
Le grand malade est ordinairement dans une situation de faiblesse qui ne lui permet pas de juger et de décider sereinement de ce qui lui convient, quand bien même il aurait pris, des années avant de se retrouver sur un lit d’hôpital, la décision d’en finir le cas échéant. Parmi tous les fanatiques de l’euthanasie actuellement en bonne santé, il y en a un nombre non négligeable qui, au moment de recevoir l’injection léthale, changeraient probablement d’avis et préfèreraient la morphine et les solutions palliatives.
Enfin, je propose qu’on médite sur cette conséquence absolument logique de toute acceptation de l’euthanasie : si on peut discuter que le malade désespéré veuille réellement mourir, il n’y a aucune espèce de doute à avoir pour celui qu’on trouve suspendu à une corde. Il se l’est mise autour du cou, il a donné le coup de pied décisif dans le tabouret. Il voulait mourir, assurément, et on en a devant soi une preuve indiscutable. La meilleure des chose à faire si on le découvre encore un peu vivant, c’est donc de l’achever. Dans le manuel des secouristes, il faudra prévoir un chapitre intitulé : « Face à une tentative de suicide, comment hâter le processus léthal ». Le travail des pompiers, qui coûte cher à la collectivité, s’en trouvera grandement allégé. Je mets au défi quiconque fait l’éloge de l’euthanasie, de démonter la logique de cette proposition.
Votre premier argument, qui consiste à dire que la plupart des Français sont favorables à l’euthanasie ne vaut rien : lorque la peine de mort a été abolie, la majorité aurait été favorable à son maintien et la guillotine fonctionnerait probablement encore si on avait eu recours à la procédure du référendum. Etes-vous favorable vous-même à la guillotine ?
L’argument de la « dignité » est particulièrement odieux. Est-ce à dire que ceux qui préfèrent mourir naturellement ont un comportement « indigne », qu’il faut considérer qu’ils se comportent comme d’ignobles cochons et qu’il conviendrait, de leur imposer, éventuellement contre leur gré, une solution qui leur éviterait une déchéance répugnante. Répugnante pour qui ?
Qui déciderait de la mort du pauvre bougre en fin de parcours ? Lui-même ? Relisez donc la fable de La Fontaine : « La mort et le bûcheron ». Les médecins ? Mais leur rôle n’a jamais été de tuer, sauf dans l’Allemagne nazie. La famille ? C’est pénible, l’agonie d’un proche, mais ça peut l’être moins pour l’agonisant que pour les proches. Aura-t-on désormais le droit d"éliminer autrui pour convenance personnelle ?
« L’euthanasie... enfin ! ». Il est surprenant que quelqu’un qui parle de dignité ne voie pas ce qu’il y a d’indigne dans ce titre aussi bien que dans les images qui l’accompagnent. Il manque en effet un montage photographique, c’est celui où l’on verrait votre propre tête en agonisant. C’est facile de parler de la mort des autres, ça l’est moins d’envisager la sienne. Cela me rappelle une pièce une pièce de Marcel Aymé : « La tête des autres », où il est question d’un magistrat qui vient de requérir la peine de mort et fête son succès, il est si facile de s’accommoder de la mort « des autres ».
Il se trouvera toujours des gens que titillera la sombre tentation d’éliminer son semblable. A la mort d’un bourreau de la République, le ministère concerné avait reçu un nombre considérable de lettres de motivation dont la lecture fait froid dans le dos. Mais jamais un médecin digne de ce nom n’acceptera de décider de l’heure à laquelle doit mourir son patient. Il faudra recruter un personnel spécialisé, des « tueurs ». Nul doute que la bonne conscience finirait par trouver un euphémisme, mais l’employé resterait quand même un tueur, pour quiconque préfère regarder la réalité en face.
Bref, votre article devrait plutôt
s’intituler « Viva la muerte ! », ce serait plus explicite : sur des questions de cette sorte, l’exaltation du « enfin ! » est particulièrement indécente.
La destruction de l’Education nationale a été organisée par des gouvernements socialistes, au moyen de « réformes » qui valaient surtout par leurs effets pervers prévisibles et très cyniquement calculés. Réformes inspirées par les penseurs de l’OCDE, soucieux de généréliser le libéralisme, de casser partout les services publics. Par exemple, on a organisé dans l’institution, au moyen des IUFM, la dictature des pseudo-sciences de l’éducation. Les effets en chaîne destructifs ont été immédiats.
Dans un système d’instruction cohérent où les élèves ont un niveau convenable qui leur permet de profiter des enseignements, on n’a pas besoin de « pédagogie », et l’art d’enseigner s’apprend sur le tas sans grande difficulté. En revanche, quand les enseignants sont dépassés, confrontés à des élèves qui ne savent plus eux-mêmes où donner de la tête parce qu’ils n’ont pas le niveau requis, on peut bien inventer toutes les « méthodes » d’enseignement qu’on voudra, l’échec est assuré : aucun professeur n’est à même de faire des miracles, de faire entendre Racine ou Descartes à des jeunes qui, au niveau du bac, sont très souvent incapables d’aligner trois phrases cohérentes munies d’un sens.
L’objectif actuel du candidat Hollande est de faire oublier aux enseignants (cela fait tout de même un grand nombre d’électeurs !) que son parti est à l’origine de la situation tout à fait calamiteuse à laquelle ils se trouvent désormais condamnés. Pour qui a été témoin du processus de destruction de l’école, prendre au sérieux ces propositions, ce serait vraiment le comble de la stupidité.
Il faudrait effectivement qu’on puisse plus facilement reprendre des études. Cela permettrait d’éjecter sans trop d’états d’âme des élèves qui vivent leur scolarité comme une contrainte imposée et s’ingénient à détruire le système. Quand ils auraient fait l’expérience du réel, et goûté au charme des emplois précaires et très subalternes, ils retourneraient à l’école, mais cette fois volontairement et avec l’intention d’y apprendre quelque chose.
Depuis pas mal d’années, qu’on travaille ou pas à l’école, cela ne changera pas grand chose dans l’immédiat : on peut être nul et passer dans la classe supérieure, et même, à la fin, avoir un bac, comme tout le monde : le bac est devenu un droit pour quiconque est resté enfermé un certain temps dans le système scolaire. En ce sens, on peut dire, particulièrement dans les établissements les plus défavorisés, que l’émulation s’est inversée. Dans le vocabulaire très particulier des banlieues, un « bouffon », ce n’est pas un comique, c’est un élève qui essaie de s’accrocher et qui obtient des résultats convenables. On le méprise : c’est un imbécile qui n’a pas compris qu’on ne lui en demandait pas tant et qu’il aurait son bac de toute façon, fût-il incapable de comprendre un texte ou capable de croire, comme certains que j’ai vus, que Théophile Gautier était un contemporain de Jeanne d’Arc.
@bakerstreet
« A mon avis l’école devrait s’ouvrir vers l’extérieur, et réciproquement »
Ca, c’est précisément l’argument qu’on a utilisé pour détruire l’école, cher Monsieur. Et si on ne l’avait pas ouverte, l’école, au point d’en faire le haut-parleur des modes et de l’idéologie dominante, si on n’avait pas transformé les élèves en perroquets de la sottise extérieure, on aurait encore des jeunes capables de réfléchir par eux-mêmes, de faire preuve d’esprit critique ; en un mot, de PENSER librement.
@zelectron
« la modestie n’a jamais fait de mal à personne », écrivez-vous, et vous avez raison, c’est probablement cette même modestie qui vous induit à éviter les formulations péremptoires, les jugements à l’emporte-pièce et les images caricaturales. Je trouve que vous vous exprimez avec beaucoup de mesure, comme il convient à quelqu’un qui ne connaît pas bien les questions dont il parle, ce qu’on ne saurait évidemment vous reprocher : tout le monde, et c’est heureux, n’a pas eu à faire l’expérience de ce triste métier.
@Alain Colignon
Je trouve stupides la plupart des réactions qui nient, ici, la quantité de travail à laquelle les professeurs doivent faire face aussi bien que la difficulté de ces tâches : c’est parler de ce qu’on ne connaît pas. Mais ce que vous écrivez, vous, n’est pas faux. J’ai vu très souvent des élèves des sections C (les meilleurs dans toutes les discipline - ou plutôt, désormais, les moins mauvais) incapables de penser une règle de trois et obligés de passer mécaniquement par l’écriture de la quatrième proportionnelle ! Ne parlons pas de la maîtrise du français et de la capacité à faire preuve d’esprit critique.
Vous avez raison aussi d’incriminer le discours ordinaire, lequel porte sur les « moyens ». Les moyens sont nécessaires, mais point du tout déterminants, et quand les élèves du second cycle sont perdus parce qu’ils ne maîtrisent pas ce qui devrait être acquis dès la cinquième, on peut bien les encombrer de toutes les béquilles des « soutiens personnalisés » qu’on voudra, cela ne servira plus à rien.
Il ne faut pas confondre le quantitatif et le qualitatif ; c’est pourtant ce qui se passe depuis plus de trente ans dans l’éducation nationale. Or, sur le plan du qualitatif, qui est tout à fait essentiel, la vérole « pédagogique » a complètement détruit les enseignements. Quiconque a enseigné sait qu’avec des élèves qui disposent d’un niveau suffisant et lorsqu’on a un peu l’habitude des classes, toutes les méthodes se valent et permettent de réussir sans qu’il soit besoin de les théoriser. Quand on commence à parler de pédagogie, c’est que, déjà, rien ne passe plus, et les emplâtres magiques des pseudo-sciences de l’éducation ne font en général qu’aggraver la situation.
Comment en est-t-on arrivé là ? Les socialistes, lorsqu’ils étaient au pouvoir ont entrepris de détruire l’école républicaine. Cela s’est fait en une vingtaine d’années. Et on ne peut pas dire, hélas, que les enseignants, quoique majoritairement « de gauche » aient correctement pris la mesure des menaces qui pesaient sur le système. Ainsi, on ne leur a jamais mis le couteau sous la gorge pour leur demander d’appliquer des méthodes destructives, et pourtant ils l’ont fait, encouragés précisément par des syndicats, le SNES en particulier, qui se bornaient à réclamer des gommes et des crayons quand il aurait fallu refuser fermement des orientations désastreuses et destructives.
Maintenant, le mal est fait. Les enseignants, qui n’ont toujours rien compris, voteront massivement pour un Hollande qui continue à pousser la même chanson sirupeuse des « moyens ». Cela ne signifie évidemment pas que je leur recommanderais de voter pour Sarkozy : la droite s’accommode et même se réjouit de cette destruction du système d’enseignement public : pour ceux qui en ont les moyens, il y aura de plus en plus de bonnes écoles privées. Mais l’ascenseur social que constituait l’école républicaine est désormais en panne, et je ne vois personne qui se propose de le réparer. Mélanchon moins que quiconque : en tant que ministre de l’EN, il s’est très bien entendu à dynamiter, et avec la même application que ses prédécesseurs.
@amipb
Je vous serais très obligé de bien vouloir nous préciser en quoi l’horreur de la tartufferie (Molière : « cachez ce sein que je ne saurais voir ») et du puritanisme affecté qui en est toujours l’expression pourrait relever d’une forme d’intégrisme. Si encore vous m’accusiez d’être « libertin », je comprendrais mieux et je me ferais même un plaisir de vous répondre.
Il est possible que nous ne nous entendions pas sur le sens des mots, mais dans ce cas, les dictionnaires existent et il est facile de les utiliser. Vous conviendrez sans doute qu’il pourrait être fâcheux pour la communication que j’utilise le mot « grenouille » lorsque je veux parler d’un rhinocéros !
Si la gauche gagnait et si Mélenchon rejoignait un gouvernement socialiste, il ferait ce qu’il a déjà fait quand il était ministre de l’Education nationale : Il expédierait les affaires courantes, et si on lui demandait d’entreprendre un travail de démolition, il le ferait sans états d’âme : on l’a déjà vu à l’oeuvre et à son poste, il a détruit à tour de bras, aussi efficacement que ses prédécesseurs. Il n’est pas du tout l’homme nouveau auquel il voudrait qu’on croie, et s’il fallait imaginer qu’il pût devenir un tant soit peu révolutionnaire, on verrait surgir un robespierriste de la pire espèce et un sectateur des plus abominables productions du socialisme autoritaire. Bref, c’est l’homme nouveau du plus lointain passé.
L’auteur de l’article a bien raison de marier ces deux énergumènes. A eux deux, ils constituent une sorte de chimère : Janus bifrons.
@tigron
Ce n’était qu’une tout petite préparation d’artillerie rhétorique et j’attendais les réactions hostiles pour pouvoir enfin mettre en branle les chars d’assaut de l’argumentation - les munitions ne manquent pas ! - mais apparemment, ça fonctionne sur le mode de la dissuasion atomique. Je le regrette un peu et en m’envoyant des fleurs, vous ne m’aidez guère. Enfin, j’aurais quand même mauvaise grâce de vous le reprocher.
Ce que vous écrivez est tout à fait juste, mais de l’autre côté, ça ne vaut guère mieux. Il convient de ne pas oublier que la destruction du système d’instruction publique, programmée dans les années sombres du mitterandisme par la loi d’orientation du 10 juillet 89, restera l’oeuvre des socialistes. La droite en avait rêvé, de cette destruction, mais ne pouvait guère se la permettre : le corps enseignant serait descendu dans la rue comme un seul homme. L’anesthésiant idéologique des traîtres du PS (la trahison, chez les socialistes, c’est une seconde nature), renforcé par l’action démobilisatrice des syndicats dits « de gauche » a permis de réaliser l’ignoble besogne.
Aujourd’hui, le Tartufe Hollande essaie de faire oublier la politique infecte de son parti en multipliant des propositions démagogiques dont personne ne devrait être dupe. Mais il paraît, d’après des sondages, que les enseignants sont tout à fait prêts à tomber une fois encore dans le panneau. Ils font pourtant un métier où l’intelligence devrait être la première des obligations professionnelles.
@Radix
Et vous, qui faites le malin, vous seriez probablement le dernier survivant ? Je ne vous envie quand même pas !
En aura-t-on jamais fini avec la tartufferie et le puritanisme ?
Vos litanies me paraissent vraiment insupportables.
Rassurez-vous quand même : vous allez dans le sens de l’histoire et les intégristes de tout poil, ici, ne manqueront pas de vous approuver.
Où voyez-vous dans ces élections quelque chose qui ressemblerait à un choix possible ? Voyez-vous une différence bien nette entre PS et UMP ? Quand la droite ne peut pas se livrer à la grosse chirurgie d’amputation, parce que tout le monde descendrait dans la rue, qui s’en charge, selon vous ? Par exemple, la droite ne pouvait pas détruire l’école de la République, la gauche l’a fait, et très bien, sous anesthésie idéologique.
Est-ce que vous voyez une différence bien nette entre l’écoeurant populisme du FN et le populisme écoeurant de l’autre « Front » ? Est-ce que vous voyez une différence bien évidente entre l’extrême centre et la droite, entre l’extrême centre et la gauche ? L’extrême centre rejoindra le parti dominant, c’est tout. Les hommes politiques que nous voyons actuellement n’ont pas beaucoup de carrure, n’ont pas grand chose non plus dans la cervelle, et leurs électeurs ne valent guère mieux, qui vont se divertir de tous ces petits jeux comme des gamins à qui on lance un ballon pour qu’ils aillent jouer dehors et foutent la paix un moment. Croyez-moi, tout ça ne mérite pas qu’on perde une demi-heure à aller jeter un petit bout de papier dans une grosse boîte, ce qui signifiera qu’on aura consenti encore une fois à être pris pour un con.
Pour un conspirationnisme hyperbolique !
Ce que la plupart des gens ignorent encore, c’est que les tours du WTC dont on a tant parlé n’ont jamais existé, pas plus que la ville de New-York. L’Amérique non plus n’existe pas : la fable de sa découverte est l’invention d’une très habile propagande sciemment entretenue par tous ceux qui prétendent avoir un jour traversé l’Atlantique. Certains pensent, et je ne ne suis pas loin de les croire, que notre planète aussi est l’invention d’une abominable propagande, et même l’univers. En fait, il n’y aurait rien du tout nulle part et il faudra bien, à la fin, se résoudre à incriminer le « dieu trompeur » des Méditations de René Descartes. Mais ce n’est pas ce qui m’empêchera de fumer ma pipe !
Peut-être conviendrait-il tout de même de s’entendre sur le sens des mots, non ? L’islamophobie, ce n’est assurément pas plus, si on s’en tient à l’étymologie, la détestation des musulmans que la christianophobie ne serait la détestation des chrétiens. C’est la simple horreur qu’on éprouve à la lecture du Coran. Pour un rationaliste athée comme moi qui, ayant lu le Coran, sait que pour un musulman cohérent il est moins qu’un chien, qu’il ne devrait pas exister et mérite même l’extermination, le Coran et par conséquent l’Islam n’ont absolument rien de respectable. Rien n’est plus légitime que de s’opposer à des croyances qui se proposent de vous rayer de l’humanité. Ca paraît logique, non ? L’athée ne souhaite pas plus la mort des musulmans que celle des chrétiens, des bouddhistes ou des shintoistes, mais ce qui fait la spécificité du musulman, c’est que pour lui l’athée mérite de crever. Attaquer cette idéologie pernicieuse comme la philosophie des Lumières, en son temps, a pu attaquer le christianisme (« écrasons l’infâme », disait Voltaire), c’est vouloir détruire une idée dangereuse dont les sectateurs, ici les musulmans, et particulièrement les femmes musulmanes, traitées comme de simples objets, sont eux-mêmes les premières victimes. En ce sens, rien n’est plus légitime, rien n’est plus nécessaire dans un pays civilisé, au début du troisième millénaire, qu’une rigoureuse islamophobie.
La christianophobie n’a plus cours parce que le christianisme a cessé d’exister. La plupart des chrétiens, s’il fallait les juger à l’aune de leur théologie, seraient des hérétiques et mériteraient le bûcher, comme au bon vieux temps : ils ignorent tout des dogmes, et les catholiques sont en général les premiers surpris lorsqu’on leur dit que le Christ est réellement présent dans l’hostie : il pensent, comme les protestants, que c’est là seulement une façon de parler, un symbole. Autrement dit, leur religion est devenue un simple folklore, ils ont cessé d’être dangereux pour ceux des autres religions et surtout dangereux pour eux-mêmes : s’il faut manger du boudin le vendredi ou se faire avorter, en général, ça ne leur donne pas des sueurs froides. Reste le cas des intégristes. Ceux-là, sont vraiment des primitifs et des sauvages, mais ils sont peu nombreux.
Vos considérations sur les progrès de l’islam ont quelque chose d’odieux et procèdent vraiment du fanatisme. Le seul progrès de l’islam qu’on puisse souhaiter – et particulièrement pour les musulmans eux-mêmes -, c’est qu’il redevienne ce qu’il était en France il y a encore vingt ans : une religion folklorique comme les autres, avec ses fêtes, ses réjouissances auxquels tout le monde est heureux de participer, moi y compris. Mais si vous lisez le Coran, si vous prétendez le prendre vraiment au sérieux, au pied de la lettre, vous devenez ipso facto aussi dangereux pour vos semblables, y compris vos frères en religion, qu’un inquisiteur chrétien de la fin du moyen-âge parce que vous retombez dans des conceptions et dans un état des moeurs qui étaient peut-être acceptables pour des pauvres bougres du VIIe siècle transis de trouille dans le désert mais qui ne l’est assurément plus à notre époque. J’ai été professeur et j’ai vu des collègues enseignant les sciences de la nature, dans les banlieues, se heurter à des classes d’enragés, abrutis par je ne sais quels imams, qu’on avait induits à refuser d’entendre que l’homme descendît du singe, et même d’animalcules beaucoup plus primitifs. Cela vous paraît-il acceptable ? Aucun chrétien muni d’un cerveau, fût-il sincèrement chrétien aujourd’hui en France n’aurait l’idée de contester l’héliocentrisme ou la théorie de l’évolution, malgré un récit de la Génèse qui dit le contraire et où l’on ne voit plus, Dieu merci (si j’ose dire !) qu’une fiction aimablement poétique.
Quand l’Islam commencera à respecter les autres religions, à respecter surtout les « infidèles », c’est-à-dire ceux qui n’ont rien à faire des « religions du Livre », on pourra peut-être commencer à respecter l’Islam. La tolérance, ça doit fonctionner dans les deux sens. Ne réclamez donc pas des autres une tolérance que vous paraissez incapable de mettre en pratique.
.
Je n’ai pas eu vent de ces débats que vous évoquez et qui ont dû agiter un peu certains media ces derniers temps. Cela me surprend d’autant plus qu’on sait maintenant depuis des années que l’autisme ne résulte pas du tout, comme l’avait fait croire Bettelheim, de difficultés rencontrées par le nourrisson dans sa relation avec la mère. Le « livre noir de la psychanalyse » est déjà une publication assez ancienne, mais je crois me souvenir qu’il proposait quelques articles sur la question qui faisaient très clairement le point sur les dernières avancées de la recherche dans ce domaine.
La psychanalyse est une maladie pire que la vérole et le sida réunis ; c’est probablement la plus grave des maladies mentales. Fort heureusement, elle est en voie d’éradication.
Quiconque veut être éclairé sur la question peut lire l’excellent bouquin de Borch-Jacobsen et Shamdasani : « Le dossier Freud », paru aux Empêcheurs de tourner en rond
@crazycase
Vous voudrez bien m’excuser : j’avais lu trop rapidement la fin de votre intervention : lecture trop « globale » et parfaitement erronée, qui me renvoyait, croyais-je, au sempiternel débat opposant une psychanalyse qui se voudrait « humaniste » à une approche comportementaliste assimilée stupidement à un conditionnement pavlovien. Mais le réductionnisme dont vous parliez était celui d’une conception excessivement biologisante et c’est évidemment tout à fait différent. Je vois mal aussi que les productions mentales puissent être strictement déterminées par le biologique. En un certain sens, elles le sont nécessairement dans l’instant, parce que tout résulte de processus physico-chimiques, mais dans la durée, la notion de déterminisme perd toute signification : un déterminisme qu’on ne peut pas appréhender, qui ne laisse aucune chance à un calcul prévisionnel, dans un système chaotique sensible aux conditions initiales, ça n’a plus guère de sens et je vous rejoins tout à fait.
Il me semble que s’il y a une chose qu’il faudrait à tout prix interdire, dans un état, c’est la connerie. On peut lire en tous sens le code pénal, on ne trouvera rien. Jamais on n’a légiféré là-dessus. C’est bien dommage. J’ai toujours été trop opposé à la peine de mort pour dire « mort aux cons » - et comment ferait-t-on pour guillotiner le dernier survivant ? Mais un impôt, une taxe proportionnée à la sottise particulière de chaque citoyen, ce serait sans doute la solution idéale pour régler le problème de la dette. Si un candidat propose quelque chose de cet ordre aux présidentielle, il aura mon vote.
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération