**** « Plutôt vivre au milieu des glaces que des vertus modernes. » Nietzsche ****
C’est un sophisme.
Il invente une situation qui n’existe pas (Il n’existe aucune réalité vertueuse, aucun paradis) et dit qu’elle est invivable.
Il m’apparaît que l’estomac nous retient encore dans le ici-en-viande
Je vois que quand je suis tout pensant (en train de bricoler quelque horloge) je ne pense plus à manger. Dito pour celui qui est dans son game avec des internautes.
Je me vois encore dans le ici-en-viande à cause de mon putaingue d’estomac et que je déteste de plus en plus ce dernier puisque poulets en batteries.
Autrement dit, on me donnerait la possibilité de m’en passer, je n’hésiterais pas une seconde (Mais je te dis pas le choc culturel ensuite. Je sens que je vais passer un gros moment de panique. Ce ne sera pas simple)
Lorsque je game (J’invente cas je n’ai jamais gamé de ma vie sinon une fois au Pacman) je vois déjà mon adversaire du Net, dont je n’ai rien à cirer de l’endroit où il vit ni de la taille qu’il fait, comme n’étant qu’un être virtuel qui pourrait donc aussi bien être un bot, un bout de plastique pucé.
Bien que je finisse tout de même par ressentir la faim stomacale et l’envie de pisser, bien que je sois rappelé à mon corps biologique, je reste à ne percevoir l’autre joueur que comme un bout de plastique ou pas loin. (surtout lorsque cet autre joueur est en fait une cohorte de joueurs car une masse a toujours une allure plus immortelle qu’un individu)
Il s’installe donc, entre un vrai joueur au loin et moi ici, une ambiance hyper bout de plastique-pensée-pure. Chacun de nous en vient à être choqué que l’autre réclame une pause pipi.
Le contexte plastifiant est déjà extrêmement favorable à notre transfert vers l’être-tout-pensée.
A partir du moment où existe un contexte favorable à ce transfert, il se fera inéluctablement.
Le sacrifice à faire, l’acceptation d’être dans le plastique plutôt que dans notre viande, se fera même à notre corps défendant.
Si mon PC avait enregistré tout ce que j’ai écrit sur AVox, il serait déjà capable de pondre constamment des textes avec ma pensée (et saura, comme moi, se nourrir de celle des autres)
Tant que je suis vivant, je pourrais y trouver offense et protester.
Mais si jai une crise cardiaque...
Bin vous seriez là déjà en train de parler à un bot qui se prétendra être Easy.
Face à cette évidence qu’il pourra m’usurper à ma mort, je vais déjà accepter de mon vivant ce transfert et déjà convenir que mon PC est mon clone penséiste.
Mon PC peut-il vous répondre à ma place ?
Il est considéré qu’un PC ne fonctionne qu’en Oui Non ; Et Ou ; Il y a Il n’y a pas
Alors que nous, les gens en viande, nous pensons en Mais ou et donc or ni car
Il me semble cependant que Mais peut se traiter par une suite ou décompositions de Oui Non.
Il me semble que Mais, Donc, Ni, Car, ne sont en fait que des biais d’heuristique rapide pour aller vers une solution et que si on les examinait à la loupe, on verrait qu’ils coupent court à travers un champ fait de Et et de Ou
Il me semble que toutes nos manières ou élégances cognitives reposent sur lit d’options binaires.
Ce qui manquera à mon PC, ce sera la faim, la faim intellectuelle, la curiosité, la motivation. Sans cela, il ne pensera pas (il aura le regard dans le vide)
Dès qu’on aura trouvé le moyen de créer une faim chez la puce, elle se mettra à penser (simplement, pourquoi pas, mais elle se mettra à penser, elle aura envie)
Or les games semblent déjà proposer des faims, des besoins de grains d’énergie. Il ne me semble pas impossible de programmer un bot soiffard de « grains d’énergie ». On le balance sur la toile et ce soiffard ira partout où il pourra récolter des grains.
Arrive alors la satiété, la fatigue, qu’il faudra trouver le moyens d’installer dans la pensée de la puce.
Mais pourquoi une puce pensante et immortelle devrait-elle fatiguer ?
Est-ce qu’un réseau microscopique de puces gamant en réseau doit fatiguer ou est-ce qu’il ne doit avoir aucune limite d’intensité intellectuelle et finir alors en Larsen cognitif ?
Une fois transférés dans le plastique, voudrons-nous ressentir encore de la fatigue ou préfererons-nous avoir un orgasme continu ?
Répondre à ces questions de nos jours, c’est automatiquement se tromper de contexte.
Aujourd’hui, si nous pouvons être éventuellement séduits à l’idée de nous passer d’estomac ( avec la possiblité de retour en arrière SVP docteur tant c’est effrayant), nous n’envisageons pas un orgasme permanent. L’idée que ça puisse nous arriver nous file même la nausée.
Mais Abelard et George Sand auraient probablement eu la nausée à l’idée de pouvoir papoter indéfiniment avec plein de gens invisibles qui plus est.
Tout ce que nous trouvons normal aujourd’hui aurait filé la nausée à nos ancêtres.
Le transfert se fera de nous vers la puce mais progressivement et la situation s’adaptera d’elle-même
(Concernant les énergies, quand nous ne serons plus que mycélium sous terre, nous saurons nous contenter des très failbles courants électriques qui parcourent déjà les sols, les arbres...)
Ces considérations ne manquent jamais de nous renvoyer à la question « Que serait le paradis idéal ? » et on voit rapidement que sans les souffrances, il n’est aucun plaisir pendant que l’ataraxie n’a pas de sens (ou seulement comme formule pour parvenir à notre mort sans déchirements, pas si nous passons immortels)
J’admire More
Merci de parler de lui.
Mais je n’aime pas les récupérations.
J’estime qu’il faut parler des anciens en les laissant dans leur contexte.
Ce que More dénonçait dans les assertions que vous nous exposez, c’était un petit paquet de choses qu’il serait réducteur de trop simplifier mais qui tenait au propriétarisme (des terres pour l’essentiel, mais du coup, des serfs qui y étaient enchaînés car ils ne pouvaient circuler librement).
L’enclosure a aliéné la gueusaille.
Le capitalisme c’est le fait de faire de l’argent rien qu’avec de l’argent (en n’ayant plus aucun regard, aucune connaissance, pour les terres, les vaches, les prés, les mines, des usines, les boutiques...)
On peut considérer que dès qu’il y a eu de la monnaie, il avait surgi des formes pré-capitalistes. Par exemple un fortuné pouvait prêter 1000 à un marchand pour équiper un navire de commerce et recevoir 2000 au retour du navire, s’il revenait. Dans ce genre de pré-capitalisme, celui qui a le capital a tout de même des considérations pour le navire, la marchandise, l’équipage et les pirates.
Au fil des siècles, le précapitalisme est devenu capitalisme car il est désormais possible de gagner de l’argent en échangeant de l’argent (des valeurs mobilières, des titres)
Kerviel avait une vision archi capitaliste. Un boulon, une vache, il ne savait pas ce que c’était quand il était dans son affaire.
La tendance des Blythes Masters n’est pas d’investir dans des usines avec des consommateurs à un bout et des bénéfices de l’autre mais uniquement de jouer entre des titres d’un côté et des titres de l’autre. C’est cela le véritable capitalisme (qui aura mis deux siècles à advenir et que More n’a pas connu)
Il y avait eu vers 1300-1400 des astuces pécuniaires consistant par exemple à récupérer de l’argent en vendant des grâces, des Indulgences. Les papes rentraient du fric en vendant des absolutions morales. C’était pas con du tout comme arnaque mais ce n’était pas faire de l’argent avec de l’argent. Cette arnaque s’appuyait à 100% sur la Morale, sur la bonne moralité. Idem pour la chiromancienne.
Or une Blythes Master, un Madoff, ne s’appuient pas du tout sur la morale. Ils ne s’appuient que sur espérance de gain à leur main gauche et espérance de gain à leur main droite. Ils se sont installés en plein milieu de l’esprit de l’âpreté au gain ou personne, absolument personne n’évoque la moralité.
Si autrefois, seuls les princes pouvaient prétendre à la fortune, à l’hybris, depuis 1789, tous les gueux peuvent y prétendre, ils y ont droit et ils font tout ce qu’ils peuvent pour gagner plus, y compris en jouant au Loto. La morale anti cupidité n’a plus de place (ne râlent que les jaloux mais quiconque gagne au Loto le garde pour lui et chacun sait cela)
Comme désormais tous les gens sont âpres au gain, nous pouvons tous être des Madoff, des capitalistes
Ce qui ne veut pas dire pour autant qu’un capitaliste gagne à tous les coups.
On peut toujours évoquer la situation à l’époque de More pour comprendre comment nous en sommes venus là mais il ne faut pas dire que c’était déjà la nôtre alors que ce n’en était que les prémices.
A l’époque de More, aucun gueux n’avait idée de porter un bijou, ça lui était interdit. De nos jours, tous les hommes ont le devoir d’offrir au minimum un bijou à leur belle.
Un jour, pour des amis se mariant, je leur ai taillé des alliances dans un bout de plexiglass, je te dis pas la tête des invités et du curé.
Il me semble impropre de parler de réalité augmentée au sujet des techniques de cinéma.
Posons que des acteurs jouant la comédie soient la réalité ou une réalité.
Le fait de nous montrer d’eux des images via un procédé quelconque ne peut être une augmentation que si nous les voyons et entendons mieux que s’ils étaient en viande devant nous.
C’est tout de même un peu le cas lorsque le cinéma nous les montre depuis le ciel ou quand il nous montre des narines en gros plan. M’enfin, ces augmentations viennent en contrepartie de diminutions puisque voir les acteurs en viande procure tout de même d’autres informations et émotions.
D’autant que le cinéma nous montre non pas des acteurs en peine à ajuster leur coups mais les réussissant toujours, par le jeu des trucages.
Cette réserve posée, je comprends que vous réfléchissiez à notre évolution droïdique.
Vous en venez à croire en l’installation de mille puces en nous.
Moi je crois que nous allons nous installer dans des puces. Alors nanométriques, forcément microscopiques car plus rien ne nous obligera à la taille de nos gros doigts actuels.
Nous n’allons pas augmenter nos percepts, nous pourrions même les limiter à la seule sphère cérébrale (sans passer par aucun organe en viande, aucun oeil, aucune oreille, aucune langue, aucun estomac affamé, aucun anus), nous allons changer notre conception de ce qu’est vivre et ce sera seulement penser.
C’est Descartes sans estomac, sans coeur ni zizi.
Sa question paraîtra alors dépassée car être ne sera évidempment plus que penser (pas respirer, pas manger, pas pisser, pas baiser...)
Autant dire que l’avoir qu’on vitupère sera également dépassé.
**** la pensée peut elle se libérer du connu ****
Ouille, ça fait mal !
Très mal.
Me voici avec une nouvelle Douleur.
Merci l’ami.
Tadéi, c’est une fois par semaine.
Dugué c’est tous les jours, voire deux fois par jour.
La quantité, ou plus exactement l’avalanche-limite (pas trop submergeante), est la condition nécessaire et suffisante pour maintenir notre situation de rêve éveillé dont le nerf est la faim.
(Une fois l’estomac rempli, nous nous découvrons d’autres ventres)
*****descendons de notre piédestal et renommons notre espèce : singes sapiens ! *****
C’est faire preuve de lucidité que d’aller en ce sens.
Et nous sommes quelques uns à accepter cette démarche.
Mais je n’ai encore vu personne dire à quelqu’un qui le bousculait « Moi, singe sapiens, je te juge malotru »
’’’’’ ils ne sont en aucun cas innocents : on a vu plusieurs chimpanzés s’associer et prendre des bâtons pour en frapper un autre a mort .....« »« »
C’est un fait incontestable.
Comme est incontestable le fait que nous pourrions démontrer que l’animal est bien plus innocent que l’Homme.
(Je passe sur le fait que les singes ont vu nos manières et s’en sont inspirés)
**** Pire, nous devons admettre que, dans ce monde à l’envers, celui que, dans notre grande innocence, nous tenons pour le diable puisse dire la vérité. *****
Nous avons toujours tous subodoré in petto ce fait.
Mais le dire, Oh mon Dieu ! Le dire, oser le dire ...en toute circonstance...Oh la la !
Tiens, voilà le gene d’assertion qui aurait valu bûcher il y a peu
Du coup, Mani étant tué par ce dire osé, je préfère « Nous, Occidentaux, vivons un rêve éveillé » à « Nous vivons dans un monde à l’envers »
La question du singe-guenon est la plus difficile que l’homme moderne ait eu à affronter du point de vue essentialiste.
Avant Las Casas et surtout Darwin, il pouvait se croire d’essence sinon divine, en tous cas fils-divine. Après c’est devenu compliqué. La lucidité est toujours difficile à gérer.
Se croire cousin du singe et de la guenon est dramatique au regard de l’innocence de ces bestioles car c’est paradoxalement notre essence divine qui aurait pu expliquer notre diablerie.
En dépit de cet enfoiré de Darwin, nous avons certes convenu vite fait d’une filiation commune avec les bestioles, mais, au quotidien, nous avons continué plus que jamais à nous considérer d’une autre essence que les bestioles, au point de se voir le bon droit de mélanger leurs cadavres, d’y ajouter des farines, d’ajouter à l’ensemble du goût d’autre chose et de présenter le surimi final à côté des laitues.
L’animal n’est que protéine pendant que nous, oh la la madame, nous sommes toute autre chose encore !
Lorsque je dis « Nous les vieux singes et guenons », je procède comme Lacan
Je dis « Nous les singes et guenons » dans un contexte neutre, de vague public, où chacun peut feindre de pas m’avoir lu.
Je ne pourrais pas dire la même chose si j’étais face aux Immortels en costume de cérémonie, surtout si j’en faisais partie.
Non pas que ce serait plus faux mais parce que je serais très déraisonnable de le dire, parce que je serais illico lynché
Lacan a entendu, comme nous tous, des milliers de fois « Je lui ai donné tout mon amour »
Il s’est permis de dire « L’amour c’est donner ce que l’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas »
Il s’est permis de dire ça dans un livre envoyé vers quelque public, chaque lecteur pouvant feindre ne pas l’avoir lu. Il ne se serait pas permis de dire ça devant un parterre de mamans parlant de leur petit bouchon. Il se serait fait lyncher
Lacan a entendu, comme nous tous, des milliers de fois « Les paroles d’envolent, les écrits restent »
Il s’est permis de dire, comme l’a rappelé Volt plus haut, « Plût au ciel que les écrits restassent comme c’est plutôt le cas des paroles »
Là encore, il s’est permis de dire ça dans un livre mais pas devant un parterre d’écrivains, pas devant ceux qui, à l’académie des Belles lettres et Citations, sont honorés pour rendre les écrits éternels. Il se serait fait lyncher.
Il est courant de dire « Ce n’est pas aux vieux singes-guenons ...grimaces... » sans désigner qui que ce soit de précis, pas même Nous.
Cette manière de faire a des allures de lucidité mais passe tout de même assez bien. On y est habitué. Disons que c’est le seuil de lucidité tolérable.
C’est déjà plus compliqué quand on passe à « Nous, les vieux singes-guenons... »
Votre thèse n’est pas inverse de la mienne mais complémentaire.
Là-dessus, quand on gagne beaucoup, ce qui crée une situation d’indécence permanente, on ne peut plus se retrouver en situation d’honneur. (Et tous les pauvres qui foncent jouer au Loto visent cette situation)
Mais le ban n’est pas fermé pour autant. Il arrive que des riches inversent la vapeur et lâchent leur fortune. Parfois en mileu de parcours, sinon en sa fin.
(Odon Vallet -et son fils- ont convenu de lâcher un héritage de 120 millions pour se contenter de leur salaire suffisant à leur yeux)
Quand on n’accorde pas aux gens qu’ils puissent être d’honneur, ils ne s’efforcent pas de l’être.
***** « Il n’y a que deux noblesses, celle de l’épée et celle du travail ; le bourgeois, l’homme de boutique, de négoce, de banque, d’agio et de bourse, le marchand, l’intermédiaire, et son compère, l’intellectuel, un intermédiaire lui aussi, tous deux étrangers au monde de l’armée comme au monde du travail, sont condamnés à une platitude irrémédiable de pensée et de cœur » Edouard Berth. ******
Le concept de noblesse étant une invention, une transcendance, il n’existe que si on le place. Comme tous les concepts, la noblesse (d’âme) n’existe et n’est visée (comme objectif) que si elle est chantée régulièrement.
Il me semble possible que ce concept (comme bien d’autres sans doute) conduise à des perversions.
Mais ici, je la considérerai forfaitairement comme étant valable.
En ce cas, à quoi ou à quelle attitude l’appliquer ?
Au soldat ?
Au forgeron ?
Ainsi que l’affirme Berth ?
Soldat, je ne l’ai pas été (Je n’ai fait que mon SN en France)
Forgeron, menuisier, plombier, toussa, je l’ai été.
Il me semble n’avoir jamais ressenti de noblesse en mon métier et en tous cas pas en comparaison avec un autre (ou alors seulement en jouant à croire Berth, quelques secondes)
Ce que j’ai ressenti assez nettement c’était du courage et de la simplicité en ce que je faisais(quelques fois ça frôlait l’humilité mais il y avait alors inversion orgueilleuse si j’y pensais)
Et cela alors que j’étais très souvent aux côtés de toutes sortes d’autres professionnels (Traders, profs, médecins, avocats, marchands...).
Jamais je ne me suis vu être plus dans l’honneur que les autres.
Ce n’est que quand je considérais ma manière de faire, ma manière de respecter l’autre, quel qu’il soit, client, salarié, associé ou fournisseur, que je voyais ce qui aurait pu me mettre à l’honneur à leurs yeux.
J’ai vu de l’honneur dans certaines attitudes de toutes sortes de gens
Pour moi,
Il est hors de question de déclarer que tout travailleur et tout soldat sont d’honneur.
Il est hors de question de considérer qu’une personne est constamment dans l’honneur.
Il est hors de question d’exclure du champ d’honneur, un chirurgien, un écrivain, un musicien, un banquier, une pute, un déserteur, un enfant, un tétraplégique, un acteur, une divorcée, un bénévole, un bandit.
Et là, je ne parle pas d’un honneur qu’on s’attribuerait. Je parle bien d’un honneur attribué par autrui. Mais il s’agit d’un honneur examiné à la loupe et au cas par cas.
Selon son affirmation, Berth m’apparaît castiste.
Je C/C cet article, je le mets dans l’avant de l’année prochaine et j’assure en ajoutant un noeud à mon mouchoir trempé.
Ça me fera au moins un papier à publier.
Je changerai un peu les chiffres, le nombre de morts, j’ajouterai p’tet deux trois chihuahuas de Belleville retrouvés gelés dans une poubelle ou alors une histoire de landeau écrasé par un manège à la fête à Neu Neu (fallait l’inventer un nom pareil !) et je ne risquerai pas un procès pour plagiat de haute oeuvre d’utilité hautement publique.
Le tout c’est d’être just in time au moment de sa publication.
Trop tôt je passerais pour un pique-assiette ; trop tard pour un fumeur de mégôts.
Pas facile.
En tous cas, bravo à vous pour cette fois-ci.
’’’’’Ne qualifions pas de progrès ce qui sera demain une régression dans nos valeurs.’’’’’’
Oui ce sera une régression de nos valeurs...anciennes.
Et toute chute d’une divinité ouvre la place à la suivante.
Il se trouve que forts de nos valeurs...anciennes, nous avons à peu près tous le sentiment de nous retrouver dans un cul-de-sac.
Alors, les remplacer par d’autres (dont nous ignorons encore tout des allures, puissances et conséquences) ne peut que nous offrir une chance.
Alinéa, à toutes fins utiles, je vous signale avoir parlé de vous chez LuCi (en position 93 ème commentaire)
à la différence près que les bourgeois de Chine et d’ailleurs font vite de la défense de leur marché intérieur, de leur pré carré, une prétention très facilement mise sous le sceau du patriotisme
Ah, ouiiii !
Bien vu Shawford !
A l’heure où j’écris ces lignes, je vois LuCi plus désemparée que jamais ou plus exactement désemparée sur un espace qui ne lui était pas familier, celui d’AVox (ou de tout autre forum)
J’en parlais hier à Abou Antoum et le cas de LuCi illustre bien le phénomène :
En gros, bien qu’elle ait déjà eu des frayeur ailleurs, elle est encore toute vierge du mainstream. Disons qu’elle déboule dans la mêlée sans avoir pris la mesure du phénomène mainstream ou en croyant qu’ici il n’existe pas.
Nous les vieux singes d’AVox, nous le sondons au jour le jour ce mainstream et savons très exactement où nos propos vont inévitablement secouer la bête (qui n’est pas bête du tout mais qui a ses inerties, ses habitudes et ses talibans). Nous savons dire mille choses diverses et variées sans prendre le moindre coup, malins que nous sommes devenus.
Alinéa il y a quelques jour, LuCi aujourd’hui, bien qu’à âges inégaux, sont peu connaisseuses du courant majoritaire (qui est probablement le même ici que partout ailleurs sur le web francophone). Elles ouvrent leur coeur en toute candeur, elles croient, telles des Jeanne D’arc que leur sincérité sera reconnue et se voient soudain rouées de coups par les flics ou archanges de la pensée collective.
Outchhh !
Heureusement que nous sommes dans le virtuel !
M’enfin bon, elles feront comme nous, elles apprendront vite les bonnes manières, elles apprendront à hypocriser et nul doute que dans quelques semaines, elles louvoieront ici avec la tranquillité de vieilles guenons.
Elles participeront à leur tour au mainstream et à leur tour elles bizuteront le prochain puceau qui déboulera à coeur ouvert. Elles l’initieront aux bonnes manières (qui consistent déjà à amener de quoi boire et si possible un peu de saucisson).
LuCi, vous faites partie de ceux qui ont le plus appris le langage universitaire, le logos.
C’est ce langage (celui du sociologue par exemple) qu’il faut pratiquer en public pour être peinard, c’est lui qui offre les protections, les enveloppes.
Pas celui de l’ethos-pathos qui est intime et qu’il vaut mieux réserver pour le privé.
En public, il est risqué de dire Je suis/Je ne suis pas et J’aime/Je n’aime pas.
C’est pourtant uniquement en déclarant son ethos et son pathos qu’on peut participer à changer le mainstream, la loi, la police. Chacun a le devoir ontologique et historique de participer à ce changement. Heureusement que des Simone Veil et des Louise Michel ont mis le paquet.
Mais en bonne règle générale (qui rend éclatantes les exceptions) il vaut mieux ne pas mettre tout le paquet sur la table parce qu’en cas de lynchage, on n’a plus aucun recours ni retranchement. Disons qu’il faut disposer d’arrières, en avoir sous le pied comme on dit.
La problématique du lien donné par Alinéa n’est pas mercantile Easy, mais bel et bien de pouvoir à la base et a priori échanger pour autre chose que des considérations marchandes.
Vous avez peut-être raison.
Peut-être suis-je trop aveuglé par la considération que depuis deux millénaires, tout ce qui était appelé pouvoir consistait, in fine, à de la vénalité (Eglise comprise)
Nos livres d’Histoire se sont efforcés d’effacer d’une part le caractère infanticide et parricide de nos grandes figures, d’autre part leur vénalité. Il n’y a pas une seule ligne où est évoquée leur cupidité.
La raison en est bien simple.
La jeune troisième république était obligée, face au gueux devenus citoyens censés imiter désormais les aristos déchus par le seul biais de l’embourgeoisement, d’inculquer l’esprit de patriotisme et aussi de légitimité territoriale. Elle devait donner aux enfants l’impression que pendant 2000 ans tous les ’Français’ n’étaient préoccupés que de la santé de la patrie.
Cette contre vérité risquait de faire carrément aimer l’ancien régime, mais le risque valait le coup d’être pris. Et le fait est que les Français sont devenus à la fois patriotes comme jamais nos rois ne l’avaient été et qu’ils ont aimé ces rois.
Jeanne d’Arc’ (car ce n’était pas son nom), même en acceptant de considérer que ce qu’elle appelait France et qui n’était que l’Ile de France représentait un éventuel territoire « à nous », même elle, n’était pas animée d’un esprit patriotique
Elle était portée par « Cette terre revient à mon seigneur Charles VII »
Ce qui est sensiblement différent de « Cette terre est à nous »
Ce n’était pas du patriotisme qu’elle ressentait (ce concept étant inconnu au Monde) mais du féodalisme bien aimé (comme quoi il sait plaire)
Le concept de « terre à nous tous » a commencé à germer à partir de 1789 devant la menace étrangère mais il ne s’est épanoui qu’en 1880 avec le ferrysme (pour être contrarié par la privatisation des sols jusqu’au moindres bosquets, et même des plages).
Ce concept de patrie étant très jeune et ayant été dépassé par le multinationalisme de la bourgeoisie (à laquelle nous avions tous le droit d’accéder) n’a, je le crois, aucune valeur pour ceux qui ont le pouvoir économique et même pour ceux qui ont le pouvoir politique (Je ne puis apprécier à quel point chez les Le Pen on a vraiment le sens de la patrie)
A mon sens, une conférence entre gens de pouvoir politique ne peut avoir d’autre finalité que mercantile, surtout si elle se tient à Dubaï. Mais je peux me tromper.
Easy, c’est hors sujet, mais au cœur de cet oignon, on n’est pas un peu à l"étroit et coupé du monde ?
On ne pourrait pas vivre plus simplement ?
J’ai remarqué que nous avions passé 9 mois dans un oignon dont nous étions le précieux. (Et j’ai vu cela alors que mes professeurs m’ont enseigné l’embryologie en toute froideur).
Il me semble que nous y étions à l’etroit et qu’une fois nés, nous sommes souvent sujets au vertige (trop d’espace). Pour être plus précis sur ce point de l’espace, le seul que nous supportons assez bien est celui qui est horizontal puisque premier (ou élémentaire)
(Ce qui est étrange c’est qu’un poisson poursuivi reste à la même profondeur. Peut-être en est-il de même pour un oiseau poursuivi, je n’ai pas pu le vérifier)
Et pendant que nous étions le germe au centre d’un oignon, nous échangions via une étonnante barrière : le placenta. Lui même recevant des nutriments venus parfois de loin.
Je ne serais donc pas étonné qu’une fois expulsés de l’utérus, nous n’entrepenions plus que de reconstituer ce contexte.
« »« pour moi le fascisme réside davantage dans l’utilisation du mot « primitifs » que dans mes questionnements au sujet du mariage homosexuel. »« »
C’est bien vu sur le fond et si le mot primitif est considéré en son ancienne acception.
Le sens de primitif a beaucoup changé depuis 1950.
Il reste encore des gens pour l’employer de façon arrogante mais il y en a beaucoup qui l’utilisent, faute de mieux, pour ne pas faire de simagrées, avec une acception bien plus respectueuse. Pendant que d’autres tentent de le remplacer par premier.
J’ai passé 10 ans avec des primitifs avec qui j’ai ressenti un certain type de bonheur. J’ai pour ceux que j’ai fréquentés de l’affection et ils me manquent.
Je peux dire d’eux qu’ils sont des primitifs de manière générique, sans me contorsionner à utiliser un autre néologisme, mais en majorant son sens dans mon propos.
Je crois que c’est la meilleure manière de démonter la péjoration qui lui était associée.
Je recours au même procédé majorant avec les mots « Sauvage » « Nègre » « Monstre » « Mongolien » « Gueux » « Concierge » « PD » ’Bougnoule" etc.
Lon inversion de sens pose des problèmes de communication lorsque mes interlocuteurs focalisent sur le mot qui leur est aposématique et ratent alors de voir mon propos. Ça provoque des méprises ou quiproquos mais ils peuvent s’éclaircir avec des explications.
Ce nettoyage du goudron et des plumes dont on avait barbouillé ces mots est un travail-moment qui permettra, au fil du temps, de purger ces mots du mépris qui leur était attaché. Si nous ne nous fatiguons pas à ce travail d’inversion directe, ces mots (qui ne s’effacent pas des livres anciens) continueront de blesser indéfiniment leurs cibles et de nous déshonorer.
Je ne suis pas pour qu’on évite de les utiliser mais pour qu’on les utilise avec un sens inversé ou au minimum neutre.
Le racisme, sans que j’y sois pour rien, a déjà changé de sens pour beaucoup de gens. Pour au moins la moitié des Français, il est désormais moins attaché à l’aspect physique de la cible et plus rattaché à ses moeurs, à sa mentalité. Ce n’est pas forcément mieux mais ce n’est déjà plus aussi physique qu’autrefois.
Il y a également le mot naïf qui a changé de sens ou qui a un sens plus large
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération