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Les commentaires de easy



  • easy easy 17 novembre 2012 10:58

    Bonjour Abou

    Je suis perplexe.
    Je croyais être tombé sur un nid de matheux mais finalement, on dirait qu’ils préfèrent en parler plutôt qu’en pratiquer.

    Merci Abou de m’avoir répondu

    Mon incendie n’est cependant pas vraiment circonscrit pour autant.
    Je reste avec quelques angoisses qui peuvent par exemple se dire en « Quelle est donc la forme d’un triangle de côtés infinis ? »

    Ou

    puisque j’interpelle peut-être les asymptotes (elles seules peuvent résoudre la problème de la flèche-cible de Zénon), quelle est l’asymptote (la limite) externe d’un triangle (son asymptote interne étant le zéro) ?
    Si on me répond que c’est l’infini, je trouverais que ça ne ressemble pas à une asymptote qui est en principe définie.

    Ou

    Quelle est la formule d’accroissement d’un triangle ? 



  • easy easy 17 novembre 2012 01:35

    Cette réflexion sur immédiateté, médiateté ne m’est venue que depuis une semaine. Mais ça fait cinq ans que je cherche à comprendre ce qui nous anime et déprime. Je n’ai donc aucun livre ni référence à vous indiquer.

    Je crois qu’il faut considérer ce besoin d’immédiateté et remarquer que, paradoxalement, c’est bien elle que nous recherchons à travers les médias et cela parce que (c’est ici que je spécule) nous sommes privés ou nostalgiques de l’immédiateté la plus simple avec les gens (ne serait-ce que parce que nous utilisons des mots et que la définition de notre Moi est censurée par les autres)

    Si les médias ne nous intéressaient pas pour leur l’immédiateté potentielle, nous en resterions à la télé en position passive « Je regarde Maman ». Or, à la moindre occasion qui nous a été donnée d’intervenir sur le média, nous avons sauté dessus. Et une fois dessus, c’est « Maman, regarde-moi » (cas flagrant de Nicolas Sarkozy). Et en considérant bien que notre conjoint remplace un peu notre maman originelle.


    «  »«  » On m’a dit : déplacer les dieux d’autrui (comme le roi assyrien Sennacherib quand il prit le contrôle de Babylone) relève d’un comportement névrotique, mais les détruire (comme nos bons missionnaires) d’un comportement psychotique, paranoïaque. Qu’en pensez-vous ? «  »«  »

    Les définitions des choses sont utilitaristes « Qu’est une voiture ? Bin c’est un moyen de transport ». Or un Himba qui n’a pas utilité de la voiture dira peut-être qu’elle est un machin qui fait des traces continues au sol. Il ne dira même pas le verbe « sert » alors qu’il connaît le concept de ce verbe.

    Nos question, comme nos définitions ou réponses sont utilitaristes.
    Alors votre question est utilitariste.
    Je suis donc tenté de faire comme Pyrrhon afin que ma réponse ne vous serve pas puisqu’ici, il s’agirait, sauf à me méprendre, de pouvoir flinguer plus facilement les missionnaires en ce qu’ils auraient été saccageurs.

    J’ai passé mon enfance au Vietnam où les Jésuites et Dominicains avaient sévi.
    Aussi bien en Indochine qu’en Amérique latine, j’ai vu (par traces historiques) des centaines de preuves que ces évangélisateurs ne vandalisaient pas en termes de destruction physique des anciennes idoles.

    Ils étaient intelligents et très patients. Ils avaient des visions d’Ordre (je veux dire d’Eglise, pas personnelle, pas pressante)

    Renverser physiquement un totem c’est se faire tailler en pièces.
    Leur prosélytisme était subtil, patient et comprenait toujours une bonne part de syncrétisation. « Je veux qu’ils s’adaptent mais je dois moi aussi m’adapter »

    Ce sont tout de même eux qui, courant de véritables risques, (je rappelle qu’ils étaient très souvent seuls dans la jungle) ont osé dire à la Couronne d’Espagne et au Pape qu’il faudrait considérer les sauvages comme des gens sensibles, intelligents, dignes de confiance et surtout, surtout, accepter des compromis, des syncrétisme. Ils veulent rester nus, bin OK.
    Ils veulent polygamer, bin OK.
    Sans des Las Casas, il ne serait plus resté un seul indien.

    Ces missionnaires ont tellement mis d’eau dans leur vin qu’ils doutaient constamment. Se demandant à quoi ça rimait d’accepter des syncrétismes.

    Patience
    La patience c’est quelque chose qu’ils ont pratiqué (ainsi que le courage) et qui nous sort de l’esprit
    On peut tout renverser avec de la patience.


    Aucun d’entre eux, à ma connaissance n’a physiquement fait le moindre mal directement à un sauvage alors qu’ils ont été nombeux à finir en rondelles. Leur tête seule rentrant en Europe.



    Un parano n’est pas quelqu’un de patient.
    Ce n’est pas quelqu’un qui ose se balader seul parmi des sauvages pour la simple raison, il le sait, qu’il n’y survivrait pas une heure.
    Un parano ne peut pas traduire une langue, inventer une écriture comme l’a fait Alexandre de Rhodes.
    Il ne peut pas concevoir et réussir à créer une réduction (au sens paraguayen)
    Il ne peut pas non plus soutenir un débat contre un concile.

    Un autre terme serait plus juste à leur appliquer : illuminé.
    Ce terme n’est pas médicalisé, il n’est pas scientifique.
    Oublions les visions qu’elle aurait eues et Jeanne d’Arc ne serait qu’une illuminée. Sainte Geneviève aussi.

    C’est la Soubirous qui serait plutôt psychotique ; Marthe Robin aussi.




    Des illuminées, il y en a eu à la pelle. 
    Norman Béthune, Gladys Aylward, Gandhi, Tolstoï, Lénine, Malraux, Mao, Bouddha, Alexandra David Neel, Lawrence d’Arabie, Saint Louis, Julien l’apostat, Alexandre le Grand, Napoléon, Alexandre Yersin, Gambetta, Clemenceau, Pétain, De Gaulle, l’abbé Pierre, Coluche, Goya, Beethoven, Géronimo, Nat Turner, Ben Laden, Kadhafi, Hitler, Chaplin, Gérard Philippe...
    Des paranos ces gens là ? 
    Je crois qu’il n’y a pas lieu de les médicaliser. Ce sont des gens qui se sentaient un grand dessein et qui ont réussi leur vision



    Pourquoi un Jésuite tout seul, qui finirait, à force de patience, par parvenir à convaincre les Indiens serait parano ou psychotique et pas ceux de cette liste ?
     
     
    Il y a eu des destructions de totems originels mais pas directement par les missionnaires

    Pourquoi focaliser sur des bas reliefs égyptiens martelés, sur des destructions de Bouddhas de Bamiyan et leur accorder une énorme importance alors que des cités ont été massacrées et rasées par ailleurs ? Thèbes, Carthage, Palais d’Eté de Pékin, Byzance, Alésia, Dresde, Hiroshima, Nagasaki, Troie, Le Havre, Fort Caroline, Royan, Jérusalem, Babylone.



    Cela dit, mes réflexions valent surtout pour les missionnaires des premières heures. Ils faisaient leur machin indépendamment des forces armées ou des colons. Le pape avait ses propres armées et ces hommes d’église étaient des soldats (sans armes) qui n’avaient ni besoin ni envie de négocier avec les armées ou mercenaires des rois.

    Alors que les gens d’Eglise qui ont peu ou prou pris leur suite après 1789, ont été beaucoup plus proches du pouvoir de l’Etat du pays maître des lieux. Sans dire qu’ils étaient tous vendus et corrompus, il y en avaient qui ne cherchaient plus qu’à passer de bonne table en bonne table. En 1955, il y avait un Viet évêque et parent du président dictateur Diem du Vietnam qui était devenu propriétaire d’immensités, une sorte de Richelieu.
    Rien de ce genre chez les missionnaires des premiers empires coloniaux.

    A mes yeux, les premiers missionnaires se sont comportés de manière christique et plus solitaire encore.


    Et avant Colomb, Guillaume de Robrouck a osé partir évangéliser les Mongols (avant le passage de Marco Polo) en étant parfaitement seul, sans un couteau dans ses poches.

    C’est l’incroyable courage de ces missionnaires sans armes qui a contribué, à mon sens, à convaincre. Et ce sont les convertis qui ont renversé ou délaissé leurs idoles.
    Ces néo Jésus n’ont pas commis le moindre geste physique contre quelque statue païenne que ce soit.




    «  »«  »Quelle relation avec votre discours sur l’immédiateté ? «  »« 

    Les missionnaires ?
    Comme la majorité d’entre nous, ils cherchent à ressentir une immédiateté avec les productions médiatiques que sont les transcendances.
    Le résultat est qu’ils ne ressentent de l’immédiateté qu’avec le médium (ils ne se voient qu’intermédiaires) avec parfois des éclairs très gratifiants d’immédiateté avec la transcendance où ils se voient alors incarner ou participer à la transcendance. Ils se sentent être l’arc-en-ciel. Cf. Le film Mission à la fin.

    Chacun, quand il se lance dans cette aventure, subodore qu’il a quelques chances de vivre l’immédiateté avec la production médiatique et chacun subodore probablement que ces instants ne durent pas. Mais quel pied quand ils se produisent parfois !
    (Je pense que les moines de Tibhirine ont vécu cet instants magiques à la fin voire déjà avant, quand ils ont pris la décision de rester malgré les dangers évidents)



    Pour les autres que les missionnaires, c’est très similaire et chacun espère ressentir une relation immédiate avec quelque transcendance produite par les médias (auquel il va participer)
    Ainsi, Nicolas Sarkozy avait pris un énorme pied quand il a remporté les élections.
    Il avait hautement participé d’une part à construire la transcendance ’Président, c’est quelque chose !’ Puis il a poussé les médias au rouge et le soir de sa victoire, il s’est senti incarner cette transcendance.
    Mais c’est pareil pour ceux qui vivent le moment où le public du théâtre applaudit à tout rompre, le moment où ils sont jetés en martyrs aux lions, le moment où ils sont fusillés comme résistant.




    ’’’’’’’ Et quel rapport entre immédiateté, absolu, transcendance ? »«  »« 
    L’absolu, la trancendance sont les productions des médias avec lesquelles on veut ressentir l’immédiateté


    Toutefois, il existe toutes les dimensions de médias. Ca va de la télé au bistro et ça peut se réduire à deux personnes. Par exemple deux parents peuvent installer une transcendance sur leur enfant (peut-être parce qu’ils ont eu du mal à l’avoir) et eux seuls la verront.

    Enfin une personne peut aussi installer seule une transcendance sur quelqu’un ou quelque chien ou objet mais probablement en s’inspirant de modèles largement médiatisés.
     »Ma femme est une princesse"

    Il est difficile d’installer seul une transcendance archi inédite sur quelque objet ou personne. C’est la raison pour laquelle je vais à dire qu’une transcendance qu’on installe seul est toujours inspirée de modèles standards donc déjà médiatisés.

    Les gens qui vivent seuls et installent seuls une transcendance sur leur chien utilisent des modèles très courants et médiatisés. Leur culte est standard.
    Leur transcendance serait originale, ils seraient silencieux et peu gestuels.
    Or les gens qui installent une transcendance sur leur chien, leur parlent avec des mots (des médias) et produisent un jeu de mimiques repérable à 100 m. Ils produisent un théâtre connu.





    «  »«  » Autre question : le dieu jaloux incarne, à sa façon de dieu tout puissant, le syndrome du rejet : toute sa fureur et sa puissance s’exercent contre ses rivaux (il les nie) et contre les hommes qui lui préfèrent un rival, donc qui le rejettent. Il est littéralement obédé par le rejet, alors que les dieux polythéistes se contentent d’exiger un minimum de respect. Qu’en pensez-vous ? «  »"

    Il arrive que les dieux païens harcèlent un pauvre type. Mais ça me semble rare.
    Du reste les païens sont surtout harcelés par les génies, ce qui n’est pas la même chose.
    Hormis donc quelques exceptions de harcèlement par quelque sorte de dieu, les païens se retrouvent plutôt derrière des dieux qui regardent des dieux mais qui ont faim de viande, de fruits, de vins et qu’il faut alors gâter sous peine de colère.

    Un paîen n’est menacé que de n’avoir pas fait offrande. Il n’est pas condamné pour conduite immorale.

    Pour un abrahamisme, la colère du dieu condamne à un sort infiniment cruel et pour des motifs d’immoralité ou d’inconduite. Il est hyper moraliste.

    A préciser que chez les païens, il existe aussi des règles fermes sauf que une ou plusieurs fois par an (parfois ça virait à un jour chaque semaine et ça devenait le foutoir), il y a une journée où l’on a le droit de déconner.

    C’est par syncrétisme et réalisme que les premiers chrétiens ont adopté ici et là quelques journées de relâche (non prévues dans le Livre).
    C’est au retour d’une de ces journées de défoulement où l’on pouvait s’insulter sans drame que sous Louis XIV il y a eu un écrasement de foule sur le pont de la Guillotière à Lyon.

    C’est plutôt après 1789 que ces journées de défoulement ont été interdites. C’est de nos jours que si l’on est ivre mais connu et qu’on insulte quelqu’un, on peut perdre gros.





    La plus grande particularité du dieu unique, c’est qu’il ne parle à personne d’autre qu’à des hommes. Il ne regarde que des hommes et n’est en affaire qu’avec des hommes. Ce qui veut dire que si je ne le sens pas en train de s’occuper de moi, c’est forcément qu’il s’occupe d’un autre et ça me rend alors malade de jalousie envers non pas des dieux mais mes semblables.
    Quand je délire, je dois tuer tout le monde pour avoir Dieu pour moi.
    Ou si ce n’est dans ce sens que je délire, je dois être un hyper martyr pour qu’il me parle.

    Chez les abrahamistes, la relation au dieu est très parlée. (Chez les païens, c’est à peine si le médium consacré peut leur parler directement). Ce dieu unique a tendance à parler directement à quelques rares bienheureux mais des millions de croyants lui parlent à longueur de temps.

    Une pythie, une sibylle émet des mots mais vers les hommes ; pas vers le dieu. C’est le dieu qui parle, très vaguement, en utilisant la voix de ces femmes ou du chaman. Quand un oracle regarde les tripes d’un oiseau, personne ne lance de prière vers quelque dieu et quand il raconte les viscères, contrairement à la pythie et au chaman, il parle de manière banale, comme un médecin à un malade, il ne fait pas sa voix bizarre, il n’est pas en transes.

    On ne trouve pas de martyrs ou de saints chez les païens (encore qu’il y ait quelques versions Aztèques où le sacrifié se serait senti honoré). Il n’est pas question de mieux-humain, pas question de saint ni d’übermensch





    «  »«  » Cela étant, même à deux sur une île, le risque de conflit me paraît évident, par exemple en cas de rareté. «  »«  »

    L’objet bouffe est ici un tiers.
    Alors jalousie


    D’où la situation exceptionnelle du bébé et de sa mère où le tiers bouffe n’est pas un sujet de jalousie et où il fait partie de la mère. En dépit du lait qui a quelque allure de tiers, la relation reste parfaitement Moi-Toi
    La mère ayant, en tout réflexe de réciprocité très appréciée de l’enfant, envie de le croquer
     (on n’observe pas ce croquage chez les animaux. Ils ont très souvent leur petit dans leur gueule mais c’est pour les transporter. (Mais peut-être qu’en les observant bien on remarquerait ce croquage)

    C’est pour ça que quand on aime fort quelqu’un on a envie de le croquer.

    A remarquer alors que pour les Chrétiens, il y a belle astuce à se nourrir et se désaltérer du Christ avec qui on cherche la relation immédiate. C’est comme avec maman.



  • easy easy 16 novembre 2012 16:07

    Rectification : La chèvre, c’était un problème discuté en l’air par le prof de math en TE et que nous n’étions, en principe, pas en mesure de résoudre. (Je n’ai pas eu l’occasion d’aborder de problème en post bac)
    Voilà donc ce qu’un bac de 1970 n’était pas capable de résoudre.



  • easy easy 16 novembre 2012 16:00

    En 1970, le dernier cours de l’année en TE, en physique, c’était le calcul des franges d’interférences (lumière à travers fentes)

    Ce n’est qu’après le Bac, qu’il a fallu calculer de combien se réduisait un pavé de granite au fur et à mesure qu’il passait de la surface de la mer à une profondeur sous 30 m d’eau.




    Autres problèmes en Bac+2, discutés en l’air mais non réellement traités (Le premier avait peut-être été vraiment traité mais certainement pas le second) :

    On creuse un puits qui traverse, en son axe de rotation D, la Terre sphérique, solide, comportant trois couches de roches de densités différentes. On y lâche un objet. On néglige la résistance à l’air. Calculez l’équation du mouvement.



    On a un pré circulaire de rayon R. On plante un piquet sur un point de sa circonférence. On relie une chèvre au piquet par une corde. Calculez la longueur de corde pour que la chèvre ne puisse brouter que la moitié de la surface. 



  • easy easy 16 novembre 2012 15:14

    Ah, voilà des forts en maths !
    Je vais vous poser des questions (vraiment sincères, dont j’ignore vraiment la réponse) en espérant que vous saurez me répondre.

    Elles sont malheureusement plus du domaine de la géométrie que de l’algèbre mais j’espère que vous serez tout de même inspirés.



    Quand je suis sur la plage, je vois l’horizon de l’océan à hauteur de ???? Mettons de mes yeux. (A se demander s’il est possible de déterminer vraiment cette hauteur)
    De G à D, il me semble former une ligne droite mais bon, en le comparant avec un fil tendu, je verrais probablement qu’il est courbe.
    Jusque là pas de pétard.

    Si la Terre est plane et carrée, si ce carré est de côté égal au diamètre de notre Terre sphérique, cette ligne d’horizon serait segment de droite.
    Mais quelle serait son « altitude » ?

    Mettons que vous me répondiez qu’elle serait à peine plus haut que l’horizon actuel. 

    (A se demander s’il existe une formule pour déterminer exactement de combien plus haut, mais passons sur ce détail)

    Jusque là, je ne suis pas encore trop troublé.


    Mais si la Terre est plane, marron et de dimensions infinies (avec un ciel bleu également infini), à quoi ressemblerait l’horizon et à quelle « altitude » serait-il situé ?



    Je repose la question autrement.
    Mettons plusieurs plans (donc infinis) horizontaux, ils sont de couleurs différentes histoire de mieux les distinguer.
    Et je me déplace verticalement, comme en ascenseur, à travers la succession de ces plans. Que vois-je comme allure d’horizons et sont-ils toujours situés à l’horizontale parfaite de mes yeux ?
    S’il est exact que ces horizons sont toujours placés à l’horizontale de mes yeux, tout horizon est toujours situé au bout d’un plan horizontal passant par mes yeux. Tous les horizons sont donc confondus.

    Glooops ?



    Ou alors.

    Le prof trace une droite horizontale au tableau. Bon, il n’en dessine concrètement qu’un segment. 
    Je suis debout au milieu de la classe.
    Dans quelle direction dois-je pointer mon regard (ou mon doigt ?!?) pour pointer vers un des bouts (vers un des deux infinis) de cette droite ?


    Mettons que vous me répondiez « Bin il faut pointer vers le milieu d’un mur latéral (direction // à la droite dessinée) ».
    Ça voudrait dire que si je me tiens à 1 km du tableau, je devrais toujours pointer // à la droite dessinée. Ça veut dire que toutes les //, même interdistantes de l’infini, se rejoignent...partout.
    Ouille !

    Si l’infini de toute droite est partout, alors son extrêmité D se situe aussi à son extrêmité G, non ?



    Correction Please mes bons maîtres ou je vais devenir fou, que dis-je, infiniment plus fou.



  • easy easy 16 novembre 2012 13:55

    L’or est certainement une valeur plus pertinente que des billets mais c’est encore une valeur médiate.
    Les seules valeurs immédiates sont le riz, l’eau, les carottes pour le corps et les câlins pour l’âme.



  • easy easy 16 novembre 2012 12:51

    Les relations affectives sont-elles l’alpha et l’oméga, ou bien la toile de fond ?

    Les peintures rupestres, les tatouages, les habits, les os dans le nez, la musique, la culture ne peuvent pas être autre chose que la toile de fond.

    L’alpha et l’oméga c’est la relation directe en Moi-Toi.
    Relation qui est quasiment toujours altérée par quelque tiers.

    Ce n’est pas dans l’écume qu’est la culture qu’on peut trouver la source de la violence 

    Deux personnes seules sur une île ne peuvent pas se haïr alors que la haine surgit dès la présence d’un tiers. Et le tiers, c’est finalement, quand on est nombreux, les autres, ceux qui nous empêchent d’avoir une relation strictement immédiate avec telle personnes puis telle autre personne.

    Il n’y a qu’un moment de notre vie où nous sommes en relation directe avec une personne qui est toute à nous disponible, c’est quand nous sommes bébé face à notre mère. Et encore, à condition qu’elle soit vraiment toute disponible, qu’elle n’interpose pas entre elle et nous des considérations tiercées.

    Une fois devenus adultes, la masse tiers est si imposante que nous nous déguisons en Elle, que nous cherchons à lui ressembler, à nous faire plus gros qu’une grenouille. Et nous devons alors dénier être resté un bébé.
    A part ces derniers temps et encore, jamais un adulte n’évoque son enfance. Il efface tout ça. Il dissimule sa nostalgie de ce moment très immédiat qu’il a connu. Il parlera donc de tout sauf de son véritable manque.
    Or, une fois adulte, nous pouvons tout de même revivre quelques moment d’immédiateté : quand nous faisons l’amour avec une personne et quand nous la frappons.

    La sensation d’immédiateté est même plus puissante lorsque nous sommes sur le point de tuer car la personne ainsi menacée est à nous entièrerement disponible. Si on ne pige pas ça, on ne pige pas les millions de meurtres et de viols qui se produisent chaque jour. Ces crimes ne sont que l’expression de l’intense besoin que n,ous avons de relations immédiates, quitte à risquer notre vie pour les ressentir.
    Et il y a des extensions à cette recherche qui sont les confrontations de soi-même avec la mort, tout seul (Sports à risques, cascades, kamikaze et ...suicide)

    Placez-vous face à un tigre ou un cobra et vous ressentirez l’immédiateté absolue.

    Suspendez-vous par une main au-dessus de 50 m de vide et vous ressentirez aussi cette intensité de relation immédiate. Plus personne d’autre n’intervient dans le devenir de vovre relation avec le rocher auquel vous vous agrippez, il n’y a que lui et vous, il est tout à vous et vous êtes tout à lui.

    Est-ce que les millions de personnes qui chaque jour font le baiser de la mort avec quelque cobra ou requin ont une quelconque religion en tête à ce moment là ?



    Votre démonstration sur la violence inscrite dans les Livres est magistrale. J’en ai rarement vu d’aussi complète en si peu de phrases (car on peut aussi développer en douze volumes). Vous en avez tout dit en un minimum de mots et c’est une belle performance.

    Si donc il y avait à rechercher la religion qui favorise le plus la violence, qui y incite même, votre travail peut servir de référence. Cette recherche ou thèse étant par ailleurs très rebattue. Depuis 20 ans, c’est tous les jours qu’on peut lire un papier sur la même thèse « Il y a des versets sataniques dans le Livre »

    Mais cette focalisation de tout me monde sur le Livre comme source du mal est opportune.

    Cette thèse aujourd’hui très ordinaire aurait semblé incongrues dans les années 1960. A l’époque, ce qui faisait flipper les gens, la source de la violence, c’était à leur sens l’URSS ou la confrontation Est-Ouest.

    James Bond était à propos, pas la thèse des versets sataniques.

    Ce n’est qu’après la chute du Shah d’Iran, la prise des otages américains, le spectacle des incantations à la haine de Khomeini, mais aussi des incantations équivalentes côté chrétien américain, après aussi le spectacle des confrontations entre Israël et les Palestiniens, après bien entendu Gorbachev, que nos angoisses ont cessé de considérer les missiles soviétiques pour focaliser sur la vague islamiste (d’autant qu’elle s’installait en France).
    Nous ne pouvions pas faire l’économie d’un examen d’abord du Coran mais, de fil en aiguille, de toutes les versions de l’abrahamisme. Le 9/11 n’a fait que renforcer nos convictions qu’il y avait à discuter du poison des Livres.

    Pour ce qui me concerne, comme j’ai vécu une guerre et qu’elle n’était en rien liée au Livre, ni même à une ressource, j’ai pu méditer hors Livre.

    J’ai vu que mille batailles de toutes échelles se sont produites dans le monde sans aucun recours au Livre. 

    Ici ou là, des gens ont évoqué quelque verset du Livre pour lancer un putain de contact, mais combien de fois ? 

    Nos pires guerres, entre nous car ce sont toujours celles qui procurent le plus de catharsis, se sont passées sans que personne ne fasse référence au Livre.
    Et aucun de ceux qui s’affrontent dans la série des printemps arabes ne fait appel à quelque verset sinon très accessoirement, histoire de rhétoriser de quelque légitimité.

    Où était le Livre dans le Rwanda ? Où était le Livre dans la guerre de Sécession, dans la guerre de Crimée, dans la Commune, dans la bataille d’Alésia, dans les innombrables guerres intra chinoises, dans les deux guerres mondiales ? Où est le Livre dans le hooliganisme, dans les émeutes de banlieue ?
    Quel rapport y avait-il entre Sade ou Barbe Bleue et le Livre ?

    Vous pouvez développer mille pages sur la méchanceté de certains versets du Livre, vous pourrez établir que tel meurtre, telle lapidation a été justifiée ou motivée par un de ces versets.
    Mais la preuve qu’un médicament est efficace doit être livrée par des expériences en double aveugle et randomisées

    Il faudrait prouver que tous ceux qui croient au Livre ont plus que d’autres recherché une confrontation ultra violente donc très immédiate.
    Et il faudait prouver que ceux qui ignorent le Livre n’ont quasiment jamais pratiqué la violence.
    Et il faudrait faire cette étude en considérant toutes les échelles d’affrontements, par millions de personnes jusque par deux personnes.

    Rousseau avait raison de considérer que l’Homme avait une bonne nature, mais jusqu’au chiffre deux seulement.

    Cela dit, même en partant de mon point de vue a-Livre, je dois bien admettre que le fait qu’il y ait des versets aussi violents dans le Livre ne peut qu’inciter chacun à aller plus vite encore à la bataille rangée.
    Alors oui le Livre est incitateur de violence.
    Oui un autre Livre interdisant la violence freinerait la propension de chacun à rechercher cet intense contact (Fin de la boxe alors)

    Mais il y a en dessous, un fond permanent et universel de besoin de contact violent parce qu’elle est le débouché fatal de notre colère de ne plus pouvoir accéder directement à notre mère ou à quelque remplaçante. 
    Etant entendu qu’il existe des personnes ayant la chance de pouvoir établir une immédiateté douce avec quelqu’un vraiment disponible (et en toute réciprocité) et que ceux-là n’éprouvent aucune colère, aucune envie d’essayer la violence.

    Heureusement, il a existé des gens comblés parce qu’ils parvenaient à vivre une relation tendre immédiate avec quelqu’un. Mais je crains qu’avec l’incursion des smartphones dans notre vie ajoutée à la judiciarisation de nos relations, bientôt plus personne ne puisse ressentir que son interlocuteur est tout à lui disponible.

    Si nous parvenons à ressentir une immédiateté avec un smartphone, avec la Toile, ces objets pourtant médiatiques, nous n’aurons plus du tout besoin de rechercher le contact vif qu’offre la violence. 
    Apparemment, ce n’est pas le cas.
    Les gens ont beau disposer d’objets étranges, à la fois accaparables et impossibles à posséder en leur entièreté, ils semblent ne pas en être comblés. Ces objets semblent offrir la solution de contact immédiat avec Tout, on se précipite donc sur eux mais on ressent toujours une frustration.
    Un smartphone, le Web, représentent le Tout avec lequel il est extrêmement tentant de faire l’amour. Mais ce Tout est comme un arc-en-ciel, plus on s’en approche, moins on le saisit.

    Nous n’avons que deux exutoires qui nous semblent possibles :
    soit un ami tout à soi réservé
    soit Tout
    A défaut d’avoir un ami à soi réservé, on cherche à posséder tout ce qui l’enveloppe, donc Tout.

    Si l’on dispose d’un ami tout à soi réservé, on ne s’intéresse pas au Tout. Mais comme c’est une chance rarissime, on se tourne vers Tout.
    Comme 99% des gens se tournent vers Tout, chacun a l’impression que les autres y trouvent comblement et cette culture augmente le désir de ce Tout. Ce qui ne peut aboutir qu’à la frustration finale donc à la jalousie et la colère ou à la dépression.



    Dans une tribu de 1000 personnes, chacun est en contact direct avec chacun. De sorte que chacun a l’impression d’immédiateté avec Tout. Aucun membre de la tribu n’évoque quoi que ce soit d’extérieur à la tribu. Aucun ne prétend avoir vu d’OVNI. La situation n’est pas pour autant aussi simple à gérer que dans une dyade mais c’est gérable et il n’est pas concevable de construire quelque sorte de prison (alors que c’est techniquement possible). Il ne vient à l’idée de personne de concevoir un moyen de transport puisque Tout est là.

    Dans les cités, surgit l’anonymat et plus personne n’a le sentiment de pouvoir toucher directement chacun. On se retrouve obligé de considérer le hors la vue, l’inconnu.
    L’inconnu devient carrément l’objet recherché et on se met à fabriquer des moyens de transport, on invente les vertiges et les infinis. Cela afin d’essayer de cerner tout ce que les autres conçoivent pour les envelopper, les ramener à soi.
    « Maman, regarde-moi ! »
    On conçoit des prisons parce qu’on impose ainsi une enveloppe à quelqu’un, on l’empêche de penser à autre chose qu’à soi (Cas flagrant de Louis XI mais de Tristane Banon aussi qui tient à cerner DSK). On jouit d’avoir enveloppé quelqu’un. La torture c’est « Ha ha, tu ne peux pas penser à autre chose, tu es tout à moi dévolu »

    Dans la phylogénèse de la violence, il y a donc l’étape qui va de l’apparition de la troisième personne jusqu’au village de 1000 personnes (où il n’y a pas d’infinis et où elle est de faible intensité) et la seconde étape qui va de la cité au monde entier (où il y a des infinis et où elle est très intense).



  • easy easy 15 novembre 2012 13:39

    La violence me semble irréductible tant que nous conserverons forme biologique. Elle disparaîtra quand nous deviendrons des smartphones en allure de mycélium, quand nous vivrons dans la terre.

    Il y a d’abord la violence vécue dans l’enfance : gifles, fessées, triques, bâton, ces choses ) potentialité mortifères soutenant d’autres formes de violences.

    Ces violences éducatives ont deux aspects possibles :
    Soit elles sont une des grammaires du Moi-Toi
    (Le gamin a marché sur le pied de son éducateur qui lui a alors collé une baffe. C’est à peu près ce que vivent les lionceaux).
    Soit elles sont une grammaire du Moi-Toi-Lui. (le gamin a mal parlé à la maîtresse alors sa mère lui en colle une. Aucun animal ne vit cela)

    Je ne vais pas développer ici toutes les incidences de chacun de ces deux cas.
    J’en dirais seulement que la violence en Moi-Toi, surtout si aucun mot n’est mis dessus (aucune forme de médiation) est facilement gérable par l’enfant car toutes les relation dyades sont gérables d’un point de vue intellectuel (Ce qui fait que, dans la nature, les bestioles ne semblent pas psychologiquement tourmentées).
    Infiniment plus complexe à gérer, à digérer, est la violence en Moi-Toi-Lui car Lui est indéfini et on peut tout lui faire dire. Le Lui, le médiatique, ouvre la porte à la manipulation, au mensonge. (Deux êtres humains sur une île déserte = zéro mensonge)




    Je passe à une autre problématique.
    A sa naissance, l’enfant aurait besoin de la relation Moi-Toi avec sa mère (Il est d’ailleurs possible, comme Freud l’a suggéré, qu’il ne sache même pas distinguer Moi de Toi dans ses premiers mois). Raison de plus alors pour que la mère montre clairement à l’enfant ce qu’est son Moi, qu’elle se montre à lui de manière très individuelle. Ce qui est fort difficile ne serait-ce que si elle a d’autres jeunes enfants puisqu’elle doit dire à l’un « Je ne suis pas disponible à toi parce que je dois l’être aussi pour ton frère » (Cet enfant perçoit certes que sa mère est multiple mais que son frère l’est aussi).
    Seul un enfant aîné ou unique a quelques chances de connaître une relation immédiate avec une mère entièrement disponible quand il l’interpelle.

    S’il a la chance de connaître la relation immédiate avec sa mère, ce n’est qu’ensuite ou accessoirement que l’enfant apprendra la relation polygonale Moi-Maman-D’autres.

    Il y a peu d’enfants ayant bénéficié d’une relation immédiate avec leur mère (ou avec leur père se présentant à eux également de manière très individuelle). S’il en existe, ces enfants, une fois devenus adultes, ne seront attirés que par les relations dyades, de personne à personne et supporteront mal que leur interlocuteur se présente à eux encombré de Nous (par exemple s’il tripote tout le temps son téléphone). Ils ne se sentiront pas à l’aise face à un auditoire. On dira d’eux qu’ils sont timides, introvertis, égoïstes. En réalité, ce sont là des gens se contentant de relations très simples, très immédiates, qu’ils savent bien gérer, et n’ont aucune envie de faire quelque révolution que ce soit. Ce sont des gens qui peuvent être comblés par une seule personne, pourvu qu’elle sache se présenter de manière vraiment individuelle. Dans le film Le rayon vert, on assiste, à la fin du film, à la rencontre entre deux personnes de ce type.



    A l’opposé de ces cas, d’autres enfants ont, dès les premiers mois, une mère s’offrant à eux non pas en tant que personne unique, autonome, individualisée, mais en sorte de Nous, en sorte de Lui, en sorte de On. Ces enfants ne parviendraient jamais à avoir en face d’eux un Toi vraiment clair, stable, défini, franc.
    Or seules les relations dyades sont gérables.
    Ces enfants à mère indéfinie ou médiates ne parviennent donc pas à acquérir clairement ce qu’est la relation dyade, ils ne parviennent pas à gérer mais en ont envie. Ils veulent percer le mystère de l’immédiateté tout en ignorant ce que c’est.
    Une mère indéfinie serait par exemple une mère qui, quand elle regarde et s’occupe de son bébé, le voit en sorte de Jésus (Pour faire bonne mesure, elle l’aurait appelé son enfant Gabriel). Alors qu’elle est seule avec lui dans la pièce, elle se comporte comme si elle était accompagnée de Dieu ou de Jésus. Si par exemple l’enfant tente un geste en Moi-Toi sur elle, elle va lui répondre comme si elle était observée, censurée par quelque autre autorité, par quelque autre présence. Les réactions de la mère ne seront pas logiques de l’immédiateté « C’est bizarre -se dit l’enfant- je la caresse mais elle se recule alors que moi j’apprécie les caresses ». Il doute alors de ses propres sensations et se demande s’il ne devrait pas lui aussi reculer aux caresses. Je vois là une porte ouverte aux graves troubles de la personnalité.



    Dans les cas les plus fréquents, l’enfant perçoit sa mère tantôt individuelle, tantôt accolée à quelque autre Personne.
    Une mère ordinaire peut dire « J’aimerais bien que tu me caresses mais patati patata, la société, ceci cela » . En ce cas, les choses ont beau se présenter à l’enfant de manière médiatiques, il perçoit tout de même qu’il n’est pas fou. Il a tout de même confiance en ses propres sensations « OK, maman et moi apprécions tous deux les caresses mais, la société... ». Ces enfants n’ont pas peur de la société. Sans jamais l’apprécier entièrement, ils trouvent solution en entrant dans un sous groupe, dans une bande, dans une église

    Ces enfants du lot commun, vont interpeller chacun en considérant qu’il est en relation avec quelque tiers. Ils tiendront compte de l’importance du tiers et traiteront les choses en médiateté tout en recherchant qu’elles délivrent une sensation d’immédiateté. C’est ce qui fait par exemple les gens qui cherchent à rassembler un large public avec qui ils éprouvent, sur scène, une sentation immédiate. C’est ce qui fait le charme de la télé, des émissions en direct si possible. C’est ce qui fait le charme du théâtre, du cinéma, des concerts, de Woodstok, des manifs, des messes, des émeutes, des guerres.

    Ce n’est pas le côté pacifique ou agressif de cette messe qui importe mais son côté messe.

    L’inconvénient alors c’est que cette sensation immédiate qu’on cherche à obtenir par le biais médiatique est complexe, coûteuse, et qu’elle n’offre donc pas de sensations physiques.
    Pas de gratification simple par quelque baiser, coït ou caresse.
    Même les formules en tournantes, en libertinages ou échangistes ne résolvent pas ce besoin d’immédiateté physique. Il reste toujours une frustration car on ne parvient pas à faire l’amour avec la masse. Quand un chanteur de scène se jette dans le public censé le rattraper, il prouve qu’il recherche ce contact immédiat, donc physique, avec la masse, avec sa mère-masse.

    Car ce n’est que dans le sexage avec une personne hyper autonome et sans mot dire, qu’on ressent l’idéal de l’immédiateté.

    La sensation physique qui manque à ceux qui cherchent leur solution au travers des messes doit alors être intellectualisée. En envoyant une troupe attaquer, soigner, panser, nourrir, affamer, réduire, sauver, une autre, ces soiffards peuvent davantage ressentir, de manière intellectuelle et par procuration, cette immédiateté physique qui leur manque avec la mère-masse.





    Je reviens maintenant à la violence éducative par laquelle j’avais commencé. 
    Bien qu’elle semble avoir comme problème la violence, cet élément ne pèse pas grand chose par rapport à l’autre élément qui est l’obtention d’une satisfaction immédiate soit par la relation dyade (simple, économique, physique) soit par la voie médiatique (complexe, énergivore, intellectuelle, insatiable et ouvrant aux notions d’infinis)

    Si la violence éducative que vit un enfant ne pèse déjà pas grand chose dans son orientation, la violence qui est inscrite dans les religions ne pèse rien du tout. 

    Il y a de la violence d’écrite dans les Livres. Mais cette violence est hyper minuscule par rapport à la violence réelle, vécue de jour en jour par un enfant, un ado, un adulte et sur tous les plans. 

    Sans aucun Livre il y aurait de la violence de vécue tous les jours par chacun et chacun y verra repère, solution pour ressentir l’immédiateté physique avec les tiers (avec ce qu’un individu transporte de tiers en lui) 

    Si l’on croit que les Livres ont été inventés pour répandre la paix sur le Monde, on ne peut que s’offusquer qu’ils comportent des indications de violence. 
    C’est une méprise. Ces Livres n’ont jamais été inventés pour faire la Paix sur terre. Certes, ils semblent viser essentiellement l’amour, l’immédiateté amoureuse avec quelque Tiers commun (ce n’est pas du tout le cas du bouddhisme) car ce que chacun recherche c’est évidemment l’immédiateté douce avec quelqu’un. Il était donc logique que les Livres prétendassent à l’Amour. Mais ils ne doivent en aucun cas exclure la violence car ce n’est in fine que par la violence qu’on parvient à ressentir cette immédiateté relationnelle avec la masse. 


    En parcourant un champ de bataille jonché de cadavres, de notre camp et de l’autre camp, on est certain, absolument certain et pour toujours, qu’on a établi un contact direct Moi-Toi en toute exclusivité. Pendant le combat, aucun soldat ne s’est occupé de lire ses SMS. Chacun en est certain, il a eu son interlocuteur tout à lui réservé.

    Le moment même de la bataille, pour ceux qui ne sont pas enrôlés de force, est un orgasme.

    Et la gratification, au sortir d’une bataille ? 
    Bin elle existe aussi. Elle n’est certes pas partagée par le camp perdant. Mais pour le chef du camp gagnant, pour ses soldats survivants aussi, c’est près de l’orgasme, en version intellectuelle. 
    A l’entrée d’une bataille, chaque camp est déjà certain de jouir d’une immadiateté extraodrinaire et à vie avec ceux d’en face, avec les siens aussi, et se voit une chance sur deux d’en jouir encore longtemps après. D’où les arcs de triomphes montés sur faits de meurtres.

    Ainsi, parce que rien n’est aussi pertinent en termes de relations immédiates avec une masse qu’une Saint Barthélémy, il y en aura encore. Les Livres ne servant à rien sinon de temps en temps comme prétexte, comme support rhétorique.

    Les trois entretuages que les Français ont vécus, 1789+Terreur ; 1830 et 1848 se sont produits sans besoin des Livres. 
    Et chacune de ces vives relations sont en mémoire de tous. Ce vécu est bien plus important que tout ce que peuvent raconter les Livres.

    Toutes les études qu’on pourra faire sur l’incidence des religions seront à côté de la plaque. Le seul fait d’avoir vécu un véritable bain de sang compte mille fois plus.


    (Même une guerre dont chacun saura qu’il n’en sortira pas vivant, est intéressante à vivre pour tous les soiffards de la relation immédiate par le biais média)



    La longueur de mes textes offre à mes lecteurs le temps de s’imprégner de ce que je met en relief afin qu’il ressente la chose. J’espère que vous aurez eu le temps nécessaire pour commencer à ressentir la jouissance qu’on peut tirer d’un baiser de la mort.

    Si vous avez commencé à entrevoir cette jouissance, vous comprendrez vraiment que les Livres n’y sont pas pour grand chose dans l’état du monde et qu’il ne servirait à rien d’écrire un Livre tout en bisous.






    En attendant que nous soyons devenus un mycélium souterrain, il n’y a qu’un moyen de changer cette situation et elle consiste à ce que les parents s’offrent en accès immédiat à chacun de leurs enfants.

    Or, de nos jours, un père et une mère, se montrent à leurs enfants en étant encombrés de Twitter et autres Facebook. Alors dès leur plus jeune âge, les enfants recherchent la relation immédiate ailleurs par le biais médiatique. Il est toujours possible de se contenter pendant longtemps de la jouissance très intellectuelle que procure la sensation d’immédiateté via le médiatique et en version I Love You.
    Mais il débouche sur quoi cet I Love You virtuel à part d’avoir allumé tous ensemble notre briquet en nous balançant ?

    Dès qu’une occasion se présente de ressentir la plus puissante des sensations qu’offre une Saint Barthémémy bien saignante, ou ne serait-ce qu’une manif bien chaude, les soiffards d’immédiateté n’hésitent pas. Le hooliganisme en est un des mille avatars.


    Vérifiez, les plus grandes saignées se sont produites en internen entre soi. 
    La relation immédiate, c’est avec ses parents, avec les siens qu’on la recherche. Aucun Parisien ne fantasme d’une relation immédiate avec un Massaï. 
    C’est avec les nôtres que nous recherchons la relation immédiate. Le massacre interne est alors la meilleure solution.

    Les pays arabes n’ont pas eu l’occasion de se toucher immédiatement depuis des siècles. Ils n’ont fait que subir nos touchages, ceux des Européens. Là, ils sont en train de se toucher entre eux. 
    Mais je compte bien que les Ricains vont recommencer à se toucher vivement entre eux, que les Chinois vont recommencer à se toucher vivement entre eux, les Russes aussi.
    Ca fait trop longtemps que ces gens ne se sont pas embrassés à mort. (Ce qui n’empêche que pour en arriver à se toucher entre soi, on puisse invoquer un prétexte allant à commencer à toucher quelque exotique)...

    Nous semblons avoir deux sortes de cycles. Un cycle primaire, celui qui génère les générations par périodes de 25 ans, qui est de faible friction. Puis un cycle secondaire, par périodes d’un siècle où il faut une forte friction. Tout ça entre soi, entre gens de même culture.

     

    Les paramécies se multiplient en se divisant, Une devient deux, puis devient 4 ...
    Mais en plus de cette scissiparité, de temps en temps, elles s’accollent à une autre pendant quelques minutes histoire de se mixer leurs chomosomes. Elles vivent dont seules pendant quelques ’générations’ (le terme est impropre) et soudain ont besoin d’un gros bisou qu’on appelle conjugaison. Il y a un cycle primaire distant, isolationniste, et un cycle secondaire très rapproché.








     



  • easy easy 14 novembre 2012 23:53


    «  »«  » les religions monothéistes n’exacerbent-elles pas cette tendance à la jalousie ? «  »« 
    Oui.


     »«  » Une telle religion qui intronise à ce point la jalousie, sans la critiquer directement, n’est-elle pas intrinsèquement mauvaise ? «  »« 

    C’est effectivement un point très important.
    Mais ce n’est peut-être par la clef au sens où les autres dieux n’ont jamais interdit la jalousie aux hommes et qu’ils se sont montrés agressifs entre eux.

    Sur ce plan la grosse différence avec le dieu d’Abraham c’est que les autres dieux, tout en se chamaillant, n’ont jamais semblé vouloir exterminer les autres dieux pour se retrouver seuls. Les dieux des païens n’ont souvent pas grand chose à faire des hommes et ne les considèrent pas comme leur production. Les dieux païens engendrent des dieux ou à la rigueur des demi-dieux, pas des mortels.
    Les Païens sont à leurs dieux ce que les rémoras sont aux requins.

    Un Romain avait donc en tête : Moi+mon esclave+mon ami / Jupiter+Vénus+Mars. Soit deux groupes au sein desquels règnent les relations triangulaires, polygonales.

    Le Romain, n’accède pas directement à Jupiter, ni même à Hercule. Il ne peut accéder à eux que par l’intermédiaire d’un médium et encore il n’est pas certain que ce dernier parle vraiment au dieu. Au fond, le médium n’est sollicité que pour deviner l’avenir. Or Il n’y a quasiment qu’Apollon qui sait l’avenir ; pas les autres dieux.

    Les Romains hésitent peu à dire qu’ils sont descendants de dieux ou demi dieux. Mais aucun n’a l’idée de voir un dieu et encore moins de papoter avec. Pas d’apparition, pas de papotages privatifs. Ca fait qu’aucun Romain n’imagine avoir de rapport privilégié avec un quelconque dieu. (A moins d’en incarner carrément un en manière de pharaon)

    Quand il a en tête son esclave et son ami, un romain peut se dire
      »Oh punaise, j’ai l’impression que mon ami a le béguin avec mon esclave« Il est alors jaloux mais il s’agit d’une jalousie banale, comme celle d’un lion ou d’un cerf.
    Un Romain ne peut penser  »Oh punaise, j’ai l’impression que mon ami a une relation privilégiée avec Vénus«  

    Les païens ne concevant aucune relation privative avec un dieu, ils n’ont aucune envie d’arracher la chemise d’un dieu, de se disputer le privilège de lui laver les pieds ou de lui masser le dos.




    Les abrahamistes ont en tête : Moi+mon esclave+mon ami / Dieu.

    Or leur dieu n’a rien d’autre à foutre que de regarder les hommes et leur parler.

    Puisque Dieu parle et qu’il ne parle pas à d’autres dieux, il parle donc forcément aux hommes.

    Un abrahamiste peut donc concevoir de s’adresser directement à dieu. Il peut le voir, il peut l’entendre, il peut coucher avec, il peut le boire, le manger...
    De sorte qu’il peut penser »Punaise, ya mon ami qui semble avoir une relation privilégiée avec dieu alors que moi je ne l’ai même pas encore vu« 
    Sa jalousie est alors spéciale, métaphysique ; en rien comparable à celle qu’éprouve un cerf.
    C’est une jalousie irréductible à la raison (Car l’ami ne peut pas prouver qu’il n’est pas en relation avec dieu)

    Et puisque l’abrahamiste peut concevoir que son voisin papote avec dieu, il peut aussi concevoir que son voisin papote avec le diable

    C’est la religion de l’hystérie solitaire, sourde, profonde.  »Ha ha Dieu est avec moi mais il m’a dit de n’en rien dire«  

    En fait chacun se sent habitable, habité, mais aussi bien par dieu que par le diable.





    C’est de l’abrahamisme et de lui seul que peuvent surgir des déclinaisons en »Bin moi, j’ai reçu la visite des Martiens"
    C’est dans le pays des Soubirous que surgissent les OVNIS.

    L’abrahamisme est la seule réligion où il est permis de délirer et conseillé d’affabuler avoir vu un mec marcher sur l’eau.


    Au Vietnam, 50 ans plus tôt, il y avait bien 10% des gens qui disaient avoir vu des fantômes (soit spectre blanc soit personne comme jamais décédée).
    Mais jamais personne n’a prétendu avoir vu le moindre dieu, la moindre forme divine, le moindre dragon. (C’est un endroit où toutes les religions du monde sont passées et où il y a tout de même 5% de chrétiens)


    Les Romains paiens n’étaient pas fétichistes. Où ils se rendaient, ils érigeaient un temple à leur dieu, y plaçaient une statue toute neuve et ça le faisait.

    Les Chrétiens sont fétichistes. Le moindre bout de d’ongle, de clou, de croix, de suaire, est pour eux déjà divin. 

    Louis IX, Saint Louis, a fait construire la sainte chapelle pour 40 000 livres tournoi. Il voulait y placer la couronne d’épines achetée 135 000 livres

    Le monde abrahamique est un monde de reliques dont il est très jaloux.
    Mais c’est par ce biais que les villes abrahamistes, dont Paris, ont fini par supplanter Rome.





    Ici, il se répète que les schizophrènes sont 1% partout dans le Monde.
    Possible, mais je n’ai jamais vu à partir de quelle enquête on en a déduit cette constante.
    Je ne serais pas du tout étonné qu’une véritable enquête prouve qu’ils n’existent que chez les gens ayant entendu parler des concepts abrahamistes.



  • easy easy 14 novembre 2012 12:59

    Il y a les religions et il y a ce que les gens en font.
    Et quand ils veulent tuer, ils savent se servir des prétextes de religion

    Mais il est indiscutable que les religions monothéistes où il est question d’un seul dieu jaloux sont celles qui offrent le meilleur prétexte.


    Qu’est au fond une religion au moment où elle sert de prétexte pour tuer ?
    A ce moment là, elle comporte deux aspects :
    Ses aspects fondamentaux et ses aspects de cursus, de parcours.
    Mettons que ses aspects fondamentaux soient à peu près fixes ou gelés (surtout s’ils sont écrits). Alors ses aspects d’application historique ressortent très vivants, changeants.

    Celui qui a envie de massacrer peut utiliser soit les aspects fondamentaux d’une religion soit ses aspects vivants. Il peut dire par exemple « Ces méchants ont persécuté les nôtres en les jetant aux lions. Nous devons nous venger »
    Plus proche de nous, la Shoah, élément historique du judaïsme, peut être utilisée de manière principale par rapport aux éléments fondamentaux de cette religion.


    Même lorsque des éléments historiques d’une religion ne sont pas évoqués au lancement d’une croisade, même lorsqu’il n’est brandi que ses fondamentaux, chacun a en tête quelques éléments historiques et ça ancre ses justifications à participer au massacre.

    Il y a effectivement des religions à fondamentaux très hégémoniques ou impérialistes et ces religions ont immédiatement provoqué des violences lesquelles ont alors constitué des élements historiques valant ensuite prétexte à entêtement, vengeance, déni...Mais que ces élements soient ou non évoqués lors d’un ordre de guerre, ils sont de toutes manières enseignés et connus et participent donc explicitement ou implicitement aux endurcissements des participants au massacre. 


    Serait réellement tolérante une religion qui interdirait très explicitement d’être utilisée de quelque manière que ce soit pour tuer ou réduire qui que ce soit.
    Or ce genre de religion, il s’en est proposé tous les jours entre amis mais ça n’aura jamais intéressé grand monde au-delà. (Le bouddhisme est toutefois proche de cette voie)

    Pour qu’elle ait des chances de succès, une religion doit soit se dire jalouse soit ne pas interdire la jalousie. Une religion qui prônerait d’abord l’anti jalousie serait vouée à l’échec.





    La paramécie, à mon sens, ne pense qu’en Toi-Moi (Elle et l’eau, elle et la bactérie qu’elle mange, elle et le rocher)
    Mais déjà le dindon, le grillon, le suricate, pensent en Toi-Moi-Lui. Ce qui ouvre la voie à la jalousie. Disons que la reproduction sexuée ouvre à la jalousie.


    Nous, les Hommes, nous avons certainement encore des relations dyades (Moi et le rocher contre lequel je viens de me cogner) Mais à l’instant même où je pense « Quel con ! », que l’insulte s’adresse au rocher ou à soi-même, nous utilisons les mots (nous entendons ces mots en notre tête même sans les prononcer)
    Or les mots sont issus de la relation plus-que-dyade, de la relation en triangle, en polygone.
    Dès que nous pensons « Oh que cette fleur est belle, Oh que j’ai soif » nous ne sommes déjà plus dans une relation absolument dyade, immédiate ou directe avec l’objet en question, nous sommes dans une relation médiate. Nous sommes encore immédiatiques pour partie mais dès que nous pensons notre relation, nous sommes médiatiques. Alors, raison de plus, dès que nous parlons, et plus encore dès que nous écrivons, nous sommes très médiatiques.

    Et comme il ne peut pas y avoir de relation à trois (ou plus) sans jalousie...


    Les religions, parce qu’elles ont forcément utilisé le canal des mots (qu’ils soient parolés ou écrits) sont médiatistes. Aucune ne peut nous renvoyer à l’immédiateté de la relation dyade Toi-Moi.
    Toutes les croyances ou religions exacerbent et majorent la relation à trois ou plus. Aucune ne nous dit « Ne considère que ce que tu as là, en face de toi et oublie tout le reste, ne pense même pas, ne compare même pas. Contente-toi de ce qui se présente à toi. Contente-toi de l’immédiateté »

    C’est pourtant dans l’immédiateté absolue qu’on ne ressent plus le temps qui passe, qu’on ne ressent plus la durée, qu’on ne ressent ni la perspective de mourir ni celle de l’éternité.

    C’est en tous cas cela que vit la paramécie (et elle le meurt effectivement pas, elle se divise, devient deux, devient huit...Chacune incarne à la fois l’ancêtre, le père, la soeur, la fille...)

    Ressentir, seulement ressentir, fait disparaître le temps (Il nous arrive, ici et là, de vivre ces situations mais elles sont alors, par essence, indicibles sur le moment)

    Penser ce qu’on ressent fait surgir le temps, conduit à comparer et induit la jalousie, donc le meurtre.


    Comme nous pensons beaucoup, comme nous sommes très médiatiques (nous ne savons pas nous présenter, nous identifier, même in petto, sans utiliser de mots) nous avons des jalousies au regard des perspectives car nous mettons alors en perspective. Nous avons donc envie de tuer (de mille manières, l’incarcération en est une)

    Il nous est possible de bloquer en nous notre envie de tuer, d’écarter, d’éliminer (tous les moustiques, toutes les araignées, tous les cafards, tous les méchants..) en installant en nous des tabous anti-crime.

    Ces tabous pourraient fonctionner.
    Mais si ces tabous nous interdisent de penser « Je vais l’égorger » ils n’interdisent pas de penser et même de dire « Ah la la qu’il m’emmerde ce type qui tire toute la couverture à lui » 
    Les tabous nous bloquent pour une part mais ils laissent la voie libre à toutes les pensées et considérations qui s’en approchent. Alors nous nous autorisons des pensées limites.
    « Bon, OK, je ne vais pas l’égorger mais je vais lui couper la main » 
    « Je ne vais pas le tuer mais je vais participer à sa lapidation en ne jetant sur lui qu’une petite pierre »
    « Je ne vais pas le tuer ni voler ses biens, je vais seulement brûler sa maison »


    Ainsi le biais du collectif, celui même par lequel est arrivé le mot, est celui qui permet le mieux de massacrer sans se sentir transgresseur du tabou interdisant de tuer.
    Comme les religions se proposent de former et de dessiner collectivité ou masse, elles nous médiatisent, elles nous installent des tabous et nous offre les moyens de les contourner de manière collective.

    « Je n’ai pas le droit de tuer ou spolier de manière individuelle mais la collectivité peut le faire à ma place. A moi de la manipuler alors ».
     
    C’est ce qui fonde nos lois religieuses ou laïques.

    La collectivité n’ayant pas de tabous, elle nous fascine et, par imitation-introjection, elle nous médiatise encore plus que par les seuls mots et idéations qu’elle nous livre déjà.
    La communauté surpense, surdit, surénonce, suragit et surcondamne. Chacun le sait, chacun en a peur et chacun s’y blottit.



    Plus tard, en devenant des smartphones, en devenant la Toile, (plus de corps en viande, même plus de corps sous forme de robot, toutes les émotions obtenues de manière artificielle et illimitée) nous ne connaîtrons plus la jalousie. Peut-être y aura-t-il encore des gens en viande qui se jalouseront à la surface de la Terre mais d’autres seront dans le sol, en sorte de mycélium, invisibles et éternels.

    Intuitivement, il me semble que ce passage de notre état en viande de 70 kilos à notre état à la fois nanométrique et diffus ne se fera pas au terme d’une progression technologique linéaire, selon la progression actuelle (qui va encore trop en direction des droïdes) mais au terme d’une brusque reconsidération des choses. Je veux dire que pendant peut-être 50 ans on va continuer d’aller en direction droïdique lorsque soudain, certains découvriront une voie nanométrique qui ressortira vraiment révolutionnaire et en peu de temps, chacun s’y sera converti.



  • easy easy 12 novembre 2012 20:29

    Le communautarisme de tous les stigmatisés du monde est de première logique défensive (Etant bien entendu que toute défense peut passer agressive, ceux qui ont un chat le savent)

    Une communauté n’est jamais dévolue à s’intégrer pour la simple raison qu’elle ne se forme qu’à partir des ultimes possibilités de chacun de céder encore quelque chose au risque d’y laisser son âme. 

    Dans son enfance française, chacun a d’abord essayé de faire partie du troupeau. Chacun a mis énormément d’eau dans son vin pour être comme tout le monde. Arrive un moment où cette mascarade de plus en plus lourde devient insupportable. « Je veux bien céder sur tout mais pas sur ce point qui m’est capital »

    Une fois une communauté formée sur la base du rassemblement de ces individus qui sont déjà allés au plus loin de leur possible (comme les mutins d’un navire ou d’une tranchée) il est hors de question qu’elle cède un pouce de terrain, qu’elle s’intègre, qu’elle se dissolve dans la masse.

    Cela dit, si l’on peut accorder des caractéristiques à la communauté LGBT, elles sont, au delà de quelques manifestations bruyantes et urbaines, fondamentalement hyper privatives. Le coeur de cette religion se situe au lit et à deux. Plus privatif que ça tu meurs. C’est donc, en dépit de ses aspects urbains quelque peu colorés, une des communautés les plus intégrées et ses membres (qui ne sont pas du tout encartés, qui entrent et sortent de plein gré quand ils veulent) sont de mille avis, des plus militants aux plus discrets (ce qui n’était pas le cas des communistes).


    En Pologne, il existe dans quelques villes des bandes de fanatiques de foot-qui-doit-virer-en-bagarre. Ces Hooligans qui n’ont aucune dévolution à céder un pouce de terrain, au prix de leur vie, ont le coeur de leur religion placé sur et autour des stades où il s’agit de cogner, de casser. Dans le privé, au lit, rien de spécial, ils sont comme tout le monde.A



  • easy easy 12 novembre 2012 19:23


    Définition de mariage trouvée sur le net

    «  » Union entre un homme et une femme, consacrée par une déclaration solennelle (célébration) reçue par un officier de l’état civil (le maire, l’un de ses adjoints ou une personne qu’il délègue). Le mariage confère aux époux des droits et des devoirs réciproques : respect, assistance, secours, fidélité, contribution aux charges du mariage, éducation et entretien en commun des enfants, solidarité pour les dettes du ménage...«  »« 

    Ici, il est précisé homme + femme. mais on peut trouver des définitions où l’on aura zappé cette évidence en ne mentionnant que »deux personnes«  

    Je laisse ce point H+F de côté provisoirement

    Je considère d’abord l’autre point : que fait le mariage ?. 
    Le mariage consacre une union.
    Pourquoi une union doit-elle être consacrée ou pourquoi certains ont envie de la faire consacrer ?
    Mystère
    On peut avancer mille réponses, dont beaucoup matérialistes, on parlera aussi d’engagement de fidélité mais on n’épuisera jamais cette question

    Ensuite et ensuite seulement, viennent les conséquences de cette consécration. 
    Les époux sont tenus de ... 

    Un temps on parlait d’obéissance de l’un à l’autre (autant dire de l’une à l’autre).
    Un autre temps on ne parle que d’égalitarisme. 
    Voilà déjà un argument intéressant à exploiter par les LGBT : l’égalitarisme à la place de l’obéissance de l’un à l’autre. L’égalitarisme à la place d’une définition différente des rôles. 

    Puis arrive la question des enfants et là, il n’y a que le point de la responsabilité des parents à les cocooner qui est mentionné. On verse dans l’économique et les enfants n’ont aucun devoir.
    Mais là encore, il y avait un temps où il était question que les parents aient pour rôle de conduire leurs enfants à la religion, la bonne religion. Que les enfants doivent obéissance aux parents (en fait on constituait à la fois le culte et la chaîne de l’obéissance)
    Et un autre temps où il n’y a plus cette obligation de catéchisme ni d’obéissance de personne.
    Exit le prosélytisme ou l’endoctrinement.
    Voilà encore un argument intéressant à exploiter pour les LGBT. Bin oui, si l’obéissance n’est plus de mise, pourquoi le conservatisme le serait-il. Pourquoi faudrait-il faire comme nos parents, comme les anciens ?

    Mais surtout, s’il est dit la co-responsabilité des parents face aux enfants, la naissance de ces derniers ne ressort pas obligatoire. Certes on les évoque car il arrive souvent que des enfants surgissent d’un mariage, m’enfin il n’y a aucune clause de nullité de l’union s’il ne naît pas d’enfant. 
    Et cela alors que l’infertilité était autrefois rédhibitoire, en tous cas pour les rois et princes. Pour

    Si l’apparition d’un enfant n’est plus obligatoire pour maintenir le couple, si l’infertilité n’est plus une clause d’annulation ou de divorce, ça veut dire qu’on peut unir deux personnes réputées infertiles, par exemple deux personnes sans jambes ni bassin.
    Ca veut dire que le mariage ne consacre que l’union sans le moindre projet démographique, hors cadre social ou nationaliste alors. Ca veut dire que la mariage ne s’inscrit plus dans un programme étatique et que les mariés ne doivent rien à la Nation. Ce qui veut dire aussi que personne n’est obligé de se marier sous l’effet d’une moindre pression sociale. 

    (Ça peut vouloir dire aussi que ceux qui font des enfants ne sont pas tenus de les livrer à la Nation. Ce qui colle avec la fin du Service Militaire obligatoire et peut-être bientôt de l’Ecole, le plus gros budget de l’Etat. Y aura-t-il mobilisation obligatoire en cas de guerre ? Comment vont réagir les parents en cas de mobilisation ?)

    Voilà qui ouvre un boulevard aux LGBT, y compris pour éduquer leurs enfants (car certains en ont déjà vraiment à eux mais avec un autre partenaire) dans des écoles spéciales.

    Il y a eu des modifications dans la définition du mariage, j’en ai évoqué certaines et j’en ai zappé d’autres dont celle de la dot dont le défaut de versement annulait tout.

    Nous nous sommes faits à ces différentes modifications, que nous soyons croyants ou non, que nous ayons des enfants ou non.
    Alors la modification de la mention homme + femme peut très bien se faire au même titre que les précédentes modifications. On peut passer à la mention »Union entre deux individus"

    D’autant que dans l’ensemble des LGBT, il y a les Trans dont personne n’ose disputer le droit et la légitimité de changer de sexe ou de le préciser. Car grâce à la Toile, chacun découvre qu’il n’y a pas de zizi standard et que comme le disait déjà Perret, il y en a de toutes sortes. Au point qu’entre petit pénis et gros clito, on se retrouve perplexe. 




    Comment pouvons-nous prétendre vouloir le bonheur des chômeurs, des malades, des SDF, des personnes seules alors que nous rendons 4 millions de personnes malheureuses rien qu’en leur refusant le droit de faire consacrer leur mariage au même titre que le nôtre.

    Puisque nous sommes dans une société qui dépense énormément pour offrir le meilleur cadre de vie aux trisomiques et autres phénylcétonuriques, puisque nous sommes à accepter que des handicapés de toutes sortes puissent se marier dès lors qu’ils ont un QI situé dans l’écart type, puisque nous acceptons aussi que des gens à sexe pas clair puissent accéder en tous les endroits et droits, puisque nous acceptons aussi que les Bi puissent se marier, pourquoi interdisons-nous aux L et G d’accéder eux aussi à tous les endroits et droits de notre société ? 
    Faut-il les obliger à changer leur sexe, à se déguiser avant le mariage pour pouvoir se marier et ensuite le rechanger ? 

    Interdire l’accès au mariage aux L et G revient à n’accepter que les mariages entre gens d’allure correcte mais cachant en réalité leur jeu. 
    Ce qui est le cas depuis la nuit des temps.

    Car innombrables ont été les couples H F joliment mariés en fanfares et valses à quatre temps qui se sont ensuite avérés tenir de la carpe et du lapin. 
    Pour les gueux, je n’en sais rien, mais la moitié des rois et princes de France ont fait de somptueux mariages alors qu’ils étaient L, G, B ou T.
    Comme après leur mariage, on a parfois eu des doutes, seule la survenue d’enfant les blanchissait. Il suffisait d’une fertilisation extra conjugale de l’épouse pour sanctifier les époux. Autrement dit, c’était l’adultère fertile de l’épouse voire du mari qui, grâce à la naissance du bâtard, validait un mariage lapin-carpe ou stérile !

    Ce qui serait un peu plus difficile de nos jours avec l’ADN (Si Dati peut récupérer une moindre miette du corps de Desseigne, il est mal)



    Au moins, des L ou des G qui se marient sont-ils honnêtes. S’ils surprennent après leur mariage en devenant hétéros, ça ne sera pas une mauvaise surprise pour la majorité des gens. 

    Il semble que de nos jours, la seule chose qui annule un mariage ou autorise le divorce à partir de faits sexuels entre les deux protagonistes est l’absence de faits sexuels. De ce côté là, avec les L et G, on ne risque pas trop de déceptions. S’ils ont le courage de faire leur coming out, c’est parce qu’ils en veulent du sexe et qu’ils se sont bien entraînés avant. 





    Cela dit, c’est une excellente chose qu’il y ait tant d’objections à la modification de la loi sur le mariage. Pour qu’une chose ait de la valeur, il faut qu’elle ait résulté d’âpres luttes, si possible à mort ou presque-mort puisque la vie est la valeur suprême. 

    Je félicite les réactionnaires de camper sur leurs positions et je souhaite aux LGBT de finir par l’emporter. 



  • easy easy 11 novembre 2012 15:19



    Bonjour Romain.

    Je vous renouvelle mes félicitations et remerciements


    Le célinien c’est celui qui, au moment où chacun en est à jouer du clairon, à déposer des couronnes sur les monuments aux morts, ose dire « Foutaises ! »



    Mais j’ai toujours une vision dynamique, historiciste, des choses. Je ne connais pas l’objectif seul, je ne connais que le cheminement.

    Céline seul ne m’intéresse pas et d’ailleurs il ne pourrait pas exister.
    Il me faut Mangin + Céline. Il me faut Bigeard + Ferrat. Il me faut Michel Sardou et Coluche.

    Il me faut Juluch et Romain Desbois.
    Il me faut tout le monde pour voir à la fois réalité et sens.




    Reprenons le duel entre Lifar et Cuevas (dernier duel officiel il me semble)

    Je vous ai raconté comment ça s’était terminé.
    Or cette fin seule ne m’intéresse pas. Elle ne me dirait rien de l’être humain et elle ne pourrait pas exister sans son début.
    Qu’est Curiosity sur Mars s’il n’y avait pas non-Curiosity avant ? S’il n’y avait pas eu autre fois l’impossibilité de le réaliser et même de le concevoir ? Curiosity est pour moi une histoire, un cheminement en une de ses étapes. Ce robot est à mes yeux rattaché et indissociable du passé, de toute l’histoire de l’aviation.

    Il a fallu que Lifar et Cuevas se fussent pris de bec en public (orgueil de chacun alors mis à vif et impossiblité de reculer) pour démarrer cette histoire dont j’aime la fin. Il a fallu qu’ils risquassent la mort mutuelle, il a fallu qu’ils s’épargnassent, qu’ils rentrassent chez eux les jambes en coton, pour que dans la nuit, chacun ait envie d’aller embrasser l’autre. « Merci de m’avoir épargné. Nous avons été fous »

    Je tiens à cette belle fin mais je tiens donc aussi à son début pas rigolo du tout.

    Je ne peux donc pas dire « Il faut que les hommes s’embrassent au lieu de se taper dessus ». Ça serait puéril et insensé de dire ça. Insensé de dire « Il faut vivre en paix »

    Je peux dire « Soyons pacifistes. Le cas échéant, acculés, soyons violents mais visons toujours de saisir la première occasion venue, de seconde en seconde, pour reculer de forfanterie, pour finir pacifiés et tous en vie sauve ».
    Je ne peux pas dire « Ne soyons jamais violents » car ça n’a jamais existé, sinon à se faire flinguer tels les Indiens de la marche du sel.

    Je ne peux pas dire « Cheminons en paix » mais je peux dire « Semons notre chemin guerrier de gestes de paix ».




    La réalité nous oblige à constater que chacun a mille occasions de passer agressif ne serait-ce que pour défendre sa peau ou celle de son gosse. Il ne faut donc pas fantasmer d’un monde sans violence. Mais on peut fantasmer que les épisodes violents se terminent comme dans le cas Lifar Cuevas.



    Vous parlez du foot comme alernative aux bagarres.

    Prenons alors le baby-foot pour régler les conflits entre deux personnes.

    Pourquoi pas.

    Mais nous ne devons pas perdre de vue le fait suivant : Ce que nous avons à défendre le plus c’est notre vie (ne serait-ce que parce que notre mère nous a foutu cette idée dans le crâne).
    Comme il y a compétitions entre nous, la question de notre vie est en fait toujours en jeu, toujours présente en arrière-plan de tout conflit.
    Si nous réglons nos conflits les plus graves par un lancer de noyaux de cerises, nous serons trop loin de la mise en jeu de notre vie et le perdant de la partie de noyaux exigera forcément une épreuve plus dangereuse.

    Un duel consistant à parcourir 50 m en vélo sur le sommet d’un mur de 20m de haut alors.

    Duel au foot, OK mais ça existe.
    Un cran plus haut duel à sauter d’un plongeoir de 15m
    Un cran plus haut, cran maximal, duel à l’épée au premier sang.



    Il faut admettre que nos conflits soient tous réglés par un duel mettant en jeu notre vie ou quelque chose de très proche.
    Le duel à l’épée et au premier sang apporte une des meilleures réponses à ce besoin.

    Je regrette que les Chefs aient réussi à interdire ces duels au premier sang qui ne faisaient quasiment jamais de morts.
    Je regrette que les Chefs aient su nous imposer le service militaire, de devoir de nous battre à mort pour quelque raison d’Etat. A nous retrouver à nous entretuer par millions, même quand nous n’avons aucune dent contre quiconque, même quand nous avons abusé de personne, même quand nous n’avons que des amis. A devoir bombarder même nos amis qui se retrouvent enrôlés dans le camp d’en face. 



    Si un peuple convient de placer au-dessus de tout le duel au premier sang, vraiment au-dessus de tout, les gens n’iront pas directement à ce maximum.
    Ils vont se chamailler de milles manières avant d’en arriver à l’épée premier sang car ça n’amuse personne d’être blessé. 
    Il y aura donc de temps en temps seulement des duels et chacun tremblera tout en se sentant mutuellement humain, non fou, non jusqu’auboutiste puisque premier sang seulement. 

    Il faudrait que le peuple se ressaisisse et place au-dessus de tout le principe du premier sang seulement. C’est le seul moyen de faire ressortir qu’en aucun cas, même au sujet d’une désertion, on ne doit aller à tuer.
    C’est le duel au premier sang qui permettra à chaque gueux de jeter son gant à n’importe quel prince ou milliardaire.
    Ca diminuera immédiatement les écarts sociaux car chacun supportera d’avoir un ou deux ennemis (parce qu’il aura quelque peu abusé d’eux) mais pas 300 000. Un oiu deux duels tous les dix ans, c’est jouable, 300 000 non.

    Si les duels au premier sang sont non seulement autorisés mais brandis en Chose suprême, nous éviterons les mille insultes que nous nous lançons quotidiennement puisque chaque insulteur saura qu’il pourrait se prendre le gant de l’autre dans la figure.

    Ici, personne n’aurait osé vous insulter. Car doué ou pas à l’épée (nul doute que chacun s’y entraînera alors) chacun peut toujours, au gré du hasard, infliger à l’autre une blessure (qu’on pourrait, par l’entremise de quelque sorte d’armure, limiter aux seuls membres). 


    Actuellement, à défaut du droit de duel, nous ne tuons plus nos rivaux que par le biais de l’Etat, par le canal de la Justice. Nous plaçons alors notre cible, une personne seule, face à un énorme Goliath. Ce n’est pas équitable, c’est lâche et ça ouvre un boulevard à des tas de comportements hypocrites.

    S’il n’y avait plus que les duels au sommet de tout, les chefs règleraient leurs différends en s’escrimant entre eux, sans intermédiaires et il n’y aurait plus de guerres.

    Ce sont les chefs, ceux qui peuvent utiliser les effets de masses, qui ont tout intérêt à interdire les duels. 


    Si quelqu’un me jette le gant dans un contexte de duel au premier sang érigé en chose suprême, je ne me verrais aucune raison de me suicider. Au contraire, j’aurais plaisir à continuer de vivre dans un monde où l’on ne conçoit pas de tuer, même aiu pire des haines.

    Alors que si je me vois emmené par les gendarmes pour aller faire la guerre, je trouverais le suicide excellente solution pour sortir au plus vite et sans tuer personne de ce monde qui préfère l’orgueil à la pitié.




  • easy easy 11 novembre 2012 13:44

    «  »En plus, qu’entends-tu par « homme non socialisé ? » (héhé) ça doit être très difficile voir impossible d’en trouver car même les hominidés et les animaux en général sont socialisés !«  »« 

    Socialisé ?
    C’est concevoir le tiers et lui accorder importance.

    Posons que le tigre ne soit pas socialisé. Il ne voit que lui et un autre, lui et des autres. Qui ressortent proies, danger, neutres)
    Posons que le lion soit socialisé. Il se voit, il voit un autre, il voit les autres (comme le tigre). Mais ne considère pas que les interactions entre ces autres et lui, il considère aussi les interactions entre ces autres entre eux. »Cette femelle de mon groupe pourrait copuler avec cet autre mâle là-bas, au loin« 
    Le lion agit donc sur ces deux autres, la lionne et l’autre lion au loin, de sorte que...

    Le tigre n’aurait que des relations directes, dyadistes en Toi-Moi. Le lion aurait des relations d’allure directes mais finalement toujours indirectes, même quand il copule avec une lionne, tant la composante indirecte devient omniprésente. Il en vient alors à chasser pour un autre.

    En fait, le tigre a tout de même des visions tiersistes »Je défends mon Territoire de l’envie d’un Autre de le monopoliser« 

    Chez toutes les bestioles, il y aurait une part de tiersage qui interviendrait par exemple au niveau de l’enfantement. »Je ramène Poisson pour mon Petit« 
    Mais paradoxalement peut-être, chez les mammifères qui allaitent, le tiers qu’est le Poisson disparaît »Je nourris mon Petit« 

    Le tiersage des pensées est fréquent mais pas systématique.

    Chez les zèbres, qui ne peuvent pas du tout se manger entre eux, le tiersage semble ne pas exister  »Je copule avec Toi«    »Je suis (du verbe suivre) le Troupeau« . Ils vivent en troupeau mais ce n’est pas de la socialisation de même que les sardines qui vivent en bandes. Alors qu’ils n’ont de visions que dyadiste, ils ne craignent rien de leurs congénères, ils ne peuvent pas se cannibaliser. (Les sardines, comme d’autres bestioles vivant en bandes, peuvent se cannibaliser les oeufs ou alevins mais ça les indiffère puisqu’ils n’ont pas d’attachements filiaux)
    Les hyménoptères, très socialisées, sont parfaitement capables de se nourrir de leurs congénères. Il leur faut sortir de la vision dyadiste pour protéger leurs larves trop fixes et trop longtemps vulnérables. La société leur devient essentielle. 

    Les singes, capables de se nourrir de cannibalisme, mais capables de se nourrir de végétaux et de larves, ont également intérêt à concevoir Lui, le groupe. 
    Les Homminidés, pareil.

    Un être humain non socialisé serait quelqu’un qui ne concevrait que »Moi-Toi« . Il pourrait aisément passer cannibale. Ce qui est stressant. Les êtres humains sont donc tous socialisés, à quelques exceptions près. Ils ont tous les moments à vision plutpot dyadiste, par exemple quand ils copulent et allaitent mais le fond tiers est toujours à leur esprit. Ils sont donc jaloux.

    Et le fait de parler, d’utiliser une langue, démontre déjà qu’un être humain pratique le tiersage et socialise. »J’utilise la Langue, pour agir sur Toi« 
    Plus un individu parle, plus il témoigne de sa socialisation (Et Hitler était très socialisé)


     »«  »« Or selon moi il est même omniprésent ! Dans les exemples de »sacrifice virtuel« cités plus haut, dans les nouvelles de crimes, de guerres et d’attentats que l’on consomme tous les jours ! »«  »« 

    Je partage cet avis.




     »«  » Si ça continue dans ce sens, on va vers une décomplexion des rapports bourreau/victime, puisque la raison économique primera sur tout droit humain.«  »« 

    Les critères qui font un bourreau et une victime ont changé, changent et changeront mais tant qu’il y aura une vision tiercée, il y aura, en plus de Toi et Moi un Tiers très gros, très puissant puisque c’est tous les autres et il y aura donc un Jugement au-delà de Toi, et Moi. Ce Tiers extérieur comprend que sa caractéristique intellectuelle (en plus de sa Force physique) est de Juger de manière quasiment absolue.

    Quand deux personnes sont en face à face, chacun a certes un jugement sur l’autre mais chacun considère que ce jugement de l’autre n’a pas forcément de Valeur impérieuse ou absolue. Alors que quand le Tiers s’en mêle, son Jugement a valeur d’absolu. Du coup, si ce Tiers dit qui est victime qui est bourreau, son Jugement ressort Valable, Considérable.

    Tant que chacun de nous sera sous la forme physique actuelle, donc vulnérable au meurtre, il y aura désignation de victime et bourreau mais sur divers plans, qui changeront tout en étant fondés sur le meurtre.

     


     »«  »« Et de cela, de ce sadisme essentiellement nécessaire, »Orwell« ou Huxley en parlent peu. C’est un peu comme ce que Girard énonce, à savoir que les écrivains ont de l’avance sur les anthropologues et les psychanalystes pour ce qui touche à l’humain. Maintenant ce sont les cinéastes qui ont de l’avance sur les écrivains ! »«  »

    Très pertinent !




  • easy easy 11 novembre 2012 12:02

    J’admire la détermination de Romain Desbois qui se retrouve être le seul à réagir en célinien.


    Pour changer d’horizon tant celui de la Marne nous hystérise et en écho à ce qu’avait relevé Médi sur un autre topique

    «  »« Et de cela, de ce sadisme essentiellement nécessaire, »Orwell« ou Huxley en parlent peu. C’est un peu comme ce que Girard énonce, à savoir que les écrivains ont de l’avance sur les anthropologues et les psychanalystes pour ce qui touche à l’humain. Maintenant ce sont les cinéastes qui ont de l’avance sur les écrivains ! »«  »« 

    je cite le film »Hara kiri : Mort d’un samourai" où l’auteur met en balance l’honneur du guerrier et sa miséricorde.

    La balance, l’équilibre, la pondération, c’est au fond ce que nous espérons de chacun lorsque nous nous retrouvons sous son autorité, sa domination, sa force, son pouvoir.

    Et la présence de Romain Desbois sauve ici ce principe. Sans lui, pas de balance, tout pour un seul plateau.

    Romain seul, ici, ça ne le ferait pas. Mais Juluch seul, ici, ça ne le ferait pas non plus.

    Moi, c’est la guerre du Vietnam que j’ai vécue mais toutes les guerres hantent mon esprit, dont celle de 14-18 et des gueules cassées j’en ai vu deux. J’avais été très intéressé par la médecine de guerre, de celle de Dunant à la chirurgie réparatrice de 14-18 et je trouve que les gougouttes en silicone en sont des avatars. (je n’ai pas de doute que dans deux siècles, nous serons nos smarphones, donc à la fois synhétiques, très petits et partout à la fois, immortels)

    Je comprends parfaitement qu’un chef de guerre, qu’un Mangin, qu’un shogun, qu’un Bigeard, ne puisse que tenir un discours ultra. C’est injouable de tenir des soldats sans ce jusqu’au boutisme, sans cette folie. Un général ne peut que tenir des discours ultra guerriers, absolument sacrificiels. 
    Il doit aussi, quand se présentent des cas particuliers, faire exemple de manière ultra. Donc se montrer dur envers les déserteurs ou objecteurs de conscience.

    Mais jusqu’à une certaine limite.
    Il faut qu’il y ait un moment où il doit lâcher prise et reculer de son absolutisme, sinon il est fou. Aussi volontaire soit-il à sa propre mort, il est fou à lier s’il ne cède jamais. 

    Quel est ce moment, ce cas de figure où le chef doit baisser son bras et se montrer compatissant ?
    C’est à lui d’en juger.
    Ce doit être une affaire personnelle. Il vaut mieux pour chacun de nous d’avoir l’impression que nous avons tous une conscience propre, une éthique individuelle et qu’elle nous incite à lâcher prise à un certain moment. A découvrir alors ce moment.

    Surprise.
    Ce doit être une surprise.

    Ce seuil du lâcher prise ne doit pas être normalisé. C’est en restant une affaire individuelle, identitaire, personnelle que nous avons l’impression d’être restés humains au sens de la générosité envers la vie, au sens de la générosité à épargner la vie de celui qu’on tient sous notre lame ou au bout de notre corde (que ce soit en contexte de bataille ou en contexte judiciaire)

    Ça fait qu’au bilan, ce qui compte pour moi, pour ne pas en devenir fou devant le spectacle de la guerre, c’est de voir qu’il y a des gens d’avis, d’éthique, de limites, de seuils différents. Je veux bien partir au combat avec des Juluch mais à condition qu’il y ait aussi des Romain Desbois. 
    J’aimerais autant qu’il y en ait moit-moit et dans chaque camp.

    Mais je préfère nettement toutes les relations les plus dyades ou binomiales possibles.
    A deux, en face à face, c’est mieux.
    J’aime bien les duels à l’épée, avec l’honneur placé sur le principe du premier sang (qui suppose donc clairement qu’il n’est pas fou, qu’il inclut l’épargne de la vie)
    Et le cas du duel entre Cuevas et Lifar.
    Premier temps, ils s’escriment, l’un blesse l’autre, le combat cesse
    Le lendemain, ils pleurent dans les bras l’un de l’autre.

    Ce qui est possible entre deux personnes devrait nous servir de modèle pour établir nos concepts de masse. Nous devrions concevoir nos sociétés en copiant au plus près ce qui se passe entre deux personnes. Or ce n’est pas ce qui se passe. Nous avons conçu des sociétés qui agissent de manière très différente alors nous les trouvons cruelles. Mais elles sont tant d’autorités, tant de valeurs sont brandies par elles que nous les adoptons de manière individuelle.
    La société a une mentalité qui n’est pas celle d’un individu en face d’un individu. La société n’est plus que face à elle-même. Elle ne croit qu’en elle, se suffit à elle-même. Elle est folle de narcissisme. Et nous, les individus, nous l’imitons tant elle a d’Autorités et de Pouvoirs.
    Fascinés par la société, nous calquons notre mentalité sur elle et lui ressemblons de plus en plus, au fil de notre adolescence. Nous ne lui ressemblons pas en termes d’objectifs, nous sommes même souvent opposés à ses choix mais nous lui ressemblons dans l’absolutisme, nous devenons durs, nous ne montrons pas nos limites, nous ne montrons pas que nous avons un seuil au-delà duquel nous renonçons. Nous nous montrons individuellement trop ultras, trop jusqu’au boutistes ; alors que nous ne sommes pas des généraux, pas même des sergents.
    (Tristane Banon est un exemple qui illustre mon propos, mais Françoise Bettancourt pareil, Delarue pareil, Sheila pareil...Et Samantha Geimer est un parfait contre exemple en son affaire contre Polanski)





  • easy easy 10 novembre 2012 17:42


    Entre Europe et Chine, nous avons eu l’idée de développer fortement le commerce à distance, donc le néo cannibalisme qui aura permis de remplacer le cannibalisme. Mais imaginons bien les énormes risques que prenaient les marchands, y compris entre Paris et Meaux (Forêt de Bondy)
    Ce commerce tiercé ne s’est pas développé un un jour et il est longtemps resté des pratiques cannibales, même ici

    Que ce soit le cannibalisme résiduel par ici ou celui des Amériques ou encore d’ailleurs, il fallait, afin de contourner le risque de se faire bouffer par son voisin, le conditionner.
    Une des premières conditions pour bouffer quelqu’un, la plus basique, consistait à bouffer ceux des autres bleds, pas ceux de notre village. On pourrait même dire « On mange ceux qui ne parlent pas notre langue ». Fondements du racisme ou de la xènophobie.

    Plus les gens se sont nationalisés, plus la notion d’ennemis de bleds voisins s’est estompée, plus il a fallu inventer des conditions d’exception. On pouvait éventuellement bouffer des gens de notre village à condition que ...Lesquelles conditions étaient appréciées par la communauté.

    C’est cette nécessaire complication dans les conditions qui aura rendu les actes de cannibalisme de plus en plus transcendants. On finissait par ne plus manger un type pour se nourrir mais pour prendre son énergie, son courage, sa force, sa valeur. Au point que les Jivaros ne tuaient plus que pour piquer les têtes brandies en trophées, de même que les Peaux-Rouges avec leurs scalps) 


    Pas question de vivre les uns sur les autres si chacun peut bouffer son voisin sans conditions.
     


    Quand ils partaient dans le grand-nord, les trappeurs du genre John Jacob Astor escomptaient tuer des animaux à fourrure eux-mêmes.
    Mais les Indiens voulaient prélever leur scalp.
    Nos trappeurs ont donc dû éveiller les Indiens au commerce tiercé "Ramenez-nous des peaux et nous vous livrerons des fusils, de l’alcool.
    Pour ces trappeur plutôt négociants, une fois leur scalp sauvé, le problème consistait à fournir assez d’alcool mais pas trop car un Peau-Rouge ivrogne ne parvient plus à ramener de peaux.


    Alors qu’il n’y avait que 1000 km entre la source d’approvisionnement et le point de vente, ce commerce avec cloisonnement a été si lucratif qu’en dix ans JJ Astor est devenu millionnaire.




  • easy easy 10 novembre 2012 17:02

    Des colonisateurs, il y en a eu depuis 5000 ans. Chacun d’eux (en tant que groupe) se posait en tigre, en dragon, en lion, en aigle, en prédateur, en féroce conquérant dont un certain Guillaume.
    Même Napoléon en était encore à « Je suis le plus fort donc.. » Lui aussi brandissait des aigles impériales qui disaient clairement son mental de prédateur. Il n’était pas faux-cul.

    Il était impossible de faire procès à ces colonisateurs se posant eux-mêmes en Attila. On pouvait en être révolté, choqué, très malheureux mais on ne pouvait que brandir les armes pas faire procès. (Il a été impossible de faire le procès du nazisme en son seul volet colonialiste ou hégémoniste puisqu’il ne prétendait pas le contraire).


    Mais après Napoléon 1er, a surgi une nouvelle manière de se présenter et les Français l’ont adorée « Je suis l’Archange. Je viens vous sauver des ténèbres. Je vous apporte la lumière. Je suis votre Papa. Je viens vous rendre civilisés, prospères. Je vous apporte la Justice, la Liberté, la Fraternité ». La France aura été le seul colonisateur de l’Histoire à avoir trimballé à travers les océans l’instrument de sa Justice la plus dure, la veuve (deux unités rien que pour l’Indochine). Justice française ta ra ta ta, Justice française, ta ra ta ta !

    Il est tout à fait possible de réclamer Justice à un colonisateur qui s’est posé en dieu de Justice et qui a tué, pillé, violé, incendié, spolié. Aussi bien au cas par cas que globalement.

    Quand on parie au Loto et qu’on perd, on ne peut pas faire de procès car la Française des jeux n’a pas promis le gain.
    La France avait promis la félicité, le bonheur, bla bli bla blo ; il est donc possible de lui faire procès pour engagement non tenu. 






    D’autre part, s’il est possible de faire procès à quelqu’un qui s’est posé en Archange alors qu’il a tué, il faut encore que le notion de procès ait cours.

    Or que se passe-t-il sur ce point ?
    Et bien au fur et à mesure de leur indépendance, les ex colonies ont adopté le code des lois Françaises c’est-à-dire que notre concept de Justice s’est répandu partout, surtout chez nos anciens colonisés.
    Et ici, dans notre hexagone ?
    Et bien nous avons continué à brandir le mot Justice à tout propos, même entre ex. amoureux, même entre parents et enfants. Procès, procès, procès, chacun n’a plus que ce mot à la bouche avec celui de Justice, bien entendu.

    Des Parisiens se font procès en famille, d’une génération à une autre (Dessange, Cousteau, Bettancourt, Herzog, Sheila, Delarue...) et pour du fric.
    Alors des fils ou petits-fils de colonisés abusés à mort par l’Archange réclament eux aussi cette fameuse Justice.

    La France avait colonisé en prétendant à la Justice. Elle compte aujourd’hui des Français dont les parents ont été abusés par cette prétention. Elle prétend toujours savoir juger. Il est donc logique que des gens l’interpellent en Justice.



  • easy easy 10 novembre 2012 16:05

    Le constat d’Huxley est valide mais incomplet. Parce qu’il est incomplet, parce qu’il ne montre que les perversions de notre société, il offre un boulevard à ceux qui fantasment d’une révolution.

    Or avant de faire une révolution, il faut faire un bilan complet de la situation actuelle. Il faut compléter ce que Huxley n’a pas dit.
    Si l’on ne fait pas le bilan complet, si l’on n’examine pas ce qu’il en serait sans ce panurgisme, on va en un éclair à croire qu’on peut conserver le concept de société mais l’orienter différemment pour aboutir au bonheur. Ce que s’empressent de faire les révolutionnaires en herbe.

    A quoi sert le fait de vivre en société ?
    Il y a deux millions de réponses à cette question puisque nous vivons en société depuis des millénaires et que nous avons tout bâti sur ce principe. (Il y a par exemple le fait de la spécialisation : La vie en société permettrait l’optimisation des compétences de chacun)
    Il ne faut pas se perdre à examiner ces deux millions de réponses car elles sont filles de la société et on virerait alors forcément au sophisme ou à l’ouroboros.
     
    Il faut essayer de trouver la cause première. Il faut essayer de trouver cette cause qui nous a conduits à accepter de vivre comme des ’moutons’ (à quelques éclats d’humeur et suicides près)

    Qu’est-ce qui peut y avoir chez l’homme non socialisé de si effrayant ou repoussant que nous ayons convenu d’un modus vivendi de ’moutons’ ?

    Probablement le cannibalisme.

    Je ne vais pas exploser ici les arguments que j’ai trouvés en ce sens mais vous inviter seulement à partir de ce fait comme postulat. D’autant que s’il n’est pas premier, il n’est pas loin derrière.

    Il a fallu trouver le moyen de parvenir à ne plus avoir une peur énorme des dents de nos congénères, il nous a fallu inventer le sourire.

    Et il nous a fallu détourner notre cannibalisme primaire en un cannibalisme secondaire puis tertiaire.
    La classification des secteurs d’activités humaines en secteur primaire, secteur secondaire et secteur tertiaire, traduit le fait que nous nous sommes mis à pratiquer une cannibalisation indirecte et de plus en plus indirecte.
    Ce n’est plus la viande de nos congénères que nous visons mais, comme pour nos chevaux, leur travail.


    Pourquoi manger cet homme alors que je peux en faire le porcher qui me livrera de bonnes saucisses ?


    Le jeu social consiste à cannibaliser l’autre en ce qu’il accepte de se faire croquer.

    Comme chacun préfère se faire croquer son travail que sa vie, ce jeu arrange tout le monde. Et voilà l’être humain devenu premier être vivant à pratiquer l’échange de nourritures (posées en tiers car on n’offre pas son bras à manger), de productions (posées en tiers car on n’offre pas ses productions corporelles à consommer. Encore qu’il y ait des exceptions, tel le sang et certains organes désormais).

     
    Il va de soi que le porcher veut bien se faire croquer son boulot à condition que le forgeron accepte de se faire croquer lui aussi son boulot.
    On convient assez aisément de ça.
    Alors on passe au troc et si de temps en temps il y en a un d’entre nous qui préfère croquer notre viande, nous, les échangistes-tiersistes, nous convenons de le pendre.
    Nous voilà devenus commerçants.
    Même les dealers, qui sont souvent des jeunes, pratiquent ce qui est devenu un réflexe des plus basiques et sont des commerçants.

    Une fois le commerce, le troc local-local établi, arrive la notion de commerce distant.
    Là on n’est plus dans l’échange entre voisins de village, on est dans l’échange avec des gens ramenant des marchandises venant de loin.
    Surgit alors l’intermédiaire.
    Ce n’est plus du troc entre celui qui propose des carottes et celui qui propose des cochons, tout ça produit dans le village. C’est du troc par personne interposée où l’intermédiaire fait son affaire des litiges qu’il a eu avec son fournisseur. Autrement dit, chacun du village peut acheter au marchand itinérant des produits qu’il a obtenus en volant, en tuant, en pillant quelqu’un au lointain.
    Ce pillé, ce tué, ce volé au lointain, chacun ici s’en fout.
    Chacun peut subodorer que l’intermédiaire a pillé mais ici, entre nous, gens de ce village, on n’en a vraiment rien à faire. Et nous voilà à échanger avec un type qui a pourtant abusé de quelqu’un hors notre vue.


    Ce principe du commerce à cloisons se développe et on en arrive à la situation actuelle où chacun participe à un jeu où il y a quelques échanges honnêtes et équitables mais aussi énormément d’abus commis envers quelqu’un qu’on ne voit pas. Chacun de nous devient un des marchands intermédiaires d’une chaîne de production parfois fort longue et chacun de nous participe au cloisonnement du point de vue de l’équité.
    Il se produit des abus, chacun en subi mais chacun cloisonne, chacun ment et rend le procès global impossible.
    Nous fonctionnons donc au forfait. Nous nous contentons de ce forfait gains-pertes dans lequel accepter de se faire croquer notre travail, nous évite de nous faire bouffer en pot-au-feu.

    Afin de consacrer notre renoncement au cannibalisme originel, nous traitons les cadavres de nos morts de sorte à ce qu’ils ne puissent être mangés.

    Ce jeu de l’échange avec cloisonnements cachotiers (Il y a 10 milliards d’échanges marchands par jour sur Terre, il n’y en a pas dix qui se passent en toute transparence « Voilà à qui je l’ai acheté, à tel endroit, à tel prix ») permet à chacun de cannibaliser des autres de manière moins radicale et plus personne ne craint d’être dévoré. 

    Alors moutons ? 
    Non, intermédiaires de commerce se prétendant herbivores, c’est cela que nous sommes devenus.
    En tant qu’intermédiaires de commerce de ce jeu néo cannibalisme, nous mentons tous, nous cloisonnons tous, et c’est cette hypocrisie commune, cette connivence néo cannibaliste qui nous donne des allures de penser tous pareillement.
    C’est la raison pour laquelle depuis le temps que nous nous faisons les uns les autres traiter de moutons, nous persistons « Quoi ? Moi, cannibale ? Tu déconnes Léon ». Personne ne veut promouvoir la fin de l’homme herbivore car ce serait le retour à l’homme cannibale.

     
    Etant entendu que comme dans tout jeu de société, il y en, a qui réussissent mieux que d’autres. Ca fait les riches, ça fait les pauvres.




    Aucune révolution qui conserverait le principe social ne changera cet état de fait.

    Il faudrait revenir au strict échange de source à source et en dyade ’’Toi, Moi, personne d’autre dans le coup« (comme cela se passait dans une relation entre amoureux du début du Monde) pour éviter le cannibalisme primaire et aussi le néo cannibalisme.
    Il faudrait en revenir aux temps où aucun commerce ne se faisait sur un principe de lointain. Il faudrait revenir en arrière de 10 000 ans, au temps des cavernes. (Les Gaulois, les Celtes, pratiquaient déjà le commerce au-delà des collines. Ils pouvaient déjà vendre ce qu’ils avaient volé)
    Mais ce retour en arrière, s’il est faisable un jour, une semaine, ne peut pas perdurer. On reviendra très vite au commerce polygonal. Nous avons trop besoin du tiers pour dissimuler notre néo cannibalisme.

    Dans le cannibalisme, il n’y a que le dévoreur et le dévoré, rien en tiers.
    Dans l’échange, il y a apparition de l’élément tiers. »Si tu ne me manges pas, je te donnes ça"

    Ce ça est l’élément qui déboule en tiers dans nos relations.

    (Seule les relations sexuelles et mère-enfant restent strictement dyades, encore que l’argent ou quelque autre argument apparaisse parfois en élément tiers)




    Nous conviendrions d’être, ne serait-ce qu’à 10% cannibales, nous accepterions davantage qu’un type qui nous propose une bague de fiançaille nous avoue que l’or provient d’un néo cannibalisme. Or nous le l’acceptons pas ; surtout pas devant la belle à qui nous offrons cette merveille. Nous exigeons que le vendeur nous raconte une ontologie où personne n’a été abusé. De même quand nous offrons à notre belle un repas au Grand Véfour, nous refusons que le maître d’hötel nous raconte ce que l’oie a enduré pour aboutir à ce foie gras. C’est ainsi pour tout ce que nous achetons, y compris pour nous-mêmes.


    Détails :

    Quand un gamin est grondé par son parent, il se défend en invoquant un troisième élément qui n’est pas là, sur place, qui est quelque part au-delà des collines et qui est un élément agissant, une sorte de Personne.
    Un procès, une dispute, entre deux personnes passe très vite à un procès à plusieurs. L’utilisation d’un tiers (sous mille formes, dont les formes On, Il, Dieu) est inévitable. 
    C’est ce qui fait qu’en France en tous cas, les verbes se conjuguent certes en Je et en Tu mais aussi en Il, en Nous, en Vous et en Ils. (Le plussage, le moinsage d’une discussion par des tiers en est un des avatars)

    Et la notion de Justice émane toujours d’un jeu à plus de deux.
    Vous réclamez plus de Justice, alors vous réclamez du commerce à plus de deux.
    Or le premier nerf des condamnations c’est le cloisonnement. On refuse que le condamné soit au contact des siens. Ainsi cloisonné, isolé, On peut abuser de lui, bouffer tout ce qu’il est possible de bouffer de lui. La Justice avec les violences qu’elle fait subir aux condamnés, sous ses airs de transparence, hyper cloisonne, met au secret et nous renvoie au plus près du cannibalisme primaire



  • easy easy 10 novembre 2012 15:04

    Emile,
    Vous adorez parler du passé très lointain au sujet de laquelle vous comprenez toutes les questions mais déniez l’Histoire à laquelle vous avez directement participé hier et au sujet de laquelle vous ne comprenez aucune question.



  • easy easy 10 novembre 2012 13:03

    Vous avez écrit que Poséidon avait sexé avec sa fille Clito.

    Je vous ai dit mon étonnement car je ne savais pas que Clito était la fille de Poséidon (même sous forme métaphorique)

    Vous me répondez trois fois et chaque fois en refusant de me montrer où Clito serait fille de Poséidon.

    Maintenant, vous introduisez explicitement la notion de colonisation. C’est à propos.
    Mais en quoi des colons qui déboulent dans une contrée et sexent avec les autochtones sont alors les pères de ces femmes ?

    Que ces autochtones soient belles ou moches, je ne vois pas intérêt à examiner ce point et je crois que vous introduisez ce détail pour m’embrouiller. Idem concernant votre introduction sur la différence entre assimilation et non assimilation

    Il y avait eu, dans nos grandes heures coloniales, l’assertion selon laquelle l’Indochine était la fille de la France et que l’Algérie était la fille de la France (Et la France était la fille de l’Eglise). Ça c’est pour le paternalisme, nouvelle version du féodalisme devenu condescendant de racisme. Très bien.

    Mais.

    Quand vous et vos camarades avez sexé avec des Algériennes, vous étiez leur père, elles étaient vos filles ?
    Quand vous et vos camarades avez sexé avec des Tonkinoises, vous étiez leur père, elles étaient vos filles ?



    Après ces premières relations hyper exogamiques (non hyper endogamiques commes vous le dites) il en naît des métisses portant sang colon pour moitié.
    Si ces métisses sexent avec un nouveau contingent de colons, on pourrait, en tirant à fond sur l’élastique de la métaphore, dire qu’on assiste au sexage entre colon et enfant de colon donc entre Père et fille. Mais là on tire à tel point sur l’élastique que tout Parisien qui sexe avec une Parisienne sexe alors avec sa fille.

    Auriez-vous fait une fixation sur les assertions paternalistes de l’époque colonialiste française ?
    Je rappelle à l’amateur d’Histoire que vous êtes que dans l’Antiquité, ceux qui avaient quelque allure de colonisateurs, tels les Perses, puis Alexandre, n’ont jamais considéré être des Pères des colonisés. Ils vainquaient certes, ils soumettaient certes mais ne considéraient pas le vaincu-soumis-inféodé comme ayant besoin d’être nourri, éduqué, formé. Ils conquéraient des adultes, pas des enfants. Pas de paternalisme condescendant. Même quand Rome voulait raser Carthage (et réciproquement) aucun des deux camps ne considérait l’autre comme son enfant.

    Même les Arabes qui remontaient vers le Nord des caravanes de futurs exclaves noirs ne les considéraient pas comme étant leur enfant.

    Le paternalisme du conquérant est une notion apparue récemment en Europe.

    Vos réponses correspondent certes à celles d’un colonisateur 1900 européen mais sont un contresens d’un point de vue génétique car il n’y a pas plus exogamique que le sexage entre colon et colonisé.