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Les commentaires de easy



  • easy easy 1er septembre 2012 14:50

    Le jeu des aller-retours est complexe.

    Dès 1976, il y a eu des Viets vivant à l’étranger qui se sont précipités vers Saïgon en croyant au bien du communisme. Ils en savaient pourtant tout, ils savaient Cuba, Staline, Mao...Mais ils croyaient que les communistes viets ne vireraient pas cons et sauraient mettre en place une société aussi partageuse que démocratique.
    Très vite, ces idéalistes ont réalisé que le communisme, même viet, virait en totalitarisme avec mises à mort et incarcérations à la pelle. Ils sont partis une seconde fois.

    Puis, de même que la Chine a semblé devenir de plus en plus vivable si l’on ne regarde pas certaines choses, le Vietnam a semblé vivable. Même Cuba peut être vivable, mais selon les objectifs qu’on se fixe en y allant.

    Pourvu qu’on ne se mêle pas de politique, qu’on porte des boules quiès pour ne pas entendre les hauts-parleurs qui diffusent en permanence de la propagande et qu’on se fasse à la corruption, on peut effectivement vivre au Vietnam.
    Du coup, il y a des Viets de la diaspora qui y retournent mais ils ont la détermination de porter des oeillères sur la politique à l’instar des Français ou autres étrangers qui y vivent soit pour y faire du business soit pour se la couler douce. On ne les entend donc jamais parler de politique.
     
    Astérix, Français qui vit au Laos ne nous dit pas ce qu’il faut penser de la persécution que subit un groupe de Hmongs faméliques, cachés dans la jungle, descendants de ceux qui avaient collaboré avec les Français de l’Indo puis avec les Ricains. Il a intérêt à ne rien nous en dire. 

    6 personnes que j’ai exfiltrées de HCM en 89 y sont déjà retournées en moyenne 3 fois histoire de revoir la famille et le pays. Aucune ne veut y rester.



  • easy easy 1er septembre 2012 14:20

    Je veux bien évoquer le cas des Juifs mais pour illustrer des mécanismes plus universels.

    Dès qu’il apparaît qu’il y a des individus qu’on ne connaît pas, on prend conscience du fait de l’anonymat, on élabore sa pensée en fonction de ce paramètre et ça conduit à des visions où les autres sont interchangeables, à des stratégies égocentriques, à des lâchetés, à des paranoïas. 

    L’anonymat est inconnu de ceux qui vivent en tribus alors qu’il est connu de nos enfants dès la maternelle.

    C’est une vieille histoire que cet anonymat dans ce secteur du monde.
    Il apparaît par exemple avec Ulysse qui dit à Polyphème qu’il s’appelle Personne.
    Nous aurions cultivé la dénonciation de cette mètis ou lieu de l’admirer, le monde aurait pu être différent.


    Même sans le matérialisme, même sans l’argent, l’anonymat suffit à générer des perversions.




  • easy easy 1er septembre 2012 12:35

    C’est en effet surprenant mais seulement si nous en restons à ce que nous voulons voir.

    Car un autre fléau est considéré par bien des Viets, en particulier par ceux qui ont risqué 1000 kilomètres d’errance en mer (la plus grande des errances en mer de l’Histoire) et qui y ont laissé des proches :
    Le communisme imposé.

    Un Viet qui y vit peut voir, de temps en temps, un infirme de l’agent orange. Ça lui est pénible et ça lui fout les boules. Mais il peut tout de même considérer qu’il s’agit d’une erreur ancienne. Et pendant qu’il rumine ce fait, quelque chose lui casse les oreilles. En permanence, dès 5h du mat, des hauts-parleurs diffusent de la propagande. Ça c’est une erreur actuelle.

    D’autre part, il arrive un autre paramètre. La Chine qui autrefois ne pouvait pas croquer le Vietnam, peut désormais le faire et prend ses aises, déjà en mer, dans les 200 miles marins du Vietnam. Qui peut aider le Vietnam en cas de conflit ouvert avec elle ?



  • easy easy 1er septembre 2012 12:21

    Je crois que ça vaudrait le coup de retracer la piste du concept de progrès.

    Il y a bien des endroits du monde qui me semblent l’avoir inventé et propagé mais il est alors étonnant que l’Afrique subsaharienne et l’Amérique du nord y aient résisté avant la circumnavigation

    Ce concept n’a pas conquis ou vaincu si facilement que ça les esprits. Il y avait eu pendant longtemps des peuples montant des chevaux dans le nord de l’Europe, leurs voisins refusant de les imiter. Darius cultivait le concept de progrès mais n’était pas emballé par la monte des chevaux dont il avait forcément entendu parler.
    Les Aztèques avaient la roue sous les yeux mais ont refusé d’en faire un moyen de transport (peut-être parce que ça aurait obligé à faire des routes puisque le Japon avait refusé pour cette raison)

    Le concept de progrès a donc existé en bien des endroits du monde mais avec bien des réticences ici et là tout de même.

    Comment des gens ont-ils fait pour résister à ce concept en persistant par exemple à combattre des gens à canons avec des sagaies ?
    Mystère.

    Le concept de progrès a conquis bien des peuples, Inuits compris, mais ne perdons pas de vue que des milliers d’autres le refusent toujours.
    Au Vietnam, sur les plus de 56 ethnies, une seule, la Viet, a adopté ce concept. 

    Ce qui est épatant, c’est que ces ethnies qui refusent ce concept sont très loin d’avoir constaté toutes les nuisances du progrès.
    Parfois, elles découvrent une nuisance, par exemple quand un hélicoptère fait paniquer les nichées d’oiseaux, quand un buldozer défonce leur environnement naturel, quand un barrage inonde leur pays, quand une torchère ou le mercure des orpailleurs les rend malades. Mais elles refusaient déjà le progrès avant d’avoir constaté quelques unes seulement de ses nuisances.

    Pourquoi des milliers de peuples refusent donc ce concept en ignorant 98% de ses nuisances ? Quel est le mystère de cette résistance ? Qu’est-ce qui fait que des milliers de peuples refusent le concept de la monnaie fiduciaire et de la propriété foncière ?

    Parmi ces résistants, il y en a qui ont une vieille écriture. Mais leur voisins la refusent toujours et ne comptent pas. Un aborigène ne sait pas dire combien il a d’enfants, il ne peut que les citer. En revanche un Massaï sait compter l’argent qu’on lui donne en compensation des vaches dévorées par les lions que nous lui interdisons de tuer.

    Je crois qu’on devrait étudier ces phénomènes aussi surprenants que mystérieux. 

    Si ça se trouve, c’est le concept de travail tel que nous l’entendons qu’il refusent d’abord (Nos Roms aussi développent un énorme résistance à nos concepts) 


    Il m’a semblé remarquer un fait.
    Les peuples sans monnaie ni chiffres travaillent d’une manière que nous ne savons pas reconnaître selon nos termes. Et quand ils échangent un produit contre un autre, c’est toujours en inscrivant leur geste dans un cycle sans fin : don  contre don don contre don. 
    J’ai vu des montagnards du Vietnam accepter de descendre dans la vallée pour bosser dans une plantation d’hévéa de français. Le soir venu, quand ils ont fait la queue pour recevoir leur paye des mains du contremaître, ils n’ont pas perçu dans son visage la moindre expression de reconnaissance et n’y sont plus jamais retournés. 
     
    Peut-être que quand nous essayons de vendre notre concept de progrès aux réticents perçoivent-ils très vite qu’il y a quelque chose de peu chaleureux dans notre comportement.





  • easy easy 1er septembre 2012 11:25

    Jusqu’en 1840, les gens ne ressentaient pas le besoin ou désir de naviguer pour naviguer. Ils n’avaient même pas envie de rouler pour rouler, ni envie de courir pour courir. Ils aimaient marcher pour marcher, boire pour boire, baiser pour baiser, écrire pour écrire.


    Depuis, stress de la vie quotidienne et nouvelles transcendances maritimes faisant, voilà que lancés à corps perdu dans la civilisation des loisirs qui exige d’en avoir sous une allure signifiante, les Français ne peuvent plus se passer de naviguer.

    C’est cher un bateau et ça demande, quand on aime le confort et qu’on ne supporte pas les aléas des tempêtes, des ports sûrs pratiquables 24h/24h, nonobstant les marées. 

    Au bilan, la navigation de plaisance représente une composante significative de la croissance économique. Composante qui entraîne son lot de voracités et nuisances.

    Les aqualands avec leur parking défigurent le paysage. Les centres commerciaux avec leur parking défigurent le paysage. Les stations de ski avec leur parking défigurent le paysage. Les autodromes avec leur parking défigurent le paysage. Les aéroports avec leur parking défigurent le paysage. Les ports de plaisance avec leur parking défigurent le paysage.


    Chacun, las de ne plus voir que béton et bitume, cherche à s’évader en envahissant un nouvel espace qu’il va bitumer et bétonner.


    Bitume et béton font désormais le sens.



  • easy easy 1er septembre 2012 10:35

    Vous dénoncez une tromperie en recourant à une image trompeuse.



  • easy easy 30 août 2012 09:50

    Les gens sur scène sont issus du peuple ?

    La belle afffaire !

    Je ne vous ai jamais dit que les acteurs étaient de l’élite.
    J’ai dit qu’ils jouaient l’élite en jouant un discours, en délivrant un message.

    J’ai dit que pour qu’un théâtre soit populaire, le public doit y voir son comportement de peuple.
    Ce qui n’a rien à voir avec l’état civil, le pedigree, la classe sociale des acteurs.

    Un peuple ne délivre jamais un message à lui-même. Même quand se forme une manif, une révolution, ce n’est pas le peuple qui hurle mais une meute menée. Le vrai bruit du peuple c’est son bruit total. Sans leader d’opinion le bruit d’un peuple serait toujours informe. 

    Un théâtre populaire ne devrait jamais être d’auteur.

    Ainsi, les seules représentations plutôt populaires sont celles qui ne montrent que des engagements individuels (engagements parfois très amples, très nationaux)

    Serait populaire le spectacle de la vie ou d’un segment de vie d’un Bidochon ou d’un BHL (incluant même ses messages internationaux).
    Est populaire le spectacle de la vie de Hitler, idéalement en sa totalité, passage chez le coiffeur compris. Non la reprise de son discours de leader en tant que fan.
     
    Quand un film retrace la vie ou un segment de la vie de quelqu’un, The Lady, Hitler, Gandhi, Camping, les Bronzés font du ski, Les 3 amis, Boudu, Orange Mécanique, Aviator, Manon des Sources, La dame de fer, Ray, The Wall, Birdy, Tess, Love Story, Apocalypse Now, Géronimo, Alexandre, Ben Hur, il offre un spectacle populaire.

    J’ai pourtant cité des films où il est fortement question de politique et d’idéologie mais tels qu’ils ont été tournés, depuis l’extérieur de ces idéologies, grâce au recul historique souvent, le message politique n’est plus qu’un décor et prétexte à montrer la fresque humaine. Ce genre de film n’oriente l’esprit de chacun que vers son cousin, son frère, son ami, son conjoint, ses enfants, vers lui-même. Aucun de ces films ne peut servir de support à propagande.

    Les Rambo sont au contraire des films où la propagande n’est pas regardée de l’extérieur, on ne la voit pas, on est dedans. Le jour le plus long aussi, Independance day, Battleship, I robot, Rencontre du III type, Alien, The ring, James Bond, Harry Potter, Arthur, Robin des bois, aussi.



    Je n’ai pas vu la pièce dont vous parlez ici mais selon ce que vous en avez dit, j’ai compris qu’on n’y regarde pas une propagande avec des distances, on est dedans.



  • easy easy 29 août 2012 17:59

    Peu importe le nom de ce théâtre de toutes manières subventionné.

    Nonobstant donc la problématique liée à la subvention, un théâtre n’est populaire que si le peuple s’y retrouve sur scène.

    Or le peuple, face au conflit israélo-palestinien n’a pas une attitude monolithique. Il ne joue pas tout en BHL, ou tout en Soral ou tout en Elie Wiesel.

    Le peuple réagit en bistrot, en forum.

    Marcel répète vaguement ce qu’en aura dit BHL à la télé tout en ajoutant que les tarifs de Bouygues sont délirant, Fernand répète vaguement ce que Soral en aura dit à la radio tout en précisant que Nana Mouskouri ne se rase pas la moustache et Bernard, ne sachant où donner de la tête, dit à Léon que tout ça ne vaut pas un blanc-cassis sfflé en douce.
    Le tout pendant que Gérard se demande s’il va finir par allonger la serveuse et où ça va se passer. 

    C’est cela que Molière avait compris.



  • easy easy 28 août 2012 15:53

    Il y a toujours plusieurs manières de catégoriser les gens.

    Vous avez utilisé une manière.

    Je vous en propose une autre.

    Il me semble possible de distinguer deux sortes d’individus. Les voyeurs et les autres.

    Tout le monde ralentit pour mater un accident et ça révèle notre aspect voyeur. Mais posons qu’il s’agisse là du voyeurisme le plus passif qui soit puisque nous n’aurons vraiment rien entrepris pour que ces impudeurs soient exposées.

    En revanche, il y en a parmi nous qui matent déjà plus névrotiquement par exemple en matant films de cul sur film de cul, en matant les jeux du cirque, en matant les corridas.
    Et il y en a qui en font carrément leur profession de mater, de constater et de fabriquer de la misère humaine, de la déchéance, de la ruine, de la honte, de l’impudeur.


    L’archange Saint Michel est représenté tout caparaçonné habillé en plus de lumière. Le démon est à poil, ridicule, écrasé.
    C’est bien l’archange qui a tout entrepris pour qu’il en soit ainsi post crime.


    Un voyeur très actif ne va pas se contenter de chercher les occasions de mater, il va baisser des jupes, il va foutre à poil, il va retirer la peau des condamnés, il va torturer pour faire pisser et chier de peur.



    L’assassin de sa belle-mère commet un voyeurisme exhibitionnisme par procuration puisque pendant son crime et après, sa victime offre un spectacle d’elle qu’elle n’aurait pas voulu donner.
    Mais cet assassin fait ça une fois seulement. Au pire trois fois. Il est voyeur-exhibitionniste par procuration à l’occasion, comme nous qui matons un accident sur la route.

    Tandis que les policiers et magistrats, que font-ils pendant toute leur vie sinon mater et exhiber par procuration des intimités ?


    A condition d’être partageur, un voyeuriste acharné va donc se tourner vers une profession où il sera appelé à constater des impudeurs et où il pourra en fabriquer aussi en menottant, en déshabillant, en matraquant, en tuant, en incarcérant, en ruinant, en livrant eux journalistes etc


    Même en jugeant qu’une partie doit toucher de la thune en réparation, un juge fabrique de l’impudeur : d’une part en dépouillant l’un, d’autre part en admettant la vénalité de l’autre.


    En dépit de la problénatique des blouses à fesses à l’air des hôpitaux et des examens gynéco, les médecins, dentistes et infirmières vont tout de même à réduire les impudeurs, à protéger les intimités des gens.
    Les policiers et juges font le contraire



  • easy easy 22 août 2012 20:07

    Il se pourrait que cette liberté de ton des Anglais provienne en droite ligne de leur Magna Carta (1215) D’où elle vient elle-même, je n’en sais rien précisément mais peut-être des Saxons-Francs-Alamands-Frisons

    Car en Allemagne, aussi il y a une belle liberté de ton. Leur région a été pendant 900 ans constituée de minuscules pays (chacun des fils de roi a droit à une part de l’héritage) inféodés à un empereur sans pouvoir absolu.



  • easy easy 22 août 2012 13:16

    Merci et bon apétit à vous aussi


    Je pense comme vous qu’il est trop long.

    Il me semble qu’il vaudrait mieux demander à la modération de le benner puis de le rééditer en morceaux, chacun soutenant, d’une même idée, un seul argument à la fois.



  • easy easy 22 août 2012 09:25

    J’ai voté pour votre papier en modération mais vu l’ampleur de l’oeuvre, j’ai à cet instant des scrupules à l’aplatir, à le niveler, à le mêmiser, à le pareilliser.

     
    «  »« Si Staline et Gandhi se valent, à quoi bon se lever le matin ? »«  »"

    Ne faisons pas tout un cake d’une phrase extraite d’un discours. 
    Mais rien qu’entre nous deux, faisons-le tout de même ce gros cake à partir de cette phrase.

    A Saigon, entre 56 et 66, de mes 4 ans à mes 14 ans, je me levais (6h) tous les matins d’une nuit secouée du tambour des bombardements opérés en raison d’une vision considérant les différences entre Staline et Gandhi. 

    J’avais du mal à émerger et mes parents, par le biais des bonnes, m’excitaient pour aller à l’école apprendre les différences entre Pythagore et Napoléon, entre une crevette et un papillon.
    Selon eux, il était donc bien et urgent d’apprendre à différencier.
    Mon père était Viet et avait sa communauté de semblables
    Ma mère était Française et avait sa communauté de semblables
    Chacun avait ses journeaux s’exprimant dans sa langue

    Moi j’étais Eurasien et mon souci, tous les matins, c’est que je savais que j’allais encore et inéluctablement me faire insulter et lapider (jet de pierres à la main et au lance-pierre) par les garçons viets parce que j’étais différent en ce que je n’étais pas assez différent. Il était possible, pour qui l’aurait voulu, de me voir Viet. Il était possible, pour qui l’aurait voulu, de me voir Français. Alors chacun me voyait l’un et l’autre donc non fiable, donc traître potentiel donc traître forcément et de toutes manières fils de deux personnes ayant trahi le principe engogamique universel (qui ne perd un peu d’universalité que depuis 50 ans) qu’il aurait été convenable d’observer quand on est dans un rapport colonisateur / colonisé 


    Le point de vue d’un indifférencié, d’un israélo-palestinien est rare. De même que celui d’un Martien. 
    Pour autant, est-il absurde ?

    Est-il juste de traiter les poulets tels que nous les traitons parce qu’ils sont différents sur quelques points ?
    Est-il juste, alors que les cochons nous ressemblent au point que c’est sur eux que nous testons nos médicaments et cosmétiques, de nous voir le bon droit de les traiter si durement par ailleurs ? 

    Il n’y a qu’un moyen d’être moins centré sur SA personne et il consiste à se voir plus semblable que différent



  • easy easy 21 août 2012 12:26


     «  »«  » En revanche, il me semble que vous ne faites pas de distinction entre le principe d’intérêt et l’acception que le mot revêt de nos jours.
     «  »«  »« 

    C’est exact.

    Mon travail philosophique consiste toujours à dire, là où des gens différencient, séparent, trient, donc stigmatisent, qu’il n’y a que pareillitude.

    Je sais donc forcément les différencitudes tant je les traite. Mais sans les dénier, je casse les couilles de ceux qui ne veulent voir que des différences

    Exemple :
    Un type dort avec une chèvre.
    99,99% des gens vont dire qu’il éprouve des sentiments différents et seulement différents des gens normaux.
      »Je ne peux pas permettre à ce malade d’invoquer l’amour qui est le sentiment que je vends à ma chérie (que j’appelle poussin-lapin-puce-poule)«  
     »Il est hors de question que je reconnaisse à Hitler d’avoir ressenti de l’amour pour ses femmes, pour sa nièce, pour son chien, parce que je pratique moi-même l’amour"

    C’est là que j’interviens.




    Si les gens sont ultra précis quand ils disent une différence, je passe en silence.
    Mais quand ils partent d’une différence et qu’ils l’amplifient pour qu’il ne ressorte plus que de la différence, j’interviens.


    Si je vois quelqu’un dire que les définitions de l’intérêt ont changé et qu’il se fonde sur quelques différences pour installer une théorie d’où il ressortirait du Bien d’un côté, du Mal de l’autre, sans m’attarder à les renier ces différences, je montrerais qu’il est possible de voir une absence de changement suffisamment significatif méritant une théorie de plus.


    Tiens, en ce moment, il y a des gens qui stigmatisent les Roms. Or, j’imagine sans risque de me tromper, que ces stigmatiseurs défendraient la cause des Amérindiens ou trouveraient les Cow boys arrogants.
    Alors, sans avoir besoin de repousser les points que ces gens stigmatisent pour lancer une théorie de karchérisation, je dis les similitudes entre Roms et Amérindiens.

    Là où les gens s’efforcent d’inventer un terrain parfaitement dégagé de contradictions pour installer une théorie, je montre que la réalité est encombrée de motifs à hésiter.
     
    En somme, je rappelle que tout le monde tue, au moins des pommes, produit des étrons puants et finit en putréfaction.




    A suivre sur vos prochains papiers




  • easy easy 20 août 2012 19:30



    «  »« Ça c’est tout à fait pertinent, mais c’est oublier aussi que le système du crédit est l’outil du nivellement : la promesse, comme vous le dites, que chacun puisse s’offrir tel ou tel article en vue, devenu nécessité, fût-ce à crédit. Chacun est ainsi mû par le désir entretenu, d’où cette idée de servitude volontaire à creuser. De ceci vous attestez l’aspect »servitude« , mais laissez un peu de côté l’aspect »volontaire« . Personne ne m’oblige à demander un crédit pour un écran plat »«  »"



    Un jour Paul prête son arc à Pierre qui ramène de la bouffe pour deux.
    Mais un autre jour, Pierre ramène un mammouth. Sans frigo, fallait que toute la tribu en profite.
    Il est très vite apparu qu’en produisant du feu, on rendait service à tout le clan.
    Il est vite apparu le principe de taxer chacun, d’imposer à chacun une participation. Il y aura donc toujours eu des deals privatifs et des deals collectifs. Sur base de récompense pour un jour gras passé, sur base de promesse pour un jour gras à livrer.
    Ca fait donc longtemps qu’existe la notion de servitude volontaire sinon personne n’aurait construit de case longue pour loger à 50 et ils n’y aurait jamais eu de sentiers de montagne.


    Une fois qu’on se retrouve citoyen post 1789 ayant le droit de vivre comme un prince ; on voit qu’il n’y a guère de différence entre filer des taxes obligatoires à l’Etat contre des promesses de lendemains gras qui n’arrivent jamais et filer les montants équivalent à des banquiers pour avoir tout de suite le gras. Il n’y a guère de différence sinon en faveur de la taxe versée au banquier.


    Actuellement, nous avons l’impression que nous payons nos taxes avec du cash et que nous n’empruntons que pour la voiture.

    En réalité, parce que l’argent n’a pas d’odeur, nous empruntons pour régler le gras d’hier, pour payer le gras d’aujourd’hui et financer les promesse de gras que nous fait l’Etat
    De ces trois postes, lequel nous semble le plus superflu ?
    Celui qui est obligatoire, celui des promesses jamais tenues













  • easy easy 20 août 2012 12:53

    Je sens que vous vous repérez sur les Spartiates

    Ils s’interdisaient ce que de nos jours nous appellerions richesses. 
    Ils s’interdisaient d’avoir plus de deux euros devant eux.

    D’autres, à la même époque, se dépouillaient également de l’argent en vivant en moines dans les Météores.
     
    Mais ces deux groupes anti-fric, anti bijoux, anti Ferrari, pratiquaient une course à d’autres sortes de richesses. 
    (Le seul qui ne courait à aucune sorte de richesse était Diogène de Sinope. Et encore aurait-il eu le tort de considérer le soleil plus précieux que l’ombre). 


    Les Spartiates se voyaient très riches (plutôt collectivement qu’individuellement) par rapport à toutes les autres cités. Riches de puissance militaire, riches d’endurance, riches de domination policière et administrative sur les Hilotes qui leur servaient à manger. Riches de la crainte ou du respect qu’ils imposaient à tous. Riches de ne pas subir les autres. 
    Et ils y voyaient un intérêt à leur sorte de richesse. Ils ne l’ont pas banalisée, ils l’ont cultivée jusqu’au sublime. 
    Les Amazones aussi ont cultivé une richesse spéciale. En y voyant un intérêt.
    Les Huns aussi ont cultivé une richesse bien à eux.

    Tous ces groupes ayant sous les yeux les valeurs différentes des autres mais n’en voulant pas.

    Il y a même des peuples qui ont laissé les petites d’or et les défenses d’éléphant où elles étaient. Sans voir le moindre intérêt à les prélever.




    L’intérêt est partout et toujours soutenu par une vision futuriste. L’intérêt du demain sinon plus gras en tous pas pas moins gras. Personne n’a jamais accepté une perspective pire et on aura tout essayé dans l’intérêt d’un demain au moins aussi gras

    Un des intérêts les plus récurrents dans le monde est déjà celui du regroupement. Alors que l’homme semble de nature à pouvoir vivre en tigre solitaire, il a fortement choisi de vivre en termite, par intérêt.
    Et là-dessus il a ajouté l’endogamie. Il y a vu tellement d’intérêts au regroupement augmenté de l’endogamie qu’il subsiste encore de nos jours des milliers de peuples dotés de leur lot de traditions toutes cultivées avec intérêt. Il ne s’agit pas d’un intérêt universel (tel qu’à tendance à devenir l’or et le dollar) mais d’un intérêt du point de vue de chaque peuple.

    Ainsi démarqués, regroupés mais isolés des autres, les peuples refusent de changer en dépit des autres formules qu’on leur met sous le nez. Parce qu’ils ne voient pas intérêt à changer et ne voient qu’intérêt à persister. Ils se savent cultiver des valeur différentes mais y tiennent.

    J’utilise les mots intérêts et richesse dans leur acception large et je nuis à votre désir de les stigmatiser en les rendant récents mais cette largeur sémantique existe et a ses réalités. 



    D’autre part, de tous temps, l’intérêt que Paul voyait en un arc plus grand était disputé par l’intérêt que son voisin Pierre voyait en un arc plus maniable. De sorte que n’ont été retenus que les intérêts et richesses validées par tous.
    Par exemple, pendant une époque, alors qu’on savait en faire, on a refusé d’utiliser les arcs et arbalètes (car machines donc démoniaques).
    On a vu des armées s’affronter chacune avec une logique née de son unanimisme qui était différente de celle de l’autre. L’une à l’épée, l’autre en face à la mitrailleuse. Et il aura fallu attendre le constat d’une énorme défaite pour accepter de changer de valeur (Cf la chute du rideau de fer)

    A force que l’intérêt vraiment individuel soit tout le temps disputé par les voisins, il ne subiste que l’intérêt consensuel, commun à un groupe et toute une grammaire se développe pour soutenir cette richesse collective. Ainsi en Amérique, il est consensuel de dire « My God » quand on est surpris et un Américain aura un mal fou à démontrer que l’expression « Oh la la ! » a du sens, de l’intérêt, de la valeur.


    Il y a bien entendu un réflexe poussant chacun à sauver ses intérêts personnels à inventer ses richesses personnelles. Mais tous les espaces étant désormais soumis au mille et une lois du Système, chacun ne peut préserver ses intérets personnels qu’en exploitant au mieux les consensus (du grand groupe et de ses sous groupes). Telle la formation scolaire, telle la possession d’un compte bancaire, d’une maison.
    Les gens du voyage en bavent de s’accrocher à leurs valeurs trop éloignées de celles du Groupe dans lequel ils essayent de vivent.


    Un artiste va certes inventer une richesse personnelle dans son intérêt vital mais il ne réussira à en vivre que s’il ne s’écarte pas trop des consensus régnants, des valeurs recherchées. Il a donc intérêt à inventer autour de ce qui se vend.


    Pour autant, il y a eu bien des malins qui ont réussi à déplacer très vivement un consensus.

    Akhénaton a réussi en un éclair à promouvoir un monothéisme. Ca ne lui a pas survécu mais c’était prodigieux. 
    De Gaulle, en son appel du 18 juin, a fait basculer en un éclair un consensus qui partait en collaboration. 

    Ces mécanismes très anciens suffisent à mon sens pour expliquer notre situation actuelle.



  • easy easy 20 août 2012 11:17

    Visuellement, aucun de nous ne parvient à distinguer entre les types de nomades et encore moins entre ceux qui ont la nationalité française (nombreux) et ceux qui ne l’ont pas (tout en étant Européens)

    Ainsi, ceux qui avaient bloqué le pont d’Aquitaine à Bordeaux parce qu’on leur refusait un emplacement qu’ils occupaient jusque là régulièrement en bonne et due forme, étaient tous français.
    Et ces Français du voyage sont soumis à des lois qui leur sont spécifiques et bien plus restrictives qu’aux sédentaires


    On avait eu et on a encore une catégorie de Français assez spéciale, celle des mariniers de nos canaux. Ils sont également nomades. Mais comme ils sont plus géolocalisables, à la limite ils n’ont même pas de voiture et ne peuvent donc pas s’écarter des canaux, comme ils participent pleinement au Système, ils bénéficient de structures sur mesures et leurs enfants sont spécialement scolarisés.



  • easy easy 20 août 2012 10:13

    Vous ne craignez pas la discussion, vous l’aimez. C’est rare.

    Depuis les temps préhistoriques, ceux qui ne mangeaient que des pommes se sont vus proposer des poires (pour moins cher, pour plus cher). Depuis les temps préhistoriques entre un fruit abîmé et un tout beau, les hommes ont fait des choix. Ils ont développé leur sens de la préférence. L’homme aurait la particularité dans le règne animal, de résonner, de procéder de tambours, de miroirs, d’échos, de répétition, de vibrations pour amplifier ses émotions et leur impact sur les autres, disons pour faire partager ses sentiments et émotions ou pour les collectiviser 

    Les animaux aussi procèdent de mises en résonance, d’hystéries, mais bon, ils ne fabriquent pas d’outils, pas de tambours, pas de trompettes, pas de néons clignotants.

    Depuis la nuit des temps, l’homme a donc choisi et fait résonner ses préférences avec les autres, il a publié ses goûts. Bien que chacun soit allé à vendre ses préférences et qu’il aurait pu en résulter une neutralisation des effets, il y a eu des consensus autour de certains outils ou produits qui ont alors émergé de manière significative. (En Amérique latine, va savoir pourquoi, alors que certains avaient proposé la roue, elle n’a pas été retenue et n’a joué aucun rôle dans le transport). En dépit du succès de certaines propositions prométhéennes, l’espace du choix s’est élargi en même temps que le principe même du choix s’est imposé comme une nécessité voire une essence particulièrement humaine.
    Il ne pouvait s’ensuivre qu’une frénésie vers la plus belle des pommes donc vers le concept de richesse qualitative. Or le saut n’est pas énorme de la richesse qualitative à la richesse quantitative. Ramener deux sanglier c’est mieux qu’un. 

    Mais l’absence de frigo et les saisons ont obligé les hommes à ne pas ramener 50 sangliers d’un seul coup. Il y a eu bien des éléments qui ont freiné l’hybris de la richesse. Du coup, dans le même temps que les hommes ont cherché les moyens de contourner les empêchements en cultivant, en arrosant, en irriguant, en élevant (sorte de frigo vivant), ils ont cherché d’autres sortes de richesses, qui ne dépendaient plus que l’eux-mêmes, la musique, la danse, la verbe, le dessin, la bravoure, le talent et la fiabilité.

    Car la promesse est un élément très caractéristique de l’homme « Prête moi ton arc, je ramènerai du gibier pour nous deux ». La puissance et les effets de l’engagement ont été considérables. « Suivez-moi jusqu’à Babylone et vous reviendrez couverts d’or »
     
    La promesse existe un peu chez les animaux. Les loups qui participent à une attaque semblent se promettre un peu. Mais c’est très faible. Il y en a qui ont participé à l’attaque et qui se retrouvent sans rien à bouffer pendant que des fainéants se sont gavés.

    C’est la promesse comprise dans toutes ses dimensions qui font la culture du maïs, qui font l’élevage des poulets, qui font les filets de pêche. Encore une fois, les animaux aussi ont ce sens du futur gras lorsqu’ils se mettent à l’affût pendant des heures, même en solitaires. Même une araignée a le sens du futur gras.
    Mais chez l’homme ce sens est très développé et le crédit dans tous les sens du terme ne pouvait que devenir capital de ses relations, y compris avec soi-même. « J’ai confiance en moi, j’y parviendrai »

    Il ne pouvait en découler qu’une concurrence à qui serait le plus crédible, à qui assumerait le mieux ses promesses, à qui livrerait le mieux le futur gras.
    Il ne pouvait en découler qu’une capitalisation personnelle du crédit qui nous était accordé. Celui qui avait régulièrement honoré ses engagement capitalisait de la confiance et attirait davantage à lui.

    Il ne pouvait en découler que l’émergence de chef et d’une hiérarchie. Et tout cela sur toutes les formes de richesses tant matérielles que spirituelles


    C’est dans ce contexte créditiste qu’apparaissent des anomalies.
    Car une fois qu’une hiérarchie s’est vue accorder du crédit et des moyens d’agir selon son inspiration, elle s’est trouvée puissante, isolée de la masse qui lui avait livré ses réserves par une armée et a pu réprimer les révoltes de ceux qui disaient ne pas s’y retrouver.

    A partir d’un certain cap de puissance acquise par le crédit, cette puissance, au lieu d’aller exclusivement à fabriquer du futur gras, ce qui n’est pas facile, se consacre à mater les réclamations.
    Un colonisateur déboule en Indochine en promettant un futur gras. Au vu de ses moyens et de ses beaux discours la population indigène est tenté d’y croire et elle se retrouve finalement à engraisser non pas un prométhée mais un tyran. Et d’en appeler alors à un autre prometteur, puis un autre et de retomber constamment de Charybde en Scylla. Et quand je dis prometteur, je ne réifie pas, c’est absolument vrai que les chefs promettent la Lune, sinon de notre vivant, du moins après notre mort. Et il est absolument vrai qu’ils se protègent des réclamations par une armée ou un système policier.


    Lorsque vous allez vite vers la gentrification, vous nous invitez à focaliser sur le fait que des gentry entreprennent une valorisation d’un espace concret donc fini. Vous nous empêchez alors de voir que ces gentry sont eux-mêmes et comme tout le monde, pris dans un système très hiérarchisé où la puissance offerte à l’Etat par la voie des taxes, réprime infiniment plus qu’elle ne livre de futur gras.

    Alors qu’à la base chacun ne prêtait son arc à un prometteur que s’il en avait envie, on en est venu à prêter son arc, qu’on le veuille ou non.
    Par le jeu des taxes et impôts et par le jeu de l’anonymat administratif, chacun se retrouve à participer à un principe autrefois rentable pour chacun mais qui est devenu, depuis Clovis, complètement perverti.

    Il n’aurait pas fallu accepter le principe du crédit ou de la confiance en relais. « Confie-moi un arc et Paul te donnera une part de bouffe »

    Pierre aurait dû ne confier son arc qu’à une personne qu’il verrait ne chasser que pour eux deux. Jamais à un système complexe situé en dehors de son contrôle.
    Les systèmes d’échange à niveau de villages sont sains, au-delà c’est la porte ouverte à tous les abus.




  • easy easy 20 août 2012 07:50

    Je ne trouve pas que l’auteur s’élève contre le suicide
    Il est survivant d’amis suicidés auxquels il tenait. Ça lui fait des vides, ça ne l’arrange pas, il se sent inutile, non sauveur, non motiveur, il ressent de la tristesse et tente d’expliquer que ces suicides sont la conséquence de déceptions

    A partir du moment où il existe des gens qui tiennent à d’autres, parfois pour les caresser, parfois pour les voir danser, parfois pour les pendre ou les fusiller, il existe automatiquement un reproche au suicide.

    Un caneton qui suit sa mère, s’il la voit se suicider, il ne peut qu’en souffrir et lui en faire reproche.

    Une société qui ne reprocherait pas le suicide, mais alors pas du tout, serait une société dans laquelle aucun enfant ne ressentirait une moindre perte à la mort de ses parents et où aucun parent ne ressentirait la moindre perte à la mort de ses enfants.

    Etre précautionneux revient à faire en sorte de ne jamais coincer un parent / enfant au point où il en viendrait à préférer se suicider en dépit des attachements qu’il a avec ses enfants / parents

    Or on torture des parents, on décapite des parents, on incarcère des parents, des enfants, des amis, des conjoints. On n’est donc pas précautionneux des attachements qui sont le seul remède au suicide.


     



  • easy easy 19 août 2012 11:58

    Est-ce que la bi-résonance du couple suffirait à chacun ou lui faut-il également vivre une résonance de groupe pour se sentir comblé d’excitation (le comblement me semblant associé à l’excitation) ?

    Il me semble que la véritable vedette est la résonance et que la grande résonance collective, par sa puissance fait donc sa valeur.
     
    J’imagine sans peine que dans le monde très ancien sans résonances collectives colossales, les couples résonnaient peu. J’imagine mal un attachement à la Héloïse Abelard il y a 10 000 ans. Encore que lors d’une émission avec Zazie, j’ai vu un Papou se mettre à pleurer à l’évocation de sa compagne disparue.

    L’attachement est certainement une très vieille histoire mais il me semble que ça ne fait que 5000 ans que l’homme fait une grande histoire de son attachement (amoureux, territorial, politique, religieux), qu’il résonne beaucoup, qu’il fabrique des tambours, des gongs, des cloches, des tam-tam, des trompettes, des flûtes, des marches au pas, du rythme, de la musique, des uniformes, des dessins ou motifs répétitifs (Une entrée de maison avec deux colonnes c’est une résonance, toute construction symétrique est une résonance).

    En somme bien plus de reconnaissance (d’identique et de contraire) que de connaissance (de vraiment nouveau, a-référentiel).




    J’imagine qu’un couple né sur une île déserte s’aimera assez platement sans trop résonner. Chacun pleurant abondamment l’autre mais en cas de décès seulement car se retrouvant seul. C’est à la fin du couple, au moment de la solitude, que chacun ressentirait le plus fortement le manque de résonance. Ce serait donc par apprentissage des anciens, des veufs et veuves, que les jeunes seraient initiés à l’importance de la résonance conjugale. C’est peut-être cette initiation au futur dramatique qui aura fondé la culture et notre grand sens du temps.


     
    Un couple qui assiste à des résonances collectives peut être tenté d’amplifier ses tambours conjugaux pour réaliser ce spectacle en privé, en lui-seul.
    C’est donc la résonance collective qui incite à la bi-résonance.

    Mais constatation faite de toutes les Grandes résonances, ne pourrions-nous pas nous satisfaire de ressentir du tambourinage rien qu’à deux, à l’instar du couple du Rayon vert ?

    Si l’on a été échaudé par les Résonances, tout en prenant acte de leur puissance, n’est-on pas tenté de se contenter d’une bi-résonance ?



  • easy easy 19 août 2012 11:05


    La responsabilité des EU sur la pollution par l’agent orange, du point de vue des très nombreux Vietnamiens non directement touchés (enfants malformés) a été, dès le lendemain du départ des Américains, mise en perspective avec le problème chinois.

    La Chine est une très grande menace.

    Elle a bouffé le Tibet en s’appuyant sur une ancienne allégeance de ce dernier. Le Japon n’a jamais fait allégeance à la Chine mais le Vietnam oui, pendant 900 ans. 

    Le Vietnam et Taïwan sont les secteurs les plus menacés par cette historicité que la Chine actuelle sait faire valoir en ne renonçant pas à son archéologie, à sa muséologie.

    (Hitler aussi s’était servi de l’histoire de l’empire romain germanique pour revendiquer une allégeance à lui de tous les Européens)


    Il n’y a plus d’option militaire pour le Vietnam face à la Chine d’aujourd’hui. 

    Il lui reste deux options. 
    Soit faire le deuil de sa souveraineté et se laisser siniser à la manière d’autrefois, la Chine lui laissant sans difficulté une belle autonomie domestique. Ce qui peut se passer sans le moindre coup de feu et qui ne changerait pas significativement la vie des Viets, en tous cas pas brutalement. 
    Soit refuser son intégration à la Chine en invitant les Américains à s’installer les premiers.
     
    Se siniser ou s’américaniser. 

    Epouser un de ses deux ennemis.


    Avant 1975, les Viets se voyant encore une mince possibilité de vivre de manière libérale selon l’esprit de Tran Van Van et de son fils Tran Van Ba, ils n’auraient jamais voulu épouser la Chine à la Mao.

    Mais ça fait maintenant 37 ans que les libéraux qui y végètent subissent un régime communiste. Pour eux, des épousailles avec les EU sembleraient certainement plus heureuses pendant que des épousailles avec la Chine n’aggraveraient pas leur désespoir et leur offriraient de voir partir quelques dirigeants qui les révulsent. 

    Entre 1965 et 1975, les Américains avaient séduit énormément de Saigonnais en raison des flots de dollars que les GI’s en goguette injectaient dans l’économie. Richesse que ressentaient directement les vendeurs de cigarettes, les patrons de bars, les cyclo-pousse...Ces charmés de l’Amérique sont pour beaucoup partis du Vietnam autour de 1975 mais il en reste et il y a encore qui, sur place, reçoivent des aides de la diaspora installée en Amérique, en Occident.

    Pendant que la politique menée par les vainqueurs communistes, après 75, a tellement dégoûté les Viets libéraux et même des Viets communistes naïfs, qu’il s’en était suivi la plus grande émigration politique de l’histoire (commise à grand risques sur des barques jetées dans une mer sans la moindre berge avant 1000 km)

    Même le plus communiste des Viets se voit aujourd’hui emmerdé, emprisonné, rançonné, tué par les Chinois s’il est pêcheur en mer au-dessus du 16ème parallèle. Et s’il n’est pas directement concerné car non pêcheur, il ne peut être que très vexé par les démonstrations de force qu’inflige la Chine dans les Paracels, par sa mise en vente de blocs maritimes pétrolifères relevant pourtant de l’espace Vietnamien.


    Sachant que depuis 1975, celui qui humilie le Vietnamien est bien plus souvent le Chinois que l’Américain, tout green washing, qu’il soit commis par les Américains et pourquoi pas par les Chinois, n’est que cosmétique bien comprise par tous pour débattre de qui aura la mariée



    Au regard de quoi, la problématique de l’agent orange n’est plus, pour les trois protagonistes Vietnam, Chine, EU, qu’un des éléments d’une dot, l’espace maritime vietnamien, étendu au 200 milles marins (370 km) pour ses droits d’exploitation, en étant un autre

    On retrouve la théorie des dominos mais plus axée sur les ressources matérialistes que sur les idéologies politiques ou religieuses