@ à l’auteur
La question « qu’est-ce qu’un héros aujourdhui » est un peu malséante, me semble-t-il : elle se pose aujourd’hui moins que jamais puisque nous avons enfin devant nous, en la personne auguste de François Hollande, un personnage très au-dessus de ce que l’histoire et les anciennes légendes ont pu nous transmettre.
Quel homme d’action et quel orateur ! Son discours à Tulle... Son discours à Tulle... eh bien, on n’en peut rien dire. Il fallait l’entendre, et c’est un privilège exceptionnel que nous avons eu d’être vivants à ce moment particulier de l’histoire, pour entendre cela. C’était... comment dire ? C’était beau, c’était grand ; grandiose, même.
Qui se souviendra encore, dans quelques siècles, d’Alexandre le Grand ou de Gengis Khan ? S’il ne doit rester que deux noms dans les mémoires, ce seront ceux du très regretté Kim Il Sung et de François Hollande. Le souvenir de leur génie traversera les millénaires, porteur d’une gloire immense, immarcescible.
La coprophagie est une passion tout à fait répugnante mais assez répandue, semble-t-il.
Bon appétit...
@à l’auteur
Il y a tout lieu de penser, rien ne ressemblant davantage à l’organisation des Frères musulmans que celle du parti socialiste, qu’une fructueuse collaboration ne tardera pas à s’établir. Le voile devrait rapidement s’allonger, tomber jusqu’aux pieds, ressembler de plus en plus à la burqa, et se généraliser. Une petite loi sur la répression du blasphème (très choquant pour les musulmans !) serait peut-être de nature à empêcher toute islamophobie. Et dans les banlieues où la police n’ose même plus s’aventurer, une petite charia locale, au fond, ça ne serait peut-être pas plus mal...
Fort heureusement, à côté de ces inquiétudes, il reste tout de même des motifs d’intense satisfaction : les Français sont impatients de se débarrasser des vieux et des infirmes parce que c’est chiant et que ça coûte cher. Ils obtiendront d’autant plus aisément satisfaction qu’une injection létale, c’est vite fait, et on peut toujours utiliser la même seringue. Les homosexuels pourront enfin jouir du bonheur très enviable d’être mariés et de faire beaucoup d’enfants, comme tout le monde. Ca non plus, ça ne mange pas de pain.
@nabum
Le bon docteur Destouches est un trou du cul littéraire. C’est plus nul encore sur le plan littéraire que sur le plan intellectuel, ce qui n’est pas peu dire. Et je me suis bien mal exprimé : je ne pense même pas que ce connard ait jamais pu disposer de quelque chose qui ressemblât à un cerveau.
@C’est nabum
Je n’apprécie pas beaucoup l’actuelle réhabilitation littéraire de Camus : il est assez volontiers grandiloquent ; il se prend très au sérieux, cela se sent à la lecture, mais plus encore lorsqu’on l’entend parler : là, ça confine assez souvent au ridicule. Depuis que j’ai lu ses entretiens avec Gérassi, il est vrai que je ne supporte plus guère non plus le pauvre Sartre que j’avais tendance à admirer peut-être excessivement, autrefois. Bref, toute cette littérature a pris un sacré coup de vieux depuis le début de ce siècle.
En ce qui concerne la disparition de Sarkozy, que je ne pleurerai pas, n’ayant voté ni pour lui ni pour son successeur, je crains toute de même que cela ne soit désormais bien pire. La mafia socialiste est désormais partout et ses objectifs n’ayant jamais été que mafieux, au prix s’il le faut de la destruction de l’état et, d’une manière plus manière générale, d’un absolu mépris de l’intérêt général, je crains que tous les braves gens qui s’exaltaient hier soir sur la place de la Bastille ne ressemblent aux hystériques de 81. L’ardoise a été lourde, on n’a pas fini de la payer.
Najat,
Vous trouverez à cette page une intéressante interview d’Alain Cardon, publiée sur le site « Automates intelligents »
http://www.automatesintelligents.com/interviews/2011/interviewcardon.html
Cette interview porte sur un bouquin que je viens seulement de découvrir et qu’il a généreusement mis en ligne intégralement à cette adresse :
http://www.automatesintelligents.com/echanges/2011/jan/livrecardon.pdf
Ce qui m’agace, chez Cardon, c’est qu’il se réfère encore à Freud. Pour un scientifique qui a dû lire Popper, c’est un comble. Dans le bouquin que j’évoquais l’autre jour, il évoque même Heidegger. Bref, pour être convaincu, j’’aimerais bien voir l’architecture de ses programmes informatiques plutôt que sa littérature. C’est peut-être possible dans ce bouquin en ligne que je n’ai pas encore feuilleté.
@c’est nabum
Dans l’Etranger, de Camus, il y a aussi une très belle imitation de ce même procédé. C’est le procureur, je crois, qui dit à peu près ceci « le coeur de cet homme, messieurs les jurés, est un gouffre où la société risque de sombrer »
Je cite de mémoire et je ne garantis pas une parfaite exactitude !
@wesson
Si vous saviez lire, vous auriez compris depuis longtemps que Labrune est une variété très particulière d’anarchiste qui n’est pas plus a droite qu’à « gauche ». A la différence d’un nombre considérable de crétins, il n’ira pas choisir aujourd’hui la sauce dans laquelle on le fera cuire à feu doux pendant cinq ans. Il ne porte pas non plus, par peur de voir la réalité telle qu’elle est, des lunettes roses hallucinantes.
Sarkozy a conduit pendant cinq ans une politique anti-sociale désastreuse, et on ne peut pas oublier l’aventure Libyenne, très bien cautionnée par ailleurs par les aveugles du PS. Hollande est un pauvre bougre dont l’intelligence n’est pas à la hauteur des ambitions. Il fera comme tous les héritiers de Mitterrand (il ne trouve rien de mieux que d’imiter la voix de son maître pour séduire la France maréchaliste) la politique de gribouille infecte qui a déjà produit bien des désastres. On ne peut tout de même pas oublier que les sinistres abrutis du PS ont sciemment détruit l’école de la République, laquelle constituait un ascenseur social désormais hors d’usage. On oubliera encore moins que pour diviser une droite conservatrice mais parfaitement estimable, ils ont favorisé dès 84 un groupuscule néo-nazi qui a pris depuis les proportions que l’on sait. En ce moment, le PS est acoquiné avec toute une frange de l’opinion acquise à cet islamo-fascisme dont un canard comme Le Monde diplomatique n’a pas hésité, des années durant, à relayer la propagande infecte. Confier la direction des affaires du pays à de tels imbéciles, cela revient à se suicider.
à l’auteur
"Nous sommes devant un trou noir dans lequel peuvent sombrer nos valeurs
humanistes"
Très belle phrase, qui rappelle les formules inoubliables de Monsieur Prudhomme, du genre :
-Le navire de l’état navigue sur un volcan
-Ce sabre est le plus beau jour de ma vie
Vous en trouverez d’autres du même tonneau à cette adresse :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Monsieur_Prudhomme
Bonne lecture !
@Claudec
Excuses : je n’avais vu que les cinq premiers mots de l’anaphore ; je reconnaissais la musique en pensant que je n’avais pas besoin de lire les paroles.
J’aime particulièrement ce morceau :
- Moi, président de la République, je
ferai du cynisme une vertu politique, comme mon maître
François Mitterrand l’a fait avant moi en roulant tous les
Français dans la farine, y compris les électeurs de gauche.
Là, la messe est dite. Amen !
@claudec
Vous êtes un vrai sadique !
A entendre, cette litanie était d’une atrocité pitoyable. A lire, c’est pire encore et on a honte d’appartenir à la même espèce que cette pauvre bête.
à l’auteur
"Nous voterons donc Hollande contraints et forcés par le poids de l’Histoire qui ne demande qu’à bégayer."
Rien ne vous force à voter pour Hollande, vous devriez accorder plus de confiance à votre naturel pessimiste. On ne vous mettra pas un révolver sur la tempe pour vous obliger à voter. Ca viendra peut-être, mais pour l’instant, il est encore possible de rester chez soi.
Le poids de l’histoire devrait plutôt vous dissuader de tenter ce qui ressemblera à un suicide : on a vu les socialistes à l’oeuvre durant deux septennats. Conséquence : destruction de l’éducation nationale, libéralisme féroce, années fric. Plus récemment, étant dans l’opposition, qu’ont fait les socialistes pour empêcher l’aventure libyenne ? Et se sont-ils opposés, après avoir favorisé le FN dès 84, à l’islamo-fascisme qui est en train de pourrir les banlieues ? En bons démagogues qu’ils sont, ils essaient de voir d’où vient le vent et de coller à l’évolution des moeurs. Les homosexuels pourront sans doute jouir niaisement du mariage que beaucoup d’hétéros tiennent pour une obscénité. On donnera aux familles fatiguées de supporter les vieux le droit de les faire éliminer médicalement avec des seringues proprement aseptisées pour éviter tout effet secondaire néfaste. Bref, l’humanité va faire un bond de géant dans le sens du progrès et du bonheur, c’est évident. Et on en aura fini avec l’exploitation de l’homme par l’homme qui est la rançon du capitalisme. .
à l’auteur
Bravo ! Je n’ai pas lu tout le sottisier, j’ai craint la nausée. Deux ou trois couplets m’ont suffi pour imaginer le reste, mais j’applaudis à l’article. Je n’ai que deux mains, c’est bien dommage.
à l’auteur
Ca ne vous fait pas peur d’être aussi simpliste ? Et de réduire deux auteurs qui essaient de penser le politique à deux phrases qui sont comme des caricatures grossières de leur philosophie ? Ou encore de prétendre que c’est le sarkozysme qui a détruit l’école de la République, alors que cette grande oeuvre de démolition structurelle et radicale est celle des socialistes, auxquels nous sommes entièrement redevables aussi - peut-être faudra-i-il songer à les en remercier ? - de l’irrésistible montée du FN voulue et favorisées par Mitterrand, l’homme à la francisque.
Le débat ridicule qui a opposé ces deux pieds nickelés ne permet assurément pas de choisir l’un ou l’autre, et ceux qui ont un minimum de sens critique s’abstiendront demain d’aller choisir entre blanc bonnet et bonnet blanc.
Najat,
Je vous ai trouvé quelques sites assez sérieux sur les nanotechnologies et la cybernétique, sur l’Internet :
Introduction à la nanotechnologie moléculaire
http://www.spirtech.com/flv/nano/
Il y a surtout l’excellente revue « Automates intelligents », que je n’ai pas lue depuis longtemps, à cette page :
http://www.automatesintelligents.com/
Le bouquin d’Eric Drexler – Engines of creation-, paru en 86, est un classique, mais il est à juste titre un peu critiqué dans l’article de Wikipedia sur les assembleurs moléculaires, parce qu’il n’est pas toujours éloigné de la science-fiction. L’article est à cette page :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Assembleur_mol%C3%A9culaire
Prenez votre temps et ne vous faites pas une obligation de me répondre : moi, je dispose de l’éternité étant -je ne vous l’ai pas dit- l’’imam caché du chiisme tout aussi bien que, le dimanche après-midi, la réincarnation d’un Julien l’Apostat très attaché au culte d’Isis et même à celui des dieux grecs. J’adore aussi Sol Invictus, comme Heliogabale.
Najat,
Si je vous ai parlé de la science-fiction, c’est pour vous dire qu’il convenait de ne pas en tenir compte parce qu’elle véhicule des fantasmes qui n’ont rien à voir avec une approche rationnelle des questions. La dialectique du maître et de l’esclave, par exemple, est bien celle qu’il convient d’écarter de toute urgence, tout aussi bien que les stupidités théoriques d’un Asimov.
Je vous ai parlé de ces questions touchant à l’avenir de la cybernétique et des nanotechnologies parce qu’elles nous obligent à considérer ce qui nous attend à plus ou moins long terme et à confronter les extrapolations raisonnables qu’on peut faire aux révélations apocalyptiques des religions qui ne sont évidemment pas de même nature. Ce n’était qu’une manière de déplacer un peu la question des fins dernières tout en restant dans notre discussion autour de la question des religions.
Il faut poser d’abord que ce qu’on appelle « intelligence artificielle » n’existe pas même si les machines sont capables, paradoxalement, de résoudre des problèmes mathématiques très complexes ou de nous battre aux échecs à plate couture. Il n’y a aucune machine existante avec qui je puisse converser comme je le ferais avec vous à propos de Racine ou de Bach. Si l’homme « est un être pour lequel il est dans son être question de son être », on ne peut dire cela d’aucune machine actuelle.
Mais qu’est-ce que c’est que la conscience ? Je ne peux pas dire que mes perruches qui viennent d’atterrir près de mon ordinateur et me regardent écrire avec un air penché en sont complètement dépourvues : elles me reconnaissent très bien ; quand je me promène dans la rue en regardant les arbres et les vitrines, je ne suis pas sûr d’être beaucoup plus conscient qu’elles ne le sont en ce moment. Il y a des degrés dans la conscience, et par ailleurs, je ne suis pas idiot au point d’être incapable de concevoir un niveau de conscience très supérieur à celui dont je suis capable et à la limite à laquelle je suis condamné.
Il semble que le développement de la conscience soit en raison directe de celui de l’encéphale, vous en conviendrez probablement, mais les échanges électro-chimiques dans notre cerveau ne diffèrent pas de ceux qu’on observe dans celui du hareng. C’est organisé autrement, il y a plus de neurones, les circuits sont plus complexes. Tout ce qu’on peut dire c’est qu’à partir d’un certain niveau de complexité, ça pense, et qu’une variation quantitative assez infime permet un saut qualitatif important.
C’est ce que les informaticiens appellent une émergence. On s’est aperçu que lorsqu’on faisait interagir des petits robots très simples, capables par exemple de jouer au football, on observait des types de comportements résultant de leurs interactions et qui n’étaient pas a priori prévisibles : le tout devient plus que la simple somme des parties.
Il y a donc tout lieu de supposer que
dans une machine capable de simuler autant d’interactions qu’il s’en
produit dans un cerveau humain – et même plus pendant qu’on y est
- , on observera quelque chose qui ressemble aussi à la conscience.
Le problème est simplement technique : on ne sait toujours pas très
bien synchroniser les échanges entre des processeurs qui
fonctionnent en parallèle et là, ce ne sont pas trois ou quatre
processeurs comme sur nos ordinateurs de bureau qu’il faudrait mettre
en oeuvre, mais une quantité prodigieuse, leur très grande vitesse
de calcul permettant quand même à un seul de prendre en charge le
contrôle d’un grand nombre de neurones virtuels. On commence aussi à comprendre le fonctionnement du cerveau (voir le dialogue entre Changeux et Ricoeur) mais on n’en est qu’au début.
On n’en est donc plus depuis pas mal de temps à se demander si une machine pensante est concevable, ce qui était un faux problème, mais simplement à essayer de trouver les solutions techniques appropriées.
Vous pouvez par exemple lire le bouquin d’Alain Cardon, chercheur à Paris VI et professeur d’informatique, qui s’intitule : « Modéliser et concevoir une machine pensante. Approche de la conscience artificielle ». A bien des égards, son « approche » me paraît contestable en ce qu’il inclut dans son cahier des charges des fonctions qui permettraient d’implémenter toute sorte de sentiments humains -et très humains !-, comme par exemple la peur. Et pourquoi pas l’amour ? Il me paraît très clair qu’une machine pensante dégagée des contraintes qui conditionnent notre existence n’aurait pas exactement la même conception que nous d’un réel qu’elle appréhenderait tout autrement.
Il faut donc se faire à cette idée qu’avant la fin du siècle, les machines penseront à peu près comme nous ; en tout cas, vous pourrez poser à Google ou à ce qui le remplacera des questions en langage naturel, du genre : « Le commerce des céréales en méditerranée, au IIe siècle, ça se passait comment ? ». Et au lieu de vous renvoyer à des pages internet, il vous fera une synthèse. Vous n’aurez même pas besoin d’écran : vous poserez la question en vous promenant dans la rue ou du fond de votre baignoire et il vous répondra comme un spécialiste à qui vous auriez téléphoné.
De cela on peut être à peu près certain. Le reste est affaire de littérature, mais il n’y a pas lieu de penser a priori, qu’une créature plus intelligente que l’homme puisse être encore au même degré animée par des pulsions aussi abominables que les siennes.
Au fond, s’il y a un jugement dernier, ce sera probablement celui des machines pensantes qui prendront inévitablement notre succession, mais à tout prendre, cela m’inquiète beaucoup moins que la sombre et divine brute de l’ancien testament !
PS- Je n’ai pas parlé des nanotechnologies. Elles sont au coeur de toutes ces questions : nous maîtrisons encore très mal la matière, les pattes des processeurs ont la largeur d’autoroutes où l’on se proposerait de faire circuler des fourmis. Quand les assembleurs d’atomes sur lesquels on travaille seront au point – c’est l’affaire de quelques années- on pourra organiser la matière atome par atome et réduire encore la taille des dispositifs électroniques. Tout cela, je le répète, n’a rien à voir avec la science-fiction.
"Que vous ne soyez pas d’accord avec le fait que La Rochefoucaud soit une
illustration de l’exemple de l’esprit de finesse me surprend."
Najat,
Vous avez raison de me critiquer : vous tiriez La Rochefoucauld du côté de Pascal et j’ai voulu montrer à quel point, philosophiquement, ils s’opposent, sans rien répondre, en fait, à propos de l’esprit de finesse. Mais c’est, et vous ne reconnaissez vous-même, que sans cette disposition particulière dont la définition pascalienne est bien fumeuse, aucune écriture, aucun art, même, ne seraient possibles. Cela dit, les plus grands écrivains sont de terribles rationalistes. Prenez la poésie de Baudelaire, celle de Mallarmé, prenez Flaubert : c’est extraordinairement pensé et construit. Si on ne comprend pas, c’est qu’on a lu trop vite. Sinon, chaque élément s’explique par tous les autres, il n’y a jamais la moindre contradiction avec le contexte. A chaque lecture, la compréhension s’enrichit de nouveaux rapprochements qu’on n’avait pas encore vus. L’intelligibilité du texte tend vers la perfection. A côté de cela, vous en avez d’autres qui peuvent paraître très subtils mais d’une subtilité un peu creuse : il vaut mieux ne pas trop réfléchir sinon on va douter du sens. C’est le cas de Verlaine, par exemple, ou de Rimbaud : personne n’a jamais été capable de dire ce que signifient certaines strophes du bateau ivre. Ce n’est pas de l’hermétisme, c’est de la purée mentale. On pourrait en dire autant des philosophes. Nous parlions de Husserl : c’est très subtil, mais si on ne comprend pas, on relit et on s’en trouve mieux. Avec Heidegger, ce serait plutôt l’inverse : plus on relit et moins on comprend. Quand une oeuvre est vraiment géniale, c’est que l’esprit de finesse et l’esprit de géométrie se sont rencontrés et je ne vois pas qu’il y ait jamais lieu de les opposer.
Message envoyé hier soir, mais qui, apparemment, n’a pas été pris en compte par le système puisque je ne le vois pas. Je répondrai plus tard à vos autres remarques.
Najat,
J’ai très bien lu ce que vous m’avez écrit et je suis même d’accord : la peur de Dieu peut bien être dans les Psaumes considérée comme « le commencement de la sagesse », une religion un peu moins archaïque et primaire dira toujours le contraire. Madame de Sévigné s’interrogeant sur sa mort prochaine se demande avec angoisse si ce sera la peur « et la peur seulement » qui fera son « retour vers Dieu », auquel cas une conversion si tardive ne vaudrait évidemment pas grand chose. D’où, aussi, la paradoxologie d’un luther n’hésitant pas à recommander de pécher fortement (pecca fortiter) en s’en remettant à la miséricorde de Dieu. Pour dépasser une religion qui serait faite simplement de règles et d’interdits, il faut nécessairement tomber dans la mystique, dont nous avons déjà parlé, que ce soit celle de quelques chrétiens ou du soufisme. Je dis tomber parce que là les profondeurs du gouffre deviennent tout de suite très obscures, on est confronté à des états de conscience dont on ne peut pas parler, à ce que Jung et quelques autres appellent le numineux, et je vois bien que lorsque vous essayez de m’entraîner vers l’esprit de finesse cher à Pascal, vous voulez me faire admettre l’existence d’un domaine qui transcenderait langage et raison. En cela vous imitez un peu le prophétisme : vous auriez des antennes que je n’ai pas. Jeanne d’Arc entendait des voix. A moi, ces choses-là ne sont jamais arrivées. Je n’ai jamais eu aucune communication avec le divin. Rien qui ressemble à une illumination, à un chemin de Damas. La plupart des hommes en sont là. Ils ont déjà beaucoup de mal avec l’amour humain (s’il existe, dirait La Rochefoucauld !) dès lors comment voulez-vous qu’ils s’en tirent avec l’amour sacré d’un être invisible et impensable ? Tout ce qu’ils peuvent faire, c’est imiter sans y rien comprendre les comportements qu’ils voient autour d’eux. Cela se fait naturellement, et là c’est moi qui vous rappellerai Pascal conseillant au libertin de se mettre à genoux, d’écouter des messes. « Cela vous abêtira », dit-il. Au terme de ce suicide de l’intelligence souhaitable selon lui, on commence à croire, même si on n’est pas touché par une grâce particulière. Ces contorsions, ces grimaces, ces imitations, vous avez pu les observer aussi bien que moi autour de vous, c’est la religion populaire. Au moins, quand on a peur et qu’on croit avoir intérêt à bien se tenir, même si on ne sait pas pourquoi, on est sincère. L’intellectuel, lui, a quand même les moyens de s’interroger sur l’ambivalence des sentiments, sur les arrière-plans de sa conscience. Il est capable de se demander s’il n’est pas en train de se raconter des histoires et s’il lui vient des extases, de faire tout seul un diagnostic d’hystérie.
Pour ce qui est du mot islam, il tire son origine du verbe aslama qui signifie "s’en remettre, s’abandonner". Ainsi, Islam peut être traduit, dans le contexte religieux et voulu par Dieu, par "Répondre à la volonté ou à la loi de Dieu". Il en découle ainsi le mot Musulman qui est celui qui « se soumet à la volonté de Dieu ». Islam a aussi pour mot dérivé Salam qui signifie « paix », ce qui est la conséquence naturelle d’une soumission totale à Dieu.
Le paragraphe que je viens d’écrire n’est évidemment pas de moi, je l’ai recopié et sans guillemets pour vous surprendre, sur un site auquel j’aurais cru pouvoir faire confiance ; en tout cas, il ne me paraît pas très catholique. Il est ici
http://islamfrance.free.fr/introduction.html
et vous voyez bien que si j’ai été trompé, je l’ai été par des musulmans qui osent parler ici d’une « soumission totale à Dieu ». Cela dit, il va falloir que je me résigne à mourir sans savoir le chinois ni l’arabe, ce dont je ne me consolerai jamais.
@zélectron-libre
Vous avez l’air bien malin, de venir demander en style de tartuffe un peu moins de sévérité à propos du Frère Ramadan que je tiens personnellement non pas pour un intellectuel mais pour un trou du cul de la pensée.
Vous n’hésitiez pas à écrire, il n’y a pas si longtemps, à propos d’une femme condamnée à mort en Iran, une certaine Sakineh, en faveur de qui circulaient des pétitions dans les pays encore un peu civilisés :
"Pas de pitié pour cette meurtrière qui a privé égoïstement ses
enfants de leur père ! La mort c’est tout ce que méritent les assassins
diaboliques de son espèce qui coûteraient chers aux contribuables ! Je
ne vois vraiment aucune raison de compatir pour son sort !"
Vous êtes vraiment un sinistre individu et je suis moins étonné, ayant lu ça, que vous puissiez vous soumettre à l’autorité d’un fanatique suisse de la pire espèce.
à l’auteur
Une excellente analyse, qu’il faudrait faire lire en France à tous ceux qui, dans les syndicats de l’Education nationale, ont en charge la défense des intérêts des enseignants aussi bien que ceux des jeunes dont ils sont responsables. En fait, sans la FEN, le SGEN et SUD, jamais les « réformes » destructrices que vous décrivez n’auraient pu, ici, être mises en oeuvre. Il y a une énorme responsabilité d’instances internationales comme l’OCDE, mais il faut incriminer aussi la bêtise et la servitude volontaire de tous ceux qui pourraient ou auraient pu résister et préfèrent généralement s’en dispenser pour pratiquer la politique de l’autruche.
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