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Christian Labrune

Christian Labrune

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  • Premier article le 06/02/2012
  • Modérateur depuis le 31/07/2013
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Derniers commentaires



  • Christian Labrune Christian Labrune 11 mars 2012 11:53

    Votre position n’est pas claire : je n’ai vu personne ici, parmi ceux qui s’opposent à l’euthanasie, qui ait prétendu interdire le suicide. Mais quand quelqu’un a essayé de se suicider, on l’installe en réanimation sans même lui demander son avis. Je repose pour la troisième fois ma question : faut-il achever les pendus qui ne sont pas tout à fait morts ? mais on se gardera bien d’essayer de me répondre.
    La question déterminante est celle-ci : l’assistance au suicide est-elle concevable ? Pour toute sorte de raisons que je pourrais développer et qui sont de l’ordre du social et du politique, elle ne l’est pas, trop de débordements étant aisément prévisibles. Il y aura toujours des cas d’espèce, des passages à l’acte irresponsables d’individus psychologiquement trop faibles pour affronter des réalités atroces. Il convient qu’ils soient jugés même si, dans la plupart des cas, la mansuétude des tribunaux aboutira à un non-lieu. Il convient que le geste de tuer engage toujours la responsabilité du tueur, même s’il peut y avoir quelquefois des circonstances atténuantes. Mais on ne peut pas tuer « en conscience » parce que dans les cas qui nous occupent, le tueur ou son complice a toujours un intérêt personnel à voir mourir l’autre, ne serait-ce que, pour lui, le retour à une situation qui diminue le stress. Je l’ai déjà dit plus haut en évoquant le cas bien connu d’Althusser : le meurtre altruiste, fût-ce avec la complicité de la victime, ça existe, mais cela relève exclusivement de la psychiatrie.



  • Christian Labrune Christian Labrune 11 mars 2012 11:35

    @rosemar

    Vous avez écrit à propos de l’agonie sous morphine : « C’est terrifiant, et je ne souhaite cela à personne ». Terrifiant pour qui ? Et maintenant vous écrivez que ce qui est « horrible, c’est la douleur de celui qui agonise à petit feu !! ». Horrible pour qui ?

    Le seule chose dont vous puissiez parler, c’est de ce que vous avez VU, et bien du SPECTACLE (du latin spectare : regarder), non pas de ne que vous avez ressenti à la place du mourant : aussi longtemps qu’on ne s’est pas trouvé dans la situation de quelqu’un qui est en bout de course, on peut fantasmer la situation à partir de ses propres angoisses mais on n’en a aucune expérience et c’est un abus de langage que d’en parler comme si on savait de quoi il retourne. Par ailleurs, lorsqu’on est sur un lit d’hôpital et qu’on souffre – nous sommes nombreux, je pense, à nous être trouvés dans cette situation -, la question de la « dignité », pour le patient, reste au second plan, et il est tout à l’honneur du personnel infirmier qui vous prodigue des soins de ne jamais paraître porter un jugement sur la situation de dépendance plus ou moins répugnante dans laquelle vous vous trouvez momentanément. S’il y a « indignité », c’est pour les proches, et c’est pour eux que le « spectacle » devient vite insupportable, jamais pour les médecins qui ont une tout autre expérience, un peu moins fantasmatique et plus objective de ce qu’est la vie et de ce qu’est la mort, laquelle a toujours quelque chose d’obscène : l’idée de mourir « dans la dignité » est la pire des stupidités naïves : je ne vois rien qui puisse ressembler à de la dignité dans cette déconfiture finale, pas même dans le seppuku des samouraïs.

    La mort sera toujours un SPECTACLE horrible. En vérité, ce que vous voulez, c’est qu’on tire le rideau le plus rapidement possible sur la scène finale parce que vous n’avez pas le courage de regarder les choses en face.



  • Christian Labrune Christian Labrune 10 mars 2012 21:14

    @rosemar
    Ou voyez-vous un « choix librement consenti » lorsque vous expliquez à longueur de pages à des gens qui seront peut-être demain dans le type de situation que vous envisagez, que l’euthanasie est préférable à une mort naturelle lorsqu’il y a un risque de déchéance ? Ce que nous lisons dans ces pages n’a rien de confidentiel, que je sache, et beaucoup de vieux savent déjà aujourd’hui ce que leurs enfants peuvent penser sur la question et ce qu’ils attendent d’eux lorsqu’ils arriveront au dernier acte. Enfin, si l’euthanasie était légalisée, d’un point de vue purement administratif et comptable, ce serait la meilleure solution et on ne manquerait pas de le faire entendre à ceux qui abusent des soins au-delà du raisonnable.
    Il y a eu chez des peuples assez primitifs soumis à toute sorte de pénuries des habitudes comparables à celle que vous voudriez installer. Ca s’appelait secouer le cocotier. Il y a eu un film japonais remarquable d’Imamura, en 83 : « La ballade de Narayama », que vous avez probablement vu. Est-ce que cela vous paraît un modèle à mettre en oeuvre dans les sociétés de l’avenir ?



  • Christian Labrune Christian Labrune 10 mars 2012 21:00

    @ La différence, c’est que d’un côté on laisse mourir parce qu’on ne peut rien faire d’autre, tout en essayant d’atténuer la souffrance, et que de l’autre côté, on tue son semblable, ce qui n’est quand même pas une activité tout à fait anodine. Est-ce que vous vous voyez, vous, dans la situation de quelqu’un qui devrait aller « piquer » M. Dupont après le déjeuner, à 14h15, dans la chambre 312 ? Si vous ne voyez pas la difficulté, ça me paraît tout à fait préoccupant.



  • Christian Labrune Christian Labrune 10 mars 2012 20:50

    @Jean J. MOUROT
    Pour l’instant, l’euthananie n’ayant pas d’existence légale, tout ce qu’on peut demander à quelqu’un qui est en fin de vie, c’est : si vous souffrez beaucoup, voulez-vous qu’on augmente un peu les doses de sédatif ? La question est tout à fait conforme au rôle du médecin et à son éthique.
    Si l’euthanasie était légalisée, rien n’empêcherait qu’on posât la question cruciale : préférez-vous qu’on continue la morphine, ou bien voulez-vous être euthanasié ?

    Et je ne parle pas des gens qui seront en fin de vie et qui connaîtront déjà le point de vue de leurs descendants, abondamment et très naïvement exprimé déjà dans toutes les réactions que nous venons de lire. Ces gens-là sauront déjà que le spectacle de leur misère, pour ceux qui les entourent, a quelque chose d’« indigne », qu’il est proprement insupportable et constitue une véritable agression. Ils sauront, sans qu’il soit besoin de leur mettre les points sur les i, qu’ils sont déjà de trop et pour ainsi dire déjà morts. Ils sauront ce qu’on attend d’eux et ce qu’il leur reste à faire, ce qu’il leur reste à demander au médecin-exécuteur s’ils ne veulent pas qu’on finisse par le demander à leur place. Quel répugnant avenir !

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