Amoureuse de la vie et de ce qui la constitue. Une réflexion intellectuelle sur les phénomènes sociaux et sur les éléments humains et non-humains qui participent à notre réalité existentielle. Citoyenne française, étudiante en deuxième année de sociologie à l'Université Paul-Valéry à Montpellier, et femme occidentale dont le parcours existentiel est tantôt submergé d'informations culturelles, publicitaires ou idéologiques puis tantôt maîtrisé autant que possible par un effort d'intellectualisation de ce qui participe à ma vision du monde : une quête d'objectivé des phénomènes observés, toujours être dans l'intention de capter l'intériorité des faits afin de les rendre intelligibles.
Excusez-moi mais on dirait que vous me connaissez ? C’est assez drôle je trouve la façon dont vos préjugés guident vos remarques, lesquelles me laissent penser que vous n’êtes pas ici pour discuter. Réduire les banlieues à des lieux régis par la violence est tout à fait injuste. La culture populaire est extrêmement riche et dense. J’ai grandi avec des orphelins délinquants, et je coutoie tous les jours la misère de la France et de ces classes populaires, la réalité sociale de celles-ci messieurs, je la connais depuis mon plus jeune âge et c’est précisément ce qui m’a donné l’envie d’étudier la sociologie. Je pense que vous ne savez pas lire sans mettre de côté vos prénotions. Vous devez faire davantage attention aux termes que j’emploie et comprendre que ce que je dénonce c’est simplement le fait que la logique marchande d’accumulation n’est pas propice au bonheur de toutes les classes.
Pour ce qui est de l’insécurité je pense qu’il faut non pas la condamner mais en comprendre les causes. Il n’y a pas de violence, ni de délinquance sans qu’il n’y ait de souffrance sociale. Et je pense qu’une part de cette souffrance sociale se trouve dans la dévalorisation des statuts sociaux dont on parle ici. Mais cela est un autre sujet que celui autour duquel j’ai écrit, je vous rappelle que l’article est dans la rubrique « médias » et qu’il s’intéresse avant tout à l’influence des médias dans al consommation, et en quoi sont-ils les vecteurs de l’idéologie capitaliste. Mon choix de m’intéresser précisément aux classes les moins aisées s’explique par le fait que ce sont elles les plus touchées par cette incompatibilité entre ce qu’exige la société matérialiste et leur réalité sociale, et pour finir en quoi cette idéologie ne fait qu’aggraver la situation. Je crois qu’à aucun moment j’ai été contre votre point de vue, je pense même qu’il rejoint le mien sur certains points. Ne me contredisez pas sur quelque chose dont je n’ai parlé.. ? Car la contradiction ne peut pas être si elle n’est pas fondée ? Je sais pas, je ne comprends pas : où ai-je dit que notre pays était un pays de solide cohésion sociale ?
Et pour répondre à votre dernière critique : la sociologie est une science de terrain. Nous ne sommes pas cloisonnés dans un isolat qu’entre sociologues lettrés et gosses de riches, bien au contraire messieurs, vous semblez ignorer sérieusement de quoi vous parlez. Je n’ai pas répondu tout à l’heure à Eric au sujet de ces accusations car je me suis dit que ce n’était ni le lieu, ni le moment pour parler de moi, tout simplement parce qu’on s’en fout royalement. Mais on dirait bien que quelque chose en vous, ou alors dans mon article vous fasse croire que je suis une gosse de riche cloisonnée dans ma jolie demeure bourgeoise cependant mes parents sont issus tous deux de la classe ouvrière, tous deux ont dû faire des choix de consommation et vouent leur vie à l’aide sociale dans différentes associations comme les Orphelins d’Apprentis d’Auteuil, ou encore les petits frères des pauvres.
Si vous le souhaitez, mon prochain article sera voué à cette question que vous soulevez, mais vous ne m’entendrez jamais dire que les banlieues sont des lieux d’échec intellectuel, de vide culturel ou encore de royaume du banditisme. Je pense que nous avons assez d’exemples hebdomadaires de banditisme bien plus important et grave au sein de notre classe supérieure.
@Eric : Il n’y a pas de nombrilisme dans l’intention de cet écrit, i ls’agit d’une réflexion sociologique que je me suis faite au cours de mon travail. Il faut savoir que je ne suis pas professionnelle, ni spécialiste je suis une simple étudiante en deuxième année de sociologie. J’ai partagé une réflexion qui m’a semblé intéressante, ensuite, pour ce qui est du traitement de ce questionnement, je suis ravie qu’il soit critiqué car contrairement à ce que vous laissez penser, je ne suis pas centrée sur moi-même ni fermée à d’autres analyses bien au contraire j’en ai radicalement besoin.
« Le fait de vivre dans des isolat sociologiques : ceux qui tiennent ce langage, sont très concentrés 80% des profs d’après le Monde, Au moins autant des journalistes d’après Marianne, idem, dans toutes les professions qui constituent des « ministères de la parole ». En particulier média, culture, pub, sociologie.... »
Pour répondre à cela, l’homogamie est un fait, une réalité sociale que je ne peux que reconnaître, et croyez-moi j’en ai parlé à plusieurs reprises au sein d’autres travaux. Cependant, laissez-moi vous dire que, même si les stéréotypes ont parfois une utilité dans la compréhension des choses (au sens de l’épistémologie wéberienne) il faut tout de même tenir compte de la variabilité même quand elle se fait rare : vous réagissez ici à ce que moi-même j’ai écrit, or, pour reprendre votre propos, il se trouve que je ne suis pas du tout en ménage avec quelqu’un de ma catégorie sociale (car il existe des stratifications sociales, et c’est en partie mon combat populiste ou populaire peu importe..) et que je connais parfaitement la réalité sociale de ce que j’entends par classes populaires.
Quand vous dites « Les « classes populaires » vous savez comment elles font leur courses ? La femme dans un super marché, le mari dans l’autre, et par téléphone mobile, on compare les promotions pour acheter au moins cher. Le « bon sens populaire » autant que le budget, permet en réalité assez facilement d’échapper dans l’ensemble à la fascination pour la pub, la consommation etc... » La famille de mon compagnon incarne cet exemple que vous décrivez pertinemment. En effet, les classes populaires ne font pas leurs courses dans un seul et même magasin, la mère de mon compagnon, contrairement à mes parents, ne jette pas les catalogues de promotions, mais les consulte avec une calculette à la main et en soulignant toutes les bonnes affaires des multiples chaînes de distribution. Au lieu de faire des courses en 2h et remplir son cadi des produits les plus médiatisés, sa famille, qui est devenue la mienne passe une bonne partie de l’après-midi à consommer de façon réfléchie, calculée et à acheter stratégiquement.
Mais c’est précisément mon propos, ce à quoi je veux tendre, c’est-à-dire une prise en considération des réalités sociales de classes qui sont, qu’on le veuille ou non submergées autant que les autres classes sociales à pouvoir d’achat plus élevé, par les publicités en tout genre qu’elles soient d’ordre matérielles (produits objets) ou d’ordre idéologiques (produits culturels). Il ne s’agit pas de dichotomiser le monde, mais simplement de soulever le fait ( un fait qui me fait peur justement car j’ai l’expérimentation pour pouvoir en parler) que les classes sociales ont une capacité d’absorption de messages médiatiques convergente : la société de consommation ne fonctionnerait pas sans ces vecteurs-là car ils ils rendent mobile l’idéologie du faire et de la consommation ; Et convergente car toutes les classes sociales dispose d’une même capacité d’absorption. Mais qu’il y a une réalité sociale, celle des classes populaires, qui ne coïncide pas avec l’attente socio-économique de ces sociétés à économie d’accumulation. Simplement parce que ces sociétés ont stratifié de façon à laisser galérer les classes populaires, dont je fais partie étant donné que je suis étudiante à faibles revenus.
Cette réflexion ne m’est pas tombée du ciel, c’est de mon vécu qu’elle provient. Voilà pourquoi, @Antoine : « Autrefois on pouvait comprendre que seule la fraction de la population aisée avait accès et donc aimait l’opéra puisqu’il faillait en avoir les moyens. Mais maintenant il possible d’avoir accès par exemple à des enregistrements extraordinaires de la Callas pour à peine le prix d’un paquet de chewing gum et malgré cela les « masses » continuent à n’apprécier que des cochonneries à prix bien supérieur ! » Je reconnais le fait que la culture soit accessible. Et je ne pense pas (si je n’ai pas été assez claire dans mon article) que les classes populaires soient une entité sociale qui préfère consommer des produits dénués de sens culturel. Ce serait un objet d’étude sociologique intéressant et très complexe car il faut prendre en compte à la fois la consommation pure et dure mais aussi ce qui détermine leurs motivations : je ne pense pas qu’aux revenus (étant donné que la culture soit accessible) mais surtout au complexe onirique de ces classes populaires c’est-à-dire ce qui constitue leurs rêves, leurs valeurs, leurs intérêts, etc.
En tout cas je suis ravie qu’il y ait des réactions, même celles qui ne sont pas favorables, je vous le répète, je n’ai aucune prétention, je ne dispose pas de la science infuse.
@Jaco : Merci pour la Bienvenue, et pour ce compliment, je suis là pour apprendre avant tout.
@Xenozoid : Je ne pense pas que des impératifs métaphysiques soient ici et nul part en même temps, à guider notre pensée et nos actions. Ce sont des impératifs sociaux puis des normes sociales et des valeurs qui se conjuguent à travers elles. La réalité est trop complexe pour que l’on la réduise à un « on est surveillé ». La surveillance est effective, en effet, mais par ces normes sociales dont je parle.
Evidemment, le sujet abordé ici abouti nécessairement à une réflexion d’ordre politique, car il serait de mauvaise foi que de refouler cette portée idéologique : je l’affirme bien dans mon travail. Mais je mets un point d’honneur sur la particularité dont l’humain est doté, à savoir son libre-arbitre. En tenant compte des déterminismes en tout genre, il faut appuyer partout où l’on peut sur une sorte de morale.
L’identification d’un individu est au cœur de son processus existentiel, de fait l’identification ou l’appartenance « tribale » (pour reprendre les termes de Michel Maffesoli) passe nécessairement, inévitablement par une appartenance ou une sensibilisation esthétique qui se concrétise par les biais économiques et la consommation.