@Eric : Il n’y a pas de nombrilisme dans l’intention de cet écrit, i ls’agit d’une réflexion sociologique que je me suis faite au cours de mon travail. Il faut savoir que je ne suis pas professionnelle, ni spécialiste je suis une simple étudiante en deuxième année de sociologie. J’ai partagé une réflexion qui m’a semblé intéressante, ensuite, pour ce qui est du traitement de ce questionnement, je suis ravie qu’il soit critiqué car contrairement à ce que vous laissez penser, je ne suis pas centrée sur moi-même ni fermée à d’autres analyses bien au contraire j’en ai radicalement besoin.
« Le fait de vivre dans des isolat sociologiques : ceux qui tiennent ce langage, sont très concentrés 80% des profs d’après le Monde, Au moins autant des journalistes d’après Marianne, idem, dans toutes les professions qui constituent des « ministères de la parole ». En particulier média, culture, pub, sociologie.... »
Pour répondre à cela, l’homogamie est un fait, une réalité sociale que je ne peux que reconnaître, et croyez-moi j’en ai parlé à plusieurs reprises au sein d’autres travaux. Cependant, laissez-moi vous dire que, même si les stéréotypes ont parfois une utilité dans la compréhension des choses (au sens de l’épistémologie wéberienne) il faut tout de même tenir compte de la variabilité même quand elle se fait rare : vous réagissez ici à ce que moi-même j’ai écrit, or, pour reprendre votre propos, il se trouve que je ne suis pas du tout en ménage avec quelqu’un de ma catégorie sociale (car il existe des stratifications sociales, et c’est en partie mon combat populiste ou populaire peu importe..) et que je connais parfaitement la réalité sociale de ce que j’entends par classes populaires.
Quand vous dites « Les « classes populaires » vous savez comment elles font leur courses ? La femme dans un super marché, le mari dans l’autre, et par téléphone mobile, on compare les promotions pour acheter au moins cher. Le « bon sens populaire » autant que le budget, permet en réalité assez facilement d’échapper dans l’ensemble à la fascination pour la pub, la consommation etc... » La famille de mon compagnon incarne cet exemple que vous décrivez pertinemment. En effet, les classes populaires ne font pas leurs courses dans un seul et même magasin, la mère de mon compagnon, contrairement à mes parents, ne jette pas les catalogues de promotions, mais les consulte avec une calculette à la main et en soulignant toutes les bonnes affaires des multiples chaînes de distribution. Au lieu de faire des courses en 2h et remplir son cadi des produits les plus médiatisés, sa famille, qui est devenue la mienne passe une bonne partie de l’après-midi à consommer de façon réfléchie, calculée et à acheter stratégiquement.
Mais c’est précisément mon propos, ce à quoi je veux tendre, c’est-à-dire une prise en considération des réalités sociales de classes qui sont, qu’on le veuille ou non submergées autant que les autres classes sociales à pouvoir d’achat plus élevé, par les publicités en tout genre qu’elles soient d’ordre matérielles (produits objets) ou d’ordre idéologiques (produits culturels). Il ne s’agit pas de dichotomiser le monde, mais simplement de soulever le fait ( un fait qui me fait peur justement car j’ai l’expérimentation pour pouvoir en parler) que les classes sociales ont une capacité d’absorption de messages médiatiques convergente : la société de consommation ne fonctionnerait pas sans ces vecteurs-là car ils ils rendent mobile l’idéologie du faire et de la consommation ; Et convergente car toutes les classes sociales dispose d’une même capacité d’absorption. Mais qu’il y a une réalité sociale, celle des classes populaires, qui ne coïncide pas avec l’attente socio-économique de ces sociétés à économie d’accumulation. Simplement parce que ces sociétés ont stratifié de façon à laisser galérer les classes populaires, dont je fais partie étant donné que je suis étudiante à faibles revenus.
Cette réflexion ne m’est pas tombée du ciel, c’est de mon vécu qu’elle provient. Voilà pourquoi, @Antoine : « Autrefois on pouvait comprendre que seule la fraction de la population aisée avait accès et donc aimait l’opéra puisqu’il faillait en avoir les moyens. Mais maintenant il possible d’avoir accès par exemple à des enregistrements extraordinaires de la Callas pour à peine le prix d’un paquet de chewing gum et malgré cela les « masses » continuent à n’apprécier que des cochonneries à prix bien supérieur ! » Je reconnais le fait que la culture soit accessible. Et je ne pense pas (si je n’ai pas été assez claire dans mon article) que les classes populaires soient une entité sociale qui préfère consommer des produits dénués de sens culturel. Ce serait un objet d’étude sociologique intéressant et très complexe car il faut prendre en compte à la fois la consommation pure et dure mais aussi ce qui détermine leurs motivations : je ne pense pas qu’aux revenus (étant donné que la culture soit accessible) mais surtout au complexe onirique de ces classes populaires c’est-à-dire ce qui constitue leurs rêves, leurs valeurs, leurs intérêts, etc.
En tout cas je suis ravie qu’il y ait des réactions, même celles qui ne sont pas favorables, je vous le répète, je n’ai aucune prétention, je ne dispose pas de la science infuse.