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Commentaire de easy

sur De la « neuropathie sensitive congénitale » du système financier


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easy easy 4 novembre 2008 16:14

Salut Martin,
Si le coeur de ton papier est de souligner le décalage qu’il y a entre la bourse et l’économie réelle, je réponds, en effet, il existe.
Mais vouloir le réduire, je pense que c’est se méprendre.
Car il y a les choses : pioche, montagne, lac, assiette, et il y a la pensée formalisée, tellement caractéristique de l’Homme.
A partir de sa pensée, l’Homme a fabriqué de la sur-pensée, de la transcendance, histoire d’enfoncer le clou de son particularisme intellectuel. Histoire de sucrer le sucre
Non seulement l’Homme a inventé l’abstraction qu’est la transcendance sur la pensée basique mais il a également ajouté de la transcendance sur les choses les plus matérielles. Ca fait qu’un timbre poste que je m’apprête à jeter à la poubelle, un autre sera prêt à me refiler sa mère pour l’obtenir. Une chaise qui ne m’intéresse nullement va interesser énormément un autre qui verra en elle l’élément qui manquait à sa décoration, son Cinquième élément, son Précieux. Et au total ce qu’on appelle la valeur des choses matérielles est la somme de leur valeur la plus basique (une chaise bin c’est pour s’asseoir) et leur valeur transcendantale (une tite croix de bois, pourvu qu’elle ait une branche plus longue que les 3 autres, c’est ... toute une histoire n’est-ce pas)

Il y a donc toujours un décalage entre la valeur basique d’une chose, même virtuelle, et sa valeur transcendantale (qui est souvent appelée valeur sentimentale) Ainsi une entreprise, mettons LVMH, a déjà, en tant qu’entreprise et par son martellement marketing, une transcendance propre pour chacun de nous. Et bien le cours de son action en bourse résulte de la somme de sa valeur basique + la valeur transcendantale qu’on accorde à l’entreprise et à cela se surajoute encore la transcendance propre à l’action cotée en tant que telle. En fait un y a toute une cascade de transcendances sur cet objet qu’est l’entreprise LVMH.
Or les transcendances, comme c’est dans la tête que ça se passe, ça peut virer du tout au tout. Telle personne que je trouve fabuleuse un jour, m’apparaît insupportable lors du divorce. Tel chien que je trouve trop mimi quand je suis seul au monde, m’encombre quand j’ai d’autres chats à fouetter (d’autres transcendances à cultiver). La chaise, abandonnée sur le bord de la route conserve bien sa valeur de base en tant que repose cul mais tant que tous les passants lui verront une transcendance négative (elle est moche, elle fait misère, elle fait clinquant, elle est trop claire, elle est trop sombre, on dirait la chaise de ma mèchante concierge, ...) personne ne la récupèrera.

Pourquoi les brutales variation de valeur totale accordée à Djamel Debouze (entre l’époque où il vendait des fringues sur les marchés), qui proviennent d’une cascade de transcendances positives, susceptibles de se transformer en autant de transcendances négatives, ne se produiraient-elles pas sur les entreprises cotées ?



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