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Commentaire de easy

sur Lente dérive vers une « dictature molle » à la Française


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easy easy 4 décembre 2008 10:03

Pour des raisons qui lui sont propres, Rousseau a cherché à culpabiliser l’Homme ambitieux, cannibale. Pour cela, il a créé un débat donnant à penser qu’on pourrait juger si l’Homme est bon ou mauvais en étudiant sa nature originelle. C’est une piperie. En aucun cas, l’Homme ne peut juger de sa propre nature. Car juger n’est pas décrire ou analyser. Juger c’est critiquer avec une arrière pensée qui tient à un concept de reproche en "Peut mieux faire" ou "Pouvait mieux faire" ou "Pourrait mieux faire" On peut critiquer une rose par rapport à une autre rose de même variété, à la rigueur ; mais il est impossible de comparer, l’éléphant, l’ornitorynque, la lune, la Terre. Or la Nature de l’Homme est unique. A quoi pourrait-on la comparer ? A celle des gorilles, celle des Bonobos ? Elle est ce qu’elle est mais il ne peut pas y avoir de pire ou de meilleure nature de l’Homme. Elle ne peut donc pas être qualifiée de Bonne ou Mauvaise. Manipulateur doué, Rousseau en vient à comparer l’Homme civilisé à l’Homme sauvage qu’il ne connaît pas. Aurait-on idée de comparer un chien sauvage à un chien domestiqué et d’en déduire que l’un a une nature meilleure que l’autre ? Exit donc Rousseau et cessons de qualifier en Bonne ou Mauvaise notre nature humaine car nous n’avons aucune idée de l’horreur que pourrait être un "Homme Bon" selon la vision de certains. Sans donc qualifier notre nature de bonne ou mauvaise, nous pouvons dire qu’en plus de concevoir chasser-ramasser-ceuillir, l’Homme a également conçu de cultiver-domestiquer, donc de dominer jusqu’à leur dévoration, le cycle de vie complet de plantes ou d’organismes vivants. Il allait de soi que ce concept de domination complète des sols, des minerais, des plantes ou des bestioles, allait s’étendre au concept de domination de nos semblables avec d’inévitables bagarres à la clef. Nous pouvons discuter des conséquences de notre évolution visant à tout domestiquer par tous les moyens possibles mais en considérant l’Humanité entière et non un individu isolé. Aucun d’entre nous ne peut être condamné pour une nature humaine que nous partageons tous. " Je suis Homme et rien de ce qui est humain ne m’est étranger " Hegel Par contre, chacun de nous peut être jugé pour sa manière de réaliser sa très naturelle soif de pouvoir. Et ce jugement variera très notablement selon les juges. Ainsi un esclavagiste peut être jugé gentilhomme par d’autres esclavagistes mais être jugé beau salaud par ses esclaves. Serait donc bon chef, celui qui résoudrait ses ambitions personnelles en résolvant aussi celles de ses supporters, quitte à ce que ce soit sur le dos de tiers, c’est même l’idéal. Un chef qui promettrait à son peuple de profitables razzias sur des peuples voisins ou une protitable exploitation du ver à soie sera donc jugé valable. Comme il devient de plus en plus difficile de réaliser des ambitions nationales en organisant des prédations sur des voisins ou en découvrant de nouveaux gisements naturels, les chefs contemporains ont bien du mal à réaliser à la fois leurs ambitions personnelles et celles de leur peuple. Alors soit ils renoncent sagement à posséder. soit ils incestent ou cannibalisent ou colonisent leur propre peuple en se protégeant des représailles par la constitution d’une police très puissante et/ou d’une élite prétorienne. Les candidats qui proposent l’abstinence sont dédaignés par les électeurs qui ont quasiment tous des ambitions individualistes. Par contre sont adorés les candidats qui donnent l’impression d’avoir repéré des gisements nouveaux et de se décarcasser pour nous en faire profiter. C’est ce principe (que j’observe dans toute basse-cour) bien plus que celui de la peur du chaos (qui est inconnu car jamais tenté), qui fait que nous préférons toujours avoir un César, un leader maximo à notre tête plutôt que le vide ou une gouvernance collègiale. Il nous faut de l’individualisme décomplexé au sommet afin que nous puissions y projeter notre égocentrisme honteux. Les électeurs soutiennent donc le chef qui caricature le mieux leurs fantasmes conquerrants et se refusent à concevoir qu’en tant que supporters, ils puissent se retrouver eux-mêmes les dindons de la farce. "Tel est pris qui croyait prendre" NS incarne nos ambitions, toutes nos ambitions, rien que nos ambitions.


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