Il ne s’agit pas d’angélisme quant au monde animal : chacun connaît les images terribles de leur vie quotidienne, mais ce sont essentiellement des images d’attaques entre espèces, de lutte impitoyable pour la survie entre les proies et leurs prédateurs. Nul besoin qu’une espèce abandonne ses faibles ou ses membres âgés, les prédateurs s’en chargeront car les faibles seront plus faciles à capturer. les prédateurs ne sont pas fous, ils ne vont pas risquer de prendre des coups avec les plus costauds, ils veulent juste bouffer, pas frimer devant les caméras !
Comparativement à nous, les animaux sont très pacifiques envers leurs frères, quelques bagarres rarement mortelles en période de reproduction, quelques autres pour le chef qui doit mater ses rivaux pour garder son job de chef (les élections), quelques tensions pour le contrôle du territoire de chasse (tensions avec les pays voisins), etc., tout ça est sans commune mesure avec la barbarie humaine. A la rigueur, on peut dire que les fourmis connaissent les guerres civiles.
Dans de nombreuses espèces, une variété peut entrer en concurrence (ultra-libérale !) avec une autre jusqu’à la déloger complètement de son habitat et prendre sa place, mais ces bouleversements radicaux sont très souvent liés à l’intervention humaine ! C’est notre mondialisation qui déplace les insectes, les plantes, les mammifères, perturbant ainsi les espèces locales. Nous introduisons la concurrence là où un équilibre relativement paisible s’était installé depuis des siècles en terme de territoire.
En outre, seul l’homme a inventé des centaines de tortures, et si les fourmis ont des guerres civiles, nous avons l’exclusivité des guerres mondiales, nous avons le record hors catégorie de la baston !
Il est grand temps de trouver une philosophie ou un mode de régulation de nos sociétés qui puisse réellement revendiquer le nom de « civilisation civilisée. »