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Commentaire de easy

sur LES CHEVAUX


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easy easy 11 décembre 2012 21:10

 @ Alinéa

Vous avez écrit :
***** Je ne suis pas encore tout à fait habituée au fait que ceux qui aiment les chevaux et les bêtes, ce ne sont plus ceux qui les éduquent, les soignent et... leur montent sur le dos, mais les autres qui trouvent que ceux-là sont des tortionnaires !
Je n’ai plus d’arguments...
*****


Alors va pour une petite grille qui pourrait vous aider à comprendre où vous vous trouvez :

Chacun s’inspire du mainstream pour se caler dessus et injecte aussi ses propres spécialités dans cette pensée collective. Ce qu’on recueille du réseau collectif et ce qu’on y injecte ne peuvent avoir que deux formes :

Celle du logos. Il n’y a pas d’ambiance. Le ton est Reuters ou scientifique. L’intellectuel prévaut sur l’affect. Il n’est question que de raisonnement, pas de sentiments (On dira que Jean est marié à Hélène, on ne dira pas qu’il aime Hélène). On peut se disputer très passionnément mais sur les raisonnements pas sur les affects.
Exemple : les philosophes qui publient ou commentent une théorie. 

Celle de l’ethos-pathos où l’affect prévaut sur l’intellectuel et qu’on pourrait subdiviser en deux mais je n’en vois pas la nécessité ici. Là il n’est plus question que de positionnement éthique en Je suis bon / Je suis mauvais et de positionnement affectif en Je l’aime / Je le hais.

Et dans cette forme sentimentalo-morale, l’auteur expose à travers le prisme de son ethos-pathos :

Soit comment il juge la relation entre lui et quelqu’un en se prenant alors pour un être humain.
Exemple : Kérouac nous expose en tout ethos-pathos la relation entre des gens et lui. Il est responsable de ce qui se passe puisqu’il y participe. Il est engagé sur le plan pénal et civil. 

Soit comment il juge la relation entre deux autres personnes en se prenant alors pour Dieu assis au sommet d’un triangle de Karpman avec en bas un bourreau et une victime.
Exemple : Hugo et Zola exposent en tout ethos-pathos la relation entre des gens. Ils ne participent pas à ce qui se passe ; ils ne font qu’en juger en toute subjectivité bien comprise. On les considère engagés mais ils ne le sont que par leur prise de position sur des faits auxquels ils n’ont pas participé. Ils n’ont à répondre de rien au pénal-civil.


Votre cas ici (ou celui de Bartabas lors de la conférence) c’est celui d’une personne qui raconte sa relation ethos-pathos à une autre personne (le cheval) 
Si cette relation est considérée comme normale (comme elle l’était jusqu’en 1960) vous ne risquez pas de subir des critiques de neo Hugo-Zola. Mais vous en subirez si cette relation est considérée comme anormale. (car devenue marginale, dépassée...)

Il ne peut pas exister d’argument intellectuel ou de raison dans les jugements sur les relations. Il ne peut exister que des arguments ethos-pathos.

Parce que monter un cheval est devenu rarissime et même inimaginable pour 95% des gens, vous vous retrouvez dans la même position que si vous racontiez être amoureuse de votre frère, de votre fils ou de votre père.


Il n’y a pas d’arguments à l’amour. Si l’on aime quelque chose que le mainstream n’aime pas, on est sans argument. 

 


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