Le moi
Encore une curiosité.
Freud et Lacan en ont parlé différemment.
Et je pense que globalement, lorsqu’est né le concept de narcissisme, le moi nous est devenu aposématique (ainsi que le mot pédophile plus récemment)
Nonobstant les analystes et ce qu’ils en ont fait, le Moi ou le Je des Français a fortement changé de sens depuis Jeanne d’Arc (situation de départ) puis 1792 (roi des Français) puis Louis Philippe, puis Ferry (avec l’Ecole) puis le baby Boom, puis la contraception-avortement
Il est passé de Moi-le-serf-de-mon-seigneur à Moi-citoyen à Moi-individu. Le prénom étant placé avant le nom de la famille.
De nos jours, par exemple au Vietnam, le Moi est (sauf en Justice) un Moi-fils-de ou Moi cousin-de selon l’interlocuteur, ce qui rend les choses compliquées lorsqu’il y en a plusieurs.
Le Moi viet inclut un rattachement aux autres. Le nom de famille est placé avant le prénom.
Il peut donc sembler paradoxal qu’au Vietnam on dise Moi-fils-de j’ai lu un livre incluant le lien social mais que dans son contenu ontologique que je m’épuiserais vainement à expliquer ici tant il y a de matrices à changer, que cela veuille dire également « en toute autonomie décisionnelle », même quand c’est un petit bouchon qui le dit.
En France, le Moi ou le Je est devenu très individualiste mais on peut dire « J’ai lu » pour prétendre, plus tard, n’avoir lu que sous influence ou injonction
Au Vietnam, on peut très bien lire sur injonction mais on ne dit alors pas Je lis sans préciser par d’autres mots que c’est sur ordre.
Autant vous dire qu’au Vietnam, une femme ne peut pas prétendre avoir couché sur ordre si elle ne dispose pas d’arguments en béton. Mais dans le même temps, l’homme est également automatiquement responsabilisé. Il lui serait très difficile de prétendre qu’il a violé sur ordre ou incitation.
Alors que le Français se veut et se croit très individualiste (Oh la la surtout pas mouton, surtout pas comme les autres) le moindre Moi de quelqu’un d’autre le fait sursauter et il prépare son gun.
Au bilan il m’apparaît qu’ici nous avons tellement analysé (découpé, disséqué) les bestioles, les gens et les concepts, que tout se retrouve en pièces détachées et qu’il n’y ait plus de lien.
Concernant logos ethos pathos
Les philosophes Grecs et les scholastiques ont énormément développé le Logos (Sorbonne) pour produire le ton professoral (Ies profs, politiques, juges et docteurs sont absents de leur discours, on peut attaquer leur thèse pas leur personne. Sauf en religion mais c’est un autre chapitre)
Au Vietnam le logos qui existe vient d’un siècle d’occupation française. Les gens l’utilisent pour enseigner, pour écrire des articles de journal mais sur les forums, ça vire fortement à l’ethos pathos
Une chanson ce n’est pas « Les copains d’abord » c’est « Mes copains d’abord » . C’est un dialogue, disons une lettre entre une femme et son bien aimé au loin. C’est « Ne me quitte pas »
Les gens n’ont pas idée de dénoncer le moi de l’autre.
Les accusations que se lancent les gens donnent le plus souvent dans le « Tu racontes un mensonge » ou « Tu te vantes », (il n’y a pas de professionnalisation, pas de menteur ou voleur) ils ne peuvent pas verser dans « Tu es egocentrique » ou « Tu es un pervers narcissique »
Sur la professionalisation des perversions telles que menteur, voleur, il existe la forme « Tu es une personne qui ment/vole » ce qui n’est pas aussi professionnel qu’ici et surtout, l’accusation est précédée du mot personne.
Toute désignation, vraiment professionnelle ou pas, même pour un animal, même pour un fou, est forcément précédée de sa qualité et de sa dignité naturelle. Il n’est donc pas possible de dire de quelqu’un qu’il est inhumain.