***Et nul ne parle non plus de l’importance stratégique pour la France des réserves en matière première des pays limitrophes (uranium au Niger, gaz et pétrole en Algérie)***
Alors vous ne vous informez pas parce que je l’ai lu au minimum mille fois depuis de début de Serval
Rien que sur le sujet de l’uranium, entre ce qu’Areva exploite déjà et ce qu’elle compte exploiter, ce sera bientôt plus de la moitié de nos approvisionnements qui viendront de cette zone
Tant que nous aurons besoin d’autant d’électricité, ce secteur de l’Afrique nous sera vital et dépenser éventuellement toujours 1 milliard par an pour que ce soit suffisamment sécurisé autour des mines transports et tubes, ça ne nous fera encore pas cher.
Dans le même temps, chacune des mines, fait vivre directement et indirectement des villes entières (Telle Tarlit), ce qui offre aux populations qu’elles attirent une alternative à la vie de pirate.
Même si nous n’avions aucun intérêt minier au Mali, même si nous n’en avions qu’au Niger, nous aurions eu intérêt à renvoyer ceux qui ont piraté le Mali aux grottes
D’autant que la population ne leur était pas encore acquise
Non seulement il a été intelligent de filer le plus vite possible au Nord selon l’enfoncement des positions ennemi (ce qui ne pouvait se découvrir qu’en temps réel) mais il serait très logique de sécuriser le plus vite et le mieux possible le vaste coin de conjonction des trois pays Mali Algérie Niger
Que nous ayons à maintenir éternellement des dépenses militaires dans ce secteur n’en fera pas pour autant un bourbier.
Un bourbier se produit lorsqu’on veut convertir des populations à un idéal politique ou idéologique. Quand on s’engage à l’étranger pour défendre son image
Pas quand on sécurise un endroit pour en extraire des produits vitaux.
Quand on appelle tout et n’importe quoi colonisation, néo-colonisation, bourbier, on trahit son manque d’imagination et on agite de vieux chiffons qui ont fait leur temps
Ce que nous faisons au Mali pour en égaliser la situation avec celle du Niger qui est gérable d’un point de vue minier, a suffisamment de différences avec la colonisation d’il y a un siècle pour être nommé différemment
Si toutes les difficultés et dépenses militaires durables sont appelées bourbier, autant se passer d’armée, autant dire que la Nouvelle-Calédonie, la Corse et la Guyanne sont des bourbiers
Il n’y a pas lieu de critiquer notre action de cavalerie au Mali
Il faut rechercher les solutions de normalisation complémentaires et détecter les erreurs connexes telle la diffusion des armes, en particulier les missiles susceptibles de démolir des engins sophistiqués
Tant que des pirates ne disposent que d’AK 47, ils peuvent fantasmer de faire des coups juteux mais pas de se saisir d’un pays entier. Il faut s’efforcer de les priver de missiles sol-sol et sol-air, contrôler leurs communications tam-tam filaire et hertzienne, gagner et conserver l’amitié des populations pour limiter leurs ambitions à des coups clairement pirates-terroristes.
Il fallait priver les pirates d’une légitimité institutionnelle telle qu’ils étaient en train de se constituer depuis un an. L’accueil que réservent les populations aux armées malienne et française prouve aux pirates leur illégitimité et c’est leur plus grande claque.
Quand ils auront achevé le deuil de leurs fantasmes étatiques, ils seront divisés et beaucoup reviendront au commerce normal.
Il s’est produit dans le Nord Mali quelque chose de rare.
Pendant à peine un an, ils ont vu ce qu’était l’islamisme fou sans avoir eu le temps de s’y faire, d’y prendre racine. Désormais, ils hystériseront dès qu’ils verront un barbu à cent bornes.
Le cycle annuel est important
Tout se qui se répète au-delà d’un an entre dans les habitudes, dans la coutume, dans la culture. Il était donc très intelligent d’intervenir dès l’appel au secours officiel des autorités maliennes pourtant mal stabilisées, afin d’éviter que dans la zone piratée la répétition annuelle ancre l’islamisme fou dans la normalité.