Dans cet article est décrit le fonctionnement d’un empire totalitaire qui n’existe pas en réalité, et en observant une seule chose nous pouvons voir que c’est faux : y’a t-il un chef charismatique à la tête de ce merveilleux empire ? Et ben non.
Empire provient du mot « imperator », c’est-à-dire un chef militaire à qui donne le droit de célébrer le triomphe suite à la victoire. L’impérialisme est un terme qui a ensuite été utilisé par les anglais aux XIXème siècle pour désigner le Commonwealth. Mais là aussi, même si il n’y a pas de chef militaire, il s’agit d’une nation souveraine avec une tête couronnée. Et dans le cas de la France, la politique coloniale prolongeait la politique d’expansion des monarchies du 19ème siècle.
En ce qui concerne le fascisme, avec lequel est fait un parallèle, n’est pas synonyme d’Empire. Un régime fasciste est bien différent d’un empire en raison de sa relation avec le monde : les deux se prétendent universels mais le premier est une forme exacerbée de nationalisme qui s’oppose au monde tandis que le deuxième souhaite juste le diriger à ses marges, sans forcément imposer une idéologie particulière.
Après, il y a le totalitarisme, qui, d’après les recherches de Hanneh Arendt, qui fait table rase de toutes les valeurs anciennes et créer un nouvel homme, et employer tous les moyens politiques nécessaires pour réaliser cette utopie (eugéniste dans le cas du nazisme ou socialiste dans le cas de l’URSS stalinienne).
Pour ce qui est des nations ayant adopté le capitalisme libéral, il est difficile de parler d’empire à moins de désigner directement les USA et leur politique extérieure. Mais l’OTAN ne forme pas un empire ni un état avec un dictateur à sa tête, ce n’est qu’un accord militaire qui peut être dénoncé à tout moment. L’occident capitaliste et libéral n’est donc pas non plus un régime fasciste, qui organise une répression systématique et implacable de tous les dissidents. Et évidemment c’est encore moins un régime totalitaire, même si en fait c’est avec le totalitarisme que le capitalisme libéral partage le plus d’affinités, en raison de sa capacité immanente et universelle à agir dans la transformation de la vie individuelle et des sociétés.
En fait, cela rassure de donner une identité « autre » à la figure d’un ennemi résolu à nous nuire, mais cette analyse qui valait encore pendant la guerre froide, n’est pas aussi pertinente dans un monde multipolaire où se font face plusieurs grandes puissances régionales industrialisées. Ce qui fait justement la force irrésistible du capitalisme libéral, dans lequel la Chine et la Russie se sont en grande partie converties, est qu’il est dépourvu d’autorité et d’identité. En ce sens, le capitalisme contemporain est bien plus effroyable encore que n’importe quelle oppression politique particulière, attachée à une culture qualifiée d’occidentale. C’est l’empire de l’argent qu’il faut combattre, où qu’il se trouve et peu importe l’identité et le niveau social de ceux qui en abusent.