Article extrêmement intéressant, bien documenté, et qui éclaire d’une lumière crue l’actuelle décomposition du pays.
Le métier de professeir a pu être passionnant jusqu’au milieu des années 80, quand on se trouvait en face d’élèves désireux d’apprendre et qui savaient à peu près ce qu’ils venaient faire dans un établissement d’enseignement. Ce n’est évidemment plus le cas désormais, surtout dans les banlieues où des élèves décérébrés par le climat ambiant, par l’Internet et surtout par la « pédagogie » des pires imbéciles qui les aura peu à peu persuadés qu’ils en savaient autant que leurs maîtres, leur fait voir le prof comme un ennemi à abattre. Affronter certaines classes, désormais,c’est une expérience qui ressemble à celle des poilus qu’on obligeait à sortir de la tranchée sous le feu des mitrailleuses.
N’importe quel professeur, lorsqu’il se fait encore une certaine idée de son métier, ne peut que désirer s’extraire au plus vite d’un bourbier où il se sent inutile. Les dispositions qui devraient permettre de quitter l’éducation nationale ressemblent donc à ces politiques humanitaires qui se proposent d’exfiltrer des citoyens pris en otage dans une zone de guerre.
Mais par qui les remplacera-t-on ? Par des gens qui seront disposés, pour un salaire de misère, à faire acte de présence pour sauver les apparences, dans des garderies où l’en n’enseigne déjà plus rien, où le sens de l’émulation s’est inversé, où le « mauvais élève », aux yeux de ses copains, est déjà celui qui voudrait travailler et réussir.
Une solution serait peut-être, puisqu’on envisage de rapatrier les jihadistes du Califat d’origine française, de les affecter dans les établissements d’enseignement des banlieues. Ces obscurantistes distingués seraient en prise directe avec le public scolaire et sauraient, eux, comment s’y prendre. On dira que je plaisante, mais pas tant que ça : quand on s’acharne à détruire un système d’enseignement comme on l’a vu faire en France dès le milieu des années 80, on en arrive à la situation actuelle où c’est tout un pays qui se retrouve décérébré et hors jeu : l’imbécillité est au gouvernement, elle est dans les média, elle s’observe dans la lâcheté des « intellectuels » qui ont les moyens d’analyser la réalité des choses mais préfèrent ne rien dire et faire comme s’ils ne voyaient pas : pourvu que ça dure encore un peu ! « Encore une minute, Monsieur le bourreau », avait dit la comtesse Du Barry au pied de l’échafaud.