• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


Krokodilo Krokodilo 3 juillet 2007 17:04

Euros du village, je m’attendais à votre réponse, je crois même que j’aurais pu l’écrire. Votre article aborde de nombreuses questions complexes, je n’allais pas commenter tout ça, ce serait mal fait, très long et rasoir. J’ai simplement pointé un sujet que vous esquivez toujours (comme quasiment tous les médias français), alors que la langue est un puissant facteur identitaire dont les zones d’influence ont toujours été corrélées aux conflits historiques. C’est donc tout sauf un point de détail.

Votre réponse est à double sens : je peux moi aussi légitimement vous trouver incorrigibles, car le déni d’un problème ne le fait pas disparaître. J’ai pris un exemple tiré de votre article : le futur IET (que vous appelez EIT...). Et il ne s’agit pas de moi, cet IET est réellement contesté par des universités qui préfèreraient recevoir directement les sous en question !

Ce n’est pas seulement à Bruxelles que l’anglais domine, c’est dans toute l’Europe : la quasi-totalité des sites, documents et organisations européennes fonctionnent exclusivement en anglais (la liste est très longue), et quand deux Européens se rencontrent, le plus souvent c’est en anglais qu’ils vont communiquer tant bien que mal. On nous (les espérantistes/espérantophones) traite d’utopistes alors que je demande simplement que nous ouvrions les yeux sur la réalité, et que nous discutions du problème. Vous connaissez la sentence « tout a déjà été dit, mais comme personne n’écoute, il faut toujours recommencer ! »

A titre de comparaison, les Belges et les Suisses n’ont pas de ces tabous et discutent régulièrement et sans fard de leurs difficultés linguistiques, occasionnées par le fait d’avoir plusieurs langues nationales. Les sites d’infos en ligne, Le Temps et La Libre Belgique laissent certains articles en accès gratuit ; tapez « langues » dans leurs moteurs et vous verrez combien d’articles sortiront. Faites pareil sur le Nouvel Obs, l’Express, le Point, etc... résultat : proche du néant.

Alors que l’attitude de l’UE et la vôtre, c’est le déni, sauf dans votre réponse à mon message, enfin la vérité : « Enfin, que l’anglais soit une langue commune, véhiculaire (et non unique) est plutôt une bonne chose : c’est quand même pas mal de pouvoir se comprendre (d’autant que les services de traduction de l’UE sont les plus importants au monde - mais on ne peut pas demander à tout traduire ou à tout interpréter » C’est votre opinion, elle est légitime, et c’est celle de beaucoup de gens, de la plupart de nos « élites » ; là où le bât blesse c’est qu’ils ne le disent pas officiellement, et que c’est contraire à l’esprit de la construction européenne. Favoriser officieusement une position qu’on rejette officiellement est une attitude schizoïde, de l’équilibrisme. Il n’y a pas loin de l’équilibre à la chute ! C’est donc là où effectivement, nous ne sommes pas du tout d’accord : je n’ai rien contre la culture anglo-américaine, il s’agit de justice, d’équité, d’équilibre linguistique dans la construction européenne, mais comme vous dites, je ne vais pas ressortir tout mon argumentaire.

« Le vrai problème n’est pas la langue, c’est la diversité. »

Là, on est d’accord. Et où est la diversité quand l’Italie, le Portugal, et bientôt la France rendent l’anglais obligatoire à l’école, quand l’UE sera, est déjà anglophone ? Pour construire l’Europe, il faut en affronter les difficultés, et la question linguistique n’est pas la moindre, contrairement à ce que vous écrivez.

Quant à savoir si j’aurais été aussi véhément contre le français, c’est un coup bas car une réponse affirmative sera suspecte. J’ai déjà écrit sur le forum de Vox latina (un des sites de défense du français) que j’étais gêné par certains propos car les mêmes arguments affichés contre l’hégémonie de l’anglais s’appliquent aussi au français ou à l’allemand dans l’UE en tant que ex-langues de travail écrasées par l’anglais. En fait, une fois convaincu par la rationalité et l’efficacité de la solution de la langue auxiliaire internationale, on ne peut plus soutenir aucune langue nationale dans ce rôle. Il en va autrement pour la francophonie ou la zone d’influence de telle ou telle langue. Et rappelons toujours que la langue interculturelle n’empêche nullement d’étudier d’autres langues ; la majorité des espérantistes sont polyglottes.


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès