Il tue le loup, il frappe l’âne, il caresse son chien et mange l’agneau, c’est l’homme !
Telle est, en une phrase, notre schizophrénie
ordinaire à l’endroit des animaux, loin de tous les principes naturels et
moraux.... Cette approche éminemment subjective qui atteint le plus haut degré
du cynisme, avec ses variantes d’une culture à l’autre, interpelle quiconque
possédant un minimum d’empathie et de sens de la relativité dans sa réflexion
et son émotion. Tous les animaux sensibles se valent et c’est bien pourquoi
voir en un veau des recettes de cuisine alors qu’ailleurs les bovidés peuvent
être vénérés, accommoder de la viande de chien à une sauce chinoise alors que
d’autres en font le plus charmant des compagnons, ou encore préférer voir du
cochon dans son assiette plutôt que du cheval, ne résiste pas à un examen
quelque peu approfondi de la question. On entrevoit de suite l’aspect
psychopathique de cette éducation devenue conduite et garder des œillères en
dégustant tranquillement son steak-frites, pendant que le chien dort à nos
pieds, ne correspond pas à une normalité. Il y a des habitudes auxquelles il
faut tordre le cou. Un retour à la raison s’impose afin retrouver un peu plus
de conscience et envisager enfin des lendemains sans viande.