Catherine Ségurane se trompe en effet, qui assure n’avoir « pas besoin de leçons de laïcité ».
L’histoire de Fanny Truchelut et son gîte a fait couler beaucoup d’encre : symptomatique, exemplaire, elle a obligé et la république et nombre de Français à réfléchir à ce que signifie d’une part la revendication identitaire-religieuse par le signe extérieur d’identité religieuse - annonçant que l’on est de telle ou telle confession et ce, où que l’on se trouve et dans quelque situation que l’on soit -, et d’autre part la définition de l’espace public vs l’espace privé.
Cette pauvre Mme Truchelut, qui ne semblait pas particulièrement xénophobe, a été l’enjeu d’un débat exprimé comme souvent sous forme de hurlements hystériques de toutes parts, et elle a radicalisé son point de vue au fil des mois.
Or il se trouve en effet que la conclusion de cette affaire a été la suivante : et en coutume et selon la loi, un commerce n’a nullement le droit d’interdire son accès à quiconque fonction de ses particularités visibles ou supposées, autrement dit, un commerce, qui relève du domaine privé, se doit de respecter la règle républicaine qui n’a pas oublié les pannonceaux « Interdit aux chiens et aux Juifs ».
Le cas de la crèche Baby Loup, association privée d’utilité publique, où de surcroît entre en ligne de compte la prise en charge de petits zenfants venus d’horizons plus ou moins divers, est différent au sens où précisément les enfants sont le centre et l’enjeu d’un tel lieu puisque les parents les confient à des personnels n’étant pas censés manifester de modèle particulier au plan religieux ou politique.
Votre critique est bonne, Vincent Delaury, mais assez injuste
L’émotion dont vous revendiquez l’absence est bel et bien là, et vous semblez lui reprocher de ne pas être un film d’Hitchcock ni de Chaplin, aux acteurs de n’être ni Keaton ni Paulette Godard ni Fred Astaire, bref en vrac, vous semblez lui reprocher de n’être pas la contraction de ce qui vous anime chez les maîtres, car vous le définissez en noir sur blanc, alors au fond, dans ce recours on lirait presque un hommage.
Eh bien puisque nous sommes tous invités à donner notre avis citoyen, j’ai trouvé ce film superbe, péchu, drôle, émouvant, beau à pleurer, histoire de rupture, d’un monde qui s’écroule, et quel monde !, historiquement autant que symboliquement, et esthétiquement, d’un homme qui s’écroule aussi et perd tout ce qui le définissait dans ce monde ancien, et un portrait de femme totalement en dehors des standards, non botoxée, non siliconée, ne jouant pas de son charme adorable, mais vivante, jubilatoire.
Un hommage au cinéma sans lourdeur, une ode au septième art en toute tranquillité, le spectateur invité à la table.
Jean Dujardin est sûrement l’un des plus grands acteurs de sa génération : il adopte tous les rôles avec autant de gravité que de légèreté, endosse tous les costumes avec professionnalisme et un plaisir visible et contagieux.
Folk. Justement, j’ai squizzé un post (nah my vocable is ok ?) oùsske je trouvais un genre folkeux néo (au deuxième morceau, c’est évident). Mais non, je suis insensible. Je n’écoute que Rammstein depuis un mois, je crois.
Mais attendez, Sabine, vous n’avez pas été informée que finalement Gilles a eu la migraine après avoir passé la nuit chez Virginie, qui donc c’est confirmé l’avait aussi, mais ils ont fait une soirée pyjama pour chasser les mauvaises ondes, mais, pour ne pas tomber dans une ressemblance approximative, chacun devant son propre poste de télé-union, et que donc, Gilles a dû annuler le restau avec Odile, or Odile poly-aimant Natacha et Marc mais se voyant reniée dans sa dimension homosexuelle, discriminée, a appelé Marc, lequel lui a menti, oui, menti, car ce n’est pas avec Odile qu’il escomptait passer la soirée, mais avec John Paul, or John Paul cherchait Natacha parce que Julie, vous oubliez Julie !, était sortie en boîte et qu’il n’aime pas les boîtes, donc il n’aime pas Julie quand elle sort en boîte, et résultat des courses, le panier poly-amoureux de Jean-Paul était vide, et sa solitude tellement anachronique, ringarde et hygiéniquement douteuse que personne, pas même Jade, qui a préféré se faire un spilff avec Benjamin, n’en a eu cure. Et vous voudriez que je m’en occupe ? Désolée, y’a Amira qui m’a appelée, mais comme j’avais rendez-vous avec David pour aller au ciné, je lui ai dit de voir avec Solveig et Aurélien, sachant que Solveig a dit qu’Aurélien a la chaude-pisse, mais bon, quand on aime, on ne compte pas.
Mais non, Hommelibre, ce ne sont, et en prononçant ces graves et modestes mots, humblement j’opine (restons dans le sujet) du chef (mais c’est qui, le chef ?), que billevées car la réalité est tailleur et, comme le dit l’ouragan, hormis dans l’oeil du typhon, tout passe, muscade (je n’ai aucune vocation à être sérieuse présentement et je referme la parenthèse, ce qui est toujours compliqué après l’exécution d’un smiley).
En effet, Sabine. Hommage à John Paul
Comment ça, vous êtes moins jeune que par le passé ?
Nan nan nan nan, ce concept n’est pas in : il n’y a ni présent, ni passé, NO FUTURE
Il n’y a que l’immédiat.
(Trop cold wave à mon goût, ce groupe)
Eh bien, si ça vous fait rire, Sabine, rions
Typhon,
Vous êtes un jeune réactionnaire. C’est effrayant. Comment pouvez-vous ne serait-ce que considérer comme des groupes sociologiques abstraits les idéalistes et mirifiques promoteurs du poly-amour, la tendance it 2011-2020 ?
Poly-aimez !
Les avantages comparatifs du poly-amour :
1. C’est LA (« the » pour les angliscistes) tendance, The It of the next ten years !
2. Vos partenaires et vous-mêmes vivez dans la plus totale transparence, plus rien de l’autre ne demeure secret ni intime, vous savez absolument tout et contrôlez autrui « jusque dans les chiottes » (fameuse expression empruntée à un grand homme de la fin du XXe siècle).
3. Savoir quand et avec qui s’activent vos partenaires garantit l’inocuité absolue, tant au plan physique qu’au plan de l’hygiène mentale : aucun risque de contamination, surtout sentimentale.
4. Eradication de ces vieux sentiments de relation exclusive, on n’a pas que ça à faire, s’intéresser à un quelconque ou une quelqu’une : le marché est ouvert, les étals sont très bien fournis, aucune raison de choisir : après tout, on utilise bien plusieurs brosses à dents et on change de chaussettes tous les jours.
5. Ne soyez plus jamais seule : Albert est occupé ? Appelons Gérard. Il a un dîner ? Que fait Robert ? Il poly-baise ? Aucun souci : Bernard est dispo. La solitude et le silence, c’est has been. Be on the move, let’s have noise together !
6. Plus on est de fous, plus on jouit : n’attendez plus que Benjamin se remette de la mort de sa mère, appelez Maxime !
Ah. T.Rex (vraiment ?) prévient et édicte : la tendance 2011-2012 n’est plus à la partouze ni aux boîtes échangistes mais au poly-amour, plus soft, plus confortable, plus trendy, optez pour le poly-amour, l’amour des djeuns, l’amour tendance, celui qui fera de vous un être sain et propre dans l’expression sentimentale et sexuelle, fi de la monogamie, cette perversion de vieux ringard, poly-aimez, c’est kiss cool, hygiénique et sans risque.
Je reconnais avoir été un peu sèche, et en effet des personnes de confession catholique peuvent souffrir, je le concède, intimement, au même titre qu’intimement d’autres souffriront qu’une représentation de l’une ou l’autre de leurs figures de valeur essentielle soit à leurs yeux malmenée. C’est d’ailleurs aussi souvent le cas en littérature, et depuis toujours, et il est vrai qu’à cet égard les catholiques sont plus qu’accoutumés. Il leur est néanmoins loisible de détourner leur esprit de ce qui les chagrine (je parle sans ironie), dans la mesure où lesdites représentations ne sont pas de nouveaux symboles publics qu’un Etat leur imposerait.
Encore que, me direz-vous, il est de bon ton, dans notre société, de continuer à « bouffer du catho », à défaut de curé, sans crainte de représailles, ce que je trouve pour ma part aussi pitoyable que grotesque, voire parfois inquiétant (la virulence de certains à l’égard des catholiques relève du désir quasi criminogène).
Mais je distingue pour ma part l’offense ressentie envers un symbole (violence symbolique) de l’agression envers les personnes en raison de leur religion (violence physique, contrainte sociétale, violence sociale).
Les allumés de Forzanneblabla, les salafistes médiatiques emmenés par un leader aussi intelligent que malin, à la manif : rien d’étonnant !
Comment nos irréductibles catholiques vont-ils donc parvenir à gérer cela ?
Vont-ils se jeter dans les bras les uns des autres, en criant « sus aux mécréants » ?
Vont-ils se battre les uns contre les autres, les crucifix déchirant sauvagement les turbans ?
Vont-ils se battre les uns à côté des autres, leurs parallèles infinies jamais ne se croisant ?
Insoutenable suspense.
Sabine,
Il n’est pas question de sincérité ou d’insincérité. L’histoire de l’art est émaillée d’oeuvres susceptibles d’avoir « blessé » les catholiques et les protestants dans leurs représentations de la Sainte Trinité, de la Vierge Marie, de Dieu le Père lui-même, etc., voire du paradis (Jérôme Bosch), or il se trouve que nos contemporains me semblent singulièrement plus « sensibles » que leurs ascendants.
La raison de la « sensibilité au blasphème » ne tient pas, je pense, à une constitution psychique particulièrement fine et vibrante, douce et aimante, mais plutôt à un ensemble de facteurs politiques convergents et qui s’expriment, pour ce qui concerne les catholiques, sporadiquement depuis une trentaine d’années.
Il me semble que ceux que vous appelez « chrétiens sincères » (lire l’article de La Croix consacré à la pièce en question) ne s’en formalisent guère.
Cette sorte de susceptibilité religieuse est tout à fait identique à celle de musulmans exaltés criant à l’islamophobie dès lors que leur livre sacré ou leur prophète est mis en scène irrévérencieusement.
Je ne « mélange » rien.
Je n’ai pas mentionné l’existence ou non de possibles violences qui auraient été dénoncées mais n’auraient pas eu lieu, n’ayant pas suivi l’affaire. Ensuite, il m’importe assez peu de savoir que les manifestants n’ont pas prononcé de condamnation à mort car figurez-vous que si tel avait été le cas, j’aurais écrit un papier citoyen indigné : les chrétiens français se contentaient il y a quelques longues années de donner du bâton sur la tête de publics venus voir le « Je vous salue Marie » de Godard ou « La dernière tentation du Christ » de Martin Scorsese.
Dans les faits, S. Rushdie est en vie et je doute qu’il vive encore sous protection policière. Aussi on peut imaginer que si le timbre du langage et sa sonorité varient, la mélodie est bien la même : dans un cas comme dans l’autre, il s’agit de protester au nom d’un prétendu blasphème et de se considérer comme victimes dudit.
Eh bien détrompez-vous : vous oubliez que la laïcité garantit la liberté de conscience, en conséquence de quoi ces indignés qui brandissent des crucifix ont en effet le droit de s’exprimer, mais comme tout le monde ils doivent obtenir une autorisation préfectorale pour manifester, d’une part, et d’autre part toute violence et tout trouble à l’ordre publics sont réprimés. Liberté de conscience en vertu de laquelle également ce spectacle a le droit d’exister. Dura lex sed lex.
Il y a quand même eu quelques invasions dont j’imagine que Civitas et compagnie, ainsi que FdS, d’ailleurs, se gargarisent, s’extasiant au souvenir de Charles Martel. Donc, si l’on suit la logique selon laquelle toute invasion laisse quelques traces dans le terrain envahi, il doit bien en rester quelques-unes quelque part, même si l’Islam n’a pas profondément imprégné notre culture, au contraire notamment du judaïsme car la présence juive en France est attestée au continu depuis le IVe siècle. Le concept de racines est très délicat à manier, et les combats idéologiques en cours s’y cristallisent.
En effet, et d’assurer également la liberté de conscience. Ainsi, laisser des spectateurs désireux de voir un spectacle qui me paraît passablement névrotique, et le critiquer, voire pourquoi pas s’adresser aux organismes de subvention de la culture en France, parce que de ce côté-ci il y a effectivement, pour ceux que ça galvanise, de quoi s’indigner.
Autre question :
Que pensez-vous, en tant que laïque, du slogan suivant scandé par les indignés : « La France est chrétienne et doit le rester » ?
De culture chrétienne, notamment et majoritairement, la France est une république laïque et doit le rester.
Pitoyable manifestation. C’est contre le mauvais goût qu’il faut s’indigner.
Catherine Ségurane, en quoi cette pièce (artistique, dit-on - perso je ne me rend plus dans les théâtres depuis bien longtemps quand c’est pour y voir des corps nus, y entendre hurler, y voir pisser et déféquer, voire forniquer, la catharsis, dit-on) fait-elle preuve de « christianophobie » blasphématoire ?
Si je vous suis, quand une fatwa menaçante et des manifestations enflamment le monde islamique ou du moins une partie d’icelui à l’occasion contre S. Rushdie ou la dessinatrice de South Park, c’est donc justifié puisqu’il s’agit d’islamophobie blasphématoire.
Cher Peachy Director from Us Washington en direct de la Maison-Blanche
Suivez-vous les fils de discussion ?
Avez-vous démocratiquement et dignement suivi ce fil et les autres et tant d’autres ?
Auquel cas, pourquoi tant de haine ?
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