@ Michel,
Vous auriez pu vous suffire de Schweitzer qui, par jaïnisme avait carrément commencé par soigner des animaux avant de soigner les Gabonais.
Ce même sublime docteur ne pouvant soigner qu’avec des médocs, avait besoin de l’argent que lui envoyaient ceux des Européens qui en avaient et qui pratiquaient, surtout en Alsace, la tradition de la charité héritée des premiers principes de l’Eglise « Pauvres, supportez votre pauvreté et vous serez les bienheureux auprès de Dieu, ne vivez que de la charité » (Principe progressivement abandonné au profit d’une théologie en émancipez-vous)
Et quand il manquait d’argent, le bon docteur partait faire une tournée de sensibilisation en Europe.
Or les médocs, les vaccins, sont faits avec des bestioles.
Mais je vous vois évoquer la fortune de Bartabas la bave aux lèvres.
Sauf quelques Terriens vivant à la manière de Pierre Rhabi qui produisent directement ce qu’ils mangent, tous les autres, nous passons par le biais de l’argent qui fausse complètement notre rapport à ce besoin essentiel qui est de manger. Si bien que tous les argenteurs que nous sommes, vous compris, perdent l’impression de lutter pour manger tant ils ont l’impression de lutter pour trouver de l’argent (qui a l’avantage sur la bouffe directe de pouvoir se conserver et s’accumuler de façon vertigineuse, d’où la naissance de l’hybris)
Sauf donc à vous lancer maintenant dans une guerre contre le principe même de la monnaie pour nous ramener à la production directe de notre nourriture, tout ce que vous dites sur les biais mêmes que l’argentisme provoque, passera pour incongru ou puéril.
Le biais argentiste nous déconnecte gravement de la réalité fondamentale de nos besoins alimentaires et nous font faire mille choses qui semblent dingues aux yeux d’un Papou (D’autant que si nous lui expliquons nos soucis de métro, nous oublions de lui préciser que nous prenons le métro pour aller au boulot pour ramener un salaire pour acheter du surimi et que le surimi c’est du poisson et de la farine qui a la goût de crabe)
Mais, à ces besoins alimentaires élémentaires, s’ajoute tout de même la problématique du logement donc, plus sûrement, de la propriété de quelque chose de lourdingue, de durable (contrairement à la bouffe) et de léguable.
Du coup, en rapport à cette seconde problématique qu’est l’habitat, l’argent ne ressort pas si bizarre qu’il peut l’être par rapport à la bouffe seule. Un type peut planter ses carottes tout seul mais il ne peut pas se construire un appartement de A à Z dans Paris tout seul, il doit commercer et l’argent est alors indispensable.
Quand on ajoute le problème du logement à la bouffe, l’argent ressort bonne idée.
Seul problème alors, il peut s’accumuler de manière folle.
M’enfin, entre nous ici, je ne vois pas qui en est à nager dans une piscine de pièces d’or. Ici je ne vois que des gueux.
Posons que Bartabas, dur avec les bestioles, ait une baignoire d’or.
Il n’est pas le seul à vivre peu ou prou de cette manière avec les bestioles et les autres sont très nombreux à ne pas avoir de baignoire en or.
Alors, si vous voulez baver sur Bartabas, ne l’attaquez pas sur l’angle de ses rapports aux bestioles tant il y a de miséreux qui sont au moins aussi durs avec elles. Attaquez-le seulement sur sa baignoire en or.
Mais plus profondément, allez plutôt voir un psy ainsi que je le fais moi-même.
Tarrier ?
Son cas est banal.
Bien plus rares sont ceux qui, à l’instar de Mauriac, ont opéré un virage (nos visions ont énormément évolué depuis 1800) en reconnaissant tout leur cursus.
Mauriac, au contraire de Sartre et de tant d’autres ex nihilistes surgis du néant ou de roses sans épines, a dit très explicitement et en substance :
« Quand j’étais gamin (Il écrivait déjà un roman très critique de sa propre société à 13 ans) j’étais totalement indifférent aux misères qu’on infligeait à Dreyfus parce que ma Famille bordelaise le haïssait. Et ce n’est qu’au fil de mes expériences personnelles (directes, immédiates), que j’ai complètement changé de point de vue en ressentant alors de la honte pour mes visions médiates originelles »
Accorder aux autres la liberté de faire comme ils préfèrent, ça a du sens.
Mais en ce cas, on aurait également dû laisser les esclavagistes et les cannibales faire comme ils l’entendaient.
C’est vraiment un problème difficile que celui du droit d’intervenir en tiers-archange-sauveur. Car si ce droit était carrément indiscutable, chacun irait constamment à intervenir chez les autres pour leur reprocher d’être le bourreau de quelque victime y compris si la victime est une personne morale ou un concept abstrait (par exemple la révolution, la liberté, l’égalité, le progrès, la religion, la science...).
Je rappelle qu’il a existé des esclaves et des colonisés qui se sont offusqués que des tiers viennent les libérer. Lesquels tiers ont alors inventé le concept de syndrome de Stockholm afin d’invalider les protestations de ces victimes qu’ils entendaient délivrer.
Le sauveur ne supporte jamais que le prétendu sauvé refuse son sauvetage.
Il y a vraiment un difficile problème autour de la servitude volontaire et il ne doit pas être éludé car pour l’instant les gens sont quasiment tous asservis aux volontés d’une entreprise dont ils ne sont qu’un des rouages.
Laissons donc le très difficile cas de l’homme esclave, exploité, colonisé, asservi de côté et passons à celui des animaux.
Là, en tant qu’archange, on se retrouve dans une position plus sûre puisqu’aucun animal ne proteste « Bin, arrêtez donc de me libérer ! Je suis très content de mon sort dans ce zoo »
Bien que l’archangisme pro animal soit plus sûr pour cette seule raison, l’archange doit tout de même s’interroger et se freiner. S’il ne se freine pas dans sa démarche de sauveur, il peut s’enivrer de son rôle et finir par s’imposer donc soumettre des gens à sa volonté. S’il ne se censure pas, s’il se pose en irréfragable, incontestable, le sauveur ne peut que devenir abusif, potentat (Cf les sauveur d’un certain tombeau). Le rôle de sauveur est le plus enivrant qui soit et il n’est quasiment aucune profession qui ne cherche à s’en blasonner (ce ne sont pas les ONG et les Greenwasher qui me contrediront).
Le sauveur des animaux devrait toujours dire « Je lève la main pour dire que je trouve cruel le sort que vous infligez aux bestioles mais moi-même, je ne suis pas sûr d’être un ange. Il me semble que je suis également nuisible à quelque chose quelque part et que ma présence sur terre s’impose forcément à quelque créature animale ou végétale »
S’il ne pose pas cette ambivalence, il s’enivre de son droit d’imposer sa volonté.
(Hitler avait libéré les Sudètes, il était aussi le sauveur de l’Allemagne comme les EU sont les sauveurs du monde)
Si les sauveurs en herbe ne savent pas dire qu’ils ont le devoir de se censurer, si la pratique de cette auto censure des sauveurs ne se généralise pas dans le peuple au niveau de sa base, il n’y a aucune raison que les gouvernants de tous ordres ne profitent pas de cet extraordinaire biais pour s’imposer partout et à tout propos puisqu’il y a toujours quelque chose ou quelque cause à sauver.
L’Eglise n’avait pas su se censurer de son archangisme. Maintenant que par la grâce de la Révolution chaque gueux se croit le devoir de décider de tout, il oublie à son tour qu’il doit se censurer.
Ce qui est hystérique en l’occurrence c’est, dans cette vidéo, l’attitude des jeunes qui l’interrogent.
Car ils ne l’interrogent pas, il déversent leur amertume, leur vomi.
Je comprends très bien ces jeunes et du reste, j’aurais aussi branché Bartabas à peu près comme ils l’ont fait (mais pas en ouverture de la conférence).
Mais après la réponse qu’il a livrée, je l’aurais remercié et je me serais tu.
On a ici la chance rare d’avoir un aficionado qui répond franchement sur sa vision du taureau. Il ne donne pas dans le maniérisme, il dit qu’il ne ressent rien envers le taureau qui est hystérique de naissance. Et bien ça m’aurait suffit. Je me serais dit « Il a une empathie sélective, p’tet que moi aussi. Le ban est clos. Il continuera à trouver la corrida chouette et moi je continuerai de la trouver odieuse »
Je n’aurais vu aucun intérêt ni à continuer de le harceler après sa réponse, ni à expliquer ma vision (parce que le public n’était pas venu là pour découvrir ma vision, sinon je l’aurais fait)
Continuer à l’accuser comme l’ont fait ces jeunes c’est très proche d’une situation de lynchage où l’on n’a plus qu’une obsession qui consiste à éliminer celui qui nous déplaît en l’ensevelissant sous son vomi (vomi et pierres c’est pareil).
Ce que ces jeunes ont fait n’est pas du tout une entreprise où l’on essaye de convertir l’autre en lui montrant comment on voit.
A part exprimer leur dégoût, ces jeunes n’ont montré comment ils voient le taureau et le cheval. Ils n’ont pas fait comme Victor Hugo qui nous avait montré comment il voyait une Cosette -regard inédit à l’époque. Ils n’ont pas fait comme Zola qui nous a montré comme il voyait le mineur -regard inédit à l’époque.
Ces jeunes ont été non pas convertis à la compassion envers les animaux (qui n’est absolument pas innée de l’homme) mais sont nés dedans.
Ils sont nés dans un contexte cultivant déjà la compassion envers les animaux (que l’on voit) et qui inclut encore qu’on trouve rigolos les dauphins prisonniers des parcs aquatiques. Ces jeunes ont le tabou inné de la chose et ont la nausée qui leur vient aussi naturellement que devant du cannibalisme (alors qu’ils trouvent la fellation, la sodomie, le piercing, le siliconage, le remodelage des nymphes, tout ça très banal).
Mais ils ignorent le cheminement de cette compassion envers les animaux dans notre société, son histoire et ignorent le mécanisme de l’installation des tabous.
Ils ont le tabou en eux mais sont incapables de recréer à leur tour le discours compassionnel. Ils ne savent pas inventer le tabou, ils ne peuvent que le subir donc vomir.
Le discours de BB, l’air de rien, fallait l’inventer (et s’inspirer alors du discours des Schoelcher). De nos jours ça peut sembler évident aux jeunes mais à son époque BB a dû inventer de toute pièce un discours, une symbolique. Rien n’existait dans le genre avant elle.
C’est bien d’être né avec ce tabou qu’on doit à BB mais encore faut-il savoir on est ainsi fait désormais et comprendre que d’autres, surtout les anciens, puissent ne pas avoir ce tabou en eux de manière aussi racinaire.
Pour les jeunes, la tauromachie est un tabou qui les fait vraiment vomir. Ils ne pigent donc pas que tout le monde ne vomisse pas.
Or Bartabas est de la génération qui a dû se convertir. Donc comprendre d’abord les arguments, puis effectuer le virage ; ce qui est un vrai travail et qui oblige de renoncer d’anciennes visions. Il a déjà sacrifié de ses racines plus dures mais il ne peut pas tout abandonner pour se reconnaître et conserver un sens historique
Bartabas a beaucoup plus travaillé son regard et son historicité que ces jeunes qui n’ont jusque là fait que vomir, qui n’ont ni travaillé leur regard ni appris comment il s’était construit.
Bartabas est né dans une époque où l’on était très dur envers les animaux de zoo ou de cirque (et le personnel humain), allant à les remplacer dès leur mort d’épuisement. Mais il a bien compris qu’il devait changer son attitude première afin de ne pas choquer tout le monde et il est un fait que même s’il a conservé des racines dures, il a attendri des millions de jeunes sur la cause des chevaux.
Mettons qu’au pire il mange en secret du cheval tous les jours.
Et bien ce sera tout de même lui qui aura très fortement participé à la ruine des boucheries chevalines.
Bartabas aura ruiné bien plus de boucheries chevalines que ces jeunes qui vomissent sans savoir pourquoi.
Par ailleurs, depuis Hugo Zola Bardot, les gens ne savent plus avoir comme posture (sur tout sujet) que celle d’archange dans une relation triangulaire à trois pôles. Le bourreau, la victime, et l’archange qu’ils sont évidemment.
La plupart des papiers sur AVox sont des mises en scènes en triangle de Karpman où l’auteur se place en archange. Il y en a très peu où l’auteur se place en victime (alors que chacun le pourrait) et encore moins où l’auteur se place en bourreau.
Ils sont rares les papiers où un auteur vient dire que, cycliste, il s’est vautré sur une piste cyclable parce que des inconscients y ont cassé des bouteilles de verre. Les auteurs préfèrent faire comme Chalot, pousser à des indignation en faveur de je ne sais quelle victime de je ne sais quel vilain tout en n’étant que spectateur depuis quelque hauteur, en sorte d’ange observateur.
Sur les foras ou les conférences, les gens ne viennent pas témoigner d’une relation directe (immédiate) à deux personnages Lui-Moi comme Alinéa vient de le faire. Ils préfèrent largement faire les metteurs en scène en plaçant différents acteurs à qui ils attribuent un rôle pendant qu’ils apparaissent eux-mêmes comme n’ayant aucun rôle dans le drame. Ils racontent un drame mais n’en sont pas.
A se demander sur quelle planète ils vivent alors.
Bin sur Media.
Ils ne sont ni les protagonistes ni les spectateurs, ils sont la caméra, le caméraman, le reporteur, le journaliste, toutes choses prétendument neutres alors qu’elles ne le sont pas, ne serait-ce que parce qu’elles cadrent et focalisent. Le caméraman, quand il est seul à tout faire, est le metteur en scène, même quand il ne fait que sélectionner parmi les scènes qui se produisent sans son intervention. Le seul cadrage fait déjà la mise en scène.
Bartabas est un puissant metteur en scène-cadreur qui a des racines très dures. Il manie le fouet, les rênes, la longe, les étriers, à longueur de temps. Il ne sait que s’imposer.
Mais ces jeunes ont également très fortement cadré en se montrant le plus durs possible, ainsi que l’auteur de ce papier.
Les Bisounours dénient d’où ils proviennent, ils sont nés dans les roses sans épines.
Notre première problématique est la bouffe.
Et au quotidien.
Pour l’obtenir nous passons par tant de biais que nous finissons par être obsédés par les biais et oublions qu’au fond, c’est la bouffe qui nous angoisse (avec l’abri, tout de même pas loin derrière)
Ces biais pour se procurer de la bouffe posée juste là, à 40 cm de soi sont obligatoirement plus lointain puisque tant que la bouffe n’est pas devant notre bouche, elle est plus loin. Il y a donc une obligation de regarder plus loin, de repousser les horizons de considération.
Cette obligation de préoccupation au-delà des collines (que les brigandages mutuels n’amoindrissent pas) finit par nous obliger à toujours regarder-flipper au lointain.
Même quand on est parvenu à obtenir de la bouffe devant soi. Car déjà on se préoccupe de la bouffe de demain. Ce stress permanent sur le lointain (parfois 40 ans à l’avance, par exemple sur le sujet de sa retraite) est très logique et même normal puisque c’est le lot de tous mais à force, beaucoup d’entre nous accumulent des montagnes de noisettes pour mille hivers et que ça a pour conséquences de rendre les relations ou le commerce entre individus de plus en plus tendu.
Il est donc capital que chaque conjoint, que chaque personne dépendant d’une livraison de bouffe, se dise non seulement rassasiée, mais mieux, se prétende no-bouffe. « Moi, la bouffe, je n’en ai pas besoin »
C’est exactement ce que fait Alinéa incidemment.
Elle ramène la problématique de la vie à l’eau fraîche.
Elle dit, « Toi, là, en face de moi, tu suffis amplement non seulement à la survie mais aussi à mes passions, à mes enfollements ».
Elle dit « Je n’ai rien à faire de la bouffe que tu me livres, je peux me nourrir rien que de ton haleine »
Pour réduire le stress des Scrat que nous sommes, pour réduire les tensions et compétitions entre nous, il n’y a pas mieux que ce genre de déclamation.
Cette déclamation produit déjà un effet considérable dans l’intimité.
Mais comme les messes aussi produisent des effets, il n’aurait pas été dommage qu’à Rome, qu’à Persépolis, qu’à Carthage et Lutèce, des femmes déclament publiquement se suffire de l’odeur de leur compagnon. Ce qui sous-entend que les noisettes déjà livrées sont amplement suffisantes et qu’on peut se détendre.
Sont-ce les hommes, sont-ce les femmes qui nous rendent de plus en plus Scrat ?
Mettons que ce soit à part égale de responsabilité par effet de mise en résonnance mutuelle.
Mais dans ce contexte scratiste, il est indispensable que des hommes et des femmes fassent régulièrement des déclamations en « Tu me suffis, faire l’amour me suffit » pour nous apaiser les uns les autres.
Imaginons que par je ne sais quelle règle de vie millénaire, chaque individu ait toujours eu à se procurer son bol de riz par ses propres moyens et qu’il le mange seul. Chacun n’aurait alors eu comme souci premier que de se nourir, il n’aurait subi que sa propre pression. Et je vois mal pourquoi il se serait sur-pressurisé.
Pour X raisons, sont rarissimes les cas de Diogène
Les gens vivent au minimum par deux et avec charge d’enfants à nourrir. Chacun se retrouve alors à subir sa pression propre plus celle que les autres lui infligent. Et il ne serait pas faux de dire que la pression totale est souvent plus forte sur le garçon que sur la fille (qui a cette exclusive d’enfanter et d’alimenter au sein)
Lorsque le couple vit 40 ans, la fille a la charge d’allaiter pendant 20 ans puis meurt. Le garçon a la charge d’alimenter sa compagne pedant 20 ans puis meurt. Il y a égalité de souci alimentaire et le garçon n’est pas inéquitablement surpressé.
Lorsque le couple vit 100 ans, la fille passe 60 ans sans avoir la charge d’allaiter pendant que le garçon continue d’avoir la charge de la nourrir (C’est surtout éthique, traditionnel, culturel, car concrètement, surtout de nos jours, la fille a ses propres ressources de noisettes)
De nos jours, parce qu’on vit encore très souvent en couple, parce que la vie en couple passe encore pour idéale, il est indispensable que, passé 40 ans, les filles déclament se suffire de câlins.
De nos jours, surtout en France, parce qu’elles ont leur propre stock de noisettes, les filles de plus de 40 ans ont objectivement la possibilité de prétendre se suffire de câlins. Si elles ne le font pas, c’est très, très stressant pour le garçon et il ne peut être qu’agressif.
Je décris là un schèma situationnel tant de l’individu que du couple que de la société et les réalités de chacun sont différentes mais ce schéma en sorte de moyenne des cas, est bel et bien celui que nous avons en tête. Il se dessine une tendance à l’individualisation des vies mais ce schéma est encore largement valable.
Comme en dépit de cette tendance à l’individualisation des vies (célibat), chacun convient au moins in petto, qu’il faut (globalement) d’une part faire des enfant, d’autre part se mettre à deux parents pour les nourrir pendant 20 ans, même les plus célibataires conviennent que ce schéma ne peut que perdurer, du coup son éthique perdure et la tension qu’elle implique perdure.
Les déclamation a-stomacales ou a-Scrat telle que celle d’Alinéa sont donc préciosissimes et les filles de plus de 40 ans devraient piger qu’elles ont la responsabilité d’en faire d’équivalentes (à moins qu’elles apprécient notre surtension).
Il me semble tout à fait possible que la tendance homo soit née de cette problématique que j’ai schématisée. Car à scratisme égal, il vaut clairement mieux former couple homo pour réduire le déséquilibre des charges garçon/fille.
Que le couple soit lesbien ou gay, qu’on y ajoute un enfant surgi ex nihilo et on aura deux adultes en situation éthique tout à fait équitable. Je ne vois pas en vertu de quelle éthique un des conjoint homo pourrait infliger à l’autre -explicitement ou implicitement- une obligation scratiste, les deux modéreront donc leur scratisme et si le monde entier passait couples homos (avec échanges de bon procédés pour faire des enfants), le scratisme mondial diminuerait, la tension globale diminuerait.
Je vois dans le monde des milliers de couples hétéros ayant scraté à la manière du couple Ben Ali mais je ne vois aucun couple homo ayant eu besoin de tant de noisettes. Je pose l’exception YSL et Bergé mais vous conviendrez que leur fortune est directement fruit du génie artistique d’YSL allié au pragmatisme de Bergé. On est loin des couples voraces.
J’étonne peut-être quelques uns en faisant ressortir ici la problématique bouffe, en la posant en base de tout, mais je crois que c’est précisément parce que nous avons fini par oublier que tout vient de là, que nous ne comprenons plus rien à ce qui se passe en dépit des tsunamis de discours.
(Ce que des Parisiens disent de leur problématique -où il n’est jamais question de peur de manquer de bouffe- sera incompréhensible à un Himba alors qu’il pigera probablement ce que j’en dis)
Si nous ne savons pas faire comprendre nos problèmes à des Himbas, c’est que nous sommes aveuglés par nos empilements de biais.
Les dames feraient plus souvent ce genre de déclamation publique, l’ordre des choses en serait changé.
Et vous tirez ce savoir de quelle expérience ?
Belle occasion pour moi d’en dire deux mots.
Déjà, ce que Mauriac a écrit à 13 ans (Va-t’en) me laisse sur le cul quand je vois que j’en étais encore à lire Les malheurs de Sophie
Son écriture me semble sans effet de style. Du coup, ses propositions de regard me respectent, je ne me sens pas violé et je le suis en toute liberté de conscience avec mon regard branché sur technique-psycho. Quand il dit comment il voit le visage d’un aficionados se transformer, j’apprends aussi à détecter les rictus.
A côté de ça, les auteurs comme Hugo Zola, qui m’avaient autrefois serré le coeur, me semblent aujourd’hui manipulateurs, irrespectueux du lecteur et inconséquents.
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Voici le début de Germinal
**** Dans la plaine rase, sous la nuit sans étoiles, d’une obscurité et d’une épaisseur d’encre, un homme suivait seul la grande route de Marchiennes à Montsou dix kilomètres de pavé coupant tout droit, à travers les champs de betteraves. Devant lui, il ne voyait même pas le sol noir, et il n’avait la sensation de l’immense horizon plat que par les souffles du vent de mars, des rafales larges comme sur une mer, glacées d’avoir balayé des lieues de marais et de terres nues. Aucune ombre d’arbre ne tachait le ciel, le pavé se déroulait avec la rectitude d’une jetée, au milieu de l’embrun aveuglant des ténèbres. ****
Zola ne s’y place pas, il n’est pas dans la scène. On pourrait donc prétendre qu’il n’est pas envahissant, pas narcissique et qu’il permet au lecteur d’apprécier la chose seul, de manière immédiate.
Mais en réalité, il ne place le lecteur ni à côté de lui ni seul devant lui, il le place dans lui. Ce qu’il nous montre est déjà tout barbouillé de son regard. On ne peut plus voir qu’à travers son installation artistique, on est piégé.
Essayez de vous représenter ce paysage rincé de son regard, vous n’y parviendrez pas.
Inversement, Mauriac raconte ici une scène où il est présent. Il peut alors sembler encombrant. Mais ce qu’il décrit est en réalité neutre, vierge de son barbouillage, en tous cas neutralisable de son regard.
Il nous dit carrément : voilà, je suis là, je regarde ça et je pense que...On n’est pas trompé et on peut donc soustraire son regard puisqu’il est explicité et recouvrer la chose en l’état, neutre, vierge, vraiment sans lui.
Dans les artifices des romantiques, il y a une montagne de modalisateurs, qualificatifs, adverbes, expressions et comparaisons qui font tout le pathos de leur installation
« Nuit d’épaisseur d’encre »
« Rafales larges comme sur une mer, glacées d’avoir balayé des lieues de marais »
« Embrun aveuglant des ténèbres »
Oh que ça me file la nausée !
(D’autant le froid vient du vent, non des marais et qu’il n’est pas interdit que le ciel des corons soit plus étoilé qu’à Paris)
Hugo et Zola savaient donc d’avance exactement comment leur lecteur allait voir.
Et comme ce genre d’expression poétique, anti scientifique, archi subjective, a charmé, il y a plein de gens qui les resservent pour un oui ou pour un non.
Nous nous retrouvons très souvent à discuter de choses du genre économique ou mariage homo et les commentaires arrivent truffés d’expressions poétiques récupérées devenues, par l’habitude, des lieux communs servant de bouche trou. On croit lire une réflexion adaptée, on ne lit en fait qu’un bidonnage, qu’une farce.
Quand un poète invente une expression ou comparaison poétique, on prend ça dans la figure mais on sait que c’est de la poésie. Bravo l’artiste, tu m’as bien eu !
Alors que quand l’expression est resservie en expression toute faite, même par un footballeur (avec quelques fautes, contresens ou confusions du genre il ne faut pas vendre la charrue avant les boeufs) tous les jours pendant un siècle et à tout propos, ce n’est plus de la poésie, c’est du surimi.
Je préfère donc Mauriac parce qu’il ne sait pas à l’avance comment son lecteur va voir et parce qu’il ne livre que de la considération pas des gadgets d’écrivain susceptibles d’être recyclés pour devenir des patterns à faire du papier peint en style de.
Il y a en effet bien des regards d’usage, religieux compris, qui se retrouvent cul par dessus tête lorsque les contextes changent.
Vous avez zappé un point de cette histoire : Le prince a combattu avant de parvenir à la belle.
Là où d’autres chevaliers ont succombé, il a survécu.
Autrement dit ce conte illustrait un contexte de guerre. Or nous en sommes à la troisième génération de gens qui n’ont pas connu directement la guerre et qui raisonnent donc autrement (en considérant énormément leur nombril).
Un autre point de cette histoire c’est que rois et princesses ont un rôle d’activation sociale (comme dans une ruche ou une termitière). Une princesse pourrait donc (comme cela s’est vraiment produit, même en France) convenir de laisser son égocentrisme au vestiaire et accepter d’être violée au bénéfice de son peuple.
C’est le pays entier qui était envahi de ronces et terrorisé par le dragon.
Si la princesse la joue « Connard ! Je retourne me coucher » c’est le peuple qui va la passer par la fenêtre ou la donner à bouffer au dragon selon l’inspiration.
C’est toujours la masse qui fait la loi ou la manière dont il faut considérer les choses.
Un roi peut bien entendu lancer sa propre vision et il arrive souvent que ça marche mais c’est in fine, même passivement, que le peuple valide ou non le regard sur une chose. Si le peuple n’accepte pas le regard du roi, il se révolte et ça finit dans le sang.
Si le peuple passe hygiéniste, ergonomiste, s’il découvre la mer alors qu’il ne sait pas nager, il convient tout de suite du bouche-à-bouche. Sinon il ne l’accepte pas.
Plus les gens savent nager, moins il y a de feu dans les maisons, moins on voit d’intérêt au BàB et on peut en venir à le refuser à nouveau.
Sur le point du viol :
Pour l’instant, il n’est venu à l’idée de personne de considérer que quand on se prend une lame ou une balle dans le ventre, on est violé. Mais peut-être qu’on en viendra à levoir ainsi. Auquel cas les millions d’hommes perforés contre leur gré par quelque ferraille seront considérés violés.
En fait, pendant Da Vinci, il était assez clairement considéré qu’ouvrir le ventre d’un cadavre c’était commettre quelque chose de l’ordre du viol. Ce n’était p’tet pas cette personne morte qu’on violait mais un principe ou un tabou.
On était en tous cas assez près de considérer qu’ouvrir un ventre (et déterrer un cadavre) était un viol mais on en écartait l’idée quand il s’agissait d’aller faire la guerre et d’exposer ses propres soldats à se faire pénétrer de lames en tous genres.
Et puis il y eu également le très gros problème du viol des consciences que les abrahamistes ont dû éluder alors qu’ils ouvraient le ventre de ceux qui refusaient de se convertir.
Ça fait que l’un dans l’autre, les Paul réprimant fortement le sexage puisqu’ils n’en ont aucunement besoin pour convertir un peuple, ils n’ont soutenu que le concept de viol sexuel et le mot viol est devenu synonyme de viol sexuel.
Mais tout bouge constamment.
Après avoir convenu que la pendaison publique était moche, que la guillotine était moche, on en est venu à considérer que l’électrocution était bien. Puis que c’était moche. On s’est mis à considérer que l’injection de poison était bien. Mais on se retrouve maintenant avec des gens qui demandent à être euthanasiés. On leur propose alors une injection de morphine.
Dans un cas l’injection d’appelle létale et dans l’autre elle s’appelle euthanasie.
Mais il s’agit toujours de seringue et de liquide.
Reste alors à se demander pourquoi dans un cas c’est un poison qui fait souffrir et dans l’autre une morphine qui fait planer. Ensuite on se demandera pourquoi dans un cas la famille peut accompagner l’euthanasié mais pas dans l’autre. (Je signale sur ce point qu’en Chine, il n’est pas rare que les exécutés, même par balle, aient droit à toutes les visites et festivités)
Tout bouge et n’a pas fini de bouger.
Merci à vous de contribuer aux changements de regards donc aux mouvements.
« »« »« » « vivant donc en bande filles & garçons mais un seul garçon ayant le droit de niquer le harem. »
si c’etait le cas, il y aurait eut degenerescence « »« »« »
Pourquoi ?
Un concept, quel qu’il soit, quand on le découvre d’un autre, on y est sensible et on peut venir à se fonder dessus.
Dans l’Histoire, je n’ai jamais vu le concept de massacre pour refus de conversion avant l’abrahamisme. (Pas de forçage chez les Perses, pas non plus chez Alexandre, pas non plus chez les grecs ni les romains d’avant le christianisme).
Les Saxons que Charlemagne a forcé de choisir entre conversion et décapitation avaient visiblement découvert ce concept. Ils n’y ont tellement pas cru, ça leur semblait si incroyable qu’ils sont tous refusé : 4500 décapitations.
Après que les femmes et enfants déportés ont raconté ça à d’autres et que chacun a médité dessus, les Saxons ayant échappé au massacre ont commencé à y croire à intégrer cette diablerie. Et quelques années plus tard, sans pour autant concevoir d’imposer le même genre de choix, ils ont fait des descentes vers le Sud pour y saccager tout ce qui était chrétien.
Une fois que les chrétiens ont initié le monde entier au principe de « La conversion ou la mort », le monde entier a pigé le concept et beaucoup l’ont à leur tour utilisé.
Sauf donc à ce qu’il soit démontré que ce genre de forçage fanatique a existé avant Abraham, ses zélateurs ont enfanté du diable.
Sur Monica
Au cinéma comme dans la vie, la belle c’est une chose, le contexte autre chose et ce n’est que quand ce contexte a des couleurs de crac-crac qu’on est fondé à trouver la belle appétissante, dans la mesure où elle sait et veut ce contexte.
Si la belle choisit le contexte, le décor, la musique, l’éclairage et qu’il est crac-crac, ya pas photo, on peut y aller, elle sera contente. Si le contexte n’est pas crac-crac et qu’on la trouve désirable, c’est qu’on se passe de son avis.
Dans un film sur l’après guerre en Sicile, Monica est lynchée par des villageois jaloux. Si vous la trouvez appétissante quand elle est rouée de coups, c’est que vous n’avez cure de ce qu’elle ressent.
Les Femens.
Lorsqu’elles sont sur quelque terrasse avec des couronnes de fleurs sur la tête, sans slogan noir sur le corps, on a le droit d’y voir une installation buccolique et de les trouver alors croquantes.
Quand elles font du bazar dans l’église, scient une croix ou s’enfilent un poulet, ça n’a plus rien de glamour et elles le savent.
Et quand le décor qu’elles veulent est une manif qu’elles attaquent, elles invitent encore moins à l’hédonisme.
Elles jouent donc parfois du glamour pour attirer mais le plus souvent elles jouent du trash.
Elles sont donc le plus souvent à trasher le glamour potentiel et nous prouvent que tout glamour peut se trasher d’un rien.
Il peut y avoir des moments où on les trouve légitiment appétissantes mais le plus souvent on ne peut que ressentir du dégoût ainsi qu’elles l’ont souhaité. Elle téléguident de très près nos pensées en nous infligeant essentiellement le sentiment du gâchis.
Pourquoi ?
Je ne le sais pas.
Peut-être parce qu’elles veulent qu’on ressente ce qu’elles ressentent.
Au paléolithique, s’il est vrai qu’on en sait peu de choses, comptons quand même qu’ils donnaient dans le genre gorille, vivant donc en bande filles & garçons mais un seul garçon ayant le droit de niquer le harem. En ce cas, ils n’étaient pas en clivage intergenre mais plutôt intragenre (peut-être qu’il y avait aussi une cheffe dans le harem)
Au néolithique comme celui qui plantait voulait profiter seul de ses fruits, il y a obligatoirement eu la formule actuelle. Plein de couples travailleurs, homme musclé, femme frêle, et chaque couple livrant un impôt à un couple chef. Là, il n’y avait plus aucun clivage sur base sexuelle mais plutôt un clivage sur base de caste, de sang.
Jusqu’en 1965, c’était encore le cas, sauf que les castes étaient devenues déterminées non par le lignage mais par le fric d’où mille castes ou aucune selon comment on veut voir ce dégradé très progressif des revenus pécuniaires.
Ce n’est qu’après 1965 qu’on a vu, par ici, des déchirures très inédites, jamais observées dans le monde (sauf rares cas d’amazonisme) où l’on a de plus en plus l’impression que chaque genre désire se passer de l’autre en tous domaines. Et surtout les filles. Ce qui est très logique puisque c’est devenu vraiment possible. En bricolant les chromosomes, les filles peuvent, sur le papier, se passer définitivement des garçons.
Autrefois une bagnole ne pouvait se démarrer qu’à la manivelle et il fallait du muscle, un chauffeur (qui chauffait la chaudière).
Dès que les constructeurs ont pigé que les gens allaient conduire eux-mêmes leur Ford T et que les femmes aussi allaient la conduire, ils ont ajouté batterie et démarreur.
Et bien de nos jours, ils cherchent des solutions pour qu’une amazone puisse changer sa roue toute seule. Ils font en sorte qu’une réparation de voiture se passe de la force masculine.
(Chaque individu devenu cliveur n’a plus rien à cirer de l’avenir du genre humain)
On dit lesbiennes et gays par commodité de langage et comme si le sexe était tout, mais en réalité c’est toute leur vie, en toutes ses dimensions, que les garçons un peu et les filles beaucoup, cherchent à rendre genrée.
Il suffit d’imaginer qu’on démarre un quartier tout fille et un quartier tout garçon et on verra que chaque groupe ne voudra plus sortir de son ghetto. (J’ai idée qu’il surgira, en plus de la caste par le fric, une nouvelle caste par le charisme. Dans chaque groupe il y aura des chefs très hauts en couleurs et la vie pourrait y être très réglementée, bourrée de tabous du genre « Chez les amazones, il est interdit d’utiliser la lettre l parce que ça ressemble à un phallus »)
C’est la raison pour laquelle, j’insiste non sur les mots lesbienne et gay mais sur le mot amazonisme.
Quand on ne croit pas aux politiques on ne leur écrit pas.
Je pense comme vous que les Femen clivent mais je dirais plus précisément qu’elles démontrent le clivage qui s’est formé depuis 1945 et qu’elles l’augmentent.
Et il s’agit ici du clivage homme-femme, pas autre chose.
Il aura été comme une sorte de miracle que pendant des milléraires des personnes aussi différentes d’un garçon et une fille cohabitent et à un haut degré de promiscuité (ce qui ne se voit pas dans le règne animal)
Cette hyper promiscuité entre deux êtres différemment foutus était une nécessité sans doute non pressante pour les chasseurs-ceuilleurs mais impérieuse pour les cultivateurs éleveurs puisqu’ils eurent alors, en plus de leur bébé à protéger, des réserves et trésors lourds à trimballer et qu’il fallait donc rester sur place pour protéger l’ensemble bébé+blé
Dès qu’ils eurent des coffres contenant des trésors, les sédentaires ont été pillés et ont pillé. Plus que pendant le paléolithique, les muscles de l’homme sont devenus importants (la femme pouvait alors perdre les siens)
Ce modus vivendi conduisant un Ulysse musclé et une Pénélope frêle à se supporter en hyper promiscuité a été valable jusqu’à Hiroshima. Après, hommes et femmes ont commencé à piger que le muscle perdait son intérêt. Garçon, filles, même boulot, même salaire.
Au paléolithique, je vois donc garçons et filles pareillement gros musclés.
Du néolithique à 1945, je vois garçons très gros musclés et filles frêles.
Et depuis 1945, je vois que nous allons vers garçons et filles frêles.
(et il est probable que nos considérations intellectuelles ou stratégiques nous font muter en ce sens. Amoindrissement des spermatozoïdes compris)
Désormais qu’on soit garçon ou fille, on peut s’en sortir pareillement dans la vie, chacun entrevoit qu’il peut se passer de l’autre genre. Ou n’en avoir plus besoin que pour tirer un coup.
Là-dessus des inventeurs pigent ce contexte et proposent des sextoys qui ne font que contribuer à l’idée que chacun peut désormais se suffire à lui-même, quel que soit son sexe.
Or, il subsiste tout de même deux inégalités : une biologique qui fait que seules les filles ont une matrice où peut grandir un foetus. L’autre psychanalytique et sentimentale où le garçon a un attachement très fort envers la fille qui l’a allaité, bichonné pendant quelques mois.
Une fille peut donc recouvrer auprès d’une autre fille une situation à deux matrices et à deux mamans.
Les garçons ont aussi des tentations homos mais se voient perdre bien plus à ne se retrouver qu’entre hommes.
Il y a donc dans les deux genres une même idée d’aller vers l’homosexualité mais elle est freinée ou ambivalente chez le garçon.
Du coup seules les femmes se retrouvent hyper agressives en termes de schisme.
Là je l’explique par Hiroshima et le joy stick mais bien avant ces deux éléments, il avait déjà eu sur Terre, ici et là, une tendances des filles à virer amazones alors qu’il n’y a jamais eu de tendance équivalente chez les garçons ou alors seulement par le biais moniste auquel ont adhéré aussi des filles.
La tendance des filles à l’amazonisme semble être une vieille histoire mais elle aurait été freinée par les nécessités sédentaristes où l’on se protège mieux en se répartissant les tâches dans un couple garçon musclé-fille frêle.
Oui les Femen clivent. En dansant l’amazonisme elles le rendent moins tabou, mais elles n’ont pas inventé cette tendance. Je leur vois même le mérite de nous mettre le nez dans notre situation. Il nous est désormais impossible de dénier l’amazonisme rampant des filles tant il leur apparaît de plus en plus intéressant. Et il l’est indéniablement.
Si nous, les garçons, n’étions pas aussi aliénés à nos mères, nous formerions nous aussi un groupe gay spectaculairement clivant.
Il existe probablement une arrière-pensée des garçons pour essayer de se passer des filles mais cette tendance n’est pas aussi puissante que l’amazonisme et on ne voit donc que lui.
Ce qui me paraît inéluctable c’est que plus les garçons frapperont les amazones, plus elles seront convaincues de l’amazonisme.
Fourest, qui est particulièrement amazoniste, trouve donc intéressant que se produisent des situations où des garçons frapperaient des filles.
Il reste que pour l’instant, les amazones de Femen demandent tout de même à des garçons d’essayer de les protéger des plus sales coups.
La question qu’on peut se poser serait « M’enfin, puisque le contexte est déjà au chacun pour soi de manière homo, puisque toute amazone peut déjà vivre son amazonisme, pourquoi les femen font-elles un tel tapage ? ».
Si un chrétien est empéché de bâtir une église, il a de bonnes raisons de manifester et de tout casser. Si l’on ne peut plus retirer de l’argent à sa banque on a de bonnes raisons de brailler. Mais pourquoi une fille qui peut déjà vivre son ampazonisme sans le moindre empêchement va-t-elle jusqu’à risquer sa vie en manifestant ?
La réponse ne se trouve plus du tout dans le désir du clivage, dans l’objet de l’amazonisme ; il ne tient même pas en un fantasme utopique (Où il s’agirait de rendre tout le monde heureux en convertissant tout le monde).
Il tient seulement au fait de nos jours, chacun veut faire son théâtre en se mettant en scène sur la place publique. Fourest à sa manière via les livres et la télé, les Femen à leur manière plus exhibitionniste et physique.
60 années d’absence de bonne grosse guerre contre quelque tiers ont conduit les Français à ne plus vivre que de leur promiscuité.
Lorsque les Huns approchent de Paris, les Parisiens qui vivent des tensions domestiques ont soudain leurs regards qui filent derrière les collines et les disputes internes sont remisées au grenier.
Le Parisien de l’an 500 a des yeux de caméléon. Un oeil qui regarde ce qui se passe dans sa maison, un oeil qui regarde l’horizon de la Seine.
Le Parisien de l’an 2000 a les deux yeux qui ne considèrent plus que son fauteuil.
60 années sans guerre aux frontières, ça fait 3 générations qui n’ont que ça à faire de se regarder le nombril et à s’affairer pour le rendre plus joli. Jamais l’individu de s’est autant tripoté. Même le colonialisme qui offrait autrefois des occasions de regarder plus loin que le bout de son nez est désormais inaccessible au Français moyen. Il ne peut plus que se considérer, lui seul.
Tout ne se joue désormais plus qu’en interne, qu’en soi-même.
C’est comme si public et acteurs étaient restés confinés dans un théâtre. Public et acteurs sont originellement conçus pour se rencontrer puis se quitter, ils ont besoin d’une respiration dans leur relation (Cf Hernani). Si l’on bloque les portes du théâtre en obligeant acteurs et public à vivre en permanence les uns sur les autres, la distribution des rôles ne se fait plus et chacun se retrouve à faire son Lucchini.
L’absence de guerre + le fait que chacun peut matériellement tirer un salaire en toute indépendance, donc vivre seul, nous conduit inéluctablement au moiisme dans lequel chacun fait de lui-même son alfa et son oméga. Chacun fait de lui-même son ennemi et son ami, son branleur et son branlé, son maître et son esclave, son spectateur et son acteur, son écrivain et son lecteur, son bourreau et sa victime, son enculeur et son enculé. Ce ne sont pas les marchands de sextoys qui me contrediront.
Dans ce contexte de plus en plus moiisme, un des premiers aspects moiistes consiste déjà à ne plus jurer que par son genre.
Les guerres futures se feront à coups de joysticks que pourront manipuler aussi bien les filles que les garçons. Les salaires sont équivalents, les magasins sont pleins de produits ingenrés, il devient donc possible de ne plus considérer les choses qu’à l’intérieur de son genre. Les garçons ne penseraient plus qu’en termes de garçons et les filles qu’en termes de filles.
Si ce n’était son infécondité, l’homosexualité aurait le plus bel avenir car tout nous y incite.
L’individu n’a plus aucun intérêt aux visions hétérosexuelles ou mixées, mais l’Etat n’a d’intérêt que dans l’hétérosexualité qui seule peut le maintenir en vie et continuer à le rendre immortel. Comme l’Etat est fait d’individus aux visions étatiques mais que tous les individus deviennent de plus en plus moiistes, l’Etat perd ses réflexes qui avaient jusque là fait sa pertinence, il ne provoque plus de guerres et devient lui-même de plus en plus moiiste. Autrefois un Etat établissait sa pertinence en proposant une razzia contre quelque Etat voisin, désormais il doit trouver des projets en lui-même d’où son endettement en spirale.
Plus personne ne croit en l’Etat, chacun ne croit plus qu’en lui seul (pour ceux qui croient encore en quelque chose)
Les institutions telles que le mariage légitimaient l’héritage. Or il n’a pas forcément de sens absolu, qui n’a acquis de sens que par habitude d’appropriation des sols remontant à Clovis puisque ses successeurs se sont mis à considérer que les terres sous leur contrôle leur appartenaient en propre.
Comme il n’y a plus de guerre, comme de toutes manières les Français subissent une invasion sourde aussi légitime qu’était légitime le colonialisme, la question du jus soli devient dépassée et les gens perçoivent moins l’intérêt de défendre quelque hexagone.
Le mariage en ce qu’il soutenait le jus soli au travers du jus sanguinis devient dépassé.
D’autant qu’avec les couples recomposés, les notaires ne vont bientôt plus savoir qui doit hériter de qui.
Le mariage se terminant couramment en divorce, il ne lui reste plus qu’un seul argument de valeur aux yeux des moiistes que nous devenons, c’est le fait qu’il permet de postuler à l’adoption.
Puisque nous allons devenir ultra moiistes et qu’en attendant nous sommes déjà très homos, nous visons l’adoption ex nihilo.
Nous restons encore pour quelques décennies en couple mais nous sommes devenus si auto suffisants en toute chose que nous concevons sans peine avoir un enfant issu de nous-même (au sens individuel).
Puisque nous pouvons nous auto générer ou auto pondre en nous enfilant des blocs de silicone, ces coeurs en titane et des jambes en carbone, puisque nous pouvons nous cloner, chacun conçoit qu’un enfant puisse surgir de lui seul. Si j’ose concevoir qu’un enfant surgisse de moi tout seul, je conçois encore plus facilement qu’il surgisse de moi et d’un compagnon, aussi infertile que soit le couple que nous formons.
Or, ça fait des lustres que des couples hétéros stériles ont le droit d’adopter et qu’ils justifient précisément de pouvoir adopter parce qu’ils sont stériles. Carrément parce qu’ils sont stériles.
Et là-dessus, on ne s’est pas gêné pour effacer l’origine réelle de l’enfant. L’enfant adopté surgissait donc ex nihilo entre des parents archi stériles et nul ne trouvait traumatisant pour l’enfant qu’il ne sache jamais qui l’a engendré.
Ces mêmes personnes qui ont osé prétendre que l’enfant pouvait très facilement se faire à l’idée d’avoir des parents blancs alors qu’il a la peau noire, disent maintenant que l’enfant adopté par deux personnes ne pouvant pas l’avoir engendré sera traumatisé.
Alors soit on avait menti pendant des siècles soit on ment maintenant.
Oh Dieu, que la rhéorique est farce !
Par ailleurs, l’Eglise qu’on n’a pas sonnée dans cette affaire de mariage homo puisqu’il ne veut être que civil, nous maintient mordicus depuis 2000 ans que Marie aurait pondu le plus beau des enfants de la Galaxie toute seule, ex nihilo.
Concevoir que je puisse faire surgir un enfant de moi tout seul me conduit forcément, puisque je baigne dans la culture mariale, à penser à Marie.
Et si j’en viens à penser à Marie, j’en viens à penser à me marier, quitte à ce que ce soit avec moi-même ou, au plus près, avec une personne qui me ressemble beaucoup.
Marie, mari et mariage sont liées depuis 2000 ans, par la grâce de l’Eglise et de manière paradoxale, autant à l’engendrement par copulation hétérosexuée qu’à l’engendrement ex nihilo.
S’il suffit de prétendre que Marie a été visitée par un ange pour justifier de la naissance du Christ, je ne vois pas ce qui empêche les couples homos d’en faire autant pour justifier de l’apparition ex nihilo d’un divin enfant.
Bien qu’ils n’interpellent que la mairie, les homos seraient en fait hyper croyant au mythe de Marie. J’invite donc le pape à les reconnaître bienheureux.
Depuis 2000 ans nous vivons dans une culture archi bidonnée. Il est logique que ça se termine en double balle dans le pied de l’Eglise.
Autre chose.
Pour l’instant, gays et lesbiennes ont à mener un combat unitaire pour obtenir ce droit à adopter.
Dès que ce droit leur sera acquis, on les verra s’affronter.
Il est impossible que le moiisme auquel nous allons tous succomber n’aboutisse à ce que chaque genre dénie l’autre et que ça vire en guerre larvée puis déclarée.
Imaginons que ce soit fait, que gays et lesbiennes puissent adopter :
Quelques jours passent et un enfant est adopté par un couple de lesbiennes.
Quatre jours plus tard, un enfant est adopté par un couple hétéro.
Deux jours après, un enfant est adopté par un couple de lesbiennes.
Trois jours après, un enfant par un couple hétéro.
Les gays qui espéraient leur tour se regardent.
....
Vous avez compris ce qui va se passer. Chacun va rivaliser de « Moi je l’aîiiime vraiment cet enfant ! »
Nous allons revivre le procès qu’avait eu à trancher Salomon mais comme il y aura trois blocs, c’est en trois qu’il va falloir couper les gosses. Une cuillère pour le Père, une cuillère pour le Fils, une cuillère pour le Saint Esprit.
Le clonage à partir de soi va inéluctablerment démarrer et en attendant de savoir fabriquer des utérus artificiels, des femmes se verront offrir des ponts d’or par les garçons pour porter leur clone quelques mois. Mais il viendra forcément à l’esprit des plus prométhéens de les faire porter par quelque vache ou dauphine.
Parce que nous n’avons plus à considérer l’éventualité d’une guerre contre quelque Huns ou Viking, parce que le muscle ne servira plus à rien dans les guerres du futur, parce plus aucun sexe n’a besoin de l’autre pour manger, se loger,se distraire et se branler, nous allons forcément finir par faire la guerre entre nous. Ce qu’annonce déjà la floraison des procès intra entreprise, intra conjugaux et intra familiaux où chacun se met en scène.
Il a existé des peuples d’amazones où les garçons devaient raser les murs mais laissons ça de côté tant c’est marginal.
A part ces exceptions amazonistes, je n’ai jamais vu de peuple où il y aurait moins de 50% de filles du fait de maltraitance. Concernant les viols et attouchements, je suis convaincu que partout où la sodomie se pratiquaient, les garçons en subissaient (de la part de garçons) au moins autant que les filles.
Il y aura eu des pieds bandés, des cous allongés au détriment des filles mais tous les peuples ont compté autant de filles que de garçons avec des espérances de vie allant plutôt à l’avantage des filles en tant de paix. Et cela en dépit de celles qui mourrait d’accoucher.
[ Cela en dehors des cas où l’on aura tué des filles dès leur naissance pour quelque raison de régulation démographique. L’euthanasie des filles n’entre pas dans le cadre du féminisme français actuel étant donné la liberté d’avorter auquel il tient. ]
Globalement donc, dans le Monde, chaque peuple aura eu autant de filles que de garçons et cela quel que soit le statut des filles, burqa ou pas burqa. Poly ou monogame. Fouet ou pas fouet, lapidation ou pas lapidation.
Si les mortes françaises sont d’un chiffre si important qu’il mérite d’être brandi par les féministes françaises, c’est donc que le garçon français est particulièrement assassin des filles.
Bizarre.
Il y a eu des millions de guerres et les garçons ont été largement massacrés pendant que les filles restaient à l’arrière.
S’il y a donc eu des déficits brutaux d’un des deux genres, c’est celui des garçons et parce que machistes qu’ils étaient, ils interdisaient aux filles de risquer la mort. Je n’ai relevé qu’une seule armée constituée de filles au sein d’un peuple mixte, c’était au Vietnam.
[ J’exclus des considérations les méchancetés qu’un peuple vainqueur aurait infligé à un peuple vaincu en lui massacrant ses filles. Encore que je ne connaisse aucun cas où un vainqueur aurait tué plus de filles ennemies que de garçons ennemis. Charlemagne avait fait décapiter 4500 hommes Saxons ayant refusé de se convertir au christianisme, quant aux femmes et enfants, il les avait seulement fait déporter. ]
En somme, tant au sein d’un peuple que lors de conflits inter peuples, je connais bien plus de cas où les garçons ont trinqué que de cas où les filles ont rmorflé.
Il me semble que si des Celtes devaient souvent batailler à mort en laissant femmes et enfants à l’abri, ils n’avaient pas l’habitude de les massacrer une fois rentrés chez eux. Il me semblent qu’ils les couvaient plutôt.
Les situations de guerres fréquentes pourraient d’une part favoriser le concept de protection des filles par les garçons et d’autre part favoriser le fait que les filles bossent très dur soit aux champs soit à l’usine d’armement avec pour leitmotiv que : « Les garçons doivent batailler au front sans se plaindre et nous, les filles, à l’arrière, nous devons supporter toutes les conditions sans nous plaindre »
Si c’est à peu près ça qui s’est toujours passé partout, ça expliquerait que les trop longues périodes sans batailles brisent ce modus vivendi forfaitaire. Et là nous en sommes à plus de 60 ans sans conflagration.
Si pendant une guerre il tombe en un jour 3000 garçons au front pendant qu’à l’arrière trois filles meurent sous les baffes de garçons, pourrait-il jaillir un mouvement féministe hurlant « Stop au massacre des filles par les garçons ! » ?
Certainement pas.
Quelle est notre situation de fond actuelle vis-à-vis de la problématique de la guerre ?
Nous vivons sans guerre énorme à nos portes mais il est tout de même possible que ça se produise.
Auquel cas les garçons devront peut-être s’exposer au front selon la tradition.
Dans cette perspective, en ce moment paisible, les filles pourraient dire que si trois filles sont tuées à la maison, il ne faut pas en faire un plat national parce qu’un de ces quatre matins, ce sont les garçons qui pourraient tomber comme des mouches par nationalisme.
J’insiste : il est logique et légitime qu’une fille tuée à la maison fasse en ce moment l’objet d’une plainte individuelle mais il n’est pas logique de faire de l’ensemble des filles tuées à la maison une cause nationale alors qu’en cas de guerre, c’est par millions que les garçons pourraient tomber pour une cause nationale.
C’est la nationalisation, donc le chiffrisme des cas individuels de violence conjugale qui est bizarre. On avait certes procédé énormément de chiffrisme avec les morts des deux dernières guerres mais faire des additions de cas privatifs pour aboutir à dix, cent ou même mille mort c’est la preuve qu’on ne jure plus que par les additions.
Le problème me semble donc être le suivant :
Chacun devine que les prochaines guerres ne se produiront ni en termes de ligne de front ni en termes de mobilisation massive des garçons. La probabilité nous semble plus grande que notre prochaine grosse guerre ait des allures soit en Hiroshima soit en Lybie-Irak et que la charpie se produise alors dans les villes où garçons, filles et enfants morfleront pareillement.
Personne n’en parle de cette perspective mais in petto chacun croit deviner que nos prochaines guerres ne seront ni aux frontières ni genrées ni classées. Nous serons tous logés à la même enseigne.
Il se pourrait que cette considération dont personne ne parle mais que chacun soupèse tout de même en secret, ait une grande influence sur le fait que depuis 50 ans, les filles ne revendiquent plus tant en termes de salaires ou d’ergonomie -comme le faisait Louise Michel- qu’en termes d’urbanité et de conjugalité.
Il reste encore des écarts de salaire genrés en défaveur des filles et elles ne manquent pas une occasion de les dire tant qu’à faire, mais ce n’est plus le coeur de leur cible. Leur revendication est en réalité essentiellement urbaine et conjugale.
Et leur gros argument est donc le nombre de mortes sous les coups des garçons en cette situation de paix.
La situation, quelle soit de paix ou de guerre, étant désormais la même quel que soit l’âge ou le genre, les garçons doivent admettre qu’ils n’ont plus jamais à jouer les Vercingétorix et doivent donc devenir extraordinairement doux car les filles ne voient plus aucune raison d’admettre la moindre bousculade conjugale.
Si intellectuellement, les garçons peuvent convenir qu’en effet ils n’ont plus à jouer les Ulysse en aucune situation, peuvent-ils changer leur corps ?
Est-ce que la testostérone qui a fait pendant des millénaires des garçons les plus exposés en cas de guerre peut se résoudre du seul fait que désormais les guerres n’exposent plus spécialement les couillus ?
Est-ce que pour sortir de la culpabilité dans laquelle se retrouvent les garçons de 2000 qui ont toujours leur testostérone et leurs 30 kilos de plus, ils n’en viendraient pas à préférer les batailles d’antan ?
C’est qu’en 1920, un poilu survivant était automatiquement un héros. Une épouse aurait voulu se plaindre d’avoir pris une baffe par une gueule cassée, elle se serait retrouvée mise en minorité y compris par toutes les veuves. Elle aurait été huée d’égoïsme.
Je rappelle qu’à la Libération, le nombre de filles qui se sont retrouvées un peu trop vite visitées est incalculable mais qu’il leur semblait éthiquement impossible de s’en plaindre. Le fait est qu’elles l’ont toutes pris à la légère, qu’elles ont toutes dédramatisé « Punaise, il y est allé un peu fort ce Californien, mais bon, il venait tout de même de se taper Omaha beach pour nous libérer, alors... »
Même les Berlinoises violées par les Russes, entre autres, ont dû s’écraser au regard de ce que leur mari et leurs fils avaient morflé.
Imagine-t-on qu’en 1946 une fille puisse porter plainte parce que son maire l’a conduite à accepter de se faire tripoter les pieds ? Si chacun trouvait alors une telle plainte déplacée, elle aussi l’aurait trouvée déplacée. Je vois encore mes mères et grands-mères raconter des histoires de mains baladeuses en rigolant. Mais il est vrai qu’à l’époque on ne leur avait pas encore dit qu’elles « Le valaient bien ».
Le féminisme avait eu des ressorts seulement sociaux entre 1800 et 1945 (salaire, congés et ergonomie) et il est resté sur ce terrain social jusqu’à Hiroshima où soudain, chacun a compris que les prochaines guerres auront une toute autre allure où les muscles des hommes ne joueront plus aucun rôle.
Que faire alors, nous les garçons, de notre testostérone devenue encombrante et obscène tant en situation de paix qu’en situation de guerre ?
Que faire du Depardieu et du DSK qui sommeille en nous alors que seuls les YSL sont inattaquables et que les guerres se feront au joystick depuis ses pénates ?
Je vois trois soluces :
Soit réclamer un retour aux batailles à l’épée
Soit se gaver d’oestrogènes, se castrer.
Soit passer tous homos et communautariser.
Même les entreprises, yaka les faire genrées.
On divise Paris en deux.
Les filles ne supportant pas l’obélisque, elles s’installeront rive gauche où elles honoreront sainte Geneviève.
Les garçons s’installeront rive droite et ils déplaceront la Tour Eiffel aux Tuileries.
Des plombiers pour la rive droite ; des plombières pour la rive gauche.
Des pompiers pour la rive droite ; des pompières pour la rive gauche.
Des éboueurs à droite ; des éboueuses à gauche.
Des camions, des boulots et des trains à droite ; des camionnes, des boulottes et des traines à gauche.
Puis on fait sauter tous les ponts. En commençant par celui d’Avignon.
Ah tiens !
Il existe un chant des étudiants européens, une sorte d’hymne mais il est peu connu. Gaudeamus igitur. Le texte est en latin (très souvent remanié depuis son origine)
Voici sa traduction en français
Réjouissons-nous
Tant que nous sommes jeunes
Après une jeunesse agréable
Après une vieillesse pénible
La terre nous aura.
Notre vie est brève,
Elle finira bientôt
La mort viendra rapidement
Nous arrache atrocement
En n’épargnant personne.
Où sont ceux qui furent
Sur terre avant nous
Ils ont été vers les cieux
Ils sont passés dans les enfers
Où ils ont déjà été.
Vive l’école,
Vivent les professeurs
Que chaque étudiant vive
Que chaque étudiante vive
Qu’ils soient toujours florissants !
Que vivent toutes les vierges,
Faciles, belles
Vivent les femmes
Tendres, aimables
Bonnes, travailleuses !
Vive l’État et
Celui que le dirige
Vive notre cité
Et la générosité des mécènes
Qui nous protège ici.
Que périsse la tristesse,
Que périssent les ennuis
Que périsse le diable
Et les opposants
Ainsi que les autres.
Vous voyez donc ce qu’ils espèrent des filles
Si vous recherchez sur Youtube des vidéos où l’on voit des gens le chanter, vous constaterez qu’il est très souvent chanté par des filles qui n’ont pas du tout l’air de s’en plaindre.
Sont-elles folles, inconscientes, délurées, manipulées, légères, victimes ou putes, les filles qui chantent cette manière qu’ont les garçons de les fantasmer ?
J’en finis (Je vous prie de m’excuser d’avoir été si long) en soulignant un fait connexe à tout ça.
En Europe, il y a longtemps eu une tradition de fou du roi. Elle se manifestait au travers du rôle du fou du roi tel qu’on le connaît un peu. Mais aussi sous d’autres formes dont celle des goliards, clercs itinérants individuels écrivant des insolences envers les grands. Au XIXème siècle, s’inpirant des goliards, des étudiants allemands, français, italiens... ont eu l’idée de former un club par université avec pour objectif de railler les grands, de jouer des tours aux seigneurs. Chaque université avait ainsi son ordre farceur portant un nom à rallonge plein de grandeur ridicule. Comme l’Italie est restée un bouquet d’Etats séparés jusqu’en 1850, ces traditions consistant à se moquer des puissants a duré et même perduré à l’unification. Il en subsiste encore beaucoup de ces ordres truculents.
En France, les étudiants ont eu tendance à quitter les objectifs goliardiques pour passer à des objectifs politiques au moment de Sartre. Alors que les goliardias italiennes avaient refusé d’être récupérée par les partis politiques dont le fascisme italien et préféré continuer de chambrer les puissants, j’ai vu dans mon lycée, en 1968, des gars de terminale monter sur les tables et discourir à la manière de quelque Che, Castro ou Trotski.
En France, les étudiants refusant de faire de la politique ont été marginalisés et ont disparu (comme en Allemagne sous la férule nazi). On pourrait dire que les ultimes goliards de France étaient les rares étudiants de 68 qui, au lieu de jouer les Cohn Bendit, ont préféré s’essayer à la farce sur scène pour devenir les Clavier, Luron et autres Lhermitte.
L’avatar français de l’esprit goliardique c’est le bizutage où il n’est plus question de se moquer des princes en se prenant pour des bouffons mais d’humilier au maximum les puceaux de son école en se prenant très au sérieux.
Caroline Fourest, à 22 ans, avait déjà écrit des pavés politiques sur un ton doctoral.
En France, ça grouille de jeunes de moins de 25 ans qui sont déjà pétris de certitudes et qui parlent comme des vieillards. C’est le jour et la nuit avec ce que font ces filles qui chantent Gaudeamus igitur.
@ Gaijin,
J’ai proposé de voir une relation entre un malade qui demande que lui soit accordé de mourir parce qu’il ne se voit plus de raison d’espérer et un emmuré qui demande la même chose pour le même motif.
C’est la première fois que vous voyez quelqu’un faire une telle relation.
Vous avez le réflexe de la trouver improbable ou incongrue.
Passé ce réflexe, il vous reste à y réfléchir.
« »« Car la pire des morts, c’est de ne plus compter pour personne. »« »
C’est tout à fait vrai dans un contexte névrosé du lien (et de l’héritage) où chacun redoute de se retrouver abandonné de tous.
Mais les Français qui sont abandonnés, passé le choc, peuvent découvrir en leur solitude une liberté extraordinaire. Ils peuvent découvrir à quel point ils étaient jusque là aliénés aux uns et aux autres.
C’est parce que la solitude offre la véritable liberté de penser qu’il existe un petit paquet de religions ou philosophies qui prônent le détachement. Dans le Za zen, on demande aux jeunes entrants de considérer leurs parents comme des étrangers. Mais c’est déjà le cas pour nos gens d’Eglise chrétienne. On passe curé et on appelle son géniteur « fils »
Dans ces cas de groupes religieux, par exemple celui des moines de Thibrine, la famille organique ne veut plus rien dire. M’enfin, ils tiennent encore à se sentir en chaleur de groupe avec les autres moines.
D’autres, refusant même cet attachement aux collègues religieux, visent carrément la solitude.
C’est pour le Français moyen que la question de l’entouraaaage est toute une affaire.
Ailleurs, en Inde surtout, il y a davantage de cénobites volontaires. Il leur reste probablement un souci face à la mort mais il est bien plus simple à gérer que pour nous. Ils n’ont aucun besoin de s’alcooliser pour oublier qu’ils sont abandonnés. Ils meurent seuls, indifférents, ataraxiques ou concentrés sur leur relation avec eux-mêmes ou quelque dieu, pas avec qui que ce soit sur Terre. Tout juste comptent-ils tout de même parfois sur des tiers pour leur offrir quelque rite funéraire, d’où le fait qu’ils apparaissent tout de même un peu sociaux.
Ici, on meurt seul dans l’alcool, la tristesse, l’amertume et le dépit en pensant « Quels salauds ! ».
Cela dit, le sujet abordé par Gabriel touche deux points distincts : Celui de la solitude (dont il parle peu) et celui de la souffrance intrinsèque sur laquelle il insiste.
Evidemment.
Mais accorder l’euthanasie à celui qui se voit fini conduira forcément à l’accorder au prisonnier qui se voit fini. Comme nous tenons à ce que nos coupables souffrent 130 ans d’emmurement, nous devons refuser aux malades qui n’ont plus d’espoir d’en finir au plus vite.
Sur l’île du Diable, des prisonniers désespérés achetaient des crachats de tuberculeux car ces derniers étaient évacués. Ils chopaient donc une maladie mortelle mais trouvaient ainsi avantage à en finir plus vite tout en profitant de quelques semaines de plus grande sérénité.
Tant qu’on tiendra à ce que des condamnés souffrent l’incarcération, on ne saura pas résoudre les demandes d’euthanasie.
Nous subissons tous l’enfer de la mort lente en hôpital parce que nous soutenons le sadisme de l’incarcération.
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