Le gissement sémantique, c’est exactement vous qui le réalisez, Loatse.
Quand un contrevenant est interpellé, la plupart du temps, il résiste, se défend. Et par toutes sortes de moyens parfois puisque de toutes manières, il est déjà hors clous. Au minimum, quand on voit un flic nous coller un PV, on se défend, souvent de manière orale, en argumentant mille mensonges ou prétexte mais on fait le maximum pour se défendre. Autant dire qu’on se défend très souvent d’un PV en se posant en victime (mais que c’est exactement pareil quand le fisc se propose de nous redresser)
Ca c’est ce qui se passe au niveau des protagonistes
Puis arrive l’interprétation par des tiers qui prennent assez systématiquerment position d’archange dans le triangle de Karpman.
Il existe des tiers disant que le contrevenant est une victime pendant que d’autres disent que c’est le policier ou plus largement la loi qui est la victime.
Pour ma part, je n’ai rien indiqué de mon jugement.
Ici, vous indiquez votre jugement où la Loi ressort victime et pour le dire, vous usez prétexte que j’aurais jugé en invoquant un glissement sémantique.
Comme je n’ai pas jugé, si glissement sémantique il y a, c’est vous qui le faites.
« »« le débat risque d’être sans fin »« »
Vous avez abordé un sujet énorme
Cette docilité est en effet surprenante.
Il faut y regarder de près pour la comprendre.
Les Noirs embarqués à Gorée étaient dans leur grande majorité des gens qui, avant d’être capturés par des Noirs, ne se voyaient pas un destin matérialiste. Ils ne concevaient pas de devenir proprios, de monter une entreprise, de dominer quiconque.
A part quelques chefs ou fils de chefs qui se voyaient un destin plus grand et qui se sont fortement révoltés avant d’être fouettés puis pendus, les autres ne voyaient pas grande différence entre leur sort et celui de leurs parents.
Il y a eu des Européens qui se voyaient un sort naturel si peu important, si naturellement misérable, qu’ils se sont portés volontaires pour devenir esclaves, déjà en Europe mais aussi en Amérique.
Certains de ces volontaires étaient misérables depuis des générations, d’autres venaient de le devenir suite à une forte condamnation (avec saisie de tous leurs biens)
Ils se sont offerts pour travailler comme esclaves pendant 36 mois, en particulier dans les Antilles, avec la seule contrepartie que s’ils en survivaient, ils auraient droit d’abord à recouvrer leur liberté, à ne plus avoir de dette (pas même celle du transport) et aussi à un lopin de terre.
Alors que les Blancs esclavagistes faisaient très attention à ne pas épuiser leurs esclaves définitifs, alors qu’ils leur permettaient de s’organiser en cases et de vivre leurs quelques heures de libres à leur guise, ils étaient beaucoup plus sévères envers les « 36 mois »
Car il était de leur intérêt d’épuiser au maximum ces engagés d’une part pour en profiter le plus possible pendant ce court laps de temps et d’autre part pour qu’ils n’en survécussent pas ou fussent si dégoûtés de la vie en Amérique qu’ils ne se lançassent pas dans un projet concurrentiel à partie de leur lopin.
Le fait est que la plupart des « 36 mois » sont morts d’épuisement et de maltraitance ou ont fini, à la fin de leur contrat, par demander à être rapatriés en métropole.
Quant à ceux des 36 mois qui ont tenu le coup jusqu’au bout, ils sont devenus les plus exigeants des maîtres.
On peut aussi se poser la question de la docilité avec le cas des Hilotes que les Spartiates utilisaient en manière d’esclaves. Certes, les Spartiates leur prouvaient leur suprématie en massacrant régulièrement quelques groupes révoltés mais les Hilotes trouvaient aussi des avantages à leur sort. Ils pouvaient par exemple s’enrichir par quelque commerce alors que les Spartiates en étaient interdits.
On peut encore se poser cette question concernant les métèques. De manière générale, les métèques ou immigrés ont partout été autorisés avec des contreparties par exemple en surtaxes mais ils avaient aussi des avantages comme par exemple d’être exemptés de certaines corvées militaires ou politiques.
Au bilan, il n’a pas été exceptionnel que des gens a priori très soumis, se retrouvassent riches soit en masse soit de manière individuelle. Ce qui a été le cas des Gaulois soumis aux Romains (Sutout quand Julien l’Apostat a réduit fortement leur imposition)
En Amérique, il y a eu un Indien qui est devenu propriétaire à la manière des Blancs, avec des esclaves noirs, avec une maison à colonnes, avec de la vaisselle en porcelaine et des bougeoirs en argent et il était quasiment devenu député.
En Inde, il y a des Intouchables devenus riches et députés.
Et dans notre contrée, depuis le travail à la chaîne, il y a eu des milliers d’ouvriers devenus riches ou ayant eu des enfants devenus puissants. Pendant que des riches ou enfants de riches sont tombés dans la misère. La scolarisation ne jouant, dans cette redistribution des cartes, qu’un rôle secondaire.
Les intellectuels ne sont pour rien dans le droit au travail.
Ils ont certes surfé dessus mais ils n’auraient jamais pu le faire s’il n’existait pas réellement un droit au travail.
D’où vient ce droit -plus naturel et légitime que légal, donc inopposable à quiconque dans la pratique ?
Il vient de la propriété.
C’est la propriété, à commencer par celle du sol, qui a réduit les libertés des nomades et qui les a donc obligés à hurler qu’ils pouvaient à la rigueur respecter la propriété du sol d’autrui mais à condition d’obtenir de la part des proprios un boulot leur permettant de subsister
Nous pourrions invoquer γυμνός gumnós « nu », nous pourrions invoquer les jeux du stade antiques qui se pratiquaient nus mais d’une part les JO modernes ne se pratiquent pas nu, tout public y est admis et les femmes peuvent y participer.
En somme, nous n’avons pas du tout respecté la forme originelle des olympiades ;
Reste alors à considérer seulement le fait que sur notre territoire admettant le bikini les anti bikinistes devraient être exclus.
Mais là encore, nous ne sommes pas des bikinistes absolus. Ici on serait même plus souvent lourdement habillés que légèrement vêtus et nous savons très bien réprimer quiconque se promènerait en string sur une moto, surtout en position de passager.
Rien n’est clair sur ce plan, comme sur d’autres, dans notre région et nous nous retrouvons toujours avec les pieds dans le tapis. Yaka voir comment nous sommes ambigus sur la prostitution.
Au fond, ce seraient les voilistes qui seraient les plus tolérants sur ce coup des JO car ils seraient les premiers des deux masses à dire « Ban, après tout, nous pouvons accepter de concourir à côté de gens en bikini ». Ce qui n’allait pas de soi et qui va certainement casser l’orthodoxie de certains d’entre eux.
Ne perdez jamais de vue, chère Rosemar, que les voilistes qui permettent à leurs voilées de voisiner des nudistes ne sont pas si rigides ou exclusifs que ça.
Cela dit, imaginons qu’un jour, une femme en niqab parvienne à courir ou nager plus vite qu’une femme à poil. Ce sera un gros évènement culturel, aussi gros que le jour où un gus courant avec deux jambes en arcs de carbone a dépassé les plus rapides des valides. Nous pourrons alors en profiter pour nous interroger sur notre bikinisme dans le sport, pour commencer.
Au fond, ce serait surtout par le fait qu’une femme doive toujours être accompagnée ou surveillée-protégée par un homme que la position des voilées serait la plus contraignante. Et certaines d’entre elles protestent courageusement contre ce point où la police serait finalement masculiniste.
Mais d’autres, parmi nos Marie-Hélène, adorent au contraire ce principe et y adhèrent pleinement.
Hier, une Louise Marie en niqab réussi à mordre un flic voulant l’interpeler. Il est intéressant de constater l’évidence que même archi enveloppée, une femme ne se retrouve pas dépourvue de moyens de défense, peut-être même en auraient-elles plus
Citons alors « La case de l’oncle Tom » où une écrivaine a décrit la vie de galère des esclaves américains.
Les rares esclaves qui l’auront lu y auront trouvé un immense réconfort. Mais tous les Blancs les plus sudistes l’ont lu et ont très bien compris que ce regard compassionnel élevait leurs esclaves, les rendait dignes. Ils ont fortement protestés, ils ont écrit des contre case et ils ont même pris les armes. (Alors que l’esclavagisme commençait déjà à perdre sa rentabilité face au machinisme)
« Emploi indigne, dans des conditions misérables »
Dans les secteurs primaires et secondaires, le travail est très souvent de galère, très souvent peu payé.
Mais les concepts de misère et surtout d’indignité sont très complexes à cerner.
Pour dire cette complexité, mais de manière très courte tant j’ai souvent l’impression qu’en faisant long je fais peur à beaucoup, je soulignerais seulement qu’il suffit qu’un écrivain raconte ou expose le travail d’un galérien pour que, s’il tombe dessus, ce travailleur se sente au firmament de la dignité et qu’il ne ressente donc plus -s’il la ressentait- sa misère.
Emploi indigne, conditions misérables, est-ce que le pêcheur cubain solitaire ressent cela ?
Eventuellement.
Mais le jour où il découvre « Le vieil homme et la mer » il se sent anobli par la reconnaissance, par le regard de l’écrivain (pour peu qu’il ait conscience de l’impact du livre).
Et là, Gabriel vient d’offrir aux galériens -quoique d’une autre époque- quelque chose de comparable mais en formule forumique.
Le regard d’un écrivain, d’un photographe sur notre condition, surtout si elle est difficile, le regard d’une infirmière sur nos blessures, c’est très proche du regard maternel, du regard de dieu.
Les moinseurs me donnant l’impression qu’ils ne veulent pas être examinés, je respecte leur souhait et les ignore.
Ce que je regrette c’est donc que votre sujet parfaitement illustré par l’entremise de photos assez parlantes où figure même un vannier donc très probablement un nomade (Car les nomades aussi travaillent mais selon un autre rapport à la chose), qu’un tel sujet donc n’ait attiré personne.
Je veux bien admettre que je suis un cinglé, un extrémiste du travail, avouer que j’ai toujours cherché à le purifier en une certaine définition (très Seyèsienne) par une recherche quasiment systématique de la peine, comparable à un auto esclavagisme ou auto-colonialisme, que j’ai pratiqué l’incompréhensible paradoxe consistant à rendre le travail confortable pour les autres (ces autres étant surtout des femmes, ça compte) et inconfortable pour moi, m’enfin il est tout aussi extrémiste de la part des habitués du forum d’avoir évité ce sujet.
J’espère que ce n’est pas mon extrémisme qui les aura fait fuir.
Quelqu’un fait un papier sur le nucléaire auquel personne n’entend rien, il attire une foule.
Un autre fait un papier sur le travail que tout le monde connaît, dont tout le monde a une expérience et qui est tellement central de nos déterminants sociaux, il passe deux clampins.
Ah, très bien cette émission.
Merci Herbe
Bien entendu que la fierté peut jaillir d’autre chose que de son travail pénible. Il y a mille autres biais pour établir son amour-propre.
Mais il se trouve que le travail est un échange avec les autres qui nous occupe au minimum 8 h par jour. Si cet élément central de notre vie ne nous offre pas cet amour-propre, c’est notre plus sûre et plus saine occasion qui est perdue.
D’autre part, les autres biais par lesquels nous pourrions récupérer un amour-propre perdu au champ du travail pourraient s’avérer bidons et l’abbé Pierre était de cet avis.
Si ce n’est pas en risquant sa vie au travail qu’on construit sa fierté, si ce n’est qu’en écrivant des lettres aimables aux uns et aux autres, on peut, de fil en aiguille, en venir à tirer de la fierté de n’importe quoi y compris de l’exploitation et du meurtre d’autrui.
La vie est fondamentalement dure et sauf à vivre dans le plus grand dépouillement ou à être tétraplégique, il ne peut être que suspect de tirer sa fierté de tout sauf de la mise en danger de soi.
Autrement dit, on ne peut être certain de ne pas tricher avec les autres qu’en se ruinant la santé pour eux.
Une femme qui enfante ne dispose d’aucune ruse pour s’éviter les risques et trop de cardinaux font de vieux os.
Les individus ont toujours été fascinés par la Force centrale de leur Etat. Dès Babylone, bien des garçons des cités ont rêvé de pouvoir égaler la Force centrale.
Lorsque cette Force centrale ne procédait que d’épées avec mille hommes, les enfants et ados ne fantasmaient que d’une épée, ils ne pouvaient fantasmer avoir mille bras ni tuer mille fois.
Dès que cette Force centrale a comporté des soldats utilisant des armes tuant plusieurs fois d’une simple pression sur une détente, pourvu que ce soit par surprise, les enfants et ados se sont mis à fantasmer d’en faire autant.
Reste que pour passer du fantasme à un projet concret, il faut à ces jeunes accéder d’abord à des armes à feu. Il y aura toujours moins de jeunes accédant aux armes à feu dans un pays qui les prohibe que dans un pays où elles sont en vente libre.
Pour autant, il faut que la culture s’y prête pour qu’un jeune ait des fantasmes de surpuissance puis qu’il en vienne à concevoir de faire un carnage de jalousie ou paranoïaque.
Le Vietnam est un endroit où il y a eu énormément d’armes en circulation mais dès la fin de ses guerres, tout est devenu calme. C’est que la critique que faisaient les adultes, devant les enfants, avait été exclusivement dirigée contre les Français puis les Américains ainsi que contre leurs adversaires politiques de même ethnie. Entre Viets on se détestait selon le clivage communiste / nationaliste.
Un enfant pouvait alors éventuellement fantasmer tuer mille Blancs mais comment concevoir de tuer mille communistes ou nationalistes puisque la différence ne se voit pas sur leur visage et que somme toute, ils vivent pareillement et fréquentent les mêmes endroits ?
Du coup, dès les Blancs partis, aucun Viet n’a pu poursuivre un éventuel fantasme de tuer en masse s’il avait viré parano.
Dans nos pays, le plus grand clivage se situe autour de inclus / exclu d’un point de vue matérialiste. Ici, il est donc possible, pour un jeune ou un infantilisé se sentant exclu, de considérer que tous ceux qui grenouillent au collège, qui sont dans une galerie marchande, au cinéma, sur une plage ou dans un endroit festif, sont ses ennemis. Tous ceux qui se rassemblent plombent le moral des exclus qui ont alors envie de leur rendre la pareille.
Dans nos pays, il existe aussi un autre front de lutte autour de natif / immigré. Mais alors que ce sujet est le plus médiatisé, il est en réalité secondaire par rapport au clivage exclu / inclus. Alors qu’il existe clairement des endroits où sont regroupés des immigrés, personne n’y fait de carnage même si on entend souvent des gens dire qu’il faudrait en faire un
Exclu / Inclus est donc très important dans nos pays dits de pointe. Ici, l’écart des richesses est énorme. Mais la raison essentielle est qu’ici on est plus matérialiste et que nous avons installé des esthétiques liées à l’argent. Un jeune se retrouve donc exclus quand il ne dispose ni d’un pack de technologie ni d’un pack de cette esthétique bling bling.
(La génération Beat avait créé une esthétique ne coûtant rien. Il suffisait par exemple de ne pas dépenser en coiffeur ou de ressortir les robes des greniers. De nos jours, l’esthétique à la mode a forme de CB)
Dans un pays pauvre, il y a toujours des arguments d’inclusion qui ne coûtent rien.
Dans cette Espagne pourtant riche mais où le quart des jeunes se sentent exclus du travail, n’importe qui peut se retrouver inclus en participant à toutes sortes de lâchers de taureaux. Ces fêtes en l’honneur du courage permettent à mille cancres de se faire valoir d’une manière plus virile. Ca équilibre leurs autres sentiments d’exclusion.
Au Vietnam, il y a une fête où tous les jeunes se retrouvent à trimbaler un lampion à travers la ville et les campagnes en pleine nuit. Absolument n’importe qui peut se fabriquer un lampion et c’est tellement excitant à faire qu’il y en a qui en font des dizaines pour les offrir. La nuit, tous les chats sont gris, beaux vêtements ou guenilles, on ne voit plus la différence et des millions de jeunes chantent en farandole, se donnant courage face à la nuit et ses fantômes par la force du nombre et par leurs lumignons. Ca aussi ça inclut tout le monde.
Je me doutais bien que vous avez choisi ces photos pour leur esthétique. Et je considérais aussi que vous n’aviez pas grand choix. Les photographes de l’époque trouvaient bien plus parlant de saisir les risques et performances des ouvriers des secteurs primaires et secondaires que le travail moins spectaculaire des couseuses ou des dentelières.
Le travail de ces hommes est scopiquement parlant plus explicite du sacrifice de soi pour son foyer, pour sa patrie, en même temps que la fierté qu’on peut tirer de ce don de soi.
(Dans l’Amérique anti communiste on brandissait le même argument de fierté ouvrière qu’en URSS)
Ces images contrastaient déjà avec celles des soldats qui étaient plus souvent saisis en train de subir qu’en train de s’imposer. Photos alors plus humiliantes et de toutes manières affligeantes.
Et elles contrastent complètement avec celles qui montraient les mêmes hommes faisant la queue pour mendier une soupe lors de la grande dépression.
Où, en dépit de sa fierté, l’ouvrier réalisait qu’il dépendait de la volonté ou de l’humeur d’un intellectualiste de se voir confier un travail méritoire.
Vos photos illustrent très bien la fierté par le don de soi en toutes ses dimensions et montrent donc ce qui était encore, à la limite, mon cas mais n’illustrent évidemment pas la situation actuelle. Aujourd’hui, c’est dans un Mac Do qu’on peut faire des photos représentatives de ce qu’est devenu le travail.
L’émergence des attaques contre les serveurs, contre les pompiers ou contre les soignants nous prouve que le travail n’est plus support de fierté. Ca tient au fait qu’il apparaît comme exigeant nettement moins de sacrifice de soi parce qu’il y a trop de protections en tous genres.
Et ça vaut même pour les militaires ou CRS hyper caparaçonnés.
En 1870, on avait des Gambetta qui trouvaient naturel de prendre de très gros risques en sortant de Paris encerclée par montgolfière (cet italien d’origine ayant reçu un éclat de métal dans l’oeil en admirant le travail d’un ouvrier coutelier)
De nos jours, on ne voit plus que des politiciens multipliant leurs parachutes.
J’ai été ergonomiste. Je fabriquais toutes sortes de bidules pour améliorer les conditions de travail, surtout des femmes dans le tertiaire où ce n’est ni la mine ni les quarantièmes rugissants. J’inventais ces améliorations à la demande des CHSCT et des patrons soumis aux revendications de leurs salariées. Mais je pensais qu’on prenait une direction stérilisant la fierté du don de soi.
Il faut s’épuiser et mourir de s’être donné pour se sentir fier.
Même un musicien peut se mettre volontairement en danger. Cf Rostropovitch
Vivre de s’être protégé ne procure pas cette sensation
La question du travail avec don total de soi ne concerne pas les femmes. Elles s’épuisent déjà par l’enfantement.
Le travail incluant le sacrifice entier de soi ne doit concerner que les hommes. Eux seuls doivent se tuer à la tâche.
S’ils ne le font pas, s’ils ont comme premier soucis de se protéger, s’ils se trimbalent des protections plus lourdes qu’eux, ils restent des enfants, ils se planquent derrière les femmes et n’accèdent pas à la fierté que connaissaient ces hommes que vous nous montrez. C’est alors que surgi, par compensation, la fierté par l’avoir, la fierté matérialiste qui débouche sur l’arrogance tant les écarts de fortune peuvent être grands.
De même que l’incendie de Londres en 1666 avait lancé le sens de la protection contre les risques d’incendies, la crue de 1910 avait lancé le sens de la protection contre les inondations. Se protéger des risques en tous genres, s’assurer contre tous les accidents ou déboires est devenu une préoccupation trop centrale qui fait perdre de vue le sens du courage à entreprendre comme celui de se relever de décombres ou de turpitudes.
Je n’ai jamais gagné ma vie (on sait le sens curieux de cette expression) par de l’intellect pur, à la manière d’un journaliste ou d’un écrivain.
Je ne l’ai gagnée qu’avec une part, parfois très importante, d’actions manuelles (genre charpentier, ébéniste, cuisinier...)
Mais je me suis tôt retiré des affaires et depuis, je pense certainement beaucoup plus.
Je pensais aussi autrefois quand je rampais dans des vides sanitaires pour raccorder quelque tuyau d’évacuation ou passer quelque ligne électrique. Je pouvais penser à toute autre chose. Mais le danger et le risque de mal faire était si important que ma concentration à la tâche ne me permettait pas de vagabonder bien loin ou longtemps.
Oh, tout en perçant 300 trous (de manière répétitive, c’est important de le souligner) dans du béton, je pouvais réfléchir aux visions de Schrödinger et aux réserves d’Einstein, réfléchir aux aphorismes des uns et aux maximes des autres. C’était possible sur ces choses là, mais pas sur moi-même, pas sur le travail par exemple.
Mais attention, si je ne remettais pas en cause mon travail (en son principe) c’était en fait surtout parce que de lui dépendait le confort de mon épouse, de mes enfants et de mes autres parents.
Vous remarquerez que vous avez montré des photos de travailleurs manuels dans mon genre mais qu’il ne s’agit alors que d’hommes. Les femmes aussi ont toujours fait des travaux manuels mais ils étaient moins impressionnants. Couper des sardines c’est moins photogénique.
En tous cas, dans les années 70 ou 90, il n’était plus idéal pour la majorité des Français que la femme soit encore astreinte à des travaux manuels (en entreprise comme à la maison) et l’explosion de l’électroménager le prouve. Il devenait idéal que le mari s’échinât éventuellement à un travail manuel mais que son épouse s’affairât à des tâches domestiques robotisées ou à du secrétariat, à des soins...
Dans le bain de mon époque, je voyais donc ma peine aux travaux manuels comme la preuve irrégragable que je faisais bien le maximum pour les miens. Je considérais que si je n’avais gagné ma vie qu’en écrivant ou en jouant du piano, je n’aurais pas offert tout de moi et ça m’aurait culpabilisé. Il me fallait me crever à la tâche pour me sentir bien. Et il m’est parfois arrivé de choisir la solution la plus pénible pour réaliser une opération. Par exemple monter des charges par l’escalier au lieu de prendre le monte-charge (En passant par un prétexte écologique)
Et toute cette peine, des dizaines de blessures corporelles pour avoir la satisfaction d’offrir aux miens des lits king size, des rideaux de soie et des meubles décorés à la feuille d’or.
Selon les schèmes ou idéaux sociaux il peut donc arriver qu’un homme entreprenne les travaux les plus pénibles et risqués rien que pour se convaincre d’avoir tout donné de lui. Si l’on tient compte de ce fait (qui ne se produit probablement que dans certains contextes porteurs de certains idéaux) alors il ne faut pas forcément plaindre un homme en train de ruiner sa santé au travail.
Ce qu’il faut examiner chez un manuel c’est certes le tassement de ses vertèbres, la silicose de ses poumons mais c’est aussi sa fierté et les ouvriers que vous montrez étaient tous très fiers de leur courage ou engagement total.
Un ouvrier qui s’esquinte la santé au travail sait parfaitement le mépris qu’éprouvent les intellectualistes à son égard. Mais il se voit accomplir des choses que ces intellectualistes n’osent ni ne peuvent accomplir et ça le comble de fierté. Fierté qui n’est alors qu’intime ou corporatiste mais qui ne cherche pas à se faire entendre au-delà.
Le mineur des corons, s’il a du travail, se sent bien plus souvent heureux et fier que Rimbaud, Nietzsche ou Trakl.
Mais arrive le moment où les travailleurs manuels deviennent une trop petite minorité et dans ce cas, 99% de la rumeur sociale devient porteuse de l’intellectualisme. La fierté de l’homme de peine se retrouve dans un placard. D’autant que si son image est parfois exhibée, c’est dans un contexte homophile.
Aujourd’hui, le tâcheron dans mon genre n’a quasiment plus d’existence sociale et même vis-à-vis de son épouse ou de ses enfants savants, il passe pour un idiot voire carrément pour un bon à rien.
Dans les années 60 ou 70, il y avait encore des feuilletons télé où l’on montrait les possibilités d’un ouvrier d’être fier de sa peine, de sa sueur au front (Cf. Ardéchois coeur fidèle).
De nos jours, il y a certes ’Les déménageurs de l’extrême’ mais c’est la technologie qui en est la véritable vedette.
Il n’y avait pas lieu de plaindre un de ces gars que vous montrez mais faut certainement plaindre le manouvrier d’aujourd’hui (souvent un étranger).
A l’époque où il restait encore une grande proportion de sueurs, les intellectualistes gagnaient souvent bien leur vie et était même très souvent millionnaires. Ces pensistes savaient ne pas engager leur corps, ne pas faire de sacrifice d’eux mais ils pouvaient se satisfaire de leur fortune et de leur gloire.
Mais de nos jours où la plus grande proportion des employés opèrent à des tâches non vraiment pénibles et aux allures plus intellectualistes pendant qu’ils ne gagnent que le SMIC, ça devient dramatique. Car ça leur donne l’impression que leur pensée ne vaut rien.
Leurs forces physiques ne sont pas sollicités et ne valent plus rien par rapport aux robots, leurs pensées ne valent rien ou pas grand chose non plus, résultat, ils se sentent humiliés et impuissants. Ce qui se traduit par des pertes de foi dans les foyers et des trains de divorcés.
Ahhh ! Le baratin qu’on peut faire à partir d’une question manichéenne !
Quel pays est une démocratie ?
Quel pays est une dictature ?
Dictature et Démocratie sont si connotés Mal / Bien que la question à poser à Adler aurait pu être carrément « Quels sont les pays à système MAL, quels sont ceux à système BIEN ? ». Ca aurait eu le mérite d’être plus clair au niveau de l’interrogation et ce qu’Adler aurait répondu serait alors ressorti comme étant un jugement personnel donc subjectif.
Les journalistes, tant ceux qui interrogent Adler qu’Adler lui-même, aiment jouer du fossé qu’il y a toujours entre les dénotations et les connotations.
Quand on fait la planche sur le dictionnaire, tout n’est plus qu’ordre beauté et volupté au sens où tout semble clair, donc ordonné, donc contrôlable, donc sûr. Tout semble pouvoir se décrire en dix mots maximum. Même la peste, même la guerre, même la foudre, dès qu’on les dénote, elles nous semblent mieux maîtrisables
Les questions que posent les journalistes à leur interviewé ou qu’ils feignent se poser eux-mêmes en chapeau d’éditorial du genre « La France en faillite » « Fukushima la fin du monde » partent toujours d’une dénotation qui sera cassée ensuite par mille connotations.
On commence par un mot dénoté qui semble très clair Faillite Apocalypse donc aposématique mais rassurant puisque détecté, balisé, puis on développe un baratin en surfant sur toutes les connotations de la chose et à la sortie, l’auditeur est perdu. Tout n’est plus que brume et fumées angoissantes. Ce qui est plutôt mieux que son état de béatitude devant les dénotations des dictionnaires. Et le lecteur qui s’empiffre du développement sait très bien qu’il va finir dans le brouillard. Il lui restera alors l’impression que si lui-même ne sait que faire de ce nuage, il y a au moins des experts qui semblent bien les maîtriser puisqu’ils les pondent tous les matins.
C’est le coup de la pythie ou des sibylles. Elles accouchent de fumigènes mais semblent s’en porter si bien qu’elles rassurent et prennent de l’autorité. Sans elles, qui saurait dire les fumées ?
Là par exemple, cet article de Les Bulles que nous commentons, que nous apprend-il de précis ? Rien.
Il ne fait que nous troubler devant les différences qui existent entre les définitions du dictionnaire des mots Démocratie et Dictature et les réalités protéiformes. Idem entre la définition de ce qu’est un spécialiste des questions politiques et sa réalité aussi vaniteuse qu’impuissante. (impuissante quant à agir sur la destinée du monde mais puissante quant à rhétoriser sur ses complexités)
Sur la double question soulevée ici, nous finissons à ce point désemparés que nous ne savons plus où situer ni le cas de la France ni celui d’Adler si on devait en rester à seulement deux cases, celle du BIEN et celle du MAL.
Ca me rappelle ce qui se passait en TD de biologie à Jussieu. Au départ on nous montrait des dessins de cellule avec noyau bien dessiné, des mitochondries, un ergastoplasme...Puis on nous demandait de retrouver ces choses sur un vrai bout de viande.
Aïïïeeee ! Panique ! Nous ne distinguions rien car nous recherchions des contrastes aussi forts que dans les schémas idéaux. Il nous avait fallu des heures pour nous débarrasser des schèmes et nous repérer dans la réalité bien plus confuse. Et cela pour finir par rendre une copie comportant un dessins paradigme de nettetés (mais faux alors).
Ces gens du Dîner du siècle font certes de l’argent par action directe sur les systèmes. Mais ils en font également énormément rien qu’en nous vendant leurs livres et dissertations.
A la limite, Minc ne gagnerait rien dans les affaires, il ferait encore fortune rien qu’en nous vendant ses baratins sur la chose du Monde.
Et je suis convaincu que s’il n’y avait pas le dictionnaire, s’il n’y avait pas quelque part une prétention à la dénotation manichéenne donc simpliste des choses, si nous n’étions habitués qu’au principe d’incertitude, nous le lirions jamais leurs bouquins car notre regard serait d’emblée adapté à la brume.
Ces gens qui surfent sur les connotations sont des gens qui ont eu la chance et le mérite de surclasser les dictionnaires. Comme moi concernant la cellule vivante, ils ne croient plus aux dénotations ou définitions précises. Ils se sentent au-dessus des académiciens et ils ont bien raison.
Ils font donc leurs propres définitions et autant dire qu’elles sont fumeuses car la réalité est très complexe.
Mais ne nous y trompons pas, plus ça va et plus nous sommes nombreux à avoir appris de ces experts. Il y a maintenant 3 millions d’Adler qui se répandent sur nos fora.
Marrant !
(Du bleu d’azur est mis dans certaines lessives et les gens les achètent souvent sans y penser)
.
Sinon, l’idée d’imposer à tous les députés le même uniforme, est bonne mais la nature humaine est telle que de toutes manières sauf à les contrôler chaque matin comme au régiment, chacun finit toujours par trouver une petite coquetterie pour se distinguer.
Dans la situation Duflot, on a là une personne, certes dotée d’autorité mais aux prises avec une masse informe de pairs et subissant des sifllets hypocrites ou ambigüs venus d’on ne sait où. Comment et à qui pouvait-elle répondre alors ?
Et quoi répondre puisque ces bruits peuvent, on le sait tous, être expliqués ou justifiés de mille manières contradictoires.
La situation de Fleur était toute inverse. Elle aussi a de l’autorité mais beaucoup plus que ce protagoniste unique qu’est ce journaliste. Et elle bénéficie de questions très précises. Elle sait du reste parfaitement à qui répondre et quoi répondre.
Dans le cas de Duflot, comme on est face à une scène de possible ameutement contre un isolé, le réflexe d’ange sauveteur est logique. Si on n’intervient pas en tiers sauveur dans ce genre de cas alors on laisserait se faire tous les lynchages. Etant encore précisé qu’il n’est pas absolument possible de déterminer si ces sifflets étaient admiratifs machos ou réprobateurs machos. Le machisme ayant sa composante flateuse qui plaît à certaines femmes, dans certains cas et certains jours, il convient de ne jamais l’oublier. Le jeu de la séduction étant tout en fumigènes permettant tous les « Ah ban non, ce n’est pas ce que j’ai voulu dire »
Mais dans le cas de Fleur, on est face à un duel. L’examinée aurait été d’une petite autorité, on pourrait éventuellement crier à un abus de force de la part du questionneur mais là, c’est comme si j’interrogeais incisivement la reine d’Angleterre, Simone Veil ou Aung San Suu Kyi.
Fleur n’a absolument pas à être défendue par des tiers en manque de reconnaissance. Elle s’est régalée de ces questions tant elle les avait déjà étudiées. Laissons donc nos réflexes de Karpman à deux balles au vestiaire.
En ce qui me concerne, autant un chahut à la Duflot sur mon passage me désemparerait, autant j’adorerais qu’on me soumette à mille questions très précises, pourvu qu’on me laisse tout le temps d’y répondre. Et je désapprouverais quiconque chercherait à me plaindre.
Concernant Daniel Schick et Fleur Pellerin
A mes yeux, celui qui pose ce genre de questions à son interwievé lui offre les plus belles chances de se justifier (Pourvu qu’il lui laisse tout le temps d’y répondre)
J’aimerais beaucoup subir un roulement de question aussi voire plus incisives encore (Pourvu qu’on me laisse le temps d’y répondre)
Mais il ressort de cette aventure le phénomène ordinaire qui est qu’une masse de tiers fait procès à un des protagonistes en prétendant qu’il aurait été offensant envers l’autre.
Le triangle de Karpman agit constamment. A la moindre occasion surgissent des gens se positionnant en juges-sauveurs face à un coupe qu’il colore en victime / bourreau.
Très juste.
D’autant que dans une démocratie il n’est pas normal de devenir un chef totipopent.
Or, dans ce pays qui se dit démocrate, Poutine a clairement abusé de toutes les astuces possibles pour devenir autocrate. Dans ces conditions d’autocratie usurpée, il aurait été bon qu’il fasse parfois preuve de partage en accordant un droit à la voix du fou.
Un peuple peut incidemment accepter un dictateur très puissant, mais il apprécie alors que les gamins puissent lui tirer la moustache. Un dictateur qui se montre très dur même envers les clowns et les pigeons qui lui chient dessus, devient impopulaire.
Dans l’Amérique très anti soviétique, il y a eu un président qui montrait sa magnanimité face aux enfants et avant lui il y avait eu un autre président démontrant sa magnanimité devant un ourson.
Mais ce principe ne semble toutefois pas vrai chez les Russes. Ils semblent préférer une logique plus absolutiste et un chef interdisant la moindre frivolité. C’est paradoxal au regard de leur musique très sentimentale (leur musique classique, car leur musique rock est de roc).
Je suis Eurasien extrême.
Lorsqu’il fait jour sur une moitié de moi, il fait nuit sur l’autre. Lorsqu’il fait canicule sur l’une, il gèle sur l’autre.
Mon propre n’est pas de regarder les choses par un certain bout de la lorgnette mais de savoir les regarder par tous les bouts possibles, tant par le bout commun, que par d’autres.
Et comme j’ai toujours vu les choses sous tous les angles, je les ai traitées sous tous les angles. J’ai accumulé plus d’expériences de vie que la plupart des gens. Alors quand j’expose un des points de vue possibles, toujours hors mainstream sinon c’est inutile, j’abonde d’arguments et d’exemples. J’expose des choses que j’ai vécues et intégrées. Je ne propose donc jamais de liens comme font tant d’autres qui renvoient à des exposés de tiers mais qui semblent incapables de les faire eux-mêmes.
Ici, j’ai fait ressortir un argument que personne n’expose :
Le capital des entreprises qui font notre vie matérielle c’est 6% seulement de notre capital total et les autres 94% sont donc aux mains des particuliers, des messieurs Bobo et Bidochon qui les utilisent de la manière la plus capitaliste possible, qui en tirent des rentes sans avoir à transpirer ni même y penser.
Je me doute bien qu’en exposant ce fait indiscutable et que ce qui pollue la mer ce sont les pochons à deux balles non les malles Louis Vuitton, je vais chagriner ceux qui préfèrent croire que le diable c’est l’autre de tous. Et quel meilleur ou plus évident « autre de tous » que Picsou n’est-ce pas ?
Ces milliardaires qui créent tout ce que nous consommons, qui provoquent toutes les transformations et pollutions industrielles, qui font 90% des emplois, qui fournissent toutes nos énergies, qui traitent tous nos déchets, ne se servent que de 6% de notre patrimoine mais ils sont responsables de tous nos maux pendant que 59 999 000 Français qui utilisent capitalistiquement les 94% de ce patrimoine, qui ne créent aucun produit de consommation, aucune énergie, qui ne traitent aucun déchet mais qui sèment des ordures n’importe où, sont totalement innocents.
Hier, j’ai fait la vidange d’un très bon ami prof de piano. Une fois l’huile usagée mise dans un bidon, pour le sonder, je lui ai demandé où nous allions la jeter. Il m’a répondu
« Bin dans les toilettes...Non ?...Bin dans un égout alors ».
Il a 60 ans, ça fait 30 ans qu’il vit en France et il est très cultivé de la chose philosophique. Il méprise les milliardaires et fait très souvent preuve d’un bon sens pratique. Mais il m’a tout de même fallu dix minutes d’explications pour qu’il découvre effaré un autre bout de la lorgnette concernant le problème des déchets. Sur ce coup là, il était vraiment innocent par méconnaissance. Tant il est vrai qu’on peut passer 30 ans dans le milieu de la musique sans jamais papoter de vidange.
(Ca me fait penser qu’Hélène Mercier était si exclusivement tournée vers la musique qu’avant de rencontrer Bernard Arnault, elle n’avait des milliardaires que l’idée mainstream : Ils sont autoritaires, brutaux, frustres, froids, insensibles, dénués d’humour, ne comprenant rien aux douleurs de la vie...Maria Calas et Nadine Lhopitalier pareil)
Mais bien d’autres jettent leurs saletés n’importe où en sachant très bien qu’ils font mal.
Vous connaissez l’histoire qui est arrivée il y a quelques mois : Un Bidochon avait entrepris de jeter son huile de vidange dans un regard à l’abri des regards. S’inclinant pour une manoeuvre discrète, son portefeuille est sorti de sa poche et est tombé dans le fond. Il s’était alors penché au maximum pour le récupérer. Il est tombé la tête la première mais n’a pas osé appeler tout de suite au secours tant il tenait à son image d’innocent. Quand il s’est décidé à hurler, il ne passait absolument plus personne et il n’a été extirpé que plusieurs heures après. Pour un de pris la main dans le sac, combien font ça en douce sans être jamais découverts ?
(Je vais finir par croire que les vis de vidange devraient être spéciales pour n’être plus dévissées que par des professionnels afin que ces huiles sales soient toujours correctement traitées)
Quand s’annonce un procès, chacun sachant ses cochonneries et abus, c’est tous aux abris et il se forme alors toujours un coagulât de gens qui désignent de leur saint index un bouc émissaire
Or en ce moment, s’ouvre le procès de notre civilisation. Il se forme donc un regroupement pour stigmatiser un petit groupe : 99% contre 1%.
Il y a plein de ministres, de députés, de célébrités, de leaders d’opinion qui pourraient dire sans erreur que 33% de notre patrimoine est confié aux banques et assureurs par les particuliers qui y trouvent intérêt et que cette masse monétaire représente 3 300 milliards rien que pour la France.
Mais ils n’en disent rien, trop contents que les accusations se concentrent sur les banquiers et quelques grands entrepreneurs. Pendant ce temps, ils peuvent poursuivre leurs petites affaires tranquillement.
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération