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Eurasien
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  • Premier article le 17/11/2009
  • Modérateur depuis le 16/07/2010
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Derniers commentaires



  • easy easy 12 février 2009 18:13

    Concernant les abus sexuels, de quelque contexte que ce soit, surtout si l’on considère ceux dans lesquels la victime n’aurait pas eu conscience de ce qui lui arrivait, je pense qu’il y a une solution très simple.

    Il est très facile de convaincre un enfant, dès ses 4 ans, que 2 + 2 font 4 ; et cela par l’école et cela par un énoncé simplissime (tant pis pour le dogmatisme).
    Il est très facile de convaincre un enfant que personne ne doit le frapper ; et cela par l’école et par un énoncé simplissime (tant pis pour le dogmatisme)

    Et si d’aventure, l’enfant ainsi conditionné, observait une attitude contraire, il serait très à l’aise pour dire NON. Ce qui mettrait fin à bien des velléités de la part de « prédateur » (bien trouvée cette expression qui nous renvoie à notre animalité !)

    Il est donc très facile d’en faire autant au sujet de la relation sexuelle.
    Il est très possible d’énoncer, même de façon dogmatique, aux enfants de 4 ans, que la relation sexuelle c’est NON avant ses 18 ans. En précisant, détails après détails tout ce qui peut être considéré comme sexuel, chatouilles comprises, bisous dans le cou, bises sur la joue comprises, si on le voulait.

    De cette manière, tout enfant, dès ses 4 ans, saurait dire NON
    De la même façon que personne n’insiste pour prétendre que 2+2 font 5 devant un enfant qui répondrait "NON, ça fait 4 !"
    personne n’insisterait pour sexer avec un enfant qui dirait "Le sexage est interdit avant mes 18 ans"

    Pourquoi cet apprentissage dogmatique, si facile à metre en place, ne se pratique-t-il pas (sinon après coup) ?

    Je propose de répondre que c’est parce que d’une part trop de flou est encore laissé à la qualification de ce qui est sexuel de ce qui ne l’est pas et que, d’autre part, on sent, on sait qu’il faut que l’enfant se prépare, s’initie tout de même d’une manière ou d’une autre aux relations sexuelles (au sens très large, incluant la sensualité) avant ses 18 ans.

    Il semble qu’il y ait comme incompatibilité entre les réels besoins d’initiation des enfants à tout ce qui touche au sexe de près ou de bien plus loin et la problématique de l’abus sur mineur.



    On sent qu’il y a incompatibilité mais on n’aborde jamais cette question là.
    Ca reste d’un flou sidérant.

    Pourquoi ?
    Parce qu’il n’est vraiment pas aisé d’être tranché sur ce terrain là.

    Pas question que je m’y aventure en prétendant faire le tour complet de la question. Mais je peux tout de même lancer quelques pavés.

    Est-ce que la bise sur les joues est quelque chose qui marque le tout début de l’espace sexuel ?
    Est-ce que se tenir la main est également la limite la plus basse de la relation sexuelle ?
    Est-ce qu’une caresse sur les cheveux ou sur les mains est la limite la plus basse de la relation sexuelle ?

    Mettons qu’on réponde OUI à ces trois premières questions puisque, selon ce qu’on voit au cinéma, tous les câlins commencent par ces gestes d’approche.


    Il faudrait donc les interdire ou en tous cas interdire ces gestes dès qu’ils dépassent une certaine intensité (Ouille, va-t-en définir les intensités ou les fréquences !)

    Car enfin, tant qu’il est permis de faire une bise (alors qu’on est moche et boutonneux) ou d’imposer une bise (mais comment la refuser ?) à une jolie fille ou fillette ; tant qu’il sera permis de lui tenir la main, de lui caresser les cheveux, de lui faire un bisou dans le cou ; tant qu’il sera permis de lui dire des choses "douces" du genre "Oh que tu es jolie !" on restera à indiquer qu’il est déjà possible d’aller jusque là. Et s’il est possible l’aller jusque là, c’est qu’il est possible d’aller un peu lus loin car sinon, à quoi ça servirait de tout stopper en si bon chemin.
    Non ?
    Déjà dans la bise -surtout qu’il y en a souvent 4 à se farcir- il y a une forme de contrainte, presque un début de viol lorsque la personne bisée n’en a pas vraiment envie mais qu’elle ne voit pas comment refuser. Dès la bise, on se conditionne à être parfois sinon souvent abusé. Et on comprend aussi qu’on peut abuser d’autrui par cette voie anodine.


    Quand une maman dit à sa fillette "Je veux que tu ailles embrasser tante Simone (celle qui a de la barbe)" elle force sa fille à accomplir quelque chose qui pourrait très bien être considéré comme appartenant au champ de la relation sexuelle. La fillette refuse, la mère insiste et obtient gain de cause. La fillette ravale son dépit et s’offre à la barbe de Simone. Beurk !

    Ne faites pas les idiots en me répondant qu’une bise n’est en rien dans le domaine sexuel. Cochons que vous êtes, vous savez tous très bien que toute relation sexuelle vraie commence par des petits gestes permis mais déjà légèrement privilégiés.
    Il faut qu’il y ait un certain degré de privilège pour aller jusqu’au grand privilège de la relation sexuelle. (Il restera toujours entendu -en tous cas ici- que la relation sexuelle vraie reste privilégiée et non banale)

    Voilà déjà pour les petits gestes annonciateurs ou préparateurs ou conditionneurs.

    Ensuite il y a la question de l’âge.
    Comment poser la question des frontières d’âge ?
    Comment expliquer à un père qu’il peut laver le cul de sa fillette quand elle a 3 mois et que ça doit cesser à ....quel âge au fait ?
    Où placer le curseur concernant la question de la fillette assise sur nos genoux d’homme ? Il y aurait un âge où ce serait permis et un âge où ça ne le serait plus, OK. Mais quel serait cet âge ?
    Car pour sûr que c’est chaud pour un père d’avoir sa fille de 16 ans sur ses genoux !

    Toujours dans la problématique de l’âge, il y a la question de la différence d’âge.
    S’il est permis à un garçon de 10 ans de jouer à touche pipi avec une fille de 10 ans (pas de conséquences judiciaires en tous cas) est-ce permis à un garçon de 12 ans sur une fillette de 10 ans, à un garçon de 16 ans sur une fillette de 12 ans ?

    Ensuite, il y a la problématique de l’inceste.
    S’il y a des choses qu’on partage naturellement en famille (du seul fait que la promiscuité est matériellement imposée), s’il est permis (ou toléré ?) qu’en famille il y ait des séances en SDB plus ou moins à poil entre parents et enfants, pourquoi ces mêmes séances seraient-elles interdites quand ça se passe ailleurs qu’en famille ?
    Et inversement, pourquoi, si les choses dérapent quelque peu en famille, cela devient alors plus grave (du fait de la problématique incestuelle) que si ça s’était produit hors famille ?

    Vient la question du naturisme.
    Il serait donc permis de se promener à poil et en famille dans des camps dédiés.
    Mais est-il explicitement permis de se promener à poil chez soi devant ses enfants ?
    OUI si l’on est par ailleurs naturiste et NON si on ne l’est pas ?
    NON dans tous les cas ?
    OUI dans tous les cas ?

    Posons que ce soit OUI dans tous les cas.
    Comment expliquer à un frère qu’il peut se promener à poil dans la maison, avec sa sœur, à poil elle aussi, se faire des bisous fraternels, se toucher fraternellement, mais surtout ne pas se mettre à bander ? Car on passerait alors immédiatement de l’ange au diable.
    Une seule érection et patatras, c’est l’enfer et la dévolution aux gémonies.

    A ce sujet, je me souviens que Julien (21 ans) et Marguerite (17 ans) de Ravalet avaient été décapité sous Henri IV pour leur relation incestueuse. De nos jours, ce sont leurs parents qu’on "décapiterait" en raison de leur "mauvaise éducation" et ces enfants incestueux, surtout s’ils sont tous deux mineurs moment des faits, seraient érigés en victimes. Comme quoi.... 

    Ensuite, il y a la Culture, l’ambiance générale, le contexte.
    Comment expliquer clairement aux enfants (et finalement aussi aux adultes) que le jeunisme pratiqué par la publicité mais aussi par le marché de l’emploi, jeunisme qui nous pousse tous à idolâtrer les très jeunes, va de soi mais qu’il est hors de question d’éprouver des sentiments allant dans ce sens ?

    Comment expliquer clairement à tous que s’il faut attendre d’avoir 18 ans et des poils partout pour faire l’amour sans souci judiciaire, une fois passé cet âge, il faut au contraire tout entreprendre pour paraître impubère et s’épiler à grand frais absolument partout ? (Sans parler de toute la chirurgie dite esthétique qui n’est rien d’autre qu’un déni de vieillitude)

    Comment faire pour expliquer clairement à tous qu’il n’y a pas que le sexe dans la vie alors que tout, absolument tout nous y ramène ? Il n’est pas un seul roman, pas un seul film, il n’est pas une seule aventure humaine où il n’est question de sexualité, de sexe, d’amour de tendresse, de caresses et de plaisirs libidineux.

    Et la séduction ? Outch vaste chapitre !
    Comment expliquer clairement à tous qu’il ne faut pas séduire tout et n’importe qui alors que tout ce qui nous entoure n’est qu’œuvre de séduction ou entreprise de charme voire d’envoûtement ?
    Comment dire aux enfant que la séduction est le bidule par lequel on tisse le lien amoureux, privilégié, lien qui conduit assez inéluctablement vers le sexe ( Autant en profiter pour rappeler que la relation sexuelle n’étant pas forcément l’oméga du processus relationnel, n’est pas forcément l’acmé de la relation privilégiée) et qu’il ne faut donc surtout pas la pratiquer alors que tout le commerce autour de l’enfant est régit par le principe de séduction ?

    Comment peut-on concevoir qu’il soit possible d’ériger la jeunesse en merveille des merveilles sans risquer que tout le monde se mette à l’idolâtrer ?

    Chaque fois qu’on nous fait la promotion d’une starlette, ne nous incite-t-on pas à nous détourner des vieilles prunes ?
    Quel exemple nous donne notre Président ?
    Quel médial aura érigé Bernadette en femme désirable, à adorer ?


    Alors dans tout ça, les abus sexuels que subissent les jeunes sportifs ne sont qu’une des très nombreuses conséquences de nos contradictions.
    Nous ne savons pas ce que nous voulons et nous sommes schizophrènes (au sens commun)

    Par mille détails nous prouvons que nous sommes ivres de jeunisme et par notre hystérie anti pédophile, nous montrons notre disposition à décapiter toute personne qui toucherait au sanctuaire.

    En dehors de ceux qui préfèrent vraiment les rides, les poils abondants et la cellulite, tous les autres démontrent leur adophilie de fond.
    Prétendre qu’on adore les femmes de 18, 19, 20, 21, 22 ans mais qu’on n’a aucun regard pour certaines filles de 17, 16, 15, 14 ans c’est mentir.

    Je pense qu’il serait plus honnête de dire qu’en effet, les beaux ados nous font parfois (pas toujours évidemment) de l’effet mais que nous travaillons, que nous nous efforçons de nous en tenir à cet effet, sans plus. Et qu’en tous cas, nous refusons majoritairement et catégoriquement la contrainte, le viol pur et dur.



























  • easy easy 6 février 2009 12:57

     Jako,

    Ici tu considères les "je" lorsqu’ils sont composés avec un autre mot. Dans ces cas, ça peut effectivement être porteur de sens dans une analyse rhétopsy.
    Mais tout de même, je suis convaincu que le recours au "je" ne prouve qu’un trait de caractère explosif ou héroïque ou volontaire ou responsable.
    Avec de tels traits on peut devenir aussi bien martyr que tyran que héros.

    Sans les avoir examinés, je suppose que les discours tenus par Mao, Fidel Castro, Pol Pot ou Hitler pouvaient être très incitatifs à la haine et au racisme sans recours particulier au "je"

    Il suffit de dire par exemple " Nous en avons tous ras-le-bol des Tutsis" pour mettre le feu aux esprits. Et dans une telle assertion, c’est le "Nous" ou le "On" qui pèse son poids de plomb.

    Ce n’est pas le recours au "Je" qui est dangereux, comme par exemple dans "Je pense que les riches sont des salauds" Car cela ressemble davantage à une profession de foi et ça peut être courageux (Surtout si cette phrase est prononcée au milieu d’un groupe de puissants). Ce "Je" ne ment ni ne triche sur la réalité qui est que la personne est seule. Et tant qu’on se présente seul, isolé, on ne manipule pas.

    C’est le recours au "Nous" ou au "On" , c’est le recours au titres, surtout lorsqu’ils sont implicites, qui sont preuves de manipulation (lorsqu’il s’agit d’assertions non établies)
    Ainsi, ce n’est pas manipuler que de dire "On préfère être en bonne santé que malade"
    Mais c’est manipuler que de dire "Désormais, quand il y a une grève, personne ne s’en aperçoit"
    Lorsqu’on est censé représenter une Nation et qu’on affirme une telle chose, on manipule, on abuse de sa Représentation et on est egocentrique.

    "Quand le sage désigne la lune, l’idiot regarde le doigt" est une manipulation
    "Travailler plus pour gagner plus" est une manipulation
    "Voici une question modérée, qui montre que monsieur Joffrin est en pleine forme..." est une manipulation

     "Je vous emmerde" ne manipule pas.










  • easy easy 24 janvier 2009 21:48
    Au fond, ce qui motive beaucoup de nos "papiers" d’allure universaliste, c’est le rejet de la guerre, de la violence, de la torture.

    Qui, parmi les êtres humains (Hitler et Pol Pot inclus) n’a pas rêvé à un moment ou à un autre, d’un monde nettement plus doux et respectueux des faibles, des fragiles, des affaiblis ?

    Qui, parmi nous, n’a pas échafaudé un plan, une stratégie, une politique, une philosophie, une religion, visant à réduire la violence ?
    La violence ?
    Réduire la violence ?
    Vraiment la violence ?
    Non, en fait, ce n’est pas exactement la violence que l’on vise à éradiquer dans nos rêves. C’est plus exactement l’injustice qui nous est faite, l’injustice que nous ressentons, que nous pensons subir. C’est surtout la violence qui nous est faite qui nous insupporte, qui blesse notre amour-propre.
    Violence subie contre laquelle nous serions disposés à pratiquer une certaine forme de... violence même lorsqu’elle s’appelle "non-violence"
     
    Alice Miller insiste sur les violences non visibles
     
    Quoi que l’on fasse, à partir du moment où l’on proteste, on fait acte de violence car on brutalise, on choque, on renverse quelqu’un. Que ce soit avec un bâton ou avec un crayon, que ce soit avec une banderole ou avec la seule parole, si l’on exprime une protestation, on procède de violence. Le « J’accuse » de Zola était violent, tout comme « I have a dream ». Ces deux professions de foi n’étaient pas considérées comme des douceurs ou des compliments par ceux qu’elles visaient. Car toute profession de foi, va à l’encontre de celle d’autrui et crée ou formalise un conflit.
     
    La violence est partout y compris dans le silence et l’immobilité, dans certains cas. Par exemple, lors d’un procès, un accusé qui refuse de s’exprimer, peut choquer ceux qui attendent de lui qu’il le fasse.
    Tout peut être considéré comme violent, y compris « Il faut que je te dise Marcel, je suis follement amoureuse de toi » Le Marcel qui entend ça alors qu’il n’avait pas du tout envie de l’entendre, se retrouve avec un problème ; son amoureuse lui fait violence en l’obligeant quelque part à répondre positivement.
    Le théâtre Butô, la tour Montparnasse, une interrogation surprise en classe, le fait d’être belle, le fait d’être riche, « Le Docteur Jivago », « La liste de Schindler », une contravention, un licenciement, tout contient de la violence.

    Le même Gandhi, qui s’étiquetait non-violent (sur le plan physique on peut lui concéder cela) s’acharnait à adopter des attitudes "violentes" et "choquantes" pour ceux qui, avant lui, trouvaient que le cours des choses était acceptable. Car c’est faire violence à un Anglais convaincu de sa supériorité raciale, que de le contester sur ce point.
    Et pendant qu’il passait aux yeux du monde pour un parangon de pacifisme et d’ouverture, il avait, en son foyer, un comportement très dur. Il est même allé jusqu’à renier un de ses fils au motif qu’il avait soutenu un autre fils précédemment renié. Pour rester sur son cas, je signale que s’il a pu tirer profit de son abstinence sexuelle en consacrant toute sa sainte énergie à une politique "altruiste", il n’a versé dans l’abstinence qu’à la suite d’un conflit d’ordre privé (Son père "à qui il devait tout" étant mort alors que Gandhi forniquait sans mesure)

     
    Je suis né en 1952 de l’union entre un Indochinois et une Française. A l’époque, l’union de mes parents était contre nature, aberrante, aux yeux de ces deux peuples mais surtout aux yeux des Indochinois que martyrisaient les Français.
    Vivant alors à Saïgon, j’ai été immédiatement insulté par la communauté des gosses Viets qui constituaient la seule communauté dans laquelle je devais m’inscrire. Deux ans après la défaite française de Dien Bien Phu, chaque gosse Viet tenait à vérifier sur le « sale bâtard de colonisateur » que je leur apparaissais de par mon physique, qu’il était possible de casser du Blanc.
    Imaginez un « demi-blanc » constamment seul face à des dizaines de gamins tout joyeux de vérifier qu’un blanc pouvait être défait. J’ai connu toutes les échelles de la violence (Mais pas celles dues à des armes de guerre, contrairement à Kim Phuc, la fameuse fillette grillée qu napalm)
    Je les relativise donc.
     
    Je suis arrivé en France à 15 ans et ici j’ai été traité de Niac, de Coolie, de Nuoc Mam, de chinetoque, etc. Et cette fois par cette autre communauté dans laquelle je devais m’inscrire, la communauté des jeunes Français. Et là encore je pris des coups.
     
    Mes enfants ont eu droit à tout ce qu’on peut attendre d’un père ayant passé toute sa jeunesse dans un tel contexte d’isolement extrême. J’ai fait tout ce que j’ai pu pour ne pas produire sur eux des actes de violence physique d’abord, psychologique ensuite. Et bien malgré tout, il « m’a fallu » frapper 4 ou 5 fois mon fils aîné (avec une trique) Il serait trop long de détailler les circonstances dans lesquelles cela s’est produit mais croyez seulement que conscient de ma détermination à ne jamais user de violence physique, ce fils a tiré sur la corde jusqu’à sa rupture, et cela afin de me mettre à la faute. Cela afin de réduire enfin quelque part la trop haute image de son père.
     
    En filigrane de ce témoignage, vous devinez que j’ai élevé mes enfants avec une éthique fortement marquée. J’avais un message « d’amour » à faire passer. Je voulais prouver que l’amour l’emporte sur tout. Je transformais ma rancœur en réalisations d’amour. Que dis-je, en démonstrations d’amour. Démontrer, démontrer, toujours démontrer la prévalence de l’amour. Et bien cela s’est fait avec tant de force que c’en est devenu violent.
     
    Chez nous, tout était fort en sel et en poivre, tout était coloré, puissant et contrasté. Rien de cette vie que je le suis faite ne fut pastel.
     
    Lorsqu’aujourd’hui, mes trois enfants étant grands, j’analyse ce que j’ai fait de mon rêve d’un monde plus tendre, je vois que partout, dans tous les recoins de ma vie et de mes paroles, il y avait de la violence.
    On ne peut pas être revendicatif ou révolté sans être violent quelque part. Et toute violence qu’on prétendrait effacer du champ du visible, se retrouve avatarisée, métamorphosée, dans le champ de l’invisible, dans le masqué, ne serait-ce que dans la qualité rhétorique, dans la quantité de travail abattu, dans la méticulosité, dans le perfectionnisme, dans la qualité orthographique ou sémantique ou encore dans le seul fait de Savoir, de tout savoir.
     
    La violence est donc partout. Elle est tellement partout, sous mille et une formes, que c’est à elle que l’on doit tout ce qu’on pourrait trouver de positif dans ce monde. Il n’y a pas un seul œuf de poule, un seul morceau de poisson pané, un seul collier de perle, un seul carré de soie, une seule perruque ou natte de plage, qui ne soit issu d’une quelconque forme de violence.
     
    Vient la question du pardon.
    Il fallait effectivement se poser la question que s’était posée Alice Miller : Le fait de pardonner à ceux qui nous ont fait du mal ne serait-il pas la pierre sur laquelle nous poserions à notre tour notre propre levier de violence ?
     
    Tsssss !
    L’homme est fondamentalement un utilisateur de leviers.
     
    Il se sert de tous les points d’appui possibles pour déplacer ses montagnes
    Aucune œuvre humaine -Celle d’Alice Miller incluse- ne peut se passer du principe du levier et du point d’appui.
     
    Et il n’y a aucune évolution, révolution, transformation, trituration, vinification, macération, transmutation, sans travail, sans violence, sans contrainte, faite à soi-même en principal, faite aux autres, tant qu’à faire.
     
     
     
     
     
    Le levier, le point d’appui, c’est de la force, c’est du mouvement, c’est de la friction, de l’énergie
     
    Il y a donc violence et il y a l’appel au cessez-le-feu ; il y a la guerre et il y a la paix ; il y a l’appel à la lutte, à la haine, et il y a l’appel au calme, à la modération, à la paix, au pardon.
     
     
    Quoi ? Selon Alice, les enfants ne devraient jamais pardonner à leurs parents les violences de toutes sortes qu’ils auraient subies ?
    Kim Phuc n’aurait donc pas dû pardonner aux US de l’avoir brûlée car elle s’est alors autorisée à faire subir des violences similaires à ses enfants ou à des tiers ?
    Quoi, on pourrait pardonner à des tiers mais surtout pas à nos parents ?
     
    En vertu de quel principe seuls les parents devraient être interdits d’accès au pardon, à la réconciliation, à la paix ?
     
    Le problème d’Alice c’est qu’elle ne tient pas compte des méta et anamorphoses que nous réalisons sur nos problématiques originelles.
    Quiconque digère ses souffrances les transforme et les mute en autre chose, en quelque chose de toujours différent de toujours surprenant, y compris par une attitude de pardon qui peut être considérée comme…excessive (Cf cas Kim Phuc)
     
     
     
    Ensuite il y a les actes, isolés ou considérés isolément et il y a les acteurs. C’est l’acteur de la violence en son entier qu’il faudrait haïr à tout jamais ou seulement ses actes ?
     
    Ce que je crois c’est que la notion de pardon est aussi universelle que la notion de haine perpétuelle. Le 4 ème Commandement n’est qu’une des traductions du sentiment de pardon qui se pratique partout et sous toutes sortes de formes.
     
    Ce qui me semble important n’est certainement pas d’abolir le pardon en espérant rayer la violence de la surface de la Terre, mais plutôt de pouvoir en parler. La chose la plus importante que l’Humanité ait eu à faire a déjà été fait : Elle a dit que la violence était en très grande partie maîtrisable, canalisable, transformable en quelque chose de plus aimable, de plus sociable et qu’il fallait toujours privilégier cette transformation de la violence au lieu de la laisser s’exprimer de la manière la plus brute. 
     
    Parler de la violence subie, c’est cela qui est loin d’être évident dans tous les cas. Et en effet, l’enfant se trouve souvent dans une situation où il manque de verbe, d’audience et de crédit pour dire ses souffrances, pour élever une protestation verbale.
     
    A partir du moment où il existe la Déclaration des Droits de l’Enfant, tout enfant de France est en position de pouvoir, un jour ou l’autre parler des souffrances qu’il a subies de la part des uns et des autres.
     
    Tout enfant de France peut dire, en tous cas à 20 ans, que ses parents l’ont mis en souffrance du fait de lui avoir choisi un prénom qui lui a posé constamment des problèmes « Pierre PONCE ; Emilie DEVIN ; Coquelicot LIBEY… » de lui avoir mis des baffes sans discernement, des coups de pied humiliants, des vêtements ridicules, d’avoir vu en lui un surdoué ou au contraire un idiot, de l’avoir poussé à faire médecine alors qu’il aurait préféré étudier la musique, de l’avoir privé de caresses ou de lui en avoir trop donné, de l’avoir fait nabot ou aveugle, de l’avoir intoxiqué avec la fumée de cigarette ou de l’avoir placé dans une école inadéquate, de l’avoir écœuré des carottes ou de l’huile de foie de morue, etc.
    Si lors d’un « procès » privé, le parent reconnaît ses erreurs, cela suffira à constituer réparation et ces fautes reconnues seront pour toujours considérées comme n’étant pas à reproduire.
     
    Le champ des autres fautes restant entièrement libre d’accès.
     
    Comment peut-on concevoir qu’en conséquence d’une faute, d’une seule erreur, un parent soit définitivement rejeté, condamné, banni par son enfant ?
     
    Est-il besoin de frapper son enfant 246 fois pour être coupable de violence ou une seule baffe suffit ?
    Est-il besoin de sodomiser son fils en larmes pour être violent envers lui ou un simple baiser sur sa bouche serait déjà violence ?
    Est-ce que ne jamais frapper son fils mais bombarder les enfants de la cité voisine serait être un bon parent ?
    (Sur ce point Gandhi aurait eu tendance à faire l’inverse, il aurait plutôt mieux traité les gosses des tiers que les siens)


  • easy easy 18 décembre 2008 21:06

    @ Franc,

    Je venais de quitter le Vietnam et d’arriver en France lorsque j’ai appris le massacre de My Lai perpétré sur mes cousins, sur mes cousines par les GI’s. J’ai eu tous les détails. Je risquais de devenir fou et de massacrer à mon tour tout Américain et toute personne qui m’en aurait empêché.
    En réponse à ce risque de péter les plombs, mon esprit a eu le bon sens de me proposer de rechercher la meilleure solution pour le futur.
    Exit alors la vengeance.
    Par contre il fallait travailler dur
    Il fallait tout saisir, tout analyser et tout dire.
    Dans ce "tout dire" fallait-il faire cent pages sur les éventrements au couteau, sur les viols, sur les massacres d’enfants ? Je pense que quelques pages suffisaient. En quelques photos, tout le monde peut saisir l’ampleur de la diablerie.
    En revanche, pour le futur, il fallait faire 1000 pages sur le comment un tel massacre peut se produire ; Comment un groupe de jeunes n’ayant encore tué personne jusque là, peut se comporter de façon aussi diabolique en une conversion de seulement quelques heures. Pourquoi ce délire a-t-il contaminé toute la section mais avec des exceptions. Pourquoi certains résistent à l’hystérie meurtrière.

    C’est d’une telle étude et de sa publicité que pourraient ressortir de nouvelles procédures militaires afin que cela ne se reproduise pas (c’est voeux pieu mais que faire de plus)
    1000 pages d’explications sur les mécanismes qui président à une telle folie meutrière ne ressuciteront pas les victimes mais d’une part cela permettra à tous les protagonistes (même ceux des bureaux) d’être appelés à entendre le procès et donc de donner aux parents des victimes le sentiment que leur cri a été entendu et considéré au plus haut niveau, d’autre part de montrer notre très forte volonté de disséquer un tel drame pour mieux former la soldatesque, enfin de juger de façon précise les vrais responsables et de les sanctionner (encore qu’en matière militaire, si les ordres sont venus du sommet, il n’y a pas de sanctions possibles).



    Aujourd’hui encore, il y a des scènes de retrouvailles entre deux soldats autrefois ennemis. S’ils peuvent se réconcilier, pour le plus grand bonheur de tous, c’est que tout aura été dit tant sur leurs tueries que sur les mécanismes de conditionnement (militaire et civil) des soldats.



    Revenons au cas de cette mère cinq fois infanticide
    Son crime, ses crimes, ne font pas débat. Elle ne les nie pas.
    Il reste quoi à faire alors sinon comprendre, essayer de comprendre comment une mère peut en arriver là. On, ne va pas faire 100 pages sur les égorgements ni sur les râles des gosses n’est-ce pas ?
    On ne va pas non plus faire des photos détaillées de leurs gorges tranchées n’est-ce pas ?
    Alors il nous reste à parler de cette femme, de son contexte, de ceux qui l’entouraient, de ceux qui l’ont abandonnée aussi. Et là, bin oui, ça commence à nous toucher. Notre responsabilité de compatriote est infime mais non nulle. Il faut que ce procès nous touche jusqu’à nos infinitésimales responsabilités

    Maintenant, imagninons que les enfants n’aient été que blessés, qu’ils aient survécu.
    Idéalement, dans leur intérêt, il faudrait arriver à quel résultat sinon à une réconciliation complète ?
    Comment avoir la moindre chance de réussir cette très difficile réconciliation si, après avoir parlé des souffrances et traumatismes des enfants, on ne parle pas des circonstances atténuantes que peut avoir cette mère ?
    Il faut forcément que les enfants puissent voir, grâce à nos analyses, les circonstances atténuantes de leur mère (dont une vision altruiste pervertie par sa désintégration psychologique) pour qu’ils puissent lui pardonner, non ?

    Il va de soi que toutes les précautions doivent être prises pour s’assurer que la mère ne recommencera plus et il faudrait déjà que sa situation soit devenue meilleure. Il faudrait qu’elle se sente mieux comprise, mieux soutenue etc.

    Bref il s’agit de tout faire pour rompre les cercles vicieux et favoriser la formation de cercles vertueux

    Sinon quoi, on ne va parler que du sang qui a giclé, du couteau qui a tranché, du sang partout puis on va la pendre vite fait ? Sous les yeux de ses enfant survivants s’ils avaient survécu ?

    Ici les 5 gosses sont morts. Bon alors on ne va parler que de leur panique et que de l’injustice qui leur a été faite ? De la perte que subit le père, la grand-mère, le grand-père, la tante Louise ? Mais on ne dira pas un mot sur le caractère de cette femme, sur son état psychologique, sinon une bonne volée d’injures ? Puis on la pendra vite fait à l’aube ? Sans avoir rien compris des causes d’un tel drame ? Sans avoir tiré le moindre enseignement d’un tel sacrifice ?
    Bin en ce cas, il me semble que ça verse dans le voyeurisme et dans la vengeance, rien de plus







  • easy easy 18 décembre 2008 16:03

    Whahouhra,

    Quel serait, selon ce que tu en as entendu dire, l’âge moyen qu’il vaudrait mieux ne pas atteindre tant ça devient galère ?

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