« L’homme est un animal social » est une citation attribuée à Aristote.
J’en retiens surtout l’idée suivante : l’homme est resté un animal (confirmé plus tard par « l’homme est un loup pour l’homme »).
Mais seul l’homme est bête car il est le seul à se faire la guerre (et, au sein de l’espèce : c’est plus l’homme que la femme).
La bêtise, à vrai dire, est le propre de l’homme et l’on peut dire qu’il ne se prive pas d’en faire le plus large usage.
L’homme est censé être sensé dit Descartes en résumé : le bon sens est bien partagé mais nous en faisons mauvais usage. Le bon sens ne serait ainsi qu’un outil, en quelque sorte. Alors Descartes s’interroge sur ce qu’il y a de plus essentiel que ce simple outil : il y a la conscience.
Le propre de la conscience est de douter. Elle peut douter au point de douter de sa propre existence (expérience du cogito). Dès lors, sachant cela, des esprits pervers s’emploient à convaincre des individus ou des peuples qu’ils n’existent pas après s’être eux-mêmes convaincus de l’inexistence de ces autres sur le plan humain (« ce sont des barbares, des nazies, des terroristes » : le vocabulaire varie selon les époques).
Après le bon sens et la conscience, de quoi serait-il question ? Ah oui, la pensée. Ici, d’autres philosophes (Montaigne, Spinoza) ont bien expliqué que notre pensée est formée par les informations physiques que nous recevons. L’origine du bien et du mal même en découle : est bien ce qui nous réjouit, mal ce qui nous répulse. Puis, inversion chrétienne : est mal ce qui nous réjouit. Mais le lien avec les sensations primaires demeure dans la définition du bien et du mal.
Cette pensée, ainsi forgée par les informations physiques du corps, doit être réexaminée à l’aune de la conscience et du bon sens cartésien.
L’insensé est celui qui ne met pas en oeuvre ces trois dons de la nature : la pensée, la conscience et le bon sens.