L’idée de « dictature du prolétariat »
répondrait-elle à vos vœux ?
L’expression a été employée à l’origine par Blanqui, dans le
droit fil de la pensée de Marat et de Babeuf et parfois par Marx.
Il s’agirait d’une phase transitoire de dictature
révolutionnaire, nécessaire pour abattre le pouvoir de la bourgeoisie. Sur le
plan économique, elle se traduirait par la suppression de la propriété privée
des moyens de production, et donc par la mise en place du collectivisme
économique via un processus de socialisation des biens. Cette phase «
inférieure » du socialisme, conduirait ensuite à un processus naturel de
dépérissement de l’État et au passage à une société sans classes, phase dite «
supérieure » qui correspondrait au communisme proprement dit.
Après 1917, ce concept a été repris par Lénine : les
bolcheviks ont présenté leur gouvernement comme une « dictature du prolétariat
», mais ce qualificatif a été contesté par leurs opposants. Les sociaux-démocrates
voient dans la notion de « dictature du
prolétariat » un danger pour la « démocratie » parlementaire, et
arguent qu’en son nom, bureaucratie et nomenklatura ont accaparé le pouvoir de
manière sanglante dans les régimes politiques se réclamant de cette notion.
Qu’en pensez-vous ?