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Christian Labrune

Christian Labrune

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Tableau de bord

  • Premier article le 06/02/2012
  • Modérateur depuis le 31/07/2013
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Derniers commentaires



  • Christian Labrune Christian Labrune 13 avril 2012 14:28

    Gordon71
    "je respecte votre point de vue encratiste, et il semble préférable de ne pas charger qui que ce soit de cette douleur« 

    Les encratites s’appuyaient sur des textes religieux, sur Paul de Tarse en particulier, lequel était probablement impuissant sur le plan sexuel et voulait imposer aux autres l’interdiction de ce qu’il aurait été bien incapable de faire lui-même. Le plaisir et la procréation sont désormais deux choses tout à fait distinctes, fort heureusement, et je n’ai évidemment rien contre la bagatelle, pas plus que contre la pornographie qui n’est jamais que »l’érotisme des autres« . Je ne sais plus qui est l’auteur de cette parfaite définition. Bref, si les enfants découvrent très tôt par des images tout à fait explicites de quoi il retourne, ça n’est pas plus mal. Au moins, ils savent à quoi s’attendre, à la différence de ces pauvres filles qu’on enfermait encore dans les couvents au XIXe siècle. Si le personnage de Jeanne dans »Une vie", le roman de Guy de Maupassant, avait pu voir en catimini avant de se faire violer la nuit de ses noces par l’abruti qu’on a voulu lui faire épouser, quelques petits films tout à fait raides, le sens de sa vie eût assurément été tout autre. Ce qu’on peut regretter c’est que la production dite pornographique soit le plus souvent tout à fait nulle sur le plan esthétique et même érotique. Mais c’est précisément parce que tout cela fait l’objet d’un refoulement puritain qu’on en est là. Voyez a contrario les estampes des Japonais, ou les peintures érotiques de la Chine ancienne. C’est du grand art, mais Paul de Tarse, l’ennemi juré de toute fornication, n’est jamais allé mettre son nez dans l’alcôve des amants de l’époque d’Edo.



  • Christian Labrune Christian Labrune 13 avril 2012 11:05

    @gordon71
    "personnellement je ne vois pas d’inconvénient à ce qu’un artiste ressente et me fasse partager ses émotions
     et je ne vois pas bien le rapport que vous établissez entre émotion et bordel....« 

    L’artiste a vécu, il a ressenti des émotions, bien évidemment, mais quand il produit une oeuvre, c’est la raison qui travaille et qui calcule les effets du tableau. Je ne parle évidemment pas des barbouilleurs en transe devant leur toile et qui croient »s’exprimer« , confondant l’art et la défécation picturale.
    Pour être plus précis concernant l’émotion, cette phrase de Flaubert à propos d’Emma Bovary, que je cite de mémoire : »elle cherchait des émotions et non des paysages, étant de tempérament plus sentimental qu’artiste". Autrement dit, la brave Emma veut être émue et même violemment secouée ; face au réel et face à l’art, elle ne PENSE pas, elle ne recherche que la consommation et le divertissement illusoire, lesquels lui font oublier sa condition et ses frustrations. C’est précisément cela qui définit le bovarysme.



  • Christian Labrune Christian Labrune 13 avril 2012 10:53

    @gordon71

    " il se trouve juste que je suis Père et qu ’à ce titre j’ai la prétention de transmettre à mes enfants quelques bribes de l’expérience que j’ai pu accumuler et adjoindre à ce que mes parents eux m^mes m’ont transmis et notamment que l’« Amour » et la sexualité peuvent être sources de bonheur et d’équilibre pour l’humain.
    mon propos n’est pas tant de l’ordre de l’injonction et de cet affreux mot qui vous fait transpirer d’effroi « la morale » "

    Le premier impératif de la morale, me semble-t-il, c’est de ne rien imposer à autrui qui puisse être de nature à le faire souffrir, à moins qu’autrui ne soit masochiste et qu’il n’éprouve une grande jouissance dans la douleur, à moins qu’on n’ait soi-même de sérieuses dispositions pour le sadisme. Encore faudrait-il, avant d’entrer dans ces sortes de relations, s’être enquis de ce que l’autre désire réellement, ce serait bien la moindre des choses, non ? Je suis un peu fouriériste, comme vous pouvez le voir, et je m’accommode sans a priori d’une morale assez minimale qui se contenterait d’accoupler ces « passions complémentaires » que le cher utopiste voulait promouvoir.

    Or, nous avons été jetés vous et moi dans une situation particulière qui s’appelle l’existence sans qu’on ait jamais pris soin de nous demander si cela nous convenait, et nous souffrons quotidiennement. Quand bien nous n’avons ni mal aux pieds ni mal à la tête et même si nous jouissons de ce silence des organes qui s’appelle la santé, nous souffrons quand même de toute sorte de maux abominables : c’est le pauvre bougre qui vous demande un euro à l’entrée du métro, c’est la bêtise incurable sur Agoravox, ce défouloir des haines les plus répugnantes, c’est la lecture débilitante des journaux et les flaques de sang quasi quotidiennes du journal télévisé. Ce supplice se prolonge un certain nombre d’années et ensuite, c’est la mort ; ce sera bientôt l’euthanasie : la rencontre finale du tueur des hôpitaux qui nous fera « dégager » parce qu’il faut de la place pour les suivants, etc. Bref, c’est la vie, un fruit à moitié pourri qu’il faudra bouffer jusqu’à l’asticot qui dort en son centre. Si on fait le bilan, les maux l’emportent largement sur les petits plaisirs et je suis d’accord sur ce point avec Schopenhauer et la tradition bouddhique : le néant serait hautement préférable. Pour être heureux dans ce monde, il faut être profondément masochiste ou un peu con. Je ne le suis pas, hélas.
    Arrivée à l’âge des rhumatismes, Madame de Sévigné écrit à sa fille qu’elle aurait préféré « mourir entre les bras de sa nourrice ». Elle sait qu’il va lui falloir mourir bientôt d’une manière ou d’une autre et cela la désespère ; elle n’aime plus la vie mais elle a plus encore horreur de la mort. Je la comprends. Si j’avais pu avoir avec ma mère une sérieuse conversation avec elle avant de naître, je vous le dis tout net, je lui aurais conseillé d’avorter. Le malheur, c’est qu’on rencontre toujours trop tard ses parents pour que ces sortes de conversations décisives puissent avoir lieu.
    Autrefois, les enfants surgissaient dans le monde on ne sait trop comment, les parents ne les avaient pas voulus. Ils s’étaient agités confusément avec toute l’énergie d’une jeunesse qui ne réfléchit guère et le petit crétin ne tardait pas à surgir, ahuri, hurlant d’horreur comme le font tous les nouveaux-nés. C’était ainsi, on n’y pouvait rien. On n’avait pas vraiment voulu lui infliger ça, on n’avait pas voulu non plus qu’il disparût un jour, et on pouvait raisonnablement espérer qu’on ne le verrait jamais mourir, on serait parti bien avant ça.
    Nous n’en sommes plus là. Je n’ai jamais voulu être cause de la mort d’un autre être et par conséquent je n’ai pas fait d’enfants. La contraception, ça marche extrêmement bien, je peux vous le garantir. Vous me voyez donc fondé à considérer que les gens de ma génération sont responsables non seulement de la naissance mais aussi de la mort d’enfants qu’ils ont fait tomber dans le grand merdier où nous pataugeons sans même avoir eu la politesse de leur demander au préalable si cela leur convenait. A leur place, j’adopterais plutôt un profil bas.

    Vous concevrez aisément, ces choses étant dites, que la posture du Père de Famille ne me paraisse en rien respectable. Le Père de Famille est d’abord un pervers sadique irresponsable et je vois pas qu’il puisse avoir rien de positif à transmettre, sinon l’exemple une très sinistre inconséquence. Tout ce qu’il peut souhaiter, c’est que ses descendants soient suffisamment masochistes pour jouir des maux que la vie leur infligera, soit assez stupides pour que lui soit épargnée cette petite répréhension très morale que je viens d’écrire.






  • Christian Labrune Christian Labrune 13 avril 2012 09:34

    Gordon71
    "quelle tristesse, pour ma part la nudité d’un être que ce soit dans une chambre, sur un plage ou dans l’atelier d’un artiste, ne peut que m’émouvoir, il y à là, pour moi là une intention, , un message un cadeau à l’autre quand on offre sa nudité et sa fragilité« 

    Vous me faites rigoler : si on va passer quelques heures à l’Académie de a Grande Chaumière, c’est pour travailler le dessin, essayer de comprendre quelque chose à l’anatomie ; on n’y va pas pour chercher des »émotions« . Ce n’est pas un bordel, et les modèles n’y »offrent« rien, ni leur nudité ni leur fragilité. Il n’y a la-dedans rien qui soit érotique, pas même les attitudes des modèles. Qu’ensuite, muni d’un minimum de savoir technique le peintre puisse produire des images qui susciteront une émotion érotique, c’est une autre affaire, mais l’émotion est du côté de ceux qui regardent et pas du côté de ceux qui produisent, lesquels travaillent en faisant marcher froidement leur intelligence et la technique qu’ils ont acquise. C’est comme au théâtre : relisez le Paradoxe du comédien de Diderot. L’acteur qui incarne Jules César calcule la force de sa voix, calcule sa position sur la scène et ses attitudes mais il ne se prend pas pour Jules César. Il n’éprouve pas les »émotions" qu’il communique. Tous croient qu’il est Jules César s’il est bon acteur, sauf lui.

    Je ne réponds pas pour l’instant à l’admonestation que le Père de Famille adresse au petit galopin sexagénaire irresponsable et tout à fait immoral que je suis, ça risque d’être un peu long et ce matin je n’en trouverai pas le temps.


  • Christian Labrune Christian Labrune 12 avril 2012 23:39

    Jean-Luc Toutlemonde
    "Sophisme encore, vos arguments transpirent la mauvaise foi. Je vous imagine très bien naviguer entre une dizaine de sites pornos, lire Baudelaire, puis revenir à la pornographie, ou pourquoi pas à un décadent grec, vous devez avoir de la nourriture à porté de main aussi, les rideaux tirés, de l’alcool pas loin, et puis vous écrivez un petit commentaire sur Agora Vox, de temps en temps le téléphone sonne, mais c’est votre mère, vous ne répondez pas, et retournez à votre porno..."

    Cher Monsieur, vous avez trop l’habitude de fantasmer : je ne transporte jamais de nourriture près de mon clavier, je n’ai pas encore bu d’alcool cette année, il n’y a pas de rideaux chez moi, je connais par coeur les Fleurs du Mal et il y a longtemps que je n’ai plus besoin du bouquin. Par ailleurs, je ne pense pas que ma pauvre mère, du petit cimetière de province où elle est enterrée depuis plus de vingt ans, puisse encore m’appeler au téléphone. Ne serait-ce pas plutôt votre propre existence quotidienne que vous êtes en train de me décrire ? Que vous passiez votre temps, rideaux tirés, à godailler tout en regardant alternativement des images pornographiques et AgoraVox, croyez bien que je n’y vois aucun inconvénient : grand bien vous fasse.

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