il m’est difficile de reéagir à cet article tant mes sentiments sont ambivalents.

Bordeaux et sa région sont l’un des bijoux de la couronne de cette France qui n’en manque pourtant pas. La ville est belle, les infrastructures de communications importantes. C’est un grand port, même si il n’est pas forcement au niveau des enjeux modernes. Le vignoble bordelaix, avec ses propriétés séculaires et magnifiques est un fantasme pour touristes en quête « d’authenticité » française. La côte atlantique est proche, avec sa plage immense qui va de l’embouchure de la gironde jusqu’à quasiment Biarritz.

On aurait pu faire de cette région un paradis. Tout y était réuni pour en faire, par exemple, le coeur d’une silicon valley « à l’européenne ». Virez l’informatique et mettez n’importe quelle industrie du savoir et vous avez le même résultat. L’Aquitaine a tous les atouts pour accueillir les cerveaux bien faits en quête d’un endroit agréable.

Au lieu de cela, cette région dort depuis l’apès guerre. Les bordelaix se sont taillés une solide réputation de gens peu accueillants, voire fermés aux autres. Nombre d’amis ayant fréquentés la fac de Talence n’ont jamais ne serait-ce que diné chez un bordelais de souche durant les années qu’ont duré leurs études.

Les bordelais ont réélus un maire pour 18 mois. Un maire, parfait exemple - jusqu’à la caricature - de cette énarchie si décriée. Un maire condamné pour des faits sur lesquels il a, quand il était premier ministre, légiféré pour aggraver les sanctions. Sanctions votées qu’il a bien sur refusé de se voir appliquer.

Je déplore la disparition des vignobles bordelaix. leur vin est un ingrédient précieux pour quelqu’un qui, comme moi, aime cuisiner.

Pour autant, il est temps que cette région se réveille et secoue son conformisme, son immobilisme.

Très cher vigneron enragé. Vous avez mon soutien. Vous l’aurez encore plus lorsque vous et vos pairs iront Place des Quinconces pour secouer les habitants de cette belle capitale régionale qui est en train de mourir, confite dans leur bien-pensance.

Manuel Atréide