• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Les commentaires de easy



  • easy easy 16 septembre 2012 17:06

    Effectivement, on peut considérer que les échoués de la pyramide qui acceptent de bosser pour des clopinettes sont responsables de la pyramide puisqu’ils l’engraissent.

    Même en faisant abstraction des immigrés, même en ne considérant que les laboratores français, on peut dire qu’ils sont responsables puisqu’ils acceptent ce mauvais sort.

    Mais ce n’est pas si simple.
    D’abord, il y a une grande partie de la pyramide, celle du bas, qui, sans être laboratores, en bave tout de même. Les valets des princes ne sont certes pas des paysans, ils ont belle livrée mais ils en bavent aussi.
    Les laboratores smicards voient donc des oratores à peine mieux payés qu’eux et souffrant presque autant qu’eux.


    Ensuite, il y a les engagements privés. Qu’on soit prince, chambellan ou maçon, on a des parents auxquels on est attaché de mille manières. Pour eux on fait des sacrifices de soi.
    Un laboratore va évidemment sacrifier beacoup de lui puisqu’il est pauvre mais il le fera tout de même par attachement.

    Ensuite, il y a le provisoire « Je fais ça en attendant qu’un truc se débloque et ensuite, je ferai quelque chose de plus gratifiant » . Et il est un fait, il y en a des exemples donnés sur ce fil, qu’on peut démarrer coffreur et finir patron. François Pinault, zéro diplôme, lapin de menuiserie, a eu la chance de faire un mariage intéressant mais encore fort modeste, puis il est devenu milliardaire par intelligence pyramidaliste. Un autre aurait fait le même mariage lui offrant à diriger une petite scierie, il ne serait pas forcément devenu milliardaire. Bernard Tapie zéro diplôme, grandit à Blanc Mesnil 93.
    Il est donc possible de faire partie des damnés pendant un moment puis de faire partie de l’élite.

    Le fait est qu’il y en a parmi ces sueurs qui ne peuvent vraiment pas devenir des leaders. 
    Ceux-là qui ne peuvent que finir leur vie à porter des sacs de ciment, s’ils sont dégagés de liens privés, ont alors comme seule solution, s’ils ne veulent pas servir d’esclaves, de se suicider. 

    Allez-vous faire le tour des chantiers pour dire « Vous qui bossez pour rien et qui n’avez vraiment pas la capacité de monter la moindre affaire, suicidez-vous sinon vous faites le jeu des esclavagistes » ?

    Allez-vous faire le tour des domus de Rome et des plantations de coton de Virginie pour dire aux esclaves, « Vous êtes les responsables de l’esclavagisme parce que vous refusez de vous suicider ! »


    Avant de de suicider, ils pourraient tout de même se mettre en grève. Oui mais les mineurs Anglais comme ceux de l’Afrique du Sud ont très bien vu qu’ils se faisaient tirer dessus comme les lapins afin de servir d’exemple à ne pas suivre.



  • easy easy 16 septembre 2012 16:26

    «  »«  » Comme beaucoup de personnes de mon âge j’ étais debout dans le 
    à 2h du mat à 14 ans pétantes «  »«  »

    Moi aussi, « pétante »

    Mais ayons bien conscience que nous avons participé à un des éléments de la religion d’Etat, la religion de l’heure.

    Il y a toujours eu besoin, dès qu’on est en groupe de villageois, de coordonner les efforts. D’abord on détermine une date pour les semailles et ensuite on dit « Bon, on s’y met tous demain matin »
    Même dans les tribus sans notion d’hier et de demain (ça existe !) on coordonne les efforts dans le temps.
    M’enfin, dès qu’on a inventé l’horloge à la seconde près et qu’on les a placées sur les beffrois pour concurrencer les cloches des églises, dès qu’on en a placé aussi sur l’entrée des usines en symbole de l’afla à l’oméga, on est entré dans une religion de la ponctualité dont les conséquences sont délirantes.
    On peut être insulté, traîné dans la boue parce qu’on a 2 minutes de retard.

    La ponctualité devenue vertu névrotiquement recherchée peut par exemple conduire un pharmacien devant ouvrir sa boutique à 9 h pétante, d’en être si obsédé parce qu’il se voit en retard, qu’il en oublie sa fille dans la voiture. 
    6000 morts sur les routes c’est peut-être 3000 qui la jouaient « pétante »

    Mais surtout, cette religion fait perdre le sens de la patience, elle lui est contraire.

    La patience c’est pêcher à la ligne avec un tit hameçon
    L’impatience ça conduit à pêcher avec un énorme chalut.

    C’est l’impatience, pas autre chose, qui crée le « Je veux tout tout de suite ou je casse tout »
    Hitler était très, très impatient et nous sommes des milliards à hystériser à la moindre contrariété de timing.



    La temporalité excessive conduit à « Il est en avance sur le temps, bravo » « Il est en retard,c’est un nul »
    Elle conduit donc à dire des peuples qui ressemblent à ce que nous étions autrefois qu’ils sont en retard donc beurk


    C’est ce qui fait aussi nos dépressions.
    Etant donné qu’il nous faut toujours grimper dans la pyramide, au lieu de nous dire « Ban ça se fera quand ça se fera » nous sommes endoctrinés dès l’école à concevoir que si nous ne sommes pas parvenus à la 6 ème marche au 6ème âge, nous sommes cuits. Donc dépression.
    Et ça conduit évidemment au jeunisme effréné puisque c’est mieux d’être virtuose du piano à 7 ans qu’à 70.

    Vous voyez donc que vous avez été un curé du « pétante », mais que vous vous êtes retrouvé à souffrir du sentiment d’être toujours dépassé (encore que vous étiez dans une branche où ça ne se ressentait pas trop)

    Un entrepreneur de télécom qui joue l’évêque du « pétante » s’enterre sans s’en rendre compte.


    On ne peut pas être de l’impatience, de la vitesse, de la ponctualité et respecter les anciens.




  • easy easy 16 septembre 2012 14:52

    «  »«  » ce ne sont pas le sedentaires qui se sont réunis se sont les envahisseurs qui les ont dominés !!!! «  »«  »

    Il me semble qu’il y a eu des groupes pilleurs (on en trouve encore dans des tribus primitives qui restent) dont la stratégie consiste à piller puis à repartir histoire de n’avoir rien à gérer et laisser la victime se refaire pour lui refondre dessus dans un an. C’est une stratégie très économique qui laisse beaucoup de temps de loisir. La bande de pillards purs est très facile à constituer

    Les Huns n’avaient pas du tout envie d’asservir. 

    Les villageois, tout à leurs activités de production, ne se dotent ni d’armes ni de murailles, se font piller et parfois tuer s’ils lèvent des bâtons. Il leur vient très vite à l’idée de constituer une coopérative de défense et d’accepter alors l’existence d’une Personne Ailleurs pour les protéger moyennant une cotisation. Du coup, ils créent une bande encore plus puissante que les pillards originels et qui est supposé se contenter de la cotisation convenue.
    Problème : la coopérative exige plus.

    Exactement ce qui s’était passé entre les Romains et les deux groupes de Goths.


    Il me semble que ce n’est qu’une fois ces Etatisations surgies à la demande des villages, qu’il est venu à l’idée des chefs protecteurs de s’imposer à d’autres villages, parfois bien plus lointains, qui ne demandaient rien afin d’augmenter leurs prélèvements.
    Tout comme le font les protecteurs mafieux. Au départ ils protègent vraiment d’autres mafieux puis ils s’imposent.

    Même les premiers Cow-boys, qui n’avaient pourtant aucune envie d’Etat, ont demandé de l’étatisation quand ils se sont vus subir des pillages soit d’indiens soit de Blancs. 

    Dès le second vol en bande organisée qu’ils subissent, les pillés ont envie d’une Police, donc d’un Etat. 


    C’est encore le cas de nos jours et même ici alors que l’Etat est déjà omniprésent. Dès qu’un de nous est victime de deux vols trop rapprochés, il hurle qu’il faut plus de Police donc plus d’Etat.



  • easy easy 16 septembre 2012 12:20


    J’ai fait partie des laboratores du bâtiment.

    Ce que vous en dites est vrai, à de rares exceptions près telle la mienne où, parce que je faisais un boulot plus spécifique et que je m’organisais d’une façon particulière, je gagnais 3000 F net par jour.




    Essayons d’expliquer ce phénomène du salaire au diplôme et plus exactement aux études

    Avant les cités, les gens vivaient en tribus et troquaient, kolkhosaient. S’il y avait dans quelques cas une monnaie, telle les barres de sel, ça ne correspondait pas au temps passé pour réaliser la chose échangée. 


    Peut-être à partir du phénomène des razzias devenues spécialités de certaines tribus, les ethnies passées sédentaires se sont retrouvées contraintes de s’unir de manière plus ou moins explicite pour y faire face et ça a fait surgir le concept impérialiste de nation et d’Etat.


    Si ce n’étaient ces menaces de razzias, les villageois n’auraient jamais accepté d’être gouvernés par une Personne Ailleurs. Et une fois les Personnes Ailleurs constituées pour protéger, elles se sont mises à s’imposer, à taxer. On voit très bien ce jeu dans les rapports de force entre les Romains et les deux sortes de Goths. Un coup je te protège, un coup je te taxe.

    Passer à la nationalisation est donc une contrainte humiliante pour les hommes qui sont fondamentalement claniques, villageois. 
     
    Une fois que les nations et Etats sont devenus la règle, les villageois se retrouvent certes libérés du souci des razzias grâce à la Police nationale mais on tendance à oublier cet avantage puisqu’il n’y a plus de razzias. 
    On se retrouve à subir les taxes d’un Etat sans plus savoir pourquoi. On grogne mais c’est trop tard, il n’y a plus rien à faire.
     


    L’Etat, qui a tout de même le souci constant, en tous cas avant les traités d’union inter étatiques de pacification, de protéger ses frontières des razzias des autres Etats, reste martial. Il a la Police et l’armée. Cas des Spartiates qui asservissaient les Hilotes. Cas des Achéménides qui asservissaient des dizaines de peuplades.

    Ceux qui dirigent cet Etat, vivent sur le dos des gens nationalisés. Ils ont intérêt à maintenir l’Etat, même si les traités inter atatiques de pacification les rendent moins utiles. Ces maharadjahs ne peuvent tenir le pouvoir seuls, il leur faut établir une pyramide de pouvoirs qui part du palais et qui s’étend jusque chez chaque concierge dans chaque village.

    Soit on fait partie de cette pyramide (et ce qu’on y fait selon les directives est inattaquable en justice), soit on la subit.

    A part quelques cas dynastiques du genre Saoud ou Bourbon, tout le monde peut faire partie de la Pyramide, ça appaise les tensions, ça fait égalitaire, démocratique, ça coupe l’herbe sous le pied des anarchistes.

    Mais il n’est pas possible que 100% des individus soient au pouvoir sinon il n’y aura plus personne à exploiter.

    Il faut donc créer un système de concours, certes ouvert à tous, toujours pour saper les protestations, mais sélectif. On va imposer l’Ecole en affirmant que c’est un énorme avantage que de savoir la différence entre introjection et incorporation, de savoir calculer Pi, de savoir contruire des fusées, et exactement comme dans les cas particuliers de communisme à la Mao, chacun se retrouve dans un jeu qu’il n’a pas choisi et où il lui apparaît qu’il faut pourtant réussir ou être éboueur.


    Cette scolarisation permet à l’Etat de sélectionner les plus convaincus et performants de sa doctrine nationaliste (nationaliste non pas au sens actuel en « Notre pays est le meilleur » mais au sens originel déjà oublié de « La nation étatisée c’est mieux que des villages et ethnies incohérentes »)

    Et comme on n’entre pas dans la pyramide du pouvoir pour rien, comme on y entre pour faire du gras sans se casser le cul et sur le dos des gens sans pouvoir, les pyramidalistes s’entendent très parfaitement et sans faille pour misérabiliser ceux qui, bien qu’ayant en principe participé au concours, se sont retrouvés largués car trop indépendants d’esprit.

    La pyramide des endoctrinés (s’ils ne le sont pas de fond, ils le sont de forme et d’attitudes tout de même) qu’ils soient de l’Administration, de l’Armée, de la Police ou du privé, s’entend pour profiter des échoués en les encerclant, en les affamant. Les écoués et rétifs du genre Roms ne peuvent plus aller nulle part, tous les territoires sont sous contrôle étatique, ils ne peuvent que plier et suer pour constituer une part de taxes et une part congrue pour survivre. 

     

    La manière dont est foutue la TVA est révélatrice de cette doctrine étatique.
    Alors qu’il serait logique d’un point de vue compassionnel, que la TVA soit de 1% sur tous les produits dont la gueusaille a besoin pour survivre et qu’elle soit de 80% sur tous les produits dont se gavent les saigneurs, elle est de 20% sur tous les produits.

    Une TVA de 1 % sur les produits de base et de 80% sur les produits de luxe irait fondamentalement à l’encontre de la nationale éducation. N’iraient plus à l’école que ceux qui veulent s’instruire pour le seul plaisir de s’instruire, non pour entrer dans la pyramide. Les gens au pouvoir refusent donc toujours la TVA différenciée.


    Arrive le cas des artistes.
    Voilà des gens qui tout en ne construisant pas une pyramide de pouvoir dans leur entreprise, tout en bossant de manière très solitaire, représentent in fine les anarchistes intelligents de la stratégie de l’Etat.
    Les princes ont besoin des orfèvres et artistes pour constituer l’aspect extraordinaire et impressionnant de leurs palais, ils ne rejettent pas les artistes, ils les achètent. Alors que les Pinault et Lagardère n’avaient aucun intérêt pour l’art quand ils étaient étudiants pauvres, ils deviennent soudain intéressés par l’art au fur et à mesure qu’ils deviennent milliardaires.

    En achetant les néo anarchistes que sont les artistes contemporains, en achetant même les plus cénobites d’entre eux du genre Séraphine de Senlis, en formant un UNESCO qui protège les oeuvres anciennes, en récupérant dans la Pyramide tout ce qui a été produit de singulier, d’indépendant, le Pouvoir contrôle toutes les velléités de singularisation.


    Il y a eu Voltaire qui avait posé qu’un pays bien organisé est celui où un petit nombre....Et il n’avait même pas eu à le démontrer puisque c’était déjà le cas et que tous les autres rhéteurs ne pouvaient qu’en être d’accord ;

    Mais ensuite il y a eu des gens qui, tout en ayant l’air de brasser des idées nouvelles, n’ont fait que perpétuer ce principe nationaliste (toujours au sens où le village et l’ethnie sont abolis).

    JP Sartre prétendait que si l’essence de l’arc précède son existence au sens où l’archer le conçoit avant de le réaliser, l’homme existe d’abord et son essence (sa fonction, son rôle) apparaît ensuite.

    Or c’est faux.

    Quand les parents conçoivent leur enfant, ils lui prévoient généralement une fonction, un rôle à jouer. Parfois ce n’est pas très clair dans leur tête. Parfois cette essence est privée « Il sera mon nounours ».
    Mais dès la maternelle, les parents doivent se rendre à l’évidence que l’enfant aura une dévolution nationaliste et le poussent à concourir dans la nationale éducation. Puisque ce n’est pas l’enfant qui choisit son destin de nationaliste, ce n’est pas lui qui choisit son essence. L’Etat ne lui a certes pas assigné une place précise avant qu’il naisse, mais de manière statistique sa place ou tout le moins sa participation au jeu nationaliste est bel et bien prévue.
    L’Etat ne permet aucune conception ou naissance qui échapperaît à son contrôle, à son imposition de participer au jeu nationaliste

    Dans un village de Massaïs, l’existence précède l’essence de l’individu
    Mais dans une nation étatisée (car une nation peut exister de manière naturelle , nation Sioux, nation Apache, sans Etat) c’est le contraire.

    Et Sartre, tout en ayant l’air d’être un trubion, un fou du roi, un philosophe, un artiste, dit que l’ouvrage, le livre, si méchante et désespérée que soit l’humanité qu’il peint, doit avoir un air de générosité.
    Alors qu’il se prétendait athée, il fait exactement la recommandation du clergé chrétien qui, in fine, encourageait les gueux à supporter leur sort d’exploités en leur montrant un théâtre de générosités.


    La république n’est laïque qu’au sens où elle n’est pas théiste et au sens de l’ancienne définition de Dieu. Mais elle est le nouveau Dieu, elle est religieuse et impose sa religion qui est fondamentalement anti nature, anthropocentrique et matérialiste (quand elle tolère des religions théistes, c’est sous contrôle, sous censure).

    Ce système ne peut plus être réformé. Il n’y a plus d’alternative. Toute révolution douce sera censurée et toute révolution violente constituera un autre nationalisme. Il n’y aura jamais plus de villagisme.
    Les échoués de l’école (et les immigrés humiliés) doivent se contenter de leur mauvais sort ou tenter quelque indépendance en attendant de se retrouver en taule. 




    Il y a le sexage.
    C’est l’activité transactionnelle à deux individus qui peut délivrer des hormones de gratification compensant toutes les contraintes que la nationalisation impose. Or, comme dans les religions théistes, la religion nationaliste contrôle jusque dans les chambres et bordels. Elle contrôle jusque dans les questions de transmission de patrimoine conjugal. Même l’espace du sexe est censuré de mille manières. Et si un des partenaires d’une partie de sexage originale court dénoncer à la Police, légion d’honneur pour lui, zonzon pour l’autre.


    Le système pyramidal s’auto verrouille. Comme 100% des individus s’y sont fait, soit en le servant dans la pyramide, soit en trimant sur les chantiers et dans les égouts, tout le monde tient à valoriser son sort et refuse toute glorification de l’inverse, toute glorification des originalités. Chacun, prince, valet et gueux est si impliqué dans la nationalisme qu’il est conformiste et réactionnaire. Les gens braillent pour se donner l’impression de savoir se révolter mais tout ce qu’ils disent est infiniment plus conformiste qu’anarchiste et individualiste. Ce braillage vain rend l’étatisme encore plus imposant et incontournable


    Dans Ça se discute, Jean Luc Delarue montrait que les gens ne parviennent pas à être standards, conformes, lisses, et ça a soulagé des millions de personnes de voir que leur problématique était vécue par d’autres.
    Mais il a beau avoir réalisé ces monstrations en ayant une chemise blanche, amidonnée, repassée, un costume symétrique sombre et grave, des chaussures cirées, il y a des gens qui en ont tellement bavé de réduction d’eux-mêmes pour réussir à occuper une fonction -forcément policière- dans cette pyramide qu’ils tiennent à leur place, à l’ordre établi, et traînent cet animateur dans la boue dès qu’il faiblit d’audience.

    Ce que montrait JL Delarue c’est qu’il est impossible d’être normal ou conventionnel ou parfait (lui compris) dans tous les espaces, des plus publics aux plus intimes et ce genre d’émission ne peut que rester marginal.

    Tant que par son apparence conforme JLD pouvait tout de même donner à penser que les gens bizarres sont des échoués de la normalité, lui ne l’étant pas, tant qu’il donnait l’impression qu’il valorisait personnellement la normalité et n’exhibait les montres qu’avec pitié et compassion, avec générosité, ça allait encore. C’était limite tolérable mais tolérable. On était encore dans le zoo humain de 1880.

    Mais quand il a été prouvé que lui, le normal, le pyramidaliste, qui démontrait tout l’intérêt d’être conforme par la réussite matérialiste qu’il affichait, était en réalité en grande souffrance, ça a eu un effet dévastateur et révélateur sur ceux qui s’accrochent coûte que coûte à leur position du bon côté du grillage.
    Voir que Delarue, en dépit de ses apparences premières, se trouvait en réalité du côté sauvage de la cage, a choqué tous les visiteurs de zoo.

    Quand le Juge est pris en flagrant délit d’anormalité, ça ébranle la pyramide. Ca l’ébranle mais tout est devenu si systémique que le système ne peut pas s’effondrer. Un mur de pierre ou de pouvoir peut s’écrouler, pas une pyramide de pierre ou de pouvoir.

    C’est le genre Michel Drucker qui doit dominer.

    La pyramide démagogique change carrément la nature humaine. Le test d’illusion d’optique de Muller-Lyer est valide pour les gens des cités et invalide chez les peuplades en village





    Les propositions alternatives de type démocratie à élus tournants ou choisis au hasard ne changeront rien. On est trop habitué à n’aimer de l’homme que sa capacité à tout transformer, sa nature comprise, à n’aimer de l’arbre que le papier et le parquet, et d’accorder donc du mérite à ceux qui transforment le plus le monde vers un idéal humaniste (au sens hommiste où seul l’homme est important) 

     



  • easy easy 15 septembre 2012 17:25


    Félicitations !


    Lorsque les Hommes vivent en petits groupes (il y en a encore) ils ignorent l’anonymat.
    Il est d’ailleurs possible que ces identitaires refusent de devenir de trop gros groupes par refus de l’anonymat

    Dans un système où chacun se connaît, il n’est pas possible de mentir, de faire des coups en douce, de lyncher.
    Mais il n’est pas possible non plus d’idéaliser, pas même le chef de clan tellement on connaît ses faiblesses.
    Chacun a une relation rude et directe, sans intermédiaire avec la nature. La nature est un interlocuteur. L’homme n’est pas idéalisé et la nature est importante. Résultat, les projections et introjections que font les gens sont en rapport avec la nature qu’on ne peut ni encenser ni injurier. Ces deux sortes de projections ne sont ni encensantes ni dénigrantes. On projette de l’homme dans l’ours, on introjecte de la rivière en l’homme, ce sont des échanges d’images mais sans classement de valeur.
    De plus si d’aventure un membre est frustré d’une transaction avec un autre, il n’a que la ressource de se trouver un exutoire vers la nature.





    Dans les cités, surgit l’anonymat et l’homme, l’homme, l’homme. Tout le temps l’homme.
    Chacun n’a plus un rapport que très indirect avec la nature et elle disparaît de son paysage. Si un type est frustré d’une relation avec un autre, il va réessayer avec un autre, à l’infini. Il n’a pas besoin d’exutoire dans la nature, désirs et frustrations sont toutes dirigées vers l’homme l’homme, l’homme.

    La nature est déniée et l’homme est idéalisé.
    Parce qu’il est idéalisé, surgit le manichéisme. Et surgit alors l’obligation de bien faire sinon lynchage par la masse anonyme. La nature est ignorée, on ne connaît plus que les hommes et on est terrorisé par eux en tant qu’anonymes, par son concierges

    L’image de soi doit donc devenir, dans cette ambiance à la fois idéaliste et comminatoire (similaire à un état où chacun devrait être le communiste idéal), très parfaite.
    Du coup l’image est hyper importante.

    Les projections et introjections deviennent vraiment anales et orales comme disait Ferenczi. On ne projette sur les autres non plus nos qualités mais nos merdes et on n’introjecte des autres non plus leurs défauts mais leurs seules qualités. La télé, quand elle montre Nous, elle doit montrer un Nous parfait.
    (le 11 septembre ça nous a filé un coup sur cette illusion)

    Les terrorisés, qui ont, à leur sens, réussi au prix de bien des sacrifices, à se constituer un pack d’image d’eux suscceptible de les protéger de ces mille épées qui nous menacent tous, tiennent à ce que l’idéal ne change pas. Ils se sont fait chier pour paraître nickel, il n’est pas question pour eux d’accepter que l’image de l’idéal bascule vers ce qu’ils ne sont pas.
    Ils se sont shootés à tout ce qui est permis pour tenir le coup et paraître honorables, ils se sont frustrés de mille plaisirs pour avoir leur diplôme de conformité, ils ont très parfaitement dissimulés leursss anus, il n’acceptent pas le moindre laxisme.
    Ils tiennent à ce que les médias ne montrent de l’homme que son idéal, le même idéal.


    Or JL Delarue se met à monter les réalités les plus intimes, justement celles qu’on cache pour faire lisse. Et si seulement il les montrait pour les dénigrer, mais non, le con, il en est même à compatir. Bientôt il les couvrirait de médailles ces gens qui avouent des trucs pas nets, pas conformes à l’idéal.
    Il faut donc le pendre.

    Tant qu’il a son public, on s’écrase mais dès qu’il faiblit d’audience, dès qu’il se vautre sur une peau de banane, on ne va pas le louper.
    Et s’il est mort, on va y aller à fond pour le démolir et démolir son oeuvre obscène. On va traîner son cadavre dans le caniveau.




    Il est interdit de montrer aux hommes des cités ce qu’est vraiment l’homme, en toute nature. On ne doit montrer que ce qu’il sera quand il ne sera plus du tout naturel.

    C’est l’histoire du bal en smoking. On mentionne sur les cartons qu’il faut se saper cher. Chacun s’y pointe super déguisé en prince sans anus au prix de mille efforts et s’il y a un type qui se pointe pieds nus on va le jeter d’une force, je te dis pas.


    JP Sartre disait qu’un ouvrage, en dépit de la misère et de l’horreur du monde qu’il décrit, devrait toujours donner à croire en quelque générosité (un idéal)
    Alors faut-il oui ou non persister dans la voie de l’idéalisation de l’homme de manière si hommiste, si exclusivement hommiste, ou faut-il commencer à reconnaître, comme Bukovski, que l’homme a un anus et que tout ce qu’il fait, quel que soit son décor et son cinéma est bourré d’anus ?



    A mon sens, il est impossible d’avouer nos anus (ce que font un peu les rappeurs) sans foutre la cité en l’air (ce que font un peu les rappeurs).

    La cité a été contruite sur de l’idéalisme, admettre la vérité ruinerait la cité. (Même nos campagnes, même nos littoraux, même nos montagnes font partie de la cité, c’est la même police partout) 


    Que faire alors ?
    Bah, continuer à faire ce que faisait Delarue, i.e. dire les anus et sanies de l’homme mais de temps en temps, tard la nuit, comme en marge et tout en gardant une chemise blanche, des chaussures bien vernies, un plateau sans ordures qui traînent partout. Et donc dire ces anus mais les regretter tout de même. Dire nos merdouilles mais s’en lamenter tout de même. Donc émettre de la compassion. Non les considérer banales, normales. Dire nos imperfections à voix basse et pas devant les enfants, il faut les faisser croire que le Père Noël n’a pas plus d’anus que Donald.

    Voilà la seule chose que nous puissions faire jusqu’à ce qu’un jour, à force d’être devenus trop fous d’idéalisation de l’homme, nous en venions à tellement haïr quelque gens n’ayant pas pu se déguiser en anges, que nous en viendrions à larguer nos Bombes et que les cités finissent en cendres.
    Après ça, les survivants pourront opter, s’il le veulent pour une voie plus naturelle.
    Mais nous ne repartirons jamais vers la nature de manière organisée.




  • easy easy 9 septembre 2012 11:47


    Il y a toujours eu une religion du demain
    Religion du demain tant pour les concrétudes « Je plante aujourd’hui, demain je récolte », que pour les abstractions « je suis gentil aujourd’hui, demain j’irai au paradis »

    Le demain des concrétudes allait assez loin car on plantait des chênes pour les générations suivantes et on construisait des cathédrales pour 300 ans.

    Mais jamais avant Jules Verne, personne n’avait fait des projections futuristes aussi concrètes et différentes du présent. Même Galilée, même Vinci n’avaient pas fait de projections futuristes.

    Avant Verne, les Hommes avaient proposé des millions de délires sur les paradis et enfers mais ça c’est l’abstraction totale, définitive et même s’il y a parfois lassitude à les croire, nul ne peut affirmer que c’est tout bidon. Résultat, le futur des abstractions ne s’est pas écroulé en dépit de la chasse aux curés. 

    Avec Verne, c’est une révolution. Il pompe le style ’Je suis sérieux, très lucide, je vérifie tout, je ne dis pas n’importe quoi’ de A E Poe, mais pour nous raconter non pas la mort, les fantômes, les maladies, pour nous raconter note futur matériel, très, très matériel. 

    Et dans ce futur matériel, il n’y a ni oesophage, ni estomac, ni anus. Il y a bien une bouche mais elle ne sert qu’à parler. 
    Dumas père et Hugo en étaient encore à raconter des gens qui transpirent, qui ont faim, qui ont soif, qui ont mal, qui baisent, qui pillent et violent, à raconter les immondices, les goitres et les rats. 
    Verne ne dit plus rien de ça et nous voilà embarqués à croire en un paradis réel où plus rien ne pourrit en dehors de l’ennemi. 

    Après Verne on a donc vraiment vécu une course à l’aseptique : le spatial, la médecine, l’hygiénisme... le pain blanc, le papier blanc, OMO même avé les noeuds...On en a vu défiler des hommes en scaphandres qui isolent de mille radiations, ypérites, feux et pourritures. On en a vu des armures en titane, delron et kevlar.

    Mais on a constaté que les bateaux avaient leurs titanics leurs marées noires et que les voitures avaient un anus qui nous rend malades.

    Des millions de pubs, toutes vernistes, sur des millions de produits, jamais un anus.

    Le choc que nous subissons, c’est le dépit de découvrir que quoi qu’on fasse, paradis très abstrait ou paradis très matérialiste doivent toujours s’entendre avec un nombril et un anus.

    Annus 2000, anus inclus.




    On peut, histoire de se fixer les idées ou de prendre repère, considérer par exemple la question du feu et de sa fumée.
    Concernant les incendies, de Troie à Londres en passant par Rome et Alexandrie, pas glop, ça n’a jamais été très bien perçu. Encore que l’on aura assez vite considéré les cendres avec un regard de phénix. «  Nous rebâtirons plus beau ».


    Si les feux incontrôlables étaient plutôt angoissants, il en était tout autrement des feux maîtrisés qui exprimaient au contraire la réussite prométhéenne puisqu’ils servaient toujours à transformer quelque plomb en or, à se protéger du froid et à remplir un estomac vide.

    Pour Platon, Saint Augustin, Cervantès, Rabelais, Daudet, Grimm, Perrault, Morris, il y a la fumée des feux contrôlés dans leurs livres. Elle signifie repère (retour au père sécurisant) Elle signifie présence humaine qui sauve de l’isolement. Elle signifie cassoulet roboratif ou sanglier bien rôti. Elle signifie communication et même développement économique, prospérité. Même Turner, même Monet semblaient d’accord pour positiver les fumées.

    Jusqu’au fog de Londres et Jack l’éventreur (1888). 
    Avec ce fait de société (criminel jamais identifié donc terreur qui perdure), il apparaissait aux gens que la vie dans le monde industriel, produisait des fumées plus repaires que repères.

    Les romans de Verne ne sont optimistes qu’avant Jack L’éventreur. Les livres qui nous ont enchantés sont d’avant 1888. 

    Ou, plus exactement

    Il a écrit de 1863 à 1905 et 1888 se situe au centre de la Grande Dépression (1873-1896)
    Or ses livres les plus optimistes ont été écrits entre 1863 et 1873. Ensuite, et plus encore après Jack l’éventreur, il n’a cessé de passer de plus en plus pessimiste. (Robur le conquérant étant devenu fou dans Maître du monde 1904)

    Bien entendu, tous les directeurs de théâtre, les personnages qui font l’Histoire, les politiques et les grands industriels, vont naturellement faire valoir de Verne que ses ouvrages les plus optimistes. Disney va préférer ses premiers livres aux derniers. 

    Mais depuis, les fumées des chaumières des images d’Epinal sont devenues noires et toxiques uniquement des repaires
    Tiens dans le film True Grit, la fumée joue une place importante.




     

    Sinon, on ne peut pas parler de l’optimisme vernien (trié) des années 50 sans dire qu’il provenait des EU.
    Aucun peuple au monde n’a autant vendu le vernisme (trié) que les EU, Curiosity included.

    Alors pourquoi ?
    Pourquoi cet optimisme débridé des Américains ?

    Ceux qui y sont allés étaient fondamentalement les plus optimistes des Européens en toute fuite bien bue.
    Mais ils ont eu sur le dos de leur courte histoire deux gros fardeaux. Celui de l’extermination des natifs et celui de l’exploitation directe des esclaves. Ca ne peut se justifier que pour faire mieux. Impossible de supporter cette culpabilité si ce n’est pas pour faire un paradis concret, qui saute aux yeux. Il faut mordicus prétendre que c’est mieux maintenant et surtout que ce sera encore mieux demain puisque l’aujourd’hui est bourré de casseroles.

    Or ce double fardeau, ils l’ont payé extrêmement cher. La guerre de Sécession a été une très authentique guerre fraternelle conduisant à un suicide massif.

    Double crime contre l’humanité, soldé par une guerre fratricide. Ca vaut bien une messe, une promesse de futur meilleur. 
    Alors ils sont piégés car à vouloir toujours prouver qu’ils ont fait le pire, Bombe comprise, pour rendre le monde meilleur, ils ne peuvent que continuer à faire de pire en pire.




    Alors attention Luc-Laurent, la déception des Français résulte du constat en tant que tiers observateur de l’impuissance des EU à livrer le monde de Disney sans anus. 
    Or, il reste tout de même 2000 peuples dans le Monde qui ont échappé à l’influence de l’empire, qui n’ont jamais ouvert aucun livre, qui n’ont donc jamais été endoctrinés par un concept de paradis matériel, qui en restent à leur paradis abstraits et à leur quotidien rugueux et bourré de vermines. Ceux-là n’ont rien vu du cirque des transcendances sur 2000, ne savent même pas notre date et n’ont jamais envisagé de ne plus sentir la sueur. 

    Allez raconter votre écroulement d’espérances à un Himbas ou à un Saigonnais qui a pourtant subit le théâtre occidental, ils ne comprendront rien à votre dépit (qui est effectivement partagé par les Français les plus formatés par Disney)

    Je ne sais ce que vous comptez écrire comme théorie, mais selon votre préambule, j’ai l’impression qu’il sera francocentriste. Non universel. 





    Tiens, un autre point à considérer. 

    Alors que l’Europe passait chrétienne, en dépit de protestations de Julien l’apostat, assez curieusement les pères de l’Eglise ont constamment traité la question des philosophes Grecs (certains des Grecs appréciaient fort le monothéisme des Juifs m’enfin leur région était restée païenne). Les chrétiens ont donc retourné les Platon et Aristote dans tous les sens et in fine, il en reste quoi ? 
    Toujours l’idée que les Grecs étaient très pertinents 
    Or, cette scolastique a constamment zappé un fait pourtant éclairant du principe théâtral que nous adorons :
     le procès de Socrate. 
    Dès qu’on le considère en premier lieu, on voit que ces gens que nous admirons encore, qui seraient les pères de la religion démocratique, condamnaient en abusant de mots, en ne procédant que de rhétorique, non de véritable dialectique, de véritable raison.

    Et ce qui est consternant c’est que même Socrate n’a pas pu contrer le bidonnage en le démontrant. Il en était venu à accepter le jugement forfaitaire, celui que Jeanne d’arc subira à son tour. Brûlée pour port de pantalon.

    Notre refus de reconnaître le bidonnage du procès de Socrate nous autorise à continuer de nous comporter en menteurs et manipulateurs. Ce déni nous permet de nous accuser mutuellement d’accusations qui ne tiennent que sur des dogmes où la véritable raison n’a jamais sa place et où la croyance l’emporte toujours.

    « Je le crois coupable, j’ai donc raison  »

    La raison est phagocytée par la croyance. Dès que la raison apparaît en toute sa nudité, anus compris, on se jette dessus pour la rhabiller et n’en plus retenir que ce qui nous débarrasse de l’anus. Dès que Newton dit la pesanteur, on en retient qu’il faut léviter, on fabrique des avions, ils chient, ils pètent, ils se crashent, on l’ignore, on persiste.

    Le malum in se ne nous intéresse pas. Nous ne pratiquons que le malum prohibitum et la prohibition est celle que chacun a envie d’imposer aux autres, en toute théâtralité. Chacun veut imposer aux autres ses fantasmes afin de rendre valide, crédible, ce qui lui sert de protection contre son angoisse due à la perspective de sa putréfaction.




    Votre illustration, celles de Verne, représentent non le futur en tant que tel mais une solution à la putréfaction.
    La première idée qui nous vient en tête quand nous voyons ce risque peser sur nous consiste à le renvoyer vers d’autres donc de putréfier quelque autre au plus vite. 
    De nos jours, les jeux vidéo où l’on putréfie l’autre, un Romain ou un Alien, ont remplacé les BD des années 50. 


    La seule solution pour ne pas subir la mort c’est de l’occuper avec un autre.




  • easy easy 8 septembre 2012 08:32

    Vous me donnez l’impression d’être le directeur d’un théâtre français des environs de 1800 qui critique le théâtre américain actuel.

    Moi, c’est le théâtre que je dirais.

    Encore qu’il me semble indispensable à l’homme. C’est peut-être le cinéma de la vie qui permet d’enfumer l’angoisse que provoque la perspective assez absurde ou insensée de notre mort.
    Je ne dis donc pas qu’il faut fermer les théâtres. Mais je crois qu’il faut, de temps en temps, dire en toute lucidité que l’Humanité n’a cessé de faire du théâtre, du cinéma de vie, du cinéma de mort.

    Dès que sur un cadavre de proche on pose des pierres, on commence le théâtre. Aucun autre être vivant ne fait ça.

    Or, du petits tas de pierres aux panthéons en passant par les pyramides, il n’y a rien de plus qu’une surenchère de ce théâtre d’une autre vie, d’une autre mort, d’une autre raison de vivre, d’une autre raison de mourir.



    Dans l’Histoire de ce cinéma, il y a eu des sauts en escaliers chaque fois qu’une société d’hommes a eu l’occasion de revivre dans un contexte plutôt nouveau, en particulier suite à une migration.
    Territoire nouveau, contexte différent, théâtre différent.

    Il n’y avait aucune raison que les Américains reproduisissent exactement le théâtre européen. Alexandre avait réinventé un théâtre, les Américains aussi.
    Ici on a nos Lancelot et autres Arthur, il était normal qu’ils inventassent leurs Rambo. Avec en toute logique, une tendance plus mécanique, machiniste, technologique.



    Chaque fois qu’on dénonce le théâtre d’un autre, on défend jalousement le sien. On défend encore le théâtre. Du reste, vous utilisez une rhétorique très théâtrale.


    Pour éviter ce qui n’est alors qu’une surenchère conduisant à toujours plus de cinéma, je ne vois qu’une solution :
    Chaque fois qu’on critique un cirque, on rappellerait d’abord que Socrate, un homme qui avait décidé de vivre très pauvrement et de seulement questionner les gens dans la rue, non de leur délivrer une doctrine, seulement de les habituer à s’interroger sur le barnum, avait été condamné dans un procès tout en bidonnages.
    Condamné à mort pour ce que théâtre français actuel appelle « trouble à l’ordre public ». En clair parce qu’il dénonçait le théâtre.


    Si de nos jour, on refaisait ce procès en établissant que cette condamnation était absurde, tous les théâtres du monde s’effondreraient.
    Alors personne ne propose de le refaire ce procès
    (En France, il y a peu, Hossein avait proposé de refaire le procès de Marie Antoinette. Elle ressortait à nouveau coupable. Mais je l’aurais parié d’avance puisque nous ne pouvons déjuger ceux qui ont conduit à ce que nous profitions du théâtre actuel)


    Mais je le répète en conclusion, je crois qu’au problème près de la surenchère, l’Homme ne peut pas se passer de l’enfumage. Il ne parvient pas à laisser un cadavre là, tel qu’il est tombé sur le sol. Quelque chose le pousse à poser des pierres dessus.

    Je ne sais pas comment nous pourrions sortir de la surenchère mais il me semble évident que de cheval de Troie en Statue de la Liberté, nous ne pouvons que finir fous de jeu.

    Le seul dieu des Hommes est le théâtre.





  • easy easy 6 septembre 2012 09:44

    Un livre sur les champignons ?

    C’est d’abord un livre. C’est déjà la religion du livre.

    Promenez-vous avec votre livre dans un bois d’un bled où ne vivent que des gens ignorant le livre. Vous voyant vous référer constamment à votre livre, ils considéreront que vous avez une religion et que votre idole est ce livre.


    Dito concernant les nouveaux media. Un Papou nous verrait rassemblés sur une plage de Nice avec une propension à tripoter toutes les minutes un appareil appelé Iphone, il nous verrait paniquer quand on l’a perdu, il trouvera que nous sommes religieux et que notre idole c’est cet objet (ainsi que tout ce qu’il représente au-dela de sa seule enveloppe physique)



    Je ne suis pas en train de dire que c’est mal la religion car il me semble qu’il nous en faut tous et souvent de multiples (il est rare qu’on ait qu’une seule religion, avec acception au sens large)
    Je dis seulement que ceux qui se croient athés ou laïcs sont en réalité dans une religion ou plus exactement dans un jeu de multiples religions.
    Celui qui est fan de bière, de Ferrari, de Mozart, de tissu vichy ou de cèpes de bordeaux est dans une religion. Il va sacrifier beaucoup d’autres possibilités à cette passion (et parfois au détriment de ses proches) 



    Ce n’est pas bien ce n’est pas mal, mais c’est ainsi, nous sommes tous en religions


    Dans une année, dans un mois, dans une semaine, dans une journée, SDF inclus, nous nous déplaçons à 99% selon les mêmes trajectoires. Je parle des vraies trajectoires de marche, de voiture et de métro. Si l’on excepte le fait qu’il nous faille aller voir un client à Vincennes, puis un autre à Rambouillet parce que le patron nous l’a ordonné, nous serions sur des rails. 
    Rien que sur le sujet de la trajectoire, nous sommes prévisibles à 50 cm près et à 10 minutes près. 

    Répétition de mêmes gestes, de mêmes paroles, de mêmes réflexes, prévisibilité = liturgie.



  • easy easy 6 septembre 2012 09:10


    «  »«  » (sauf pour les questions finales qu’il veut poser alors que c’est inutile car il va de soi que nous sommes tous bien pensants et que, la main sur le coeur, nous sommes opposés à tout lynchage).«  »«  »

    Je vous pose vraiment la question

    Estimez-vous qu’à cette question il y aura plus de 50% des gens répondant qu’en aucun cas ils n’acceptent le lynchage ?
    (Mon pif m’indiquant qu’il n’y en aura que 20%)


    C’est très souvent que nous voyons dans les commentaires des gens sur une affaire sordide « Il faut le XXXX ce salaud » Ce qui est nettement une incantation au lynchage
    Il suffit qu’un lecteur sur mille fasse ce commentaire pour que la file paraisse lyncheuse.

    Il suffit donc de 0,1% de lyncheurs actifs pour qu’il y ait des lynchages.

    Mais si ce millième d’entre nous se sent très tranquille de lancer cette incantation, c’est forcément qu’il n’a jamais constaté, comme moi, qu’il existe une forte proportion de gens déterminés anti lynchage. 

    Je dis donc que si l’on faisait un sondage avec cette question et qu’il en sorte 80 % de gens jurant être catégoriquement contre le lynchage, ça se saura et plus un seul lyncheur n’osera lancer d’incantation avec une telle assurance.


    Le lyncheur n’est jamais stigmatisé, jamais lynché.


    Il existe quelques très rares cas où des lyncheurs ont été poursuivis par la Justice
    Bien que ces cas fussent très rares, il s’était encore trouvé dans la salle des troupes les soutenant. 

    Les lyncheurs ont donc parfois affaire à la justice d’Etat, mais jamais la masse ne leur reproche quoi que ce soit. 
    En Israël, il vient de se produire un lynchage de 4 jeunes Juifs contre un Palestinien. Peut-être que là, l’opinion est assez massivement révulsée. Mais pas au point d’organiser la moindre manifestation de protestation.
    Il me semble donc que chacun a une sorte de désir secret qu’un transgresseur à sa religion (au sens largissime du mot, le rolexisme et le tabagisme étant alors religions) subisse un lynchage. Il n’a pas forcément envie d’y participer, il refuse d’être concrètement impliqué devant dieu, mais il n’est pas fâché que ça se produise.


    En somme, et ça me semble capital de l’ambiance comminatoire qui règne dans toute société, nul ne veut s’engager définititivement et formellement contre l’éventualité d’un lynchage. Chacun semble tenir à ce que cette menace perdure.

    Les gens arborent des tas de signes du genre sidaction.
    Personne n’arbore un signe indiquant qu’il est opposé au lynchage alors que c’est déterminant de l’ambiance générale.

    Personne ne s’est pointé autour de DSK avec une affichette anti lynchage quand il a été trimbalé sous les huées et menaces de lyncheurs. Personne car chacun sait que les lyncheurs lui auraient dit, comme sous l’Inquisition, que protéger DSK du lynchage c’est soutenir le viol, donc être violeur.


    La société est profondément terroriste et le lynchage n’est jamais explicitement interdit.



  • easy easy 5 septembre 2012 19:02

    Si l’on enseignait la physique et la chimie, des sciences dures, sans jamais offrir aux élèves la possibilité de faire des travaux pratiques, on pourrait leur faire croire la même chose ou le contraire sans preuves.

    Il n’est pas logique que les sciences molles soient enseignées sans TP

    Une classe de 30 élèves c’est une cohorte très suffisante pour réaliser des TP sur les sciences molles.
    On ne le fait pas.
    On est donc dans une religion.

    La religion, enseignée dans un couvent, c’est tout sauf des TP. C’est le contraire des TP. Une religion pratique c’est une religion qui marche à tous les coups, dans toutes les circonstances de la vie naturelle où il faut se cogner la neige, les sauterelles et la sécheresse ainsi que les razzias. Il ne peut pas y avoir de religion qui marche sur le terrain de la nature, elles ne marchent que par abstraction.

    La morale est très similaire à une religion. Son Dieu c’est Modus vivendi.


    Si l’on refuse de procéder à des TP de morale à l’école c’est parce qu’on sait qu’elle ne marche pas parce que c’est une idéologie une religion (de même que la laïcité, la fraternité, l’égalité, la liberté..).




    Des TP de comportement ça consisterait à procéder à des expériences (genre Milgram, Hawthorne, Rosenthal &  Jacobson, Matthieu, Bernstein...) où il n’y aurait aucune règle de morale d’énoncée mais où l’on ferait une analyse de tout ce qui se passe au cas par cas.

    Mis devant le fait qu’un élève régresse depuis quelques mois et où l’on fait remarquer qu’à l’époque où il était bon, il était stigmatisé comme fayot, qu’il aura donc régressé pour se faire mieux accepter, chacun en tirera tout seul la morale qu’il veut.
    Il n’y a pas à indiquer ce qu’il faut faire ou ne pas faire. Il n’y a pas à indiquer qui mérite le paradis, qui mérite l’enfer. Qui a été gentil, qui a été méchant.

    Il faut seulement sensibiliser chacun sur le fait que tout le monde a une sensibilité, que tout le monde a des peurs de subir des humiliations et que chacun développe une stratégie pour s’en sortir, par exemple en renvoyant les risques sur la tête de quelqu’un en position de faiblesse.

    Dès que chacun a conscience que l’autre est plus fragile qu’il ne l’affiche pour se protéger de blindage, chacun réduit automatiquement ses violences, sans qu’il soit besoin de quelque règle de comportement que ce soit.

    Il serait beaucoup plus productif d’intérêt de montrer aux jeunes que les transactions relationnelles se font par deux (cas du couple) mais aussi très souvent par principe triangulaire où, en une fraction de seconde, il y en a deux qui conviennent de la jouer « Toi + moi formons donc la paire sauveur+sauvé et dénonçons le troisième qu’on accusera d’être persécuteur »

    Il serait bien plus intéressant de montrer aux enfants comment se forment les meutes, comment se lancent les opérations de type cercueil volant katangais. On verrait alors que nos plus grands dangers ne viennent jamais d’un individu seul mais toujours d’un groupe.
    Or enseigner une morale, une éthique, pour tous identique, c’est justement inculquer le principe de coagulations autour de mêmes valeurs pour fondre sur un original ou trublion qui n’aura pas respecté la morale.




    Chaque fois qu’une meute attaque un individu, elle a un slogan.
    Il tient en peu de mots et c’est ce simplisme qui permet la coagulation rapide, sans discussion.
    On crie « DSK violeur » et en 3 seconde il y a mille personnes qui fondent sur lui pour le mettre en pièce. 

    Nous devrions trouver une manière pour éviter de se comporter comme lui et aussi comme ses lyncheurs.

    Or une morale ne peut pas réussir ces deux volets à la fois.
    Une morale se trouvant obligée de dire « Cépabien de forcer Dialo » « Cépabien de manger du cochon » elle pousse automatiquement au lynchage de quiconque transgresse. 
     

    La morale ne peut pas être la solution pour réduire les lynchages en tous genre.





    Mais avant toute chose, il y aurait à sonder les gens avec la question suivante :
    Quelle qu’en soit la raison, êtes-vous catégoriquement opposé au lynchage sous toutes ses formes. Tenez-vous toujours à ce qu’un individu poursuivi puisse constamment s’expliquer tranquillement ?
    Si l’on découvre que plus de 50% sont favorable aux lynchage, autant laisser les choses en l’état.

    Ce n’est que s’il est très officiellement établi que 80% des gens refusent le lynchage sous toutes ses formes, que ça vaut le coup de se lancer dans la recherche de solutions pacifiantes. Ce n’est que si l’on obtient ce chiffre qu’on peut, devant chaque départ de violence, appeler au pacifisme avec des arguments solides en poche.

    Tant que cette question très simple et à laquelle il n’est pas compliqué de répondre n’est pas posée, il n’y a aucune raison sinon hypocrite de postuler que les gens ne veulent pas de la violence la plus sauvage.

     



  • easy easy 5 septembre 2012 15:56

    Quel qu’en soit le contenu, un livre, même de recettes culinaires, reste le meilleur vecteur d’une religion.

    Une miryade de livres c’est une miryade de propositions religieuses.
    Ça évite la religion unique, mais ça promeut toujours plus le principe religieux.
     



  • easy easy 4 septembre 2012 14:27

    J’en dirais autre chose.

    Fides doit toujours digérer ratio.

    Dans le virage de 1800, on a cru repousser fides pour embrasser ratio, à la manière de Diderot-Voltaire-d’Alembert, à la manière de Buffon, Newton, Darwin, mais finalement, le rationalisme digéré a formé croyance
    Le rationalisme de l’horloge a engendré la foi de la ponctualité.
    Le rationalisme qu’exige un projet de construction d’une voiture a engendré le fait que quiconque n’a pas de projet est déconsidéré et même suspect. 
    La conquête de la Lune qui n’a pu se faire qu’en toute rationalité est devenue une religion
    Il faut être très rationnel pour réussir Curiosity mais on dit que les images qu’il nous envoie sont belles, ce qui est religieux.


    L’esprit doit se nourrir des carottes digérées par le corps.
     

    Certains savent digérer ratio seuls.

    D’autres n’y parviennent pas seuls et développent alors un concept de procurations à deux détentes. Une première dans laquelle ils acquièrent une célébrité (ubiquité, grandeur, superforce) apportée par la coagulation des autres à eux en utilisant une cible à abattre, un paradis ou mât de cocagne. Une seconde qui va permettre, grâce au pouvoir obtenu, d’être le seul à définir et imposer les contraintes. 

    Ceux du premier groupe se sentent capables de nourrir leur foi en digérant les rationalités inhérentes à un groupuscule de 2 à 20 personnes. D’un point de vue réaliste, 2 à 20 personnes forment le groupe transactionnel suffisant à chacun. Nul n’a de véritables besoins de réaliser des transactions au-delà d’un village. Ces anarchistes focalisent sur leur groupuscule et n’ont pas une seconde à consacrer aux visions extra-groupusculaires (nationales). Ils ne versent dans aucune sorte d’utopies.

    Ceux du second groupe se sentent incapables de s’accommoder des contraintes rationnelles immédiates par leur seule foi et fantasment de se multiplier. Ils ont alors besoin de la masse des anonymes qu’ils mobiliseront en brandissant une utopie. Les fascistes se défont de leur dimensions privées ou la mettent sur la Table, ils renient leur groupuscule originel et n’envisagent que l’énorme masse anonyme sur laquelle ils pensent pouvoir agir en imposant leur idéologie. Les fascistes sont très disposés à sacrifier sa vie, donc celle de tous pour que leur idéologie globale triomphe.

    Les fascistes ne considèrent pas d’autre objectif que celui d’imposer le fascisme. Pour y parvenir ils invoqueront tel ou tel prétexte, ils évoqueront éventuellement un ou deux objectifs concrets populistes (rejeter les dettes, propriété pour tous, reconquérir un territoire, droit de vote pour tous, nettoyer les océans, sauver les baleines) mais ce ne seront que des épouvantails. Les fascistes ne veulent le fascisme que pour ce qu’il leur rapporte en termes de foi en eux.


    Tous les types de sentiments, dont l’amour et la haine, toutes les sortes d’arguments sont utilisés par les fascistes pour réaliser leur fascisme, pour n’exister que par un jeu de procurations.


    Comme le fascisme recourt à la procuration, il coagule à lui tous ceux qui pensent pouvoir, par procuration, profiter du train. Il n’est pas de mouvement de masse dont chacun ne puisse tirer profit d’une manière ou d’une autre. Un fasciste brandit du Coca, un Lego ou une Barbie, dix mille fascistes de second rang se bousculent pour en devenir vendeurs. 


    Les célébrités qui ont tout fait pour l’être sont fascistes, Gandhi et Johnny inclus.


    Quand Alexandre demande à Diogène ce qu’il peut faire pour lui, il ne se propose pas en tant que personne seule. Il lui propose de profiter des Forces que lui procure son pouvoir sur les autres, sur la pyramide de procurations qu’il entraîne derrière lui. Diogène lui répond que le jeu des procurations ne l’intéresse pas et qu’Alexandre peut lui rendre service de manière strictement personnelle en se poussant du Soleil.



  • easy easy 3 septembre 2012 15:46

    On n’a pas divisé le « retour au père » en deux acceptions pour rien.

    Les utiliser indifféremment c’est méconnaître les raisons ont poussé à cette différenciation

    Re-père quand ça contient ce qui sauve
    Re-paire quand ça contient ce qui tue 



  • easy easy 3 septembre 2012 14:07



    A propos d’orthographe, j’aurais écrit « repaire » et « quelle était l’utilité sociale de Google »
    Encore qu’après trois canons et une ligne de moquette, je ne sais pas trop.


    La question n’est pas révolution de salon ou pas mais révolution ou pas.

    En ce qui me concerne, je suis opposé aux révolutions intentionnelles. Pour moi, les seules révolutions valables sont celles que personne ne remarque au présent.



  • easy easy 2 septembre 2012 09:52

    La projection ?
    Ah que oui alors !


    Il m’est apparu que la projection ne peut pas se faire sur des personnes que l’on connaît bien ou dont on subit la personnalité

    Elle n’est possible que quand on découvre qu’il existe des individus blancs, vierges, vides car inconnus.

    Sans la découverte de l’anonymat aucun de nous ne projetterait ni n’introjetterait

    On ne projette bien que sur un écran blanc.

    Mais on apprécie aussi de réussir une projection sur un blanc qu’on aura réalisé par démolition.

    Une fois le principe de l’individu vierge découvert, une fois la projection découverte grâce à l’anonymat, on en vient à projeter de force sur du non vierge, sur de l’affiché qu’on dénie.
    Quand on tient à projeter sur quelqu’un, on s’efforce de dénier sa personnalité au lieu de la considérer de plus en plus. Et en fonction des espaces blancs qu’elle laisse quand elle s’exprime, on projette dessus vite fait ce qu’on veut projeter 
    « Tu dis n’importe quoi » permet de démolir ce qui existe de l’autre et offre à l’agresseur un écran blanc sur lequel il va pourvoir envoyer l’image qu’il veut.


    Là par exemple, Luc-Laurent nous a exposé une complexité de trait sur un certain plan.
    Quiconque voudrait projeter sur lui dans ce secteur, sera embarrassé et renoncera en attendant une meilleure heure où Luc-Laurent paraîtra plus blanc, plus barbouillable.
    Il pourrait toutefois passer un individu ayant maille à partir sur le sujet précis de la trahison et qui en tant que spécialiste, saura trouver suffisamment de blancs pour y projeter ce qu’il voudra.


    L’anonymat
    La projection sur l’anonyme
    Reste à savoir selon quelle stratégie on fait ces projections.


    Et là, je ne vois que deux ressorts jumeaux : aime et haine
    Ce qui conduit soit à des stratégies à deux : Love ou boxe
    Soit à des stratégies à trois selon le triangle de Karpman




  • easy easy 2 septembre 2012 08:53

    Le Laos refuse de garantir la sécurité des Hmongs qu’ils harcèlent s’ils se rendent

    Vous ne pouviez mieux nous servir la soupe gouvernementale laotienne 
     
    Il n’existe aucun pays communiste où l’on peut critiquer le gouvernement sans en pâtir

    Le seul fait de prétendre que vous ne risquez rien à adresser des reproches à ce gouvernement fantoche du Vietnam alors que vous y vivez suffit à démontrer votre soumission totale.





    Il y a moins d’un an se suicidait Robert Jambon qui avait laissé cette lettre

    MA DERNIERE CARTOUCHE

    ULTIME COMBAT POUR UNE CAUSE ORPHELINE

    Non ! Le LAOS n’était pas une « colonie » comme les autres. Nous ne l’avions pas pris de force : il s’était donné à nous librement à la suite d’une sorte d’attirance réciproque nouée à l’occasion d’événements dramatiques. « A la conquête des coeurs ! » écrivait Auguste PAVIE dont la personnalité attachante avait séduit le vieux Roi Oun KHAM qui avait placé son royaume sous la protection de la France pour échapper à la cruelle tutelle du voisin siamois.

    Non ! Les Laotiens ne sont pas un peuple comme les autres. Leur art de vivre, leur façon d’être heureux malgré, ou peut-être à cause, d’une extrême pauvreté ; leur aménité, leur nonchalance (parfois stigmatisée par leur laborieux voisin vietnamiens, la bouleversante douceur de leurs femmes, la gentillesse de leurs enfants en font un peuple à part dans un monde dominé par la loi du profit. A l’exception notable des H’mongs, victimes depuis 1975 d’un véritable génocide, ce ne sont pas de farouches guerriers mais ils savent, sans se plaindre, mourir au combat et ont le courage de se faire tuer en se portant au secours d’un frère d’armes. C’est ainsi que, le 17 juillet 1950 vers 14 h, près de Ban Saka, le chasseur Ba LAN, mortellement frappé à mes côtés, ne prononce qu’un mot, thièp, pour signaler qu’il est blessé ; il s’éteint, 10 heures plus tard, sans avoir une seule fois crié sa souffrance ! Et lorsque, le 7 juillet 1954, je me débats dans la Nam Hin Boun en crue sous les tirs d’une cinquantaine de Viets, le sergent LIENE qui a déjà traversé la rivière fait demi-tour et se jette è l’eau pour me secourir ; il est tué d’une balle dans la tête à quelques brasses de moi ! Et le lendemain (8 juillet), alors que, blessé, j’étais dans l’incapacité de franchir une barre calcaire de plusieurs centaines de mètres de haut pour rejoindre les miens, de braves paysans lao m’ont littéralement porté par dessus l’obstacle, et cela au péril de leur propre existence !

    Non ! Les Laotiens n’étaient pas des amis comme les autres, ceux qui vous oublient lorsque viennent les épreuves et les dangers : quand les Japonais exécutèrent leur « coup de force » du 9 mars 1945 avec une traîtrise peu en rapport avec les principes du « bushido », il y eut, en de nombreux endroits, et notamment à Thakkek, une véritable chasse à l’homme blanc. Ceux qui étaient pris étaient souvent décapités. Monsieur Henri FRAISSE, Sous-préfet à Mortagne-au-Perche en 1991, se souvient : petit garçon habitant Thakkek avec ses parents, lui et sa famille ont été sauvés par des Laotiens qui, au péril de leur vie, les ont emmenés, cachés et nourris jusqu’à ce que tout danger soit écarté. Et, dans tout le pays, les Laotiens ont agi de même, au secours des Français menacés.

    C’est dans ce contexte d’amitié partagée que la France, du temps de sa grandeur, à signé, après Dien Bien Phu dont le choix avait été dicté par le souci de protéger le Laos, trois traités garantissant la liberté et l’indépendance du royaume du Million d’Eléphants et du Parasol Blanc. D’abord le Traité de Genève de 1954 mettant fin à notre guerre d’Indochine. Ensuite, les Accords de Genève de 1962 garantissant la neutralité du Laos. Enfin, le Traité de Paris de 1973 pour le respect et la reconnaissance de l’indépendance, de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Royaume du Laos. Or ces accords ont été violés, sans réaction notable des signataires, par la République Démocratique du Viet Nam (devenue depuis République Socialiste du Viet Nam) : dès le retrait précipité des Américains fin 1975, d’importantes forces armées nord-vietnamiennes ont envahi le Laos et permis aux maigres effectifs communistes lao de s’emparer du pouvoir par la force lors du « coup d’état » du 2 décembre 1975. Il faut savoir que les effectifs vietnamiens engagés à cette occasion ont été (officiellement) démobilisés sur place et convertis en ouvriers travaillant dans le cadre d’un projet de développement rural financé par les aide internationales. En réalité, ces aides ne font qu’entretenir une armée d’occupation vietnamienne abritée dans la Zone Spéciale Stratégique de Xay Somboun (au sud ouest de Xieng Khouang), véritable Base de regroupement de soldats et cache d’armes lourdes (artillerie et blindés). Ces importantes forces vietnamiennes sont toujours prêtes à intervenir sans délai en cas de soulèvement populaire ou de coup d’état contre le gouvernement actuel, mis en place par Hanoï. C’est d’ailleurs dans cette zone qu’ont eu lieu les répressions les plus féroces contre les résistants H’mongs désespérément accrochés au fameux massif du Phou BIA. En outre, il m’a été confirmé par différentes sources (dont certaines sont implantées au sein même du pseudo Gouvernement Laotien), que le Viet Nam avait procédé, depuis plusieurs années, à une massive colonisation de peuplement en installant au Laos, sur les meilleures terres, 3 millions de vietnamiens communistes bénéficiant d’avantages exceptionnels. De surcroît, on constate une mainmise des vietnamiens sur les différents services artisanaux (coiffeur. menuisier, épicier, boucher etc.) au détriment des Laotiens.

    Lorsque, fin 1975, les Américains se sont « désengagés » du conflit vietnamien, je n’ai pas compris que le Laos allait perdre son indépendance et qu’une inhumaine dictature communiste allait lui être imposée par la force des armes. Nos gouvernants ont feint de croire qu’il s’agissait d’une affaire intérieure laotienne, ce qui les dispensait d’agir dans le cadre de nos engagements. Et lorsque le père Jean-Marie OLLIVIER, oblat de Marie Immaculée, a voulu dénoncer, pour en avoir été témoin, cette ingérence d’une puissance étrangère dans les affaires intérieures d’un état indépendant, on lui a répondu … qu’on « ne voulait pas le savoir » ! J’ai, d’ailleurs, écrit à ce sujet un article contenant le récit détaillé du Père OLLIVIER sous le titre » Les lépreux de SOMSANOUK et le Missionnaire qui en savait trop ».

    Par suite du mutisme complice des autorités françaises, je n’ai appris l’asservissement du Laos qu’en 1999, en lisant le témoignage terrifiant du Colonel Khamphan THAMMAKHANTI, l’un des rares rescapés de ces goulags qui font partie de la « culture » communiste. Ce récit, intitulé « La vérité sur le camp-prison N°01 ou camp de la mort au point 438-745″ m’a été transmis par SAR le Général Tiao SAYAVONG, ancien commandant de la 1ère Région Militaire (Luang Prabang) et demi-frère du roi Sri Savang VATTHANA. Ce Général, que j’avais connu lieutenant à Thakkek en 1954, avait lui-même passé 16 ans en camp de « rééducation ». Quelque temps après avoir témoigné, lui et le Colonel THAMMAKHANTI sont morts des suites des mauvais traitements qu’ils avaient endurés…

    Avec une grande naïveté, j’ai pensé que nos « média » et nos gouvernants n’étaient pas « au courant ». Il m’appartenait donc de dénoncer le crime. Ce que j’ai fait en m’adressant aux grands journaux, aux mouvements de défense des peuples opprimés, aux politiciens, à Mr CHIRAC puis à son épouse, à certaine vedette de la chanson, à Mr KOUCHINER. à Mr MENARD, à Mr d’ORMESSON, à Mr DEVEDJIAN, au candidat puis au Président SARKOZY et à son épouse. Les réponses sont allées du silence méprisant aux justifications minables ou mensongères. Et j’ai fini par comprendre qu’ils étaient tous « au parfum », un parfum de cadavres, et que tous participaient à cette conspiration du silence qui protège les crimes communistes.

    Et puis, au début de l’année 2010, est arrivé l’inacceptable : 4200 H’mongs enfermés depuis des décennies dans un « camp de regroupement » thaïlandais ont été livrés à leurs bourreaux lao-viets afin d’améliorer encore les bonnes relations (commerciales) nouées depuis déjà longtemps entre la République Démocratique Populaire Lao et le Royaume Thaïlandais. Survenant au moment où l’on « commémorait » la sinistre « rafle du Vel. D’Hiv. » commise pour des raisons ethniques sur des effectifs comparables, ce crime (connu avant d’être consommé) aurait dû soulever une énorme vague d’indignation. C’était compter sans le pouvoir discrétionnaire des journalistes de tous bords qui ont littéralement escamoté l’événement. A part deux ou trois brefs communiqués, que personne n’a repris mais qui pourront, plus tard, servir d’alibi, et ce sont toutes les « belles consciences brevetées » qui sont restées muettes, enveloppant dans un linceul de silence les 4.200 H’mongs partis pour leur dermier voyage…

    Après une période de découragement, j’ai décidé de jouer ma dernière carte ou, plus exactement, de tirer ms dernière cartouche. Dans ma tête. En d’autres termes, je vais me « faire sauter le caisson » pour expier ma part de honte et protester contre la lâche indifférence de nos responsables face au terrible malheur qui frappe nos amis Lao. Ce n’est pas un suicide mais un acte de guerre visant à secourir nos frères d’armes en danger de mort. Quant à vous, les gouvernants sans honneur, vous, les grands « média » sans courage et vous, les « collabos » sans vergogne, je vous crache mon sang et mon mépris à la gueule !

    Je demande pardon à tous ceux qui m’aiment pour le chagrin que je vais leur causer.

    Le Colonel Robert JAMBON

    Retraité des Troupes de Marine










  • easy easy 1er septembre 2012 20:29

    Je me demande s’il ne s’est pas passé quelque chose de conséquent dans notre société depuis Poe.

    Avant lui, il y avait évidemment eu des enquêtes en tous genres. Mais peut-être ne considérait-on que leurs fruits et plus encore ce qu’on en faisait, à savoir la rhétorique, les jeux de manche à la Cicéron (Cf. procès de Galilée, de Jeanne d’Arc, de François Damiens, de Nicolas Fouquet). D’autant que l’enquête consistait surtout à torturer.

    Il se pourrait, ce serait à vérifier, qu’après la ruse de Poe, l’enquête ait, par son pouvoir de persuasion, acquis ses lettres de noblesse, donc une transcendance.
    Faut voir les avalanches de romans policiers qui ont été bâtis en toute Poésie à sa suite !


    S’il m’a roulé dans la farine en contournant mon scepticisme par la géniale interposition d’un enquêteur objectif entre l’incroyable et moi, pourquoi tout le monde ne serait-il pas aussi séduit par l’enquête en tant que méthode de vérité ? 

    Il faudrait vérifier comment les gens avaient perçu les enquêtes autour du monstre du Gévaudan, autour du lynchage d’Alain le Moneys, autour du collier de la Reine, et voir s’il y a eu ou pas une transcendance autour d’elles à leur époque mais il me semble que non.
    Il n’y avait sans doute pas de fascination pour la méthode policière avant Poe.


    S’il y a bien eu, après Poe, l’émergence d’un dieu de l’enquête, alors nous sommes tous roulés dans la farine et à tous sujets.

    Rappelez-vous par exemple qu’on a vu passer des publicités se donnant des allures d’enquête. Les produits cosmétiques et lotions miracles au radium qui avaient été présentées sous des allures d’enquête scientifique.
    Renault avec son technocentre de Guyancourt où il s’agissait de comprendre d’où sortait un écrou.
    La lessive OMO qui étudiait ce qui se passe quand on fait un noeud.
    Les brosses à dents où le microscope explique que pati pata.
    Les pneus où l’on nous démontrait que l’eau circulait mieux dans les striures.

    Il y avait toujours la présence d’un type en blouse blanche ou un journaliste objectif à la Bellemare entre le produit incroyable et nous.

    Depuis 150 ans on nous gave de discours habillés enquête sérieuse.

    Les sondages font partie de cet arsenal, le chiffrisme aussi et si ce n’était le choc de leurs confrontations, on les croirait tous crédibles car fondés sur une montagne d’enquêtes des plus objectives. 

    Le journaliste étant, avec le scientifique pur, un des personnages crédibilisant l’incroyable.

    Dans un film du genre Jules César, on verrait le Chef décider tout seul de ce qu’il faut faire. 
    Alors que dans les films du genre Armaguedon ou Jurassic Park, on voit un Président qui ne décide qu’une fois entouré d’enquêteurs. C’est la présence de scientifiques (militaires, civils, politiques, médiatiques) qui rend l’incroyable crédible. 

    Là, il y a les Minc et autres Attali qui en ont pris un coup mais sous Mitterrand, la présence de ces supers enquêteurs crédibilisait le discours politique.


    Punaise, c’est à Poe qu’on devrait donc ce cirque ? 

    Alors il nous aura tous tuer.


    Tiens à propos d’Omar, l’enquête sur cette histoire vraie est complètement dépassée. Le petit Grégory pareil (en voilà un qui restera toujours petit).
    Quant à Breivick, l’enquête est archi à l’ouest. 

     


    Ce scientisme fait ressortir que des types comme Mussolini, Franco, Saddam, Castro, Mao, Chavez, Kadhafi, Ben laden, turbinent sans scientifiques autour d’eux (contrairement à Hitler et Napoléon Ier)
    Car avant Poe, la méthode Fouché et la peur qu’il inspirait avaient peut-être créé une transcendance sur l’enquête qui aurait traversé l’Atlantique.

    Si ça se trouve c’est le terroriste Fouché (il avait 26 ans lors de l’extraordinaire affaire du collier de la reine, ça a pu le marquer) qui a inspiré Poe qui a ensuite inspiré Doyle, Dumas père (qui ne pratique cependant pas la ruse de l’interposition d’un regard sceptique), Verne, Leblanc, Dard 

    Je note que quand Fouché avait 40 ans, INCROYABLE était très à la mode au travers des « Incoyables » et que c’est le moment où ont surgi les cabinets de curiosités permettant aux mystificateurs d’inventer des chimères.
    Et puis les Balsamo, comte de Saint Germain, Stefano Zannowich donnaient le LA du mystère


    M’enfin côté Américain, E A Poe connaissait Nathaniel Hawthorne, arrière-petit-fils du juge qui avait persécuté les sorcières de Salem, énorme histoire qui aurait mérité une enquête scientifique.

    Bon bin me voilà à enquêter moi aussi.



    «  »«  »« une des caractéristiques de Poe est aussi de jouer sur le sens de certains mots ,sur leur polysémie et il souligne ainsi certains termes par des italiques »«  »"

    Bouhhh, je n’avais pas remarqué ça. Je vais y faire attention. Merci.



  • easy easy 1er septembre 2012 16:17

    Oui, une rotation relative nous aurait permis d’inventer le Concorde 300 000 ans plus tôt.

    Une moindre rotation aurait aidé à voir sa sphéricité.

    M’enfin, même ainsi, c’était jouable. Même avec cette apparence fixe, il était possible de voir sa sphéricité à cause des ombres en allure de croissant.
    Et comme ces ombres bougent, il n’était pas sorcier de comprendre que le Soleil faisait toute la chose. Et que si la Soleil fait ces ombres changeantes sur une sphère, c’est que Lune et Terre sont un couple éclairé par le Soleil et que ce couple danse au loin du Soleil.

    Arrrhh je trouve que l’Homme a été très, très mauvais sur ce coup là.




  • easy easy 1er septembre 2012 16:07


    Dans cette brève nouvelle, ce n’est pas flagrant, mais dans d’autres, telle La chute de la maison d’Usher, Poe me possède toujours par une très belle ruse.


    Il commence à me parler de lui, genre « Je rendais à visite à mon ami, la la itou.. »
    Peinard, confiant, je suis pas à pas l’honnête homme qui me guide.

    Et à cet observateur, il n’arrive pas grand chose d’extraordinaire. Il ne joue pas le Tartarin, il n’affabule pas. Il ne fait qu’observer. Alors je continue de le suivre en confiance d’autant que je ne suis pas au contact direct de la chose, lui étant devant moi, je ne risque rien.

    Mais il pourrait alors délirer.
    Nnnonnnn, pas ça !
    Aucune chance.

    Il se montre toujours lucide. Il observe toute chose avec une grande méticulosité, d’une manière scientifique.
    Il pose thèse, puis antithèse, « Ah ban c’est p’tet ça. ... Et puis non puisque....Donc c’est autre chose...Attends mon coco, je vais vérifier...Et de l’autre côté c’est comment... » .
    Il vérifie tout. Il contrôle toutes les illusions d’optique. Il ne se laisse influencer par rien. Il ne peut pas halluciner. Son âme semble toujours la plus objective.

    Que ce soit par le biais de lui-même ou de son Chevalier Dupin, il place entre la chose fantastique et moi un personnage réaliste, rigoureux, sérieux, comme Sherlock Holmes le sera à son tour.

    Il ne cesse de faire le détective à ma place et de manière plus scrupuleuse que moi. Je lui fais donc complètement confiance et...in fine... je me retrouve archi roulé dans la farine.


    D’autre part, il a le chic pour rendre les objets vivants.

    Poe m’a tuer




  • easy easy 1er septembre 2012 15:13

    Son ombre est certes trop totale mais parfois la Terre parvient tout de même à rendre cette ombre un peu lumineuse. Les hommes auraient donc pu, par comparaison avec une orange éclairée sur une face en pleine nuit, en déduire la sphéricité de la Lune. Et de là en déduire celle de la Terre et de tous les astres.
    Cette réticence anti sphérique est ce qui me stupéfie le plus.

    Cela dit, il ya probablement eu des gens ici et là qui la voyaient sphérique depuis 300 000 ans. Mais va savoir pourquoi, ce sont toujours les platistes qui l’ont emporté. (Ou alors ils ne l’auraient emporté que récemment en zigouillant les sphéristes)

    Mon impression c’est que j’aurais perçu la sphéricité de la Lune et de la Terre alors que je n’aurais jamais eu l’idée de l’arc ou du frottement pour faire du feu. Quant à la roue, même pas en rêve.

    J’aurais probablement vu la Terre sphérique mais je n’aurais pas su imaginer pourquoi de l’autre côté on ne tombe pas dans les nuages. Je serais donc mort de froid et de faim en réfléchissant à ce mystère et avant d’avoir eu le temps d’en parler à qui que ce soit.