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Krokodilo

Krokodilo

Médecin généraliste, je m’intéresse à tous les sujets sur lesquels je n’ai aucune compétence, ce qui me laisse un large champ d’intervention. A l’époque où j’enquêtais sur les OVNI, j’ai percé le grand secret de la zone 51 : les extra-terrestres sont effectivement venus sur Terre, mais ils ont trouvé l’anglais trop difficile et sont repartis. Depuis, je m'intéresse à la question des langues, de la communication internationale et de l’espéranto.

Tableau de bord

  • Premier article le 06/12/2006
  • Modérateur depuis le 09/01/2007
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Derniers commentaires



  • Krokodilo Krokodilo 18 août 2007 10:14

    MrSel,

    Vous croyez vraiment qu’on apprend l’anglais pour lire Shakespeare en VO, ou étudier l’histoire de l’Angleterre en anglais ?



  • Krokodilo Krokodilo 18 août 2007 10:10

    L’auteur

    « Toutefois, beaucoup de ces caractéristiques manquent à l’espéranto : modes de vie, systèmes de valeurs, traditions et croyances. »

    Heu ? Les modes de vie diffèrent, mais les valeurs sont proches. En théorie, l’espéranto peut être adopté dans n’importe quel usage, néonazis, commerce illicte, etc., mais en pratique, pour l’étudier et souhaiter son développement, il est probable qu’il faille partager certaines valeurs d’humanisme, etc. Des traditions, il y en a, ne serait-ce que des symboles tels que l’étoile verte, et surtout les conventions annuelles. Ainsi, selon votre message, nous n’aurions pas droit à l’appellation de culture au motif que sur la longue liste de critères établies par votre ex-prof, il nous en manquerait un seul, celui de partager un mode de vie, de vivre ensemble ?

    En somme, tout le monde pourrait se revendiquer du mot culture, sauf les espérantistes : culture hippie, culture rock, culture black, culture olympique, culture rugbystique, culture paysanne (qui ne vivent pas tous ensemble), culture des banlieues, culture gay, etc, etc.

    Non, je partage l’avis d’Espérantulo : le seul fait d’exister, à l’écrit ou à l’oral, et depuis un siècle, nous donne droit au « label cultureux » !



  • Krokodilo Krokodilo 17 août 2007 18:46

    Satyre satirique

    Votre message est intéressant mais aborde beaucoup d’aspects différents qui chacun demandent pas mal de développements.

    « Je ne peux m’empêcher de constater que la prononciation n’est pas du tout la même, et qu’elle ne tient pas seulement à un accent polonais ou autre ! »

    Personnellement, j’ai pour l’instant très peu utilisé l’Eo à l’oral, mais j’ai écouté diverses radios, dont une italienne et une polonaise. On entend effectivement des différences, mais l’essentiel est homogène, à savoir l’accent tonique et le fait de ne pas diphtonguer, de bien individualiser les lettres (une lettre = un son). Au final, il y a bien moins de différences qu’entre les différents accents français, ou anglais, sans parler des différentes sortes d’anglais qui s’est beaucoup dialectisé dans le monde entier. J’ai déjà entendu un irlandais à vitesse normale, je n’y comprenais rien, pas un mot.

    « Je pose donc la question en toute naïveté : l’esperanto est-il fait pour être une langue orale ou un outil de communication écrit ? » C’est une langue à part entière, donc dotée de toutes les possibilités : oral, écrit, évolutivité, avec en bonus une stabilité supérieure de par sa conception, comme le noyau dur d’une programmation (« le linux des langues » !) « l’esperanto relève de tout ce qu’on veut sauf du l’interculturel ! Multi- ou poly- mais pas inter-, non !) ; bien sûr, les adeptes vont me dire « ah, au dernier congrès d’esperanto, j’ai tout compris de ce que disait mon voisin arabe » mais n’est-ce pas le lieu-même de rencontre des puristes de la langue ? Je demande justement à entendre un Arabe parler esperanto à un Japonais pour être convaincue de l’intérêt oral de l’idiome. Et je constate que tous les commentaires ici font référence à de la littérature, de la poésie, des articles, des journaux sur Internet, mais rarement à des échanges oraux hors des fameux congrès tautologiques. »

    Si après trois ans d’étude à un rythme pépère, je comprends ce qu’écrit un Japonais, ou un Anglais, qu’est-ce donc sinon un pont entre les cultures ? La conception de la langue était multi ou poly, comme vous dites, mais son usage le destine clairement à être un pont entre les cultures. Bien sûr qu’on fait souvent référence à l’écrit, la lecture chez soi est pratique pour progresser, et alors ? Si je lis des contes asiatiques, des romans d’une autre langue en espéranto, c’est bien interculturel, je ne vois pas le problème.

    « On pourrait penser que ce sont ceux qui sont le plus soumis à l’hégémonie anglophone qui prôneraient le plus l’apprentissage de l’espéranto. Mais qui sont-ils vraiment ? Ce serait intéressant de le savoir ici. »

    Non : ceux qui sont soumis à l’hégémonie de l’anglais, sont, comment dire, soumis ! N’oublions pas que la France dépense 80 millions d’euros par an pour diffuser des informations en anglais (France 24), le tout maquillé en plurilingue pour faire passer the pill, et que l’anglais est quasiment obligatoire (faute de choix) à l’école primaire depuis la calamiteuse réforme de l’initiation « aux » langues...

    « il y a 2 ans, tous les chercheurs du CNRS ont reçu des consignes visant à lutter contre l’anglophonie croissante et leur demandant de rédiger leurs articles en français, même dans des revues étrangères. Belle initiative mais complètement absurde quand on sait qu’un article en français a tous les risques d’être refusé d’entrée par une revue internationale »

    Je l’ignorais ; enfin une prise de conscience chez les scientifiques. Même l’Institut Pasteur qui a eu un beau procès à l’américaine pour la découverte du virus du sida a baissé les bras. Pas absurde du tout : en publiant en français, on garde l’antériorité en cas de litige juridique. On évite aussi que les comités de lecture des revues anglo-saxonnes gardent un article sous le coude pour raison d’évaluation et glissent quelques mots sur le sujet à une équipe concurrente... Le gouvernement pourrait très bien soutenir la prépublication systématique en français, financer la traduction, au lieu de claquer du pognon avec une télé en anglais. L’alternative, c’est la domination anglo-saxonne sur le monde scientifique, la peur de parler dans les congrès et de se montrer ridicule avec un broken english, la diffusion de leur façon de penser (ex : la brevetabilité du vivant), la mainmise par des natifs sur les postes de direction des grandes revues, des comités de lecture, des organisations internationales, de la terminologie, c’est le lent déclin du français scientifique. Si les scientifiques connaissaient vraiment quelque chose à l’Eo, ils ne pourraient que l’approuver : comment ne pas se rendre compte que les si nombreuses exceptions et tournures idiomatiques de l’anglais ou du français sont un poids immense pour la mémoire de l’apprenant, une perte de temps inouïe d’un point de vue scientifique ?

    Ci-dessous, un lien vers un message où j’énumérais quelques mesures qui pourraient être prises facilement dans le domaine scientifique (« 18 mesures, etc ; ») : http://www.voxlatina.com/forums/viewtopic.php?t=1618

    « Je travaille personnellement sur certains dialectes archaïques grecs et je me verrais mal les rédiger en esperanto. Par curiosité là encore, je suis allée regarder sur Internet un dictionnaire franco-esperanto et je doute fort pouvoir parler de la dissimilation prémycénienne des labiovélaires en dorsales antérieure à la labialisation et la palatalisation »

    Le vocabulaire spécialisé est effectivement toujours en retard en Eo, faute d’usage spécialisé au même rythme, en temps réel, et de spécialistes de la même discipline espérantistes, mais de peu, ce n’est pas un gros problème.

    « Zamenhof avait conçu un système fermé, bien que vaste, et je demeure persuadée que si on a pu apprendre « sa » langue, ensemble complet et structuré, l’arbitraire de la création contemporaine de nouveaux mots peut être un frein à l’apprentissage actuel de l’esperanto. »

    Quand on crée le joli « courriel » pour remplacer « mail », c’est aussi de la création arbitraire, et alors ?

    L’espéranto n’est pas un système fermé ; c’est la strucure et les règles de base qui sont fixes, constituant le noyau dur de la langue qui lui donne sa stabilité, mais les possibilités de combinaison par agglutination sont illimitées. La seule limite étant que le mot nouveau respecte les règles et qu’il ait une signification.

    « Je ne demande pas mieux cependant que d’être convaincue et j’attends beaucoup de la force de persuasion de Krokodilo ! »

    C’est trop d’honneur, d’autant que je ne fais que répéter ce que d’autres m’ont fait comprendre, mais si vous me permettez de répondre à un compliment par une critique (c’est mon mauvais fond qui ressort) : il vous faut aussi faire preuve de curiosité, disons plus qu’en allant voir si un dico traduit tel ou tel terme spécialisé. Sans apprendre l’Eo, mais en analysant sa structure, qui le rend à la fois souple et précis, stable et évolutif. Mes collègues ont cité beaucoup de liens vers d’intéressants articles.



  • Krokodilo Krokodilo 17 août 2007 17:05

    Saluton L’enfoiré, je suis pas sûr que ça corresponde bien au principe d’AV : seuls le liraient les espérantistes, et il existe déjà de nombreux forums où discuter en Eo. Que l’on puisse en parler lorsque tel ou tel aspect de l’actualité s’y rapporte, c’est déjà très intéressant, par exemple fin septembre la journée des langues, 2008 l’année des langues décrétée par l’Unesco, etc.



  • Krokodilo Krokodilo 17 août 2007 17:00

    L’auteur,

    « je crois que le manque de succès universel de l’espéranto (on peut le regretter)tient à l’absence de culture qui va avec. Je développe : l’EO se présente comme un outil (pour reprendre l’expression de Krokodilo) et pas comme une matière vivante et évolutive comme le sont toutes les langues parlées. »

    L’idée qu’une langue n’est pas un simple outil mais le véhicule d’une culture a longtemps été le premier argument des milieux enseignants contre l’idée même de l’Eo. Pourtant, une chose est frappante : depuis quelques années, les pédagogues eux-mêmes parlent d’anglais international, d’anglais de communication (ou plus vulgairement basic english, anglais d’aéroport !. Qu’en conclure ? Que la notion de langue auxiliaire, langue pont entre les cultures fait petit à petit son chemin, car le dogmatisme ne peut résister éternellement à la réalité. Autre exemple, l’Union européenne, qui s’est fondée sur l’égalité des langues, a dû s’adapter aux nécessités, et mettre en place trois langues de travail ; en outre, il ne faudrait pas pousser beaucoup la Commission européenne pour leur faire dire que la lingua franca de l’Europe doit être l’anglais...

    Evidemment qu’un étranger qui apprend le français est intéressé par notre culture, ou le sera un jour, mais soyons honnête : la plupart de nos maigres connaissances sur les autres cultures nous viennent de la traduction. Quelques personnes lisent en VO dans une langue étrangère, quelques-unes dans deux, au-delà on tombe dans l’exceptionnel. Ou des contacts directs en voyage, mais là aussi par la traduction, ou en se limitant au visuel.

    Et l’un n’exclut pas l’autre : une langue peut être choisie comme langue-outil de communication et posséder une culture. De plus, la naissance puis le développement de l’espéranto, même minoritaire et marginal (mais réellement international), est par lui-même un phénomène culturel sans précédent. Un phénomène culturel n’est-il pas de la culture ?

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