• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Pierre Régnier

Pierre Régnier

Je suis né en 1938, quelques semaines avant Munich. J’ai milité jadis à la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne), plus tard au PSU et à la CFDT. Au sein de cette confédération j’ai été, juste avant le démantèlement de l’ORTF en 1974, l’un des Secrétaires Nationaux du syndicat de la radio-télévision de service public. J’ai publié en 1986, en collaboration avec deux amis, "Le Gâchis audiovisuel" aux Editions Ouvrières (devenues Editions de l’Atelier). A de nombreuses reprises pendant des années j’ai tenté, par la proposition de libres opinions à la presse, de convaincre qu’il faut "désacraliser la violence religieuse". J’ai constaté un triple refus (des responsables religieux, politiques et médiatiques) de prendre en compte cette nécessité selon moi évidente. C’est seulement sur des sites Internet (citoyens, républicains, laïques, religieux individuels) que j’ai réussi à l’exprimer.

Tableau de bord

  • Premier article le 16/11/2007
  • Modérateur depuis le 13/11/2009
Rédaction Depuis Articles publiés Commentaires postés Commentaires reçus
L'inscription 42 6383 2039
1 mois 0 0 0
5 jours 0 0 0
Modération Depuis Articles modérés Positivement Négativement
L'inscription 769 646 123
1 mois 0 0 0
5 jours 0 0 0

Ses articles classés par : ordre chronologique













Derniers commentaires



  • Pierre Régnier Pierre Régnier 22 octobre 2008 18:15

    @ jeanclaude.

    Vous ne me fatiguez pas. Depuis 15 ans que j’essaie d’amener les croyants du monothéisme à sortir la tête du sable je suis de plus en plus indigné par l’entêtement de leurs institutions à les maintenir dans l’égarement, mais je ne suis pas fatigué (bien qu’ayant, non plus 69 ans comme le dit toujours Agoravox mais maintenant 70). Je peux même dire que, moins on veut réfléchir aux drames durables ET TRÈS ACTUELS qu’entraîne la conception criminogène de Dieu, plus je trouve l’énergie pour tenter de briser le tabou de son indispensable remise en cause.

    Personne, Jean-Claude, n’oblige l’église à SE faire hara kiri. C’est elle seule qui le choisit. Pour ma part, je le répète, je suis convaincu qu’elle peut SI ELLE VEUT se détacher de la conception criminogène de Dieu. Ça lui est d’autant plus facile que Jésus, qui est sa référence suprême, a passé sa vie, jusqu’à accepter d’en mourir (il y a déjà 2000 ans !) à tenter de faire comprendre la nécessité absolue de ce détachement. Il suffit à l’église de cesser de le trahir en préférant les dogmes fous, qu’elle a mis en place après sa mort, au message des Évangiles.

    Bien que ce ne soit plus mon problème depuis longtemps, je ne vois pas en quoi remettre en cause la conception violente de Dieu obligerait à rejeter la croyance en la « révélation divine ». Mais ça obligerait à coup sûr à remettre en question LE TYPE de révélation auquel croient encore les catholiques. Vouloir à tout prix, comme tous les adeptes des multiples sectes où l’on adhère à la « pensée magique », trouver dans l’histoire humaine des preuves que l’on a raison, c’est seulement cela qui serait rejeté dans la foi en une révélation divine qui n’inclurait plus la justification de la prétendue criminalité de Dieu.

    La « valorisation épistémologique de l’Ancien Testament par le Nouveau » dans laquelle vous voyez, Jean-Claude, « une des voies royales pour une autocompréhension et donc une expression »non criminogène« de la foi chrétienne » ça donne par exemple ceci :

    Dans le Livre de Josué on voit les hébreux massacrer, jour après jour, tous les habitants des cités de Canaan. Absolument tous, sans en excepter aucun puisque Dieu, paraît-il, y tient (c’est sa manière de « donner » au peuple qu’il a élu la terre qu’il lui a promise). Les simples habitants des cités sont « passés par l’épée » mais les rois méritent un sort particulier, ils sont pendus.

    Ne voyons pas là-dedans une quelconque barbarie ou une contradiction avec le message jésuïste. Faisons-nous aider par la Bible de Jérusalem et on comprendra tout. Dans cette bible (éd. du Cerf / Fleurus Mame, 2001) les auteurs se fixent précisément le double ojectif de « présenter un texte biblique fiable et, d’autre part, fournir une aide pour y entrer et en tirer un aliment pour la foi et la réflexion ». Des annotations marginales proposent alors des « clefs de lectures ». Après le massacre des douze mille habitants de sa cité le roi d’Aï est pendu. Annotation marginale :

    « Le roi d’AÏ, prince de la ruine et objet de la malédiction, est pendu à un arbre afin que le péché qu’il incarne meure avec lui. Mais le péché ne sera définitivement vaincu que par le Christ, mort ignominieusement pendu au bois de la Croix pour sauver les hommes de la mort. » (p. 402)

    Ce n’est qu’un exemple mais il illustre bien, Jean-Claude, la démarche de la « valorisation épistémologique ».

    Il y a beaucoup mieux ! (humour noir, très noir). Ce sont les annotations qui nous font comprendre qui est Josué, celui que Dieu a choisi pour diriger la conquête de la « terre promise » (cette « merveille » apprise avec beaucoup d’admiration au catéchisme de mon enfance). Le texte lui-même nous montre Josué dirigeant effectivement l’extermination annoncée de longue date. Annotation marginale de la page 398 sur le massacre de Jéricho :

    « Rahab, la prostituée, ouvre les portes de la cité du péché pour y laisser entrer Josué, FIGURE DU CHRIST (c’est moi qui souligne). Par elle l’humanité pécheresse coopère à l’oeuvre du Salut : »Les publicains et les prostituées arrivent avant vous au Royaume de Dieu"

    Je rappelle que le très louable comportement qui a valu à Rahab d’être épargnée par les massacreurs et d’entrer au Royaume de Dieu, c’est de n’avoir pas prévenu son peuple qu’on s’apprêtait à le massacrer, alors qu’elle le savait !

    Autre explication de l’extermination totale menée par Josué (p. 408) : « La puissance de Josué réside dans son total abandon à la volonté de Dieu. Il fait comme Yahvé lui avait dit. (je souligne) IL PRÉFIGURE AINSI LE CHRIST JÉSUS dont la toute puissance sera l’obéissance jusqu’à la mort : »Non pas comme je veux, mais comme tu veux".

    Ben voilà, « y a qu’à » rejeter la « lecture littérale » de ceux qui voient le mal partout (qui l’inventent, en fait, quand ils croient le voir dans les textes sacrés des religions ?), « y a qu’à » se faire expliquer, par ceux qui savent, qui est vraiment « Josué-Jésus » (annotation p. 428) et on peut alors, en bon chrétien bien cohérent, aller en paix dans le monde qui a reçu la Bonne Nouvelle. Annotation de la page 427, en face du texte où « Josué résume son œuvre » :

    « Josué envoie ses frères prendre possession de leur pays, non de manière violente, mais en annonçant à toutes les nations la grandeur de Dieu. De même, maintenant que le Christ a combattu et vaincu, par sa mort et sa Résurrection, tout ce qui faisait obstacle entre les hommes et lui, il nous faut proclamer, partout dans le monde, la Bonne Nouvelle du Christ ressuscité »

    Bref, en religion catholique comme dans les autres, « y a qu’à » décider que SI L’INTENTION FINALE EST BONNE, se faire tuer plutôt que de renier ses convictions très pacifiques et, d’autre part, massacrer des milliers d’individus qui ne vous ont rien fait C’EST LA MÊME CHOSE et l’on n’aura pas d’état d’âme ! (« y aura » juste un petit « problème d’interprétation », comme on dit si souvent, pour les coupeurs de cheveux en quatre manifestement mal intentionnés)

    Outre l’énorme insulte envers le pacifique et pacifiant Jésus que constituent ces « y a qu’à » des théologiens fous il me semble, Jean-Claude, qu’on a ici une belle illustration de la manière dont l’église catholique se fait aujourd’hui hara kiri. Il me semble d’ailleurs que de telles justifications des pires massacres ne concernent pas seulement les catholiques et que, dans tout autre domaine que le domaine religieux, elles tomberaient sous le coup de la loi car, je le rappelle, elles sont contemporaines d’une époque où se situe, entre autres, le massacre du 11 septembre 2001.

    Mais non, la Justice a mieux à faire, paraît-il, que d’interdire la publication de tels livres. Elle condamne par exemple une femme, Fany Truchelut, qui demande à deux de ses hôtes de son gîte rural de retirer leur voile islamique dans les parties communes de ce gîte. Tenter pacifiquement, de sa propre initiative, de faire disparaître de son entourage immédiat, et même de chez soi, le symbole de la prétendue infériorité de la femme, de sa nature prétendument méprisable, c’est ça qui est grave pour les juges de la République laïque d’aujourd’hui !

    Les institutions religieuses ont au moins une « excuse » : le monde profane est bien souvent égaré lui aussi, de nos jours, dans la tricherie et la lâcheté.



  • Pierre Régnier Pierre Régnier 21 octobre 2008 16:26

    à Archibald.

    Le problème n’est pas celui de la « prééminence » des textes bibliques pacifiants sur les textes criminogènes, c’est celui de leur totale incompatibilité. Et la folie théologique consiste à vouloir les justifier et les transmettre ensemble, à les enseigner comme les différentes parties d’un message cohérent et édifiant. Le résultat, très banal et très logique est qu’on pacifie dans certains cas et qu’on maltraite et tue dans d’autres.

    Rappel de mes « Neuf propositions de décembre 2006 pour sortir de la violence religieuse » déjà publiées sur ce site :

    1/ La violence religieuse effective est toujours à la fois épouvantable ET BANALE puisque les religions continuent d’enseigner que Dieu la commande ou l’a commandée

    2/ Ce sont les institutions religieuses qui continuent de croire FONDAMENTAL de maintenir INTÉGRALEMENT sacrés leurs textes contenant les bases de la violence religieuse

    3/ La nécessaire désacralisation de la violence religieuse suppose une radicale révision, PAR LES INSTITUTIONS RELIGIEUSES, de leur propre interprétation de leurs propres textes sacrés

    4/ Le maintien de la conception criminogène de Dieu, jadis sacralisée, et celui de la théologie criminogène qui la dogmatise ne sont nullement fatals

    5/ La paix et la protection des Droits de la personne humaine sont impossibles sans le rejet de la théologie criminogène

    6/ Les sociétés défendant les Droits humains doivent exiger des institutions religieuses qu’elles rejettent officiellement et sans ambiguïté la théologie criminogène

    7/ Le combat pour la désacralisation de la conception criminogène de Dieu N’EST PAS UN COMBAT CONTRE LE TOUT des religions

    8/ Le CHOC DES CONCEPTIONS (pacifiste et criminogène) AU SEIN DES RELIGIONS est le plus sûr moyen d’éviter le CHOC DES CIVILISATIONS

    9/ C’est en exigeant d’abord la désacralisation de la violence dans leur propre religion que les croyants pourront entraîner les pacifistes des autres religions dans la même exigence.

    Ce n’est pas moi, Archibald, mais le pape actuel qui « retarde d’un demi-siècle ». C’est un pape d’avant Jean XXIII, un pape à la spiritualité douteuse, vaniteux et égoïste, essentiellement motivé par la volonté de jouissance dans l’exercice du pouvoir personnel, un pape qui ne travaille que pour lui-même et pour sa postérité. Il le montre bien en ce moment en insistant pour faire béatifier l’autre très mauvais pape, Pie XII, celui qui s’est tu pendant le génocide des juifs (après deux millénaires ou presque de culture catholique de la judéophobie !). Ratzinger a déjà obtenu, avec Jean-Paul II, la béatification de Pie IX, le plus réactionnaire pape du 19ème siècle. Si des papes aussi néfastes que Pie IX et Pie XII ont pu être béatifiés alors, plus tard, un Benoît XVI pourra l’être aussi.

    Je ne veux nullement « coller tous les malheurs du monde sur le dos des fidèles qui suivraient aveuglément une hiérarchie écclésiatique manipulant le »Verbe de Dieu« ... ». Que les croyants « intensifient leur prière en faveur de la paix », comme les papes le leur demandent, je n’ai rien contre s’ils croient à l’efficacité de telles « actions ». Mais le monde profane aspirant à la non-violence et à la paix est en droit d’exiger que, parallèlement, les religions de ces croyants cessent au moins d’enseigner une prétendue juste violence voulue par Dieu, puisque c’est de ces enseignements que les criminels (par exemple ceux du 11 septembre 2001 auxquels vous faites allusion) tirent leur conviction qu’ils doivent exercer une telle violence.

    Oui, Archibald « il est dommage que les musulmans n’aient pas une autorité morale suprême... » mais, je le répète, ça n’empêche pas certains de leurs dirigeants - encore très rares, certes - d’être plus avancés que le pape et le magistère catholique vers le nécessaire rejet de la conception criminogène de Dieu.

    A Jean-Claude.

    Vous me semblez vouloir réellement faire évoluer votre religion vers la cohérence et la pacification. Alors j’aimerais bien vous envoyer mon petit essai de mars 2000, « Désacraliser la violence religieuse ». N’espérant plus pouvoir le faire éditer (puisqu’il est religieusement incorrect) je l’envoie gratuitement, en pièce jointe à un courriel ou, à défaut, en courrier postal à toute personne qui m’en fait la demande. Mais comment obtenir vos coordonnées ? Je ne peux évidemment pas publier les miennes dans ces commentaires.

    Bien cordialement. P.R.



  • Pierre Régnier Pierre Régnier 21 octobre 2008 03:02

    Merci à tous de tenter de débattre. Merci tout particulièrement aux deux intervenants qui ne se sont pas découragés après nos précédents échanges... mais qui contatent comme moi que l’on ne s’est guère rapprochés.

    Avant d’aller plus loin je tiens à dire ceci : Je ne me lasserai pas de reproduire cette citation de l’écrivain athée José Saramago :

    « Le facteur Dieu est la plus criminelle des inventions » (citation relevée, après le 11 septembre 2001, dans Le Monde du 22)

    Et je ne me lasserai pas, moi qui ne suis pas athée, de préciser ceci : ça restera parfaitement vrai tant que les institutions religieuses ne rejetteront pas clairement, une fois pour toutes, leur actuelle conception de « la Parole de Dieu ».

    Non Forest Ent, je ne dis pas « si le mal existe, Dieu n’existe pas ». Je dis que si Dieu commande le mal, comme les institutions religieuses nous disent qu’il le commande, alors ce Dieu est détestable (même s’il commande par ailleurs aussi le bien, comme les institutions nous disent qu’il le commande aussi) et je dis qu’il faut se détourner de ce Dieu détestable. Il est en effet largement prouvé que beaucoup de ceux qui ne s’en détournent pas sont entraînés dans une schizophrénie meurtrière, et que, très logiquement, ils font le mal prétendument commandé par ce Dieu.

    Mais je persiste à penser que la contradiction que les institutions religieuses s’entêtent à justifier et à pérenniser est stupide, et révoltante parce qu’elle est criminogène. Et je ne pense pas du tout, moi, que si Dieu existe il commande ou a commandé le mal. Je crois qu’il n’existe pas dans la duplicité (et les dirigeants religieux nous disent assez qu’il n’existe pas dans l’évolution, qu’il est parfait de toute éternité). Je crois alors, comme Jésus (comme aussi, si je l’ai bien comprise, Lisa SION 2) qu’il ne commande que le bien.

    Et alors, oncle Archibald, les longues listes des initiatives édifiantes, interreligieuses ou pas, de Jean-Paul II et de Benoît XVI n’y changeront rien. Il faut CHOISIR, et non pas multiplier les belles actions pour masquer et faire oublier le prétendu désir criminel de Dieu affirmé et justifié par ailleurs. Cette affirmation et cette justification sont le résultat d’un dogmatisme stupide et, plus encore, de l’immense orgueil écclésiatique conduisant à s’enfermer dans cette certitude : Voilà trois mille ans que nous sacralisons la violence, nous n’avons pas pu nous tromper si longtemps.

    Et alors, Forest Ent, le problème n’est pas d’aller chercher une quelconque réponse dans une quelconque littérature théologique. Il s’agit de ramener les théologiens devant cette manifeste réalité : aujourd’hui comme hier on maltraite et on tue au nom de Dieu parce que VOUS dites que Dieu le demande ou l’a demandé. Il ne s’agit pas de demander à l’humanité profane d’écouter dans le respect et l’humilité la prétendue parole de Dieu, fut-elle criminogène. Il s’agit d’obtenir des Institutions religieuses et de leurs théologiens qu’ils cessent de tricher et, dans un premier temps, assument leur responsabilité dans la violence effectivement commise au nom de Dieu pour, dans un second temps, chercher réellement à débarrasser leurs religions respectives de leurs dogmes criminogènes.

    En clair il s’agit d’affirmer haut et fort que, lorsque les textes sacralisés par les croyants attribuent à Dieu une parole meurtrière ou l’approbation d’une parole meurtrière ÇA N’EST PAS LA PAROLE DE DIEU.

    Je crois, Jean-claude, que les institutions religieuses peuvent parfaitement rejeter leurs croyances criminogènes mais, c’est vrai, ça demande du courage. Ça demande plus encore de l’humilité et de la lucidité. En tout état de cause ça suppose qu’on accepte de mettre les dogmes en question, ceux qui s’appellent comme ça mais aussi ceux qui, moins explicitement définis comme tels, alimentent l’attitude dogmatique. Parmi ceux-ci il y a, me semble-t-il, cette assertion que vous posez comme un préalable : « les textes de l’ancien testament sont à interpréter en fonction du nouveau testament et des dires de Jésus ». Le moins qu’on puisse dire est que, pour tout profane ayant un peu de bon sens ça ne va pas de soi.

    Et si le concept de révélation conduit, par exemple, à justifier une parole criminogène très concrètement opérante (entrainant de nombreux crimes) pendant mille ans pour, après cette période, « éclairer » le croyant sur la cohérence, la valeur et la respectabilité de cette parole, admettez que le non-croyant a quelques raisons de penser que c’est ce concept de « révélation » qui doit être mis en cause. Admettez que le « pas encore croyant » a toutes les raisons, s’il est sain d’esprit, de ne pas risquer de le devenir et de fuir ce monde de fous furieux (au sens le plus sérieux du terme : dont la furie va provoquer des désastres).

    Je le redis encore : je ne crois pas, moi, que la croyance en Dieu, et les religions rassemblant les croyants, doivent constituer fatalement un tel monde de fous furieux. Sans remise en cause de l’actuelle conception de la « parole de Dieu » assurément si.



  • Pierre Régnier Pierre Régnier 17 octobre 2008 13:54

    Pour une Marseillaise pacifiante

    (paroles de Pierre Régnier, sur une idée de José Bové, musique inchangée)

    1/ Chantons enfants de la patrie

    De beaux espoirs se sont levés

    Pour l’avenir une autre vie

    Bien plus belle est à préparer (bis)

    Changeons compagnons et compagnes

    L’air des bureaux des ateliers

    Sachons protéger les vrais blés

    Et tous les vrais fruits de nos campagnes

    Aux rêves citoyens

    Ensemble imaginons

    Faisons faisons

    Qu’une eau très pure abreuve nos sillons

    2/ Tous les habitants de la terre

    De notre peuple sont amis

    Pour vaincre avec eux la misère

    Dans la paix nous serons unis (bis)

    Pour des repas plus équitables

    Pour une autre répartition

    Sur la planète nous ferons

    Une fraternité très durable

    Aux rêves citoyens...

    3/ La culture multicolore

    L’école sans publicité

    Feront nos enfants plus encore

    Amoureux de la liberté (bis)

    Pour ces lendemains libertaires

    Sachons créer de la beauté

    Sachons protéger nos pensées

    De la cynique loi financière

    Aux rêves citoyens...

    Pierre Régnier, 30 mars 2007



  • Pierre Régnier Pierre Régnier 30 janvier 2008 12:24

    Le SOS de Robert Albarèdes est sain. La laïcité est manifestement menacée, et elle l’est de façon très perverse. Le Président de la République ne dit pas : « il faudrait, selon moi, détruire la laïcité, je vais proposer une modification de la loi dans ce but », il LA DÉTRUIT en méprisant très explicitement, dans des discours très officiels, la loi qui lui fait devoir de ne reconnaître, ni salarier ni subventionner aucun culte.

    Si la République fonctionnait encore normalement le problème aujourd’hui discuté serait du genre : devant quelle juridiction le Président doit-il comparaître pour cette grave infraction commise dans l’exercice de ses fonctions ?

    Cependant, comme toutes les initiatives qui, heureusement, se multiplient pour la défense de la laïcité le SOS de Robert Albarèdes souffre, selon moi, d’une faiblesse : la lutte contre la violence religieuse n’y est pas assez clairement liée à la défense de la laïcité. C’est cette faiblesse qui permet à Black Ader d’énoncer cette énorme et dangereuse sottise : « La laïcité...est parfaitement ignorée d’une foultitude de pays dans le monde SANS LE MOINDRE PROBLÈME » (c’est moi qui souligne).

    Ce commentateur a parfaitement le droit de penser que toutes les maltraitances, exercées notamment contre les femmes, les lapidations, les mutilations, les meurtres individuels et collectifs, les interdictions de s’exprimer librement, de n’avoir pas de religion ou d’en changer quand on le souhaite... « dans une foultitude de pays » non protégés par la laïcité républicaine ne pose aucun problème. Les citoyens pacifiques et conscients ont, eux, le devoir de défendre les lois qui ont été mises en place au cours des siècles précédents, en France, pour nous protéger de telles horreurs.

    Mais il faut plus encore CONSOLIDER ces lois, et les étendre au monde entier par la voie démocratique. Aujourd’hui, dans les faits, c’est plutôt le « droit à l’horreur » qui s’étend.

    J’ai été surpris de constater que, suite à la proposition faite par AgoraVox à ses lecteurs de choisir avec les journalistes du site ses prochains sujets d’enquête, une idée d’enquête émise le 5 décembre par Tall n’ait pas été reprise et discutée, complétée, améliorée : « Le coran est-il hors-la-loi pour incitation à la haine et xénophobie ? »

    Il ne suffit pas de répondre que, non, actuellement, le coran n’est pas hors-la-loi. Il faut débattre de la manière dont la loi doit MIEUX protéger contre la criminalité religieuse, et réfléchir aux transformations indispensables, au sein des religions - de toutes, pas seulement de l’islam - pour qu’elles soient compatibles avec les Droits de la personne humaine (dits Droits « de l’homme »).

    L’année 2OO8 est celle du soixantième anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Il faudrait en profiter pour constater ses insuffisances en regard de l’extrême violence religieuse effective - pas seulement théologique - exercée ces dernières décennies partout dans le monde. Il faudrait examiner comment la violence théologique - la conception criminogène de Dieu chez ceux qui croient en Dieu - entraîne la très concrète criminalité commise au nom de Dieu.

    L’article 18 de la Déclaration dit ceci : « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites. »

    Il me semble qu’il faudrait faire préciser que le droit d’enseignement accordé aux religions « EXCLUT les appels à la maltraitance et au meurtre ou leur justification ». Il faudrait même faire ajouter que les religions « doivent SE RENDRE compatibles avec les Droits de l’Homme en rejetant explicitement de tels appels ou justifications ».

    Actuellement, par leur enseignement d’une prétendue juste conception criminogène de Dieu, les religions NE SONT PAS compatibles avec les Droits humains. Plus que tous, les croyants ont intérêt à en prendre conscience et à se débarrasser du terrible fardeau spirituel dont leurs mauvais bergers les ont chargés depuis toujours. Le « choc des conceptions (pacifiste et criminogène) » AU SEIN DES RELIGIONS est le plus sûr moyen d’éviter le « choc des civilisations ».

    Mais ce sont tous les adeptes - croyants de toutes les religions, agnostiques et athées - de la communauté humaine tolérante, pacifique, égalitaire et solidaire qui ont intérêt à la clarification. Et c’est seulement en luttant CONTRE LES BASES de la violence religieuse, PARALLÈLEMENT à la défense de la laïcité, que celle-ci pourra être efficacement défendue.

    Pierre Régnier

Voir tous ses commentaires (20 par page)


Publicité


Publicité



Palmarès

Publicité


Agoravox.tv