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Pierre Régnier

Pierre Régnier

Je suis né en 1938, quelques semaines avant Munich. J’ai milité jadis à la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne), plus tard au PSU et à la CFDT. Au sein de cette confédération j’ai été, juste avant le démantèlement de l’ORTF en 1974, l’un des Secrétaires Nationaux du syndicat de la radio-télévision de service public. J’ai publié en 1986, en collaboration avec deux amis, "Le Gâchis audiovisuel" aux Editions Ouvrières (devenues Editions de l’Atelier). A de nombreuses reprises pendant des années j’ai tenté, par la proposition de libres opinions à la presse, de convaincre qu’il faut "désacraliser la violence religieuse". J’ai constaté un triple refus (des responsables religieux, politiques et médiatiques) de prendre en compte cette nécessité selon moi évidente. C’est seulement sur des sites Internet (citoyens, républicains, laïques, religieux individuels) que j’ai réussi à l’exprimer.

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  • Premier article le 16/11/2007
  • Modérateur depuis le 13/11/2009
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Derniers commentaires



  • Pierre Régnier Pierre Régnier 17 novembre 2007 21:11

    à dup

    La question de l’existence du mal que vous exposez en citant Camus et Epicure a été analysée aussi par Hans Jonas en 1961, dans un petit texte enrichi en 1968 et en 1984 : « Le Concept de Dieu après Auschwitz ». Dans l’édition que j’en possède (Payot et Rivages 1994) - et que je relis souvent - ce texte est suivi d’un essai, tout aussi intéressant, de Catherine Chalier : « Dieu sans puissance ». Elle résume ainsi la démarche de Jonas après le désastre d’Auschwitz : « Hans Jonas refuse la candeur condamnable de ceux qui s’efforcent de persévérer dans la certitude que, malgré son horreur, ce désastre n’impose pas une remise en cause radicale des catégories et des concepts ».

    Je ne me prends pas plus pour un philosophe comme Jonas que je me prends pour un poète comme Rimbaud et pourtant, en tentant de publier, en mars 2000, puis en diffusant gratuitement par la suite un petit essai intitulé « Désacraliser la violence religieuse » j’avais le sentiment de « refuser l’entêtement condamnable de ceux qui s’efforcent de persévérer dans la certitude que, malgré son horreur, la violence religieuse pratiquée de nos jours n’impose pas un radical rejet de la conception criminogène de Dieu ».

    Je ne crois pas que je « tourne en rond » mais je suis bien obligé de constater que j’avance très lentement. Aussi ne suis-je guère disposé à consacrer beaucoup de temps à échanger avec ceux qui s’aveuglent ou qui trichent en niant ou en déformant délibérément le problème posé. C’est essentiellement avec ceux qui ne voient réellement pas ce problème, et avec ceux qu’il préoccupe comme il me préoccupe, que je veux avancer. Les autres, je n’aurai de cesse de souligner la gravité de leur responsabilité... ou de leur complicité avec les responsables.



  • Pierre Régnier Pierre Régnier 17 novembre 2007 18:18

    Cher torr-ben

    Vous ne m’apprenez rien, et je ne suis qu’un homme bien ordinaire pas meilleur que les autres. Par ailleurs j’ai réglé « mes comptes avec l’église » depuis longtemps.

    Qui, dans nos échanges, fait l’Ange et donc la bête, aveuglément ? Dans mon premier texte j’ai très explicitement dit où et comment « les autorités de l’Eglise » « avalisent la conception criminogène de Dieu » en lui attribuant « les récits de l’Ancien Testament » : ces « autorités de l’Eglise » répètent très explicitement, dans le nouveau Catéchisme, que ce qui est mis par écrit dans les livres sacrés c’est « tout ce qui est conforme au désir de Dieu ET CELA SEULEMENT » (passage 106, c’est moi qui souligne). Dès lors il importe peu que soit dit tout aussi explicitement par ailleurs que « Dieu n’est en aucune façon, ni directement ni indirectement, la cause du mal moral » (passage 311). Ce que je reproche à Sant’Egidio - après m’avoir fait espérer ces dernières années qu’elle serait la communauté catholique longtemps attendue exigeant enfin que cesse le double discours - c’est de faire comme si le pape et le magistère n’avaient justifié que ce seul volet pacifique de leur conception de Dieu.

    Ce qui est épouvantable c’est que l’on continue d’enseigner, à ceux qui croient en Dieu, que celui-ci a demandé que l’on fasse le Bien MAIS AUSSI le Mal... puisque c’est écrit dans les textes sacrés. Chaque fois qu’un fanatique musulman, par exemple, commet un meurtre individuel ou un massacre collectif comme celui du 11 septembre 2001 on tend les micros à de gentils analystes comme Malek Chebel - véritablement gentil, pacifique, animé des meilleures intentions, j’insiste là-dessus - pour qu’ils nous expliquent que « ces fanatiques n’ont rien à voir avec l’islam ». On se rassure alors stupidement, mais les enquêtes ultérieures montrent presque toujours que les fanatiques meurtriers étaient bien A LA FOIS soucieux de vivre une vie personnelle vertueuse -importance pour eux de la générosité, de la prière etc.. - ET d’appliquer la prétendue « juste violence voulue par Dieu ». Ces meurtriers étaient/sont presque toujours, dans leur délire schizophrénique, un produit de la folle conception DUALE de Dieu REÇUE DE LEUR RELIGION. C’est cette criminogène dualité qu’il faut faire disparaître dans l’enseignement DE TOUTES LES RELIGIONS.

    Il faut que les croyants cessent de prendre leur désir de compréhension des textes sacrés pour la réalité qui leur est enseignée par les institutions religieuses. Celles-ci ont le devoir, sur le point précis de la prétendue violence voulue par Dieu, de changer radicalement leur enseignement. C’est pour elles une tâche difficile compte tenu de leur endoctrinement millénaire, bimillénaire ou trimillénaire selon les cas. C’est aussi le devoir des simples croyants de les aider à trouver la lucidité et le courage nécessaires à leur plus importante et plus urgente tâche actuelle.

    Précision, donc, cette fois-ci à l’intention de Ben :

    « Que l’Ancien Testament montre la violence » SERAIT salutaire s’il montrait « le vrai, la vérité la plus crue » « DE L’HOMME habité par la violence », « habité par le ressentiment » (j’ajouterais pour ma part : et néanmoins « chercheur de Dieu »). Quand les autorités nous enseignent qu’il montre « le vrai DE DIEU habité par la violence » et demandant aux hommes, pour réaliser le Bien, de pratiquer comme lui AUSSI la violence, alors l’AT est tout simplement criminogène et cette interprétation des institutions religieuses DOIT DISPARAÎTRE.

    A tous les chrétiens, je ne le répèterai jamais trop : c’est EN TRAHISSANT le Jésus des Evangiles dont ils se réclament, qu’ils enseignent, ou acceptent que soit enseignée, la conception duale criminogène (Dieu commandant selon les cas le Bien ET le Mal) car Jésus a passé sa vie JUSQU’A ACCEPTER D’EN MOURIR à tenter de convaincre que SEUL LE BIEN VIENT DE DIEU.

    Pierre Régnier



  • Pierre Régnier Pierre Régnier 17 novembre 2007 15:32

    Merci Ben

    La poésie est un précieux moyen d’expression, et j’ai moi-même publié 2 recueils de poèmes et chansons. On trouvera 2 exemples de celles-ci sur Internet :

    - sur le site « En manque d’église » chercher « dieu n’est pas mort pierre régnier »
    - sur le site « La revue plein sens » chercher Pierre Régnier dans la rubrique « Poètes »

    (copinage : on devrait s’abonner à la revue Plein sens comme on s’abonne au pain quotidien, au bleu du ciel et au chant des oiseaux)

    Ceci étant dit, je pense comme Platon que la poésie peut être, parfois, une fuite face aux bien concrètes exigences de la vie de la cité. C’est pourquoi, très concrètement je veux bien que, pour parler comme Rimbaud, « le combat spirituel » soit « aussi brutal que la bataille d’hommes » mais je refuse que « la vision de la justice » soit « le plaisir de Dieu seul ».

    C’est pourquoi je bataille, parfois brutalement, pour que des hommes, fussent-ils Pape, Grand Rabbin ou Recteur de Grande Mosquée, enseignent que Dieu trouve son plaisir et sa justice dans des massacres et des maltraitances de toutes sortes. Parce que cet enseignement provoque des dégâts épouvantables le devoir de ces hommes est au contraire d’abandonner une fois pour toutes cette conception de Dieu.

    Bien cordialement.

    Pierre Régnier



  • Pierre Régnier Pierre Régnier 17 novembre 2007 01:32

    à bahr.

    Vous me dites : « Cherchez donc pour changer ce qui cloche dans le judaïsme »

    Le 12 octobre, j’ai déjà répondu au même souhait formulé par une lectrice d’AgoraVox nommée « miaou ». J’ai cité une épouvantable confirmation, par le grand penseur juif Maïmonide, de la prétendue violence de Dieu. Vous trouverez cela dans les commentaires suivant l’article sur René Girard publié le 10 octobre par Luciole : « Nul n’est prophète en son pays ». Lisez, s’il vous plait, le tout de mon commentaire, c’est-à-dire AUSSI ce qui suit les citations de Maïmonide.

    à Ornithorynque.

    Après chaque cas concret de violence commise au nom de Dieu les déclarations publiques des institutions religieuses vont toutes « dans le sens de l’apaisement des conflits, ou de leur évitement ». Et peut-être que l’Eglise catholique l’exprime mieux que les autres. Mais pourquoi voir une attaque globale contre cette église là où je ne condamne - mais, c’est vrai, de plus en plus fermement - QUE sa confirmation, par ailleurs, de la prétendue violence commise et commandée par Dieu ? C’est cette conception duale - cette énorme contradiction - qui conduit des croyants à maltraiter et à tuer au nom de Dieu. Peu importe qu’ils ne soient qu’une minorité à passer ainsi à l’acte meurtrier. Pour TOUS les croyants la conception criminogène de Dieu est un terrible fardeau spirituel. Les responsables ACTUELS de toutes les religions ont le devoir de les en débarrasser. On dit que « à quelque chose malheur est bon ». Le grand malheur mondial que constitue la violence religieuse de ces dernières décennies pourrait conduire au moins à cette élimination. Pourquoi ne pas l’exiger ?

    Dans ma jeunesse j’ai cru qu’avec le pape Jean XXIII et le Concile Vatican II c’était vers cela qu’on se dirigeait. Le pape Paul VI a d’ailleurs avancé dans cette voie en supprimant des bréviaires les psaumes exprimant une haine que, jusqu’alors, on croyait agréable à Dieu. Pourquoi ne pas continuer ? Pourquoi réaffirmer, en même temps que sa volonté pacifique, la prétendue volonté de Dieu d’amener les hommes à massacrer leurs semblables ? Et pourquoi, face à cette RE-SACRALISATION de la violence « de Dieu » les chrétiens, les juifs, les musulmans ne protestent-ils pas ?

    Pour en finir avec cette horrible contradiction je répète ici mes 9 propositions déjà énoncées ailleurs en plusieurs occasions :

    1/ La violence religieuse effective est toujours à la fois épouvantable ET BANALE puisque les religions continuent d’enseigner que Dieu la commande ou l’a commandée.

    2/ Ce sont les institutions religieuses qui continuent de croire FONDAMENTAL de maintenir INTÉGRALEMENT sacrés leurs textes contenant les bases de la violence religieuse.

    3/ La nécessaire désacralisation de la violence religieuse suppose une radicale révision, PAR LES INSTITUTIONS RELIGIEUSES, de leur propre interprétation de leurs propres textes sacrés.

    4/ Le maintien de la conception criminogène de Dieu, jadis sacralisée, et celui de la théologie criminogène qui la dogmatise ne sont nullement fatals.

    5/ La paix et la défense des Droits de la personne humaine sont impossibles sans le rejet de la théologie criminogène.

    6/ Les sociétés défendant les Droits de la personne humaine doivent exiger des institutions religieuses qu’elles rejettent officiellement et sans ambiguïté la théologie criminogène.

    7/ Le combat pour la désacralisation de la conception criminogène de Dieu n’est pas un combat contre le tout des religions.

    8/ Le CHOC DES CONCEPTIONS (pacifiste et criminogène) AU SEIN DES RELIGIONS est le plus sûr moyen d’éviter LE CHOC DES CIVILISATIONS.

    9/ C’est en exigeant d’abord la désacralisation de la violence dans leur propre religion que les croyants pourront entraîner les pacifistes des autres religions dans la même exigence.

    Pierre Régnier



  • Pierre Régnier Pierre Régnier 3 novembre 2007 13:10

    C’est décevant, c’est triste, c’est lamentable, c’est révoltant. Dans son « appel de Naples » du 23 octobre 2007 la communauté Sant’Egidio ajoute sa contibution à l’hypocrite double discours de Jean-Paul II et de Benoît XVI sur la violence attribuée à Dieu. Ces deux papes ont très explicitement contribué, dans le catéchisme qu’ils ont promu (pour le premier) et rédigé (pour le second) à cultiver la conception criminogène de Dieu vieille de 3000 ans. Ils ont même, d’une certaine manière, re-sacralisé cette conception au moment où, compte tenu de la violence effective qui, une fois de plus, en découle, le monde entier attend des institutions religieuses qu’elles la dé-sacralisent, qu’elles l’extirpent une fois pour toutes de la conscience des croyants. C’est en effet sous la direction du pape actuel, lorsqu’il était simplement le cardinal Ratzinger, que fut inscrite cette horreur dans le nouveau catéchisme : « Dieu a inspiré les auteurs humains des livres sacrés. En vue de composer ces livres sacrés, Dieu a choisi les hommes auxquels il eut recours dans le plein usage de leurs facultés et de leurs moyens, pour que, Lui-même agissant en eux et par eux, ils missent par écrit, en vrais auteurs, tout ce qui était conforme à son désir, et cela seulement. » (106). Ne trichons pas : cela signifie, en clair, que les massacres de masse attribués à Dieu dans l’Ancien Testament et les appels à commettre de tels massacres ainsi que de nombreuses autres maltraitances de toutes sortes lui sont attribués à juste titre. Cela constitue une réaffirmation, par les plus hautes autorités catholiques, que Dieu a bien commandé aux hommes de pratiquer dans leur vie le mal comme le bien, le pire comme le meilleur. Il faut d’ailleurs souligner, même si cela n’est pas pour moi le plus grave, que c’est en trahissant le prophète juif Jésus dont ils se réclament que les dirigeants chrétiens continuent de cultiver la conception criminogène de Dieu, Jésus ayant en effet passé sa vie -jusqu’à y trouver la mort- à tenter de convaincre ses disciples que seul le bien vient de Dieu.

    Or, que fait aujourd’hui la communauté Sant’Egidio ? Elle répète une fois de plus la seule partie édifiante du double discours papal : « Comme nous l’a dit Benoît XVI : « Jamais, en invoquant le nom de Dieu, on ne peut justifier le mal et la violence ». La communauté Sant’Egidio renforce ainsi l’actuel mensonge dominant de toutes les religions, si lourd de conséquences, selon lequel ce seraient les seuls fidèles qui auraient, dans la lecture de leurs textes sacrés, »une mauvaise interprétation de ces textes" lorsqu’ils sont criminogènes.

    Pour n’avoir pas la possibilité de s’exprimer publiquement, la critique et la condamnation de tels mensonges n’en existent pas moins. On trouvera ci-dessous le texte que j’ai tenté de publier -et que j’ai communiqué à la communauté Sant’Egidio- après une précédente Rencontre de cette communauté.

    Pierre Régnier, 3 novembre 2007

    Les prisonniers de Sant’Egidio (libre opinion proposée au Figaro le 20 sept 2005)

    Il faut revenir sur la 19e rencontre organisée par la communauté Sant’Egidio du 11 au 13 septembre 2005 à Lyon. On y a trop facilement vu une nouvelle avancée vers la paix. J’y vois surtout une nouvelle occasion gravement ratée.

    Quand, dans un langage imagé mais peut-être maladroit le prophète des bahaïs déclarait, au dix-neuvième siècle, que « la guerre sainte est effacée du Livre » il rendait plus furieux encore les fanatiques musulmans dont la violence l’avait conduit à la conviction qu’il fallait créer une nouvelle religion. Cent trente ans plus tard les pacifistes les plus concrets de la communauté Sant’Egidio restent enfermés dans la même impasse. Ils ne nient plus, comme on le fait encore presque partout ailleurs, que les textes sacrés des trois grands monothéismes prônant la violence « voulue par Dieu » sont bien à l’origine des violences religieuses effectives. Ils se sont alors posé la question, estimée par certains incontournable, de l’effacement, au sens littéral du terme, de ces textes. Ils ont fort heureusement repoussé tout projet d’une telle amputation.

    Ils n’ont pas pour autant réfléchi au vrai problème, systématiquement évité ou déformé partout depuis que ces vraies causes de la violence ne peuvent plus être efficacement cachées, celui de l’interprétation par les institutions religieuses de ces textes. Celles-ci continuent de prétendre qu’il n’y a qu’un problème d’interprétation de lecteur. C’est là que réside la plus manifeste tricherie. C’est très explicitement que des terroristes tuent au nom de Dieu. C’est très explicitement que des textes sacralisés par leur religion font dire à Dieu qu’il commande de tuer. C’est très explicitement que les plus hauts responsables de ces religions maintiennent qu’il s’agit bien là de la parole de Dieu. Il faut donc obtenir d’eux qu’ils changent leur interprétation de présentateurs et d’enseignants, de transmetteurs, et qu’ils affirment désormais très explicitement le contraire : « quand il y a appel au meurtre dans nos textes sacrés ça n’est pas la parole de Dieu ». Notre époque, qui affronte incontestablement des problèmes de violences nouvelles - par leur forme, leur intensité, leur complexité - a au moins le clair devoir de transmettre aux générations futures - enfin ! - cette radicale réforme.

    Parce qu’elle est la plus hiérarchisée, parce qu’elle a un magistère, parce que, dans son plus véridique combat, le prophète Jésus dont elle se réclame fut parfaitement clair contre la prétendue violence « voulue par Dieu », c’est dans la religion catholique que le rejet de la théologie criminogène paraît le plus facile. Mais les pesanteurs dogmatiques y sont peut-être plus importantes qu’ailleurs. D’autre part il y a maintenant, très probablement, une vulgaire affaire de gros sous. La nécessité du rejet n’a pas été ressentie avant la dernière édition, pour très grande diffusion sur toute la planète et qualifiée sur sa couverture de définitive, du Catéchisme de l’église catholique présenté par Jean-Paul II. On peut comprendre la difficulté de faire apparaître maintenant combien fut grave l’erreur qui a consisté à y maintenir la très vieille conception criminogène de la « parole de Dieu ». Il y a surtout la conception de la papauté elle-même, de sa prétention à représenter Dieu lui-même sur la terre, de sa prétention à l’infaillibilité qui en découle. Il y a peu, Jean-Paul II consentait à exprimer une repentance réclamée avec insistance, pendant des années, par de nombreux chrétiens, pour la responsabilité catholique dans le génocide des juifs par les nazis. Mais ce ne fut qu’une « repentance » pour la complicité « de chrétiens », pas pour le silence coupable du pape Pie XII quand son impérieux devoir était de condamner très publiquement l’horreur en cours (préparée, au demeurant, par des siècles de culture chrétienne de la judéophobie). Le mauvais conseiller, à l’époque, du pape Jean-Paul II, fut aussi celui qui présida la commission de rédaction du catéchisme. Devenu pape à son tour il n’est évidemment pas enclin à modifier l’Institution et à l’amener à se consacrer à la tâche prioritaire de tous les responsables religieux du moment. Les grandes opérations médiatiques, devenues coutumières, pour l’obtention d’un unanimisme papiste de façade ne l’y aideront pas.

    Les authentiques pacifistes de la communauté Sant’Egidio restent apparemment prisonniers, comme le plus grand nombre des croyants, d’un sentiment intime, informulable mais tout puissant, qui réduit à néant les meilleures intentions engendrées par la pratique de la foi : ce qui est le plus sacré, dans la religion, c’est l’Institution. Elle ne fut pas mise en cause à la rencontre de Lyon. La théologie criminogène en est donc sortie intacte. Et la violence religieuse effective a toujours de beaux siècles devant elle. Pierre Régnier, 20 septembre 2005

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