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Pierre Régnier

Pierre Régnier

Je suis né en 1938, quelques semaines avant Munich. J’ai milité jadis à la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne), plus tard au PSU et à la CFDT. Au sein de cette confédération j’ai été, juste avant le démantèlement de l’ORTF en 1974, l’un des Secrétaires Nationaux du syndicat de la radio-télévision de service public. J’ai publié en 1986, en collaboration avec deux amis, "Le Gâchis audiovisuel" aux Editions Ouvrières (devenues Editions de l’Atelier). A de nombreuses reprises pendant des années j’ai tenté, par la proposition de libres opinions à la presse, de convaincre qu’il faut "désacraliser la violence religieuse". J’ai constaté un triple refus (des responsables religieux, politiques et médiatiques) de prendre en compte cette nécessité selon moi évidente. C’est seulement sur des sites Internet (citoyens, républicains, laïques, religieux individuels) que j’ai réussi à l’exprimer.

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  • Premier article le 16/11/2007
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Derniers commentaires



  • Pierre Régnier Pierre Régnier 12 octobre 2007 12:57

    Une petite correction : la fatigue aidant j’ai dit dans mon dernier texte, entre parenthèses que, parmi ceux qui appliquent les mauvaises consignes religieuses il y a moins d’individus se limitant à la simple maltraitance que d’individus meurtriers. J’ai voulu dire le contraire : heureusement, ce sont les meurtres qui sont les plus rares.

    Ceci dit, Forest Ent. je fais le même constat que vous : je vois MOINS qu’ailleurs des gens violents parmi les juifs, les chrétiens, les musulmans que je rencontre. Et j’apprécie la doctrine sociale de l’Eglise catholique, pour laquelle j’ai milité à la JOC, il y a plus de 50 ans, quand j’étais un fervent catholique pratiquant.

    Miaou aimerait que je mette en cause le judaïsme « davantage concerné par l’Ancien Testament que le christianisme ». Soit, voici une confirmation juive, très significative, de la « juste violence de Dieu ». Je la prends dans le « Guide des égarés » de Maïmonide, édition Verdier en un volume de 1979, pages 126 à 128 :

    Pour Maïmonide, Dieu, « parfait en actes », intervient bien pour exercer ou commander de très justes massacres d’êtres humains : « Nous trouvons, au nombre de ses actions qui se manifestent sur les hommes, de grandes calamités qui fondent sur les individus pour les anéantir, ou qui enveloppent dans leur destruction des familles, et même une contrée entière, font périr plusieurs générations à la fois et ne laissent ni culture ni progéniture, comme, par exemple, les croulements de sol, les tremblements de terre, les foudres destructrices, L’EXPÉDITION FAITE PAR UN PEUPLE CONTRE UN AUTRE POUR LE DÉTRUIRE ET POUR EFFACER SA TRACE (c’est moi qui souligne). Ces actions de Dieu »sont nécessaires pour gouverner les états ; car la suprême vertu de l’homme est de se rendre semblable à Dieu autant qu’il le peut, c’est-à-dire que nous devons rendre semblables nos actions aux siennes« . Maïmonide donne même ici une intéressante explication sur la fameuse précision contenue dans le Décalogue : »je suis un Dieu jaloux, châtiant la faute des pères sur les fils, sur la troisième et sur la quatrième génération« (Ex. 20,5). »On s’est borné« , dit Maïmonide, »à quatre générations, parce que l’homme ne peut voir de sa postérité que tout au plus la quatrième génération. Ainsi, lorsqu’on tue la population d’une ville livrée à l’idolâtrie, on tue le vieillard idolâtre et sa race jusqu’à l’arrière-petit-fils, qui est l’enfant de quatrième génération. On a donc, en quelque sorte, indiqué qu’au nombre des commandements de Dieu, (je souligne) QUI INDUBITABLEMENT FONT PARTIE DE SES ACTIONS est celui de tuer les descendants des idolâtres, quoique jeunes enfants, pêle-mêle avec leurs pères et leurs grand-pères« . Maïmonide précise que Dieu commande ces massacres »en raison du démérite de ceux qui sont punis« . On ne doit en aucun cas y voir »des actions comme celles qui, chez nous, émanent d’une disposition de l’âme, savoir, de la jalousie, de la vengeance, de la haine ou de la colère«  ; »celui qui gouverne l’état, s’il est prophète« , doit bien »faire disparaître tous ceux qui se détournent des voies de la vérité« , »un acte qu’exige la raison humaine« mais il doit le faire en prenant Dieu pour modèle et en tentant d’oublier ses mauvaises motivations humaines »à tel point qu’il doit ordonner de brûler un individu, sans éprouver contre lui ni indignation, ni colère ni haine, n’ayant égard, au contraire, qu’à ce qu’il lui paraîtra avoir mérité, et considérant ce que l’accomplissement de cet acte a de souverainement utile pour la grande multitude« . Maïmonide ajoute enfin, comme le font presque toujours les auteurs de textes justifiant la violence attribuée à Dieu : »Malgré tout cela, il faut que les actes de miséricorde, de pardon, de commisération et de bienveillance, émanent de celui qui gouverne l’état, bien plus fréquemment que les actes de punition"

    Je dis que c’est significatif de trouver ça chez Maïmonide parce qu’il est, à juste titre, l’un des plus estimés penseurs juifs. C’est lui, notamment, qui a établi les « Treize principes » constituant encore aujourd’hui le commun dénominateur des différentes tendances du judaïsme. Il en est ainsi dans toutes les religions, et c’est bien ça le problème : comment se débarrasser du pire quand il est véhiculé AUSSI par ceux qui mettent en lumière le meilleur de Dieu ? Le plus significatif et le plus navrant c’est que, lorsque j’ai étudié le « Guides des égarés », dans une synagogue avec un ami juif (père et frère aîné morts à Auschwitz, ce qui n’est pas pour moi un détail) personne ne semblait choqué. On a simplement contourné le texte, étudié « des choses plus intéressantes » comme on fait toujours dans ces cas là quand on s’intéresse aux religions. Ceci résume tout ce que j’ai précédemment essayé de dire : ce qui me choque c’est qu’on en soit encore là, 12 siècles après Maïmonide : on CONTOURNE.

    Or ceux qui, aujourd’hui, tuent au nom de Dieu sont ceux QUI NE CONTOURNENT PAS les textes sacrés criminogènes (même s’ils ont parfois aussi d’autres motivations : politiques, sociales...). Ils les prennent très au sérieux, et ils ont toujours la confirmation, par leurs institutions, qu’il faut bien prendre ces textes au sérieux puisqu’ils sont, tout autant que les textes sacrés les plus pacificateurs, l’authentique « parole de Dieu ».

    Les responsables religieux d’aujourd’hui sont parfaitement conscients de cela et, même s’ils le cachent, ils sont maintenant effrayés par l’impasse où les a enfermés la théologie et le dogmatisme des siècles précédents. Ils SAVENT - et je prétends que tout le monde le sait - que leur DEVOIR est maintenant de renverser la situation. Il est par exemple de dire très clairement et très publiquement, et D’ÉCRIRE que, lorsque qu’il y a, dans leurs textes sacrés, un appel à commettre des maltraitances et des meurtres ÇA N’EST PAS DIEU QUI L’ÉCRIT mais un prophète QUI SE TROMPE, même s’il croit vraiment exprimer la véritable volonté de Dieu. Les actuels chefs religieux savent qu’ils doivent écrire ça À LA PLACE de tous les passages qui, dans les interprétations, commentaires, exégèses, catéchismes divers... de leurs religions respectives confirme et justifie, même indirectement, la prétendue violence « voulue par Dieu ». Ça n’est pas facile mais - là encore je prétends que tout le monde le sait - la paix et la société des droits de l’homme est impossible sans cette radicale réforme.

    Je ne veux pas répéter ma thèse en « Neuf points pour en sortir » puisqu’elle est déjà sur AgoraVox. Mais je vous y renvoie. Vous la trouverez à la rubrique ACTUALITÉ/Religions, dans l’échange que j’ai eu avec Léon Ouaknine à la suite de son article « Laïcité et accomodements raisonnables au Québec » du 27 septembre 2007.

    On n’est pas si loin qu’il y paraît de René Girard, il faut simplement lui emboîter le pas : puisque l’institution judicaire a rendu inutile la « nécessité » ancienne de la violence HUMAINE sacralisée il faut rejeter sans ambiguïté la violence HUMAINE encore aujourd’hui attribuée à Dieu. Le massacre de la Saint-Barthélémy, comme celui des tours de Manhattan ÉTAIT BIEN commis AU NOM de Dieu, mais Dieu n’avait rien à voir là-dedans. La CONCEPTION, reçue de leur religion, que les meurtriers avaient de Dieu, SI !



  • Pierre Régnier Pierre Régnier 11 octobre 2007 23:15

    à Luciole, à Forest Ent, à Marc P., à Miaou et à beaucoup d’autres.

    Luciole, votre « réponse » est, une fois de plus, très intéressante mais, une fois de plus, elle n’est pas DU TOUT une réponse au problème posé.

    Bon Dieu (c’est le cas de le dire !) catholiques convaincus (probablement très pacifiques) et autres sympathisants de l’église, OUVREZ LES YEUX ! On n’arrête pas, dans le monde d’aujourd’hui, de tuer au nom de Dieu. Y a-t-il un seul individu, sur la terre, qui l’ignore ? Parce que ceux qui tuent sont très peu nombreux (ceux qui maltraitent beaucoup moins) par rapport à l’immense majorité des croyants pacifiques ceux-ci VEULENT CROIRE que l’enseignement DOUBLE donné encore aujourd’hui par les grandes religions monothéistes n’y est pour rien. En fait ils ne veulent pas VOIR cette DUPLICITÉ (c’est intentionnellement que je procède ici à un petit glissement de sens) même quand elle est explicitement énoncée dans le très officiel Catéchisme de l’église catholique : « Dieu a inspiré les auteurs humains des livres sacrés. En vue de composer ces livres sacrés, Dieu a choisi des hommes auxquels il eut recours dans le plein usage de leurs facultés et de leurs moyens, pour que, Lui-même agissant en eux et par eux, ils missent par écrit, en vrais auteurs, tout ce qui était conforme à son désir, ET CELA SEULEMENT ! » (passage 106, c’est moi qui souligne). Ce passage n’est pas le seul à RE-SACRALISER ainsi, pour le présent et pour l’avenir, la vieille conception criminogène de Dieu, en un temps où, plus que jamais, il est nécessaire et urgent de la DÉSACRALISER.

    Bien sûr ce n’est pas de manière totalement consciente que les papes Jean-Paul II (qui a présenté au monde le nouveau catéchisme) et Benoît XVI (qui a dirigé sa rédaction quand il était le cardinal Ratzinger) ont inclu en plusieurs endroits cette énormité dans le catéchisme. C’est seulement par aveuglement dogmatique. Ils auraient été plus attentifs (à ce qu’ils écrivaient et à la réalité du monde autour d’eux) s’ils avaient été un peu moins préoccupés par la stupide « nécessité » de montrer que, sur ce problème aussi grave comme sur les autres, l’Église n’a jamais pu se tromper ; s’ils s’étaient un peu moins consacrés au plaisir de se faire acclamer par la moitié de la planète dans des grands shows médiatiques...

    Oui, vous, croyants réellement animés des meilleures intentions, ne tombez pas dans le dogmatisme ! Ou sortez-en ! Ça rend vraiment aveugle et bête, le dogmatisme. Et ouvrez les yeux de vos amis, comme vous remplis de générosité, d’amour et de paix authentiques. Et geulez, avec eux, pour que votre religion sorte enfin de cette stupide et tragique schizophrénie où elle s’est elle-même enfermée !

    Toutes les interprétations, d’aujourd’hui comme d’hier, sur la réalité et le sens, la symbolique etc.. des actes et des écrits des CHERCHEURS DE DIEU de l’Ancien Testament et du Coran sont recevables. Ce qui ne l’est pas ou ne l’est plus, ce qui est devenu monstrueux dans le monde contemporain des droits de l’homme c’est que, lorsque les actes sont des maltraitances, des meurtres, des massacres de populations entières, et les écrits des appels à commettre ces horreurs les INSTITUTIONS religieuses réaffirment qu’il s’agit bien là d’actes et d’écrits DE DIEU LUI-MÊME. C’est cela d’abord, quoi qu’on en dise qui, comme ce fut toujours le cas, conduit aujourd’hui des fanatiques à passer à l’acte criminel.

    Et cela fait que les institutions religieuses SONT AUSSI RESPONSABLES, même si c’est indirectement, des crimes effectivement commis au nom de Dieu. C’est une épouvantable tricherie de laisser croire que ceux qui posent la bombe ou tiennent le couteau avec lequel on égorge sont seuls responsables.

    Il est plus que temps de désacraliser la violence religieuse. Si, Miaou, en l’affirmant je me focalise, comme vous dites, sur l’église catholique, ce n’est pas seulement parce que je la connais mieux que le judaïsme et l’islam. C’est aussi qu’il lui est plus facile qu’à ces autres religions de renoncer à ses erreurs, quand elles sont devenues manifestes et que leurs conséquences sont tragiques. Elle a, elle, l’Eglise catholique, un Magistère qui est précisément fait pour ça.



  • Pierre Régnier Pierre Régnier 11 octobre 2007 17:02

    Merci, Luciole, de poser des questions précises. Voici mes réponses précises :

    1/ J’AI POSÉ la question à l’archevêque de Paris à l’époque où il se nommait Lustiger. Je n’ai pas reçu de réponse. J’avoue manquer de persévérance : je n’ai pas encore posé la question au successeur.

    2/ Parmi cent (ou mille ?) passages de l’Ancien Testament qui vous permettront « de vous faire une idée plus précise » en voici au moins trois :
    - Dieu a fait tuer tous les premiers-nés d’Egypte (Ex 12, 20). Coupables, les bébés, d’avoir maltraité son peuple ?
    - Dieu a donné l’ordre à Moïse de massacrer son peuple qui avait adoré le veau d’or (un crime aussi grave que celui des nazis ?). Moïse, sans doute plus avancé que Dieu vers notre actuelle conception des droits de l’homme, a rechigné et n’a exécuté « que » 3000 de ses compagnons (Ex 32, 21)
    - Dieu a demandé à son peuple de se préparer à exterminer les cananéens (Deut 7-20) puis de procéder à cette extermination (livre de Josué). Dans ce dernier cas il s’agissait de tenir la belle promesse faite par Dieu à son peuple de lui donner la terre de Canaan. Cette conception du « don par l’extermination », authentifiée par l’église d’aujourd’hui comme étant bien celle de Dieu il y a 3000 ans, continue de faire des « merveilles » dans le coin de la terre où Jésus a prêché pour l’amour universel. Les israéliens d’aujourd’hui ont de bonnes raisons d’adhérer à cette conception. Compte tenu que l’islam, de son côté, enseigne dans ses propres textes sacrés (dixit le Hamas) que c’est aux musulmans que le même Dieu a donné la même terre, ils ont eux aussi de bonnes raisons d’adhérer à cette conception du don de Dieu. Et la « merveilleuse » situation qui résulte de cette intelligente générosité de Dieu va pouvoir durer encore longtemps. Encore 3000 ans, peut-être, si les juifs, les chrétiens et les musulmans persévèrent dans leur « merveilleuse » conception de la « parole de Dieu »

    3/ Sur votre troisième question, moi j’ai « réussi à trancher » : la riposte à la violence nazie relevait du bien, pas les « massacres aussi horribles qu’inutiles ». On ne peut excuser ces horreurs si leurs auteurs savaient qu’elles étaient inutiles. Mais face à la violence d’en face la violence anti-nazie était indispensable, y compris avec les RISQUES de violences inutiles. Il faut d’ailleurs rappeler et déplorer que, dans les motivations de ceux qui ripostaient aux horreurs nazies la pire de celles-ci, celle exercée contre les juifs dans les camps d’extermination, compta bien peu, même quand elle fut parfaitement connue.

    J’aimerais que tout ça serve de leçon, y compris pour ceux qui dirigent aujourd’hui l’église catholique.



  • Pierre Régnier Pierre Régnier 11 octobre 2007 14:19

    à Luciole

    Soit, oublions sur ce point (et sur ce point seulement) René Girard et posons-NOUS la question : comment amener l’église catholique (entre autres) à se débarrasser de sa vieille conception selon laquelle DIEU a bien COMMANDÉ ET PRATIQUÉ lui-même LE MAL, sous ses pires aspects, comme il a commandé LE BIEN, conception qui annule le meilleur du christianisme ?

    La question est d’autant plus importante que, d’une part le gouvernement français considère aujourd’hui que « la religion a plus que jamais vocation à éclairer la sociéié » et que, d’autre part ceux qui, en France à l’UNESCO, gèrent la 3Décennie pour l’éducation à la non-violence" (à l’origine une excellente initiative) veulent faire passer dans l’enseignement de l’école publique leur thèse selon laquelle, dans les violences effectives du monde actuel, les religions ne sont que victimes.

    Les pacifistes vont devoir être particulièrement vigilants face à cette monstrueuse tricherie.

    Ne devraient-ils pas proposer au contraire, au moins pour la France et l’Europe une sorte de "Pacte sur la primauté absolue des Droits de la Personne Humaine par rapport à toute autre référence religieuse ou philosophique ?



  • Pierre Régnier Pierre Régnier 11 octobre 2007 12:10

    Chère Luciole

    S’il vous plait, allez lire carrément sous le soleil car, apparemment, vous êtes mal éclairée. Vous me « répondez » en développant (bien) ce que j’ai dit moi-même de René Girard mais ne répondez pas du tout à ma véritable question : malgré ses excellentes démonstrations sur la réalité HUMAINE des violences attribuées à Dieu dans l’Ancien Testament son église catholique continue d’enseigner que ces violences SONT BIEN DE DIEU lui-même. Pourquoi n’en est-il pas, comme moi, indigné ?

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