Krokodilo

Docdory,

J’avais effectivement commencé par « si ». Mais même pour une Europe fédérale genre marché commun, une zone de libre échange, l’administration évoluera inévitablement vers une lingua franca, car, quoi qu’en dise la propagande, l’esprit humain a bien plus de facilités pour deux langues que pour cinq ou six ! En outre, les organismes de coopération et les ONG ressentent aussi la barrière des langues (cf. le litige juridique syndicats-EuropAssistance au sujet du travail en anglais).

Si par contre on a l’ambition d’aller vers plus d’intégration, j’avais indiqué ailleurs (sur le blog de Margot Wallström) que l’espéranto était la meilleure option pour créer (lentement) un sentiment commun, une âme européenne qui nous fait défaut actuellement : quel rapport en le Portugal et la Suède ? On sous-estime l’importance de la langue dans le facteur identitaire, il suffit de voir nombre de conflits militaires et leurs frontières quasi linguistiques.

Pour le reste, d’accord avec vous sauf... sur le manque d’harmonie de l’Eo que je trouve tout à fait euphonique. Le seul critère objectif existant dans ce domaine, c’est la proportion voyelles/consonnes, qui est celle des langues considérées comme chantantes, espagnol, italien, français. Vous pouvez d’ailleurs en écouter sur diverses radios. Une très vieille anecdote me revient, un farceur avait fait écouter de l’Eo en prétendant que c’était de l’italien, et réciproquement (c’était avant la télé), tout le monde avait trouvé « l’espéranto » horrible. Vraie ou fausse, je trouve que l’anecdote illustre bien le problème de la subjectivité.

J’irai lire le lien sur le romanche.

jacques,

Quoi c’est être, un thread ?

Il ne s’agit pas de peur, mais d’injustice et d’hypocrisie : d’accord avec vous que c’est déjà fait, le problème c’est que c’est illégal ! L’UE doit respecter la diversité linguistique...

En somme, non seulement vous plaidez pour officialiser l’anglais dans l’UE, mais en plus vous voulez en faire une langue nationale bis de la France ! Ca, c’est radical.

C’est tout à fait exact, et naturel, chacun est influencé par sa langue : les enseignants d’Eo disent (je schématise) que les locuteurs du français, de l’anglais, de l’espagnol sont vite à l’aise avec le vocabulaire, et les slaves, turcs, chinois, plus à l’aise avec la syntaxe.

En outre, comme indiqué par Skirlet, l’ordre des mots est très libre (pas à 100% mais presque) et il est possible de respecter sa propre habitude. La finale de l’accusatif, -n, indique quel est le complément d’objet direct : « mi vidis lin » (je l’ai vu) peut tout aussi bien s’écrire « mi lin vidis » que « lin mi vidis ».

Ce qui est impossible en français, car « lui, je l’ai vu » n’est pas équivalent, c’est un renforcement « lui + l’ ». L’équivalent serait « lui j’ai vu », tournure qui est incorrecte.